Le colloque annuel 2019 du CELAT vise à développer la réflexion sur le fonctionnement de la création artistique dans des contextes d’interculturalité, de migrations transnationales et d’échanges transculturels. Nous souhaitons envisager la création artistique en contexte transculturel comme un processus continuel d’interaction et de création entre deux ou plusieurs cultures qui transforme, à des degrés divers, les cultures et les sociétés en contact. Nous proposons ainsi de l’étudier en termes de dynamiques d’appropriation, de processus adaptatifs et aussi de moyens d’action individuelle ou collective. Loin d’être un simple objet de contemplation esthétique, l’art transculturel devient actuellement l’expression d’une appropriation de soi et de l’autre et un moyen d’action sur et avec les autres, donc un procédé catalyseur de transformation.

Colloque international du CELAT 13 et 14 juin 2019

Argumentaire

Ce colloque vise à développer la réflexion sur le fonctionnement de la création artistique dans des contextes d’interculturalité et, plus particulièrement, des migrations transnationales et des échanges transculturels aujourd’hui. Si nous avons assisté à une multiplication des études sur les phénomènes de transculturation ces dernières années, celles-ci traitent rarement de la création artistique et ce domaine demeure peu ou pas théorisé. La plupart du temps, la création artistique en contexte transculturel est perçue comme le résultat d'un jeu d'influences culturelles heureuses, du génie créateur de quelques rares individus naturellement doués tirant profit de situations de contacts interculturels ou d'un acte d'inspiration esthétique inscrit dans un moment précis des immigrants. Nous ne souhaitons pas envisager ici la création artistique en contexte transculturel comme un simple geste de création isolé, un élan esthétique déterminé dans le temps, situé entre l'avant et l'après-contact avec une autre culture. Nous voulons la considérer comme un processus continuel d'interaction et de création entre deux ou plusieurs cultures qui transforme, à des degrés divers, les cultures et les sociétés en contact. Nous proposons d'étudier la création artistique dans les contextes transculturels en termes de dynamiques d'appropriation, de processus adaptatifs et aussi de moyens d’action individuelle ou collective. Lieux de tensions, les espaces de contacts et d’échanges transculturels sont aussi des espaces de création, des « entre-lieux » de la culture, où se réalisent de nouvelles expressions artistiques, mais aussi des nouveaux consensus, des nouvelles pratiques culturelles et des nouvelles identités. Tout en proposant une incursion dans les espaces de contact, ces « entre- lieux » de la culture où prennent forme et force les créations artistiques métissées, nous voulons mettre aussi en garde contre une esthétique de l'hétérogène qui pourrait contribuer à essentialiser le métissage et à l'ériger en une idéologie au service de la mondialisation. Au lieu d'être un simple objet de contemplation esthétique, l'art transculturel devient l'expression d'une appropriation de soi et de l'autre et un moyen d'action sur et avec les autres, donc un procédé catalyseur de transformation.

Nous souhaitons développer la réflexion sur les échanges transculturels et les créations artistiques en privilégiant les thèmes suivants : hybridations artistiques et transformations sociales, syncrétismes religieux et créations artistiques, l’art numérique en contextes transculturels, transgressions et art transculturel, la dépossession en situation transculturelle, l’art dans les camps de réfugiés, l’art autochtone et métissage, l’esthétique de l’exil, l’art décolonisé, transArt et musées, les processus d’art participatif.

Modalités de soumission

Toutes les personnes intéressées à participer sont invitées à soumettre une proposition de communication comprenant un titre, un résumé de 100 mots et une courte biographie, aux membres du comité d’organisation

avant le 7 mars 2019

à l’adresse suivante : celia.forget@celat.ulaval.ca

Comité scientifique et comité d’organisation

• Abdelwahed Mekki-Berrada, Université Laval ;
• Michaël La Chance, Université du Québec à Chicoutimi ;
• Carole Lévesque, Université du Québec à Montréal ;
• Laurier Turgeon, Université Laval ; Célia Forget, Université Laval.

Ce colloque est organisé avec le soutien financier du CELAT et une subvention Connexion du CRSH obtenue via le vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’innovation de l’Université Laval.