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François Emmanuel

François Emmanuel

Revue « Textyles »

Textyles journal

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Publié le mardi 09 juillet 2019

Résumé

François Emmanuel est un auteur discret. Pourtant, son œuvre connaît un indéniable succès public et critique. Dix-huit romans et récits, quatre recueils de nouvelles, quatre pièces de théâtre et cinq ouvrages poétiques : la diversité formelle et thématique n’entame en rien la grande cohérence de l’œuvre, qui semble même s’en nourrir. Depuis Retour à Satyah jusqu’à Ana et les ombres, François Emmanuel explore l’humain dans sa fragilité, à travers des figures qui, sous des dehors faussement anodins, s’avèrent flirter avec les limites de la psyché. Si les articles sur l’auteur se sont multipliés ces dernières années, aucun volume monographique n’a jusqu’ici vu le jour : le moment est venu de combler cette lacune scientifique à travers ce numéro de la revue Textyles.

Annonce

Argumentaire

François Emmanuel est un auteur discret. Pourtant, son œuvre connaît un indéniable succès public et critique. Si les articles sur l’auteur se sont multipliés ces dernières années, aucun volume monographique n’a jusqu’ici vu le jour : le moment est venu de combler cette lacune scientifique à travers ce numéro de la revue Textyles.

Dix-huit romans et récits, quatre recueils de nouvelles, quatre pièces de théâtre et cinq ouvrages poétiques : la diversité formelle et thématique n’entame en rien la grande cohérence de l’œuvre, qui semble même s’en nourrir. Depuis Retour à Satyah jusqu’à Ana et les ombres, François Emmanuel explore l’humain dans sa fragilité, à travers des figures qui, sous des dehors faussement anodins, s’avèrent flirter avec les limites de la psyché. Il est vrai que sa formation de psychiatre et son activité de thérapeute l’ont sans doute sensibilisé à la variété des structures mentales et à leurs configurations extrêmes. Toutefois, il serait trompeur de vouloir réduire l’œuvre de cet écrivain à une forme d’illustration de cas cliniques. Au contraire, François Emmanuel bâtit un univers fictionnel en écrivain, au moyen d’un imaginaire et d’une langue qui lui sont propres.

« L’aventure du roman n’a jamais été autre chose pour moi : un territoire intime et pourtant étranger, un lieu qui m’attire mais à l’orée duquel je ne sais rien. […] Nécessité pour moi d’être immergé sans résistance dans un univers qui m’emplit et m’emporte, m’oblige à faire fi de tout dessein préalable, un peu comme le rêveur, acteur apparent du rêve mais agi par celui-ci, incapable d’en modifier le cours, et qui plus tard cherchera à en reconstituer l’ordonnancement […]. » (Les Voix et les ombres)

L’univers romanesque de François Emmanuel s’étend à l’échelle du monde : les personnages affichent des origines patronymiques souvent exotiques et évoluent à travers toute l’Europe comme dans des territoires plus lointains, tels l’Amérique du Nord (Le Tueur mélancolique), l’Amérique latine (Ana et les ombres), l’Inde (La Partie d’échecs indiens), l’Afrique (Jours de tremblement), le Moyen-Orient (Retour à Satyah), etc. Si le monde contemporain se donne comme le théâtre de la plupart des intrigues, le spectre de l’Histoire récente plane souvent par-dessus les destinées fictionnelles, en particulier des événements liés à la Seconde Guerre mondiale (La Question humaine, La Passion Savinsen, Retour à Satyah) ou à la Guerre froide (La Chambre voisine, La Partie d’échecs indiens, Grain de peau), qui déterminent à leur manière les relations entre les personnages. Cependant, cette œuvre protéiforme s’affirme résolument comme littérature, à l’heure où le roman et le théâtre se nourrissent ad nauseam de réalité.

Toute l’œuvre de l’écrivain exploite avec inventivité les ressources de la fiction, jouant du romanesque (avec ce qu’il peut emprunter à l’intrigue policière : La Partie d’échecs indiens, Le Sentiment du fleuve, Bleu de fuite, etc.), d’une forme de réalisme magique (La Nuit d’obsidienne, Le Sentiment du fleuve, L’Invitation au voyage, Ana et les ombres), d’un humour consommé (Grain de peau, Le Sentiment du fleuve, Contribution à la théorie générale, 33 chambres d’amour), du tragique (Retour à Satyah, La Passion Savinsen, La Leçon de chant, Le Vent dans la maison, L’Enlacement), de l’onirique (La Nuit d’obsidienne, Sept chants d’Avenisao, Avant le passage, Ana et les ombres), etc. Les textes foisonnent ainsi de subtilités narratives. Pour façonner avec le plus de précision la singularité qu’il imprime à ses personnages, l’écrivain investit des techniques qui ouvrent de nouvelles perspectives au sein de la langue littéraire (La Question humaine, Regarde la vague, Le Sommeil de Grâce, Joyo ne chante plus, Les Consolantes, Ana et les ombres).

