Accueil« Modernas, flappers, garçonnes » ou comment re-présenter la féminité dans les années vingt et trente

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« Modernas, flappers, garçonnes » ou comment re-présenter la féminité dans les années vingt et trente

"Modernas, flappers, and garçonnes": the representation of femininity in the 1920s and 1930s

Les cas espagnols, français et anglo-saxons

Spanish, French and Anglo-Saxon perspectives

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Publié le mardi 16 juillet 2019

Résumé

Ce colloque sera l’occasion de créer un espace consacré à la représentation d’une féminité de l’« entre-deux » dans plusieurs aires géographiques (Espagne, France, Royaume-Uni, États-Unis, etc.). Des questions de genre littéraire, de genre et d’identité sexuelle, de réseaux d’intellectuelles et de géographies spécifiques se rencontrent, notamment sous un angle géocritique, pour mettre en avant des femmes et des représentations de la féminité souvent oubliées. En prenant en compte les quatre « points cardinaux » d’une approche géocritique (multifocalisation, polysensoralité, stratigraphie, intertextualité), nous allons entre autres questionner les espaces de sociabilité de ces femmes et la construction de la moderna ou de la garçonne

Annonce

5 au 7 décembre 2019, Université de Limoges, en collaboration avec l’Université de Caen Normandie et l’Université de Séville

Argumentaire

Ce colloque sera l’occasion de créer un espace consacré à la représentation d’une féminité de l’ « entre-deux » dans plusieurs aires géographiques (Espagne, France, Royaume-Uni, Etats-Unis, etc.). Des questions de genre littéraire, de genre et d’identité sexuelle, de réseaux d’intellectuelles et de géographies spécifiques se rencontrent, notamment sous un angle géocritique, pour mettre en avant des femmes et des représentations de la féminité souvent oubliées.

La situation des femmes dans l’Espagne des années 20 et 30 n’était pas des plus simples. C’est ce qu’explique en quelques mots l’hispaniste Shirley Mangini à propos des femmes dramaturges :

« Cuando una mujer lograba estrenar, en muchas ocasiones la crítica – condescendientes o galantes, pero raras veces seria o positiva – determinaba una corta vida para la obra en cartelera. En general, las dramaturgas de los años veinte – como tantas otras mujeres que destacaron en su época – desaparecieron de la historia literaria hasta las últimas dos décadas de este siglo.1»

Il est possible d’élargir ce constat à la condition des femmes en France, en cette même période. C’est grâce à de nouvelles éditions et à des études réalisées à partir des années 1980 que ces femmes ont commencé à paraître au grand jour. Certaines, comme María Teresa León, María Lejárraga, Pilar de Valderrama, etc., sont sorties de l’oubli, d’autres un peu moins. Mais ces derniers temps, grâce à des initiatives comme les documentaires Las Sinsombrero, ou comme les rééditions et publications d’inédits de cette époque, nous commençons à remettre en lumière la condition de ces femmes mises en cause par la société androcentrique, par le canon historique et par les anthologies littéraires et artistiques.

Tània Balló, productrice et directrice des deux documentaires sur Las Sinsombrero, expose une théorie des constellations particulièrement intéressante. A partir du réseau de relations féministes qu’entretiennent des créatrices entre elles, la productrice parvient à dresser une cartographie intellectuelle féminine : artistes, écrivaines, pédagogues, politiques. Ce réseau prend son essor dans des espaces de sociabilité, que nous nous efforcerons d’examiner. D’un point de vue géocritique, les auteures constituent leurs propres espaces, créent des lieux physiques et des cadres littéraires aptes à exprimer leurs sexualités et leurs identités. En Espagne, c’est avec le Lyceum Club Féminin de Madrid que cette sociabilité féminine atteint son apogée, car il parvient à réunir des femmes de la classe moyenne supérieure, non seulement dans le but d’améliorer des aspects sociaux et culturels, mais aussi dans le but de former une plate-forme de création artistique. En France, signalons la présence de salons littéraires établis par des femmes, souvent anglophones. Parmi elles, on mentionnera Sylvia Beach culturellement très active dans la librairie Shakespeare and Company, ou Natalie Clifford Barney et ses célèbres « vendredis ». Dans son ouvrage Pensées d’une Amazone (1920), Barney s’exclame : « Les pièces grecques ne passent plus, les pièces lesbiennes pas encore ! »2, et c’est ainsi qu’elle les écrivait et les produisait chez elle à Neuilly avec Colette, Isadora Duncan, et Renée Vivien.

En prenant en compte les quatre « points cardinaux » d’une approche géocritique (multifocalisation, polysensoralité, stratigraphie, intertextualité)3, nous allons entre autres questionner les espaces de sociabilité de ces femmes et la construction de la moderna ou de la garçonne. Les axes d’études envisagés sont :

Le réseautage, les constellations et/ou « étoiles d’araignée » de l’entre-deux, en Espagne, en France, etc., et leurs productions artistiques ou littéraires collectives.

L’expression ou la pratique d’un genre « fluide », par-delà la féminité et la masculinité traditionnelles, par des membres de réseaux d’intellectuelles.

La rédaction de manifestes portant sur la sexualité des femmes (