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Quelles musiques pour la piste ?

The sounds of the ring: circus music from the 18th century to the present day

Musique au cirque du XVIIIe siècle à nos jours

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Veröffentlicht am Montag, 15. Juli 2019

Zusammenfassung

Dès l’avènement du cirque moderne, la musique tient une place privilégiée dans la composition du spectacle. Majoritairement non verbal, le cirque lui laisse le soin d’ancrer l’action dans une ambiance, dans un paysage, de lui donner du caractère, voire de la profondeur. Première accompagnatrice des disciplines de cirque, elle devient nécessaire à la conception dramaturgique. C’est pourquoi cette journée d'étude propose d'aborder l’histoire du cirque à travers cette composante majeure de son évolution.

Inserat

Argumentaire

19 février 2020, Chaire ICiMa (chaire d’innovation Cirque et Marionnette), Circus Arts Research Platform, Cnac, Châlons-en-Champagne. Avec le soutien du CERHIC, Université Reims Champagne-Ardenne.

« On se demande pourquoi le public de cirque, qui a tout loisir d’entendre du jazz ou des airs à la mode à toute heure de la journée, chez lui, à la radio, demanderait les mêmes moutures à l’orchestre de cirque ? » Marcel Dhenin, Le Cirque dans l’Univers, 1959

Dès l’avènement du cirque moderne, la musique tient une place privilégiée dans la composition du spectacle. Jusqu’au XXe siècle, en raison de ses influences militaires, elle souligne le mouvement et met en valeur la prouesse : la musique semble être le prolongement du corps. C’est pourquoi, pour bien des historiens et des artistes, la relation est de l’ordre de la dépendance. Lorsque la crise économique que connaît le cirque à la fin des années 1970 – période marquée par la démocratisation de l’audiovisuel – le contraint à revoir son fonctionnement, l’orchestre devient la variable d’ajustement, désormais remplaçable par une bande-son. Toutefois, une dizaine d’années après, l’avant-garde circassienne, à l’image du Cirque Plume, redonne une place de choix aux musiciens en direct. Cependant, la musique a changé : s’écartant des canons de la composition traditionnelle dans le cadre du cirque, passée de la musique militaire au jazz et autres musiques de danse durant le XXe siècle, elle semble s’être libérée des carcans de l’attendu. Désormais, elle est composée par des musiciens qui ne sont que très peu dirigés par un chef d’orchestre, autrefois « stars » des chapiteaux, et elle s’adapte aux esthétiques d’un spectacle pensé davantage comme une forme globale et cohérente.

Majoritairement non verbal, le cirque laisse à la musique le soin d’ancrer l’action dans une ambiance, dans un paysage, de lui donner du caractère, voire de la profondeur. Première accompagnatrice des disciplines de cirque, elle devient nécessaire à la conception dramaturgique. C’est pourquoi l’histoire du cirque ne peut être abordée sans observer cette composante majeure de son évolution, comme en témoignent les dossiers consacrés à ce sujet dans les revues de cirque, ainsi que les travaux universitaires dédiés à la question. Cependant, hormis l’ouvrage de Luc Charles-Dominique, Les « Bandes » de violons en Europe, cinq siècles de transferts culturels (Turnhout : Brépols, 2018) et le récent colloque « Les spectacles forains en Europe, identités et circulation des pratiques : musique, théâtre, danse, acrobatie et marionnettes, 1660-1830 » qui tentent d’observer la musique des acrobates et des danseurs de corde, la plupart des recherches engagées se consacrent à l’ère contemporaine. Les carences historiques, notamment pour les XVIIIe et XIXe siècles, angle aveugle de la question, entravent notre compréhension des formes circassiennes de l’époque. Dans ce domaine, la disponibilité et l’exploitation des sources constituent un chantier prioritaire.

Face à l’engagement considérable de l’art musical dans la création circassienne, et ce, depuis des siècles, il convient sans doute de revenir aux fondements de la relation, en s’interrogeant sur l’existence d’une « musique de cirque ». Si tant est que nous puissions reconnaître une musique dont la composition serait déterminée par son investissement dans le cadre du cirque, quelles sont les spécificités qui la définissent techniquement ? Peut-on reconnaître des invariants qui permettraient de mettre à jour une identité caractérisée par son devenir sur la piste ? Dans la continuité de la journée d’études « Musique et cirque », organisée par le département de musicologie de l’Université Reims Champagne-Ardenne le 3 décembre 2018, cette rencontre entend interroger les compositions musicales et leurs interprétations dans le cadre des formes circassiennes, de l’avènement du cirque moderne à nos jours. La période est volontairement étendue car l’ambition est de saisir les mutations du genre de la musique de cirque. Nous faisons en effet l’hypothèse que sa nature et ses représentations se construisent historiquement, en relation directe avec les transformations pratiques et esthétiques qui animent les arts du cirque.L’approche historique sera donc privilégiée. L’objectif est bien de progresser dans la définition du genre de la musique de cirque, tout en évitant l’écueil de l’essentialisation. La démarche historique ainsi que la précision contextuelle permettront de mettre en lumière la place de la musique dans l’histoire du cirque, mais aussi l’importance de la relation qu’elle déploie avec les disciplines de la piste. Sans pour autant présupposer un rapport de hiérarchie entre les deux arts, le rôle attribué à la musique, sa place dans la composition comme dans l’espace, son investissement, la formation instrumentale convoquée, son rapport aux formes musicales qui lui sont contemporaines influencent, voire transforment ses caractéristiques.