Les narrateurs des romans, par exemple, jouent le plus souvent un rôle de médiateur plus que d’acteur soumis aux péripéties (Retour à Satyah, La Leçon de chant, La Question humaine, Cheyenn, Ana et les ombres, etc.), quoique leur rôle demeure capital au sein de l’évolution de l’intrigue. Les personnages – romanesques ou dramatiques – se racontent les uns aux autres, en quête d’un discours qui puisse révéler ce qui demeure tu. La dimension du secret, qui creuse la fable de l’intérieur, ordonne une narration dont des pans entiers échappent – insensiblement ou violemment – aux personnages aussi bien qu’au lecteur. Les implications stylistiques de ce phénomène, du silence jusqu’aux usages lyriques ou expérimentaux de la langue, débordent la seule dimension narrative et investissent aussi les genres dramatique et poétique pratiqués par François Emmanuel, jusqu’à une certaine indistinction générique dans certains textes (Portement de ma mère, Là-bas, Sept chants d’Avenisao, Avant le passage).

C’est dans cette perspective que nous invitons les contributeurs à explorer, de façon transversale ou spécifique à un genre ou à une œuvre particuliers, les problématiques suivantes (non exhaustives) :

  • Les modes d’investissement des genres littéraires ;
  • Les procédés narratifs ;
  • Le cérémonial du théâtre ;
  • Les usages lyriques ;
  • La recherche d’un ton propre à chaque œuvre ;
  • La langue et la voix ;
  • Le secret et le silence ;
  • La mémoire et l’oubli ;
  • La souffrance intérieure ;
  • Les expériences initiatiques ;
  • La dimension psychanalytique ;
  • Les relations familiales et les liens de filiation ;
  • Les rapports entre l’histoire individuelle et l’Histoire monumentale ;
  • Les sources historiques ;
  • L’espace et le voyage ;
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Modalités de soumission

Les propositions d’articles (250-350 mots) sont à envoyer à Laurence Boudart (laurence.boudart@aml-cfwb.be) et à Christophe Meurée (christophe.meuree@aml-cfwb.be)

avant le 15 octobre 2019.

Une réponse aux auteurs sera envoyée le 30 novembre 2019. Les articles devront être envoyés pour le 15 juillet 2020 au plus tard. Après examen par le comité scientifique de la revue, le numéro paraîtra à la fin de l’année 2021.

Directeur

  • Laurent Demoulin, Université de Liège (Belgique)

Comité de rédaction

  • Paul Aron, FNRS-Université libre de Bruxelles (Belgique)
  • Christian Berg, Universiteit Antwerpen (Belgique)
  • Jean-Pierre Bertrand, Université de Liège (Belgique)
  • Michel Biron, Université Mc Gill de Montréal (Canada)
  • Laurence Boudart, Archives et Musée de la Littérature (Belgique)
  • Laurence Brogniez, Université libre de Bruxelles (Belgique)
  • Laurent Demoulin, Université de Liège (Belgique)
  • Frédéric Claisse, Université de Liège (Belgique)
  • Benoît Denis, Université de Liège (Belgique)
  • Clément Dessy, University of Warwick (Grande-Bretagne)
  • Björn-Olav Dozo, Université de Liège (Belgique)
  • Nathalie Gillain, fnrs - Université catholique de Louvain (Belgique)
  • Maria-Chiara Gnocchi, Università degli Studi di Bologna (Italie)
  • Pierre Halen, Université Paul Verlaine de Metz (France)
  • Florence Huybrechts, Université libre de Bruxelles (Belgique)
  • Véronique Jago-Antoine, Archives et Musée de la Littérature (Belgique)
  • Ingrid Mayeur, Université de Liège (Belgique)
  • Mélanie de Montpellier d’Annevoie, Université libre de Bruxelles (Belgique)
  • Pierre Piret, Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique)
  • Gérald Purnelle, Université de Liège (Belgique)
  • Marc Quaghebeur, Archives et Musée de la Littérature (Belgique)
  • Hubert Roland, FNRS-Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique)
  • Arnaud Rykner, Université de Paris-3 (France)
  • Denis Saint-Amand, Université de Namur/Haute École de la ville de Liège (Belgique)
  • Valérie Stiénon, Université de Paris-xiii (France)
  • Fanny Urbanowiez, Université libre de Bruxelles (Belgique).

Dates

  • mardi 15 octobre 2019

Mots-clés

  • littérature, belge

Contacts

  • Laurence Boudart
    courriel : laurence [dot] boudart [at] aml-cfwb [dot] be
  • Christophe Meurée
    courriel : christophe [dot] meuree [at] aml-cfwb [dot] be

URLS de référence

Source de l'information

  • Christophe Meurée
    courriel : christophe [dot] meuree [at] aml-cfwb [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« François Emmanuel », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 09 juillet 2019, https://doi.org/10.58079/134k

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