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Tradition(s) et autorité(s)

Traditions and authorities

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Publicado el jueves 07 de marzo de 2019

Resumen

Tradition est issu du latin trādo, qui signifie « faire passer […], transmettre, remettre »1. Pourtant, il semble que les traditions soient plus que des lieux ou des processus de transmission. Ce qui s’y transmet agit sur le politique et le social, notamment au titre d’une légitimation. Ainsi les traditions sont-elles investies d’une autorité. Mais en quoi consiste-t-elle ?

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Journée des Doctorant.e.s organisée par l’École Doctorale 31 « Pratiques et Théories du Sens », le 14 mai 2019

Argumentaire

Tradition est issu du latin trādo, qui signifie « faire passer […], transmettre, remettre »1. Pourtant, il semble que les traditions soient plus que des lieux ou des processus de transmission. Ce qui s’y transmet agit sur le politique et le social, notamment au titre d’une légitimation. Ainsi les traditions sont-elles investies d’une autorité. Mais en quoi consiste-t-elle ?

Considérées comme mémoires des peuples, elles relèvent, en réalité, d’une construction continuelle. Mais comment sont-elles produites, et quels rapports entretiennent-elles avec le passé ? Si elles ne se fondent pas seulement dans le présent, mais prévoient une orientation précise du futur, quels sont leurs espaces d’élaboration, et quels en sont les dynamiques et les agents ?

Par ailleurs, si elles passent ordinairement pour faire obstacle à l’innovation, ne pourrait-on pas avancer, avec Kojève, que s’opposer à leur autorité équivaut à « une réaction contre soi-même, une sorte de suicide »2 ? Quel serait au juste le rapport entre tradition et innovation ? Il apparaît difficile de renverser la tradition en se passant d’elle. Dès lors, ne pourrait-on pas la penser comme centrale et déterminante pour l’innovation ?

S’il est une connivence entre autorité et tradition, on peut alors se demander comment s’imbriquent leurs souverainetés, et dans quelles aires – politiques, artistiques, scientifiques – elles sont (dé)situées. Dans quelle mesure l’alliance entre tradition et autorité résonne-t-elle dans le lien entre savoir et pouvoir ? Enfin, quels sont les termes des luttes et conciliabules entre les traditions, l’autorité et celles.eux qui tentent de s’en émanciper ?

Les communiquant.e.s sont invité.e.s à débattre des notions de tradition et d’autorité à partir de leurs champs de recherche, les propositions collectives étant les bienvenues. Nous vous proposons les chemins de réflexion suivants :

Axe 1 – Présent et présences de la tradition

Cet axe définitionnel entend donner contour à l’« objet » tradition, et en interroger les modes et champs de production. Comment la tradition s’inscrit-elle dans le temps ? Ordinairement conçue comme survivance du passé, n’est-elle pas plutôt une habitante du présent ? N’y est-elle pas invoquée afin d’y fournir, fût-ce par vertu incantatoire, une autorité ? Dès lors, ne faudrait-il pas l’interroger moins comme répétition que comme (re)création ? Quelles sont les voix des traditions orales ? La fixité supposée des traditions écrites les rend-elle pour autant univoques ? Qu’en est-il des « mondes au bord de la parole »3 que sont leurs marges ?

Pistes : le patrimoine en tant que tension entre conservation et fiction ; la question du rapport entre patrimoine et matrimoine ; les archives, officielles, officieuses et informelles ; les techniques du corps et l’incarnation des traditions ; …

Axe 2 – (Re)production(s) des savoirs

Sous la forme d’une table ronde, nous proposons aux communiquant.e.s une discussion épistémologique et réflexive sur les notions d’autorité et de tradition dans la (re)production des savoirs. Comment les doctorant.e.s, tel.le.s des « nains sur les épaules de géants », identifient-il.elle.s les figures d’autorité et les procédés de légitimation des énoncés ? Comment se situer vis-àvis d’une tradition de l’émancipation dans les champs post-disciplinaires ? L’examen des impensés d’une discipline relève-t-il de la tradition ou de l’insubordination ? Enfin, comment l’interdisciplinarité trouble ou (re)produit-elle les traditions et autorités des champs qu’elle rapproche ?

Pistes : inter- ou transdisciplinarité ; injustices épistémiques ; épistémicides ; neutralité et point de vue situé ; la tradition comme préalable (ou obstacle) à l’innovation ; disciplines et disciplinaire ; …

Axe 3 – (Dé)faire (l’)autorité

La tradition s’inscrit dans une économie de l’autorité, au double sens d’une circulation de capitaux (symboliques4) et d’un oikonomos5. Le déséquilibre entre détenteur.trice.s et non-détenteur.trice.s génère un « paysage » comportant un centre (où l’autorité serait maximale) et des marges6 (où elle serait minimale). Il s’agira, d’une part, d’examiner les différentes régions de ce paysage et les routes (centrifuges, centripètes ou traversières) qui s’y tracent, et d’autre part d’interroger les stratégies et/ ou tactiques dont la tradition use pour administrer et/ou défendre ses « demeures ».

Pistes : les rapports entre savoir et pouvoir ; autorité et autoritarisme ; tradition et traditionalisme ; iconoclasmes et coups d’état ; confrontations, conciliations et hybridations entre espaces majoritaires et minoritaires ; uni- ou plurivocité des traditions ; …

Modalités de soumission

Les propositions de communications, d’environ 300 signes (espaces compris), sont à envoyer à guillaume.rangheard@gmail.com et rpdoced31@univ-paris8.fr

Elles devront comporter le(s) nom(s), les coordonnées et l’institution de rattachement des auteur.e.s.

Date-limite d’envoi des propositions : le 16 mars 2019, minuit.

Communication des avis du Comité d’organisation : mi-avril.

Références

1 GAFFIOT, Félix, Dictionnaire latin-français, Paris, Hachette, 1934, p. 1587.

2 KOJÈVE, Alexandre, La notion de l’Autorité, Paris, Gallimard, 1942, p. 87.

3 CAMILLE, Michael, Image on the Edge. The Margins of Medieval Art, Londres, Reaktion Books, 1992, « Worlds at the edges of the word », pp. 14-20.

4 BOURDIEU, Pierre, Raisons pratiques, Paris, Seuil, 1994, p. 161.

5 Cf. XÉNOPHON, Économique, Paris, Les Belles Lettres, 2008, trad. P. Chantraine : l’oikonomos est l’art d’administrer son oikos (I, 2, p. 3), à savoir sa maison (I, 5, p. 5) et l’ensemble de ses biens, autrement dit de ce qui est utile (I, 13, p. 9) – y compris, parfois, ses ennemis (I, 15, id.).

6 Voir le colloque international Banlieues/Periferie : quelles représentations contemporaines des quartiers « sensibles » ? , ainsi que CELLO, Serena, « Traverser les banlieues littéraires : entre sensationnalisme et banalité quotidienne » , in Itinéraires n°2016-3, « "Banlieues" : entre imaginaires et expériences », 2017.

Lugares

  • 2 Rue de la Liberté
    Saint-Denis, Francia (93)

Fecha(s)

  • sábado 16 de marzo de 2019

Palabras claves

  • interdisciplinarité, transdisciplinarité, autorité, tradition

Contactos

  • Foresi Flavio
    courriel : foresiflavio [at] gmail [dot] com

Fuente de la información

  • Foresi Flavio
    courriel : foresiflavio [at] gmail [dot] com

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« Tradition(s) et autorité(s) », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el jueves 07 de marzo de 2019, https://doi.org/10.58079/129e

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