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Philosophie en terre d’islam et l’Afrique

Philosophy in Islamic lands and Africa

Crises d’un enseignement et nouvelles perspectives

Crises of teaching and new perspectives

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Publié le mardi 14 mai 2019

Résumé

Cet appel à contribution se propose d’explorer la question de l’enseignement de la philosophie « en terre d’islam » en Afrique. Alors que la philosophie « occidentale » est bien connue sur l’ensemble du continent, l’héritage philosophique du monde arabo-musulman, exception faite de quelques pays, est très mal connu. La thématique à suivre par les différentes contributions consistera en une analyse de la didactique de cet enseignement au niveau secondaire et supérieur, une mise en rapport entre les intellectuels africains et cet héritage, une vulgarisation de la richesse philosophique de Tombouctou. Le but recherché est de permettre l’éclosion des regards nouveaux, productifs et constructifs qui prennent pour sentier cette philosophie, dont tous les spécialistes s’accordent à dire qu’elle est d’une richesse immense.

Annonce

Argumentaire

La question de la philosophie en Afrique, depuis les indépendances, s’est construite autour de deux thématiques fondamentales : d’un coté, celles de la critique de ce qui était appelée l’ethnophilosophie, conduite principalement sous la plume des philosophes tels que Eboussi ( 1970), Towa (1971) ou Hountondji (1972) ; de l’autre, celle soutenant l’intérêt d’un nouveau regard quant aux questions et préoccupations quotidiennes des Africains (Arkoun, 1988, 1990; Diagne, 2008; Bourahima, 2001 ; Bidima, 2016 ; Mbembe, 2016). Les animateurs de cette tendance suggéraient, à ce sujet, que les réflexions des intellectuels africains doivent être celles qui pensent la quotidienneté africaine dans toute sa complexité et sa diversité. L’une et l’autre ont permis de disposer dans les universités de valeureux enseignants et de chercheurs respectés, chacun dans son domaine, à l’intérieur comme à l’extérieur du continent. Toutefois, dans le domaine de l’enseignement de cette discipline proprement dit, exception faite de recueils de textes d’auteurs (Azombo Menda et Enobo Kosso, 1978) et explicatifs rapportés aux notions et thèmes (Ramatoulaye, 2009 ; Ngoa Mebada, 2008) proposés pour les programmes du secondaire, des renvois à des références ou des simples évocations aux philosophes arabes dans l’enseignement de l’histoire de la philosophie au niveau universitaire, sans grand importance ou sans incidence productive d’ailleurs, la philosophie en terre d’islam est invisible. Si des spécialisations dans différents domaines se rapportant à la philosophie « dite » occidentale ont fait école et suscité des adeptes auprès des intelligences africaines, celles-ci restent pratiquement muettes quand il faut tenir un discours sur l’héritage considérable construit autour ou à cause de l’islam. Seuls quelques intellectuels de l’Afrique de l’Ouest et principalement du Sénégal (Souleymane Bachir Diagne, Ramatoulaye Diagne Mbengue) et du Moyen-Orient (Arkoun) y ont accorde de profondes réflexions. Cette situation amène à observer qu’il y a un déficit et/ou crise de l’enseignement de la philosophie « en terre d’islam » sur le continent dans son ensemble : un déficit parce que l’enseignement, tel qu’il est effectué, est suffisamment parcellaire et partisan, parce qu’il n’est qu’un compte-rendu d’une partie du savoir construit par le monde occidental, arabo-musulman et oriental ; une crise parce qu’il obstrue l’horizon de réflexion intellectuelle, empêchant derechef l’éclosion et la valorisation de la multiplicité de points de vue.

Dans l’un comme dans l’autre des cas, la pratique philosophique est rendue, par ce fait même, incomplète. De telle sorte que son dessein fondamental, qui devait permettre le partage de connaissances et l’émergence de la pensée productive et constructive dans tous les domaines, contribue au contraire à handicaper la réflexion qui est son pendant. Cet appel à contribution se donne donc l’ambition de faire un état de la question de l’enseignement de la philosophie et de l’usage de la production philosophique en terre d’islam sur le continent africain. Le but recherché est d’intéresser la communauté scientifique et universitaire en Afrique dans son ensemble et dans sa partie au sud du Sahara à ce vaste et riche héritage et susciter ainsi d’autres regards et d’autres analyses sur l’islam, ses pratiques et les milieux musulmans. Nous invitons les chercheurs (philosophes, historiens de religions, sociologues et anthropologues etc...) à soumettre des propositions qui examinent la question de l’enseignement de la philosophie en terre d’islam et son déficit sur le continent africain.