Si la musique de cirque révèle, au cœur de sa composition, une marque identitaire, ses paramètres musicologiques induisent une direction tout aussi spécifique. Du temps des chefs d’orchestre, de nombreux récits les décrivent « de travers » et polyvalents, à l’instar de Merle Evans qui, dit-on, dirigeait face à la piste, d’une seule main, tout en jouant du cornet. Tandis que la direction d’orchestre n’est plus vraiment de mise dans les créations contemporaines, les formations musicales étant plus proches du groupe pop, du « band », parfois du solo, l’attention à la piste reste une condition primordiale pour la conception d’une musique de cirque. Il s’agit souvent de prévoir, à l’intérieur même de l’écriture musicale, les espaces adaptés à l’incertitude inhérente au geste acrobatique. Dans ce cadre, il serait intéressant d’observer, avec les outils de la musicologie, les moyens mis en œuvre dans la composition ou dans l’arrangement qui offrent une certaine latitude au circassien, ou prolongent leur jeu.De nombreux témoignages soulignent ainsi la capacité de la musique à devenir un soutien qui participe à la réussite des figures. Le rapport que le corps développe à l’élément musical constitue une approche de la pratique qui gagnerait à être observée, notamment pour des raisons pédagogiques.En outre, refusant de nous restreindre à l’exclusivité du point de vue circassien sur la musique, nous nous demanderons aussi ce que le cirque fait au musicien, en donnant la parole à ce dernier. Si, pour certains, le cirque offre une forme de liberté, pour d’autres, il permet de revenir aux fondamentaux de la pratique musicale. 

Les questions liées à la fonction adoptée par la musique, scénographique, dramaturgique, décorative, et autres, permettront d’observer les différentes modalités de rapports qui peuvent se développer entre musique et disciplines de cirque, et leurs effets. À l’heure où le cirque s’ouvre aux autres arts, en particulier au théâtre et à la danse, et parfois à la narration, la musique conserve-t-elle son statut de première accompagnatrice ?Ces réflexions esthétiques suscitent de nouvelles interrogations quant à la place du musicien dans le processus de création. Les métiers de la musique sont des cas intéressants pour rendre compte du contexte circassien, notamment en termes de savoir-faire, de distribution de l’autorité et de négociation des idées artistiques dans le travail.

L’abondance des sujets qui naissent de l’observation de la musique sur la piste nous incite à mettre de côté certains aspects qui nécessiteraient une étude à part entière. Ainsi, la figure du clown musicien ne sera pas abordée dans le cadre de cette journée d’étude, ainsi que la question pédagogique de l’apprentissage de la musique par les circassiens qui ne s’inscrit pas dans la démarche historique de la rencontre.

Les quatre axes qui animeront la journée seront :- Histoire de la musique au cirque : musique originale, accompagnement, improvisation- Étude musicologique de la musique pour la piste – qui pourra inclure la question du chapiteau, ses contraintes et son acoustique- Place du musicien dans l’équipe circassienne- Relation entre la musique, le corps et le mouvement.

Modalités de soumission

Les propositions de communication (en français ou en anglais) pourront être transversales et s’inscrire dans plusieurs axes. D’une longueur de 300 mots maximum, elles sont à soumettre à Cyril Thomas (cyril.thomas[at]cnac.fr) et Karine Saroh (secretariatchaireicima[at]cnac.fr)

avant le 25 novembre 2019

accompagnées d’une biographie d’une dizaine de lignes, mentionnant les principales publications scientifiques et/ou les principales activités artistiques.

Pour consulter la bibliographie : https://icima.hypotheses.org/3630

Organisation et comité scientifique 

  • Karine Saroh, Docteure en arts du spectacle, secrétaire scientifique chaire ICiMa
  • Cyril Thomas, Responsable de la recherche au Cnac
  • Bertrand Porot, Professeur de musicologie, CERHIC, Université Reims Champagne-Ardenne
  • Marc-Antoine Boutin, Doctorant en musicologie, Université de Montréal et Sorbonne Université

Orte

  • Centre national des arts du cirque
    Châlons-en-Champagne, Frankreich (51)

Daten

  • Montag, 25. November 2019

Schlüsselwörter

  • cirque, musique, orchestre, numéros

Kontakt

  • Karine Saroh
    courriel : recherche [at] esactolido [dot] com

Verweis-URLs

Informationsquelle

  • Karine Saroh
    courriel : recherche [at] esactolido [dot] com

Lizenz

CC0-1.0 Diese Anzeige wird unter den Bedingungen der Creative Commons CC0 1.0 Universell .

Zitierhinweise

« Quelles musiques pour la piste ? », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 15. Juli 2019, https://doi.org/10.58079/135w

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