Les axes suivants, sans pour autant être considérés comme les seuls, peuvent servir de pistes de réflexion :

  1. Héritages philosophiques islamiques et l’Afrique
  2. Systèmes éducatifs africains et didactique de la philosophie en terre d’islam
  3. Intellectuels africains et question de la philosophie en terre d’islam
  4. Toumbouctou et philosophie en terre d’islam
  5. Philosophie en terre d’islam et savoirs endogènes

Calendrier du projet

Avril 2019 : Mise en ligne de l’appel

31 Juillet 2019 : date limite pour la réception des propositions de contribution

(autour de 500 mots) à envoyer, en français, en anglais ou en arabes aux adresses suivantes : m.abani2303@gmail.com; ngnepiguillaumehenri@yahoo.fr

  • 24 Septembre 2019 : date limite pour la remise des articles
  • Janvier 2020 : retour de l’évaluation des contributions soumise par les experts
  • Mars 2020 : soumission des contributions définitives
  • Juin 2020 : soumission de l’ouvrage à la maison d’édition

Comité scientifique

  • Pr. Bikoi Félix-Nicodème, Professeur, Cameroun
  • Pr. Nkolo Foe, Université de Yaoundé 1, Cameroun
  • Pr. Mbele Charles, Universite de Yaounde 1, Cameroun
  • Pr. Hamadou Adama, Université de N’Gaoundéré, Cameroun
  • Pr. Ossah Ebote Charles, Université de Maroua, Cameroun
  • Pr. Chatue Jacques, Université de Dschang, Cameroun
  • Pr. Mbonda Ernest Marie, Université catholique, Yaoundé
  • Pr. Fogou Anatole, Université de Maroua, Cameroun
  • Pr Souleymane Behir Diagne de Columbia university USA e
  • Pr Ramatoulaye Diagne de l'universite C. Anta Diop du Senégal.

Bibliographie

Diagne. (2008). Comment philosopher en islam ? Paris, Éditions du Panama (« Cyclo Collection »).

De Libera. (1993). La philosophie médiévale, Paris, PUF.

Diagne, S.B. (2001). Islam et société ouverte. La fidélité et le mouvement dans la pensée de Muhammad Iqbal, Paris, Maisonneuve et Larose.

Jeppie, S. et Diagne, S. B. (2011). Tombouctou. Pour une histoire de l’érudition en Afrique de l’ouest, trad. O. Kane, Dakar, CODESRIA.

Towa. (1971). Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, Yaoundé, Clé. 

C. A. Diop. (1960). L’Afrique noire précoloniale, Paris, Présence africaine.

Ramatoulaye, D. M. (2017). Le modernisme en islam. Introduction à la pensée de Sayyid Amir Ali, Paris, L’Harmattan. 

Bourahima. (2001). Penser l’Afrique, Paris, L’Harmattan. - Bidima. (2016). Réalités et représentations de la violence en postcolonies, pup,

Mbembé . (2016). Critique de la raison nègre, Paris, La Découverte.

Abani M. (2015). Enseigner l’Absolu et la Liberté dans les milieux musulmans au Cameroun : le cas des établissements privés islamiques et publics de la ville de Maroua, thèse Ph.D. 

Abani M. (2011). L’enseignement de philosophie dans les établissements publics et confessionnels : le cas des collèges islamique Abou Daoud, catholique Jacques de Bernon et du lycée bilingue de Maroua, (Mémoire de Master II).ENS de Maroua. 

Ayada, S. (2009). « L’islam des théophanies. Structures métaphysiques et formes esthétiques ». Université de Poitiers, 2009). theses.univ-poitiers.fr/1422/2009-Ayada-Souad-These.pdf.(Thèse de doctorat en philosophie consulté le 24.06.12). 

Adama, H.(2008). « Choix linguistique et modernité islamique au Cameroun », Revue des mondes musulmans et de la méditerranée, 2008, pp : 47-68

Ali Amir Moezzi, M. et Schmidtke, S. (2009). «Rationalisme et théologie dans le monde médiéval : bref état des lieux », Revue de l’histoire de la religion, 2009, 226-4, pp : 613-638.

Arkoun, M. (1986). « Quelques tâches de l’intellectuel aujourd’hui », Actes du colloque : intellectuels et militants dans le monde islamique (22, 23, et 24 Mai 1986 à Grasse), in Cahiers de la Méditerranée, pp : 1-35. 

Arkoun, M.(1990). « Islam, pensée islamique », Peuples méditerranéens ; pp : 107-113.

Avon, D. et Idrissi, A. (2008). « Du Coran et de la liberté de penser », La vie des idées. fr.

Ossah Eboto, C. A. (2012). « De l’articulation entre le rationnel et l’irrationnel dans la science », Kaliao, Hors-série. Numéro 2 - Gandolfi, S. (2003). « L’enseignement islamique en Afrique noire », Cahiers d’études africaines [En ligne], 169-170 | 2003, 

Diagne, B. S. (2003). « Islam et philosophie : leçons d’une rencontre », Diogène, pp : 146-151. 

Fortier, C. (2003). « Une pédagogie coranique » Modes de transmission des savoirs islamiques (Mauritanie) », Cahiers d'études africaines, 2003/1 n° 169-170, p. 235-260.

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Turrini, A. (1986). « La philosophie islamique à la recherche de la connaissance ».www.ihei-asso.org/docs-pdf/La-philosophieislamique.pdf.

Unesco. (1993). Séminaire Régional d’experts sur les écoles coraniques et leur rôle dans la généralisation et la rénovation de l'éducation de base, 20-24 Janvier. Rapport final.unesdoc.unesco.org/images/0009/000979/097913fo.pdf (Consulté le 10.12.10). 

Unesco. (2009). L’enseignement de la philosophie dans la région arabe.

Catégories


Dates

  • mercredi 31 juillet 2019

Mots-clés

  • islam

Contacts

  • Abani Mahamat
    courriel : m [dot] abani2303 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Abani Mahamat
    courriel : m [dot] abani2303 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Philosophie en terre d’islam et l’Afrique », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 14 mai 2019, https://doi.org/10.58079/12nk

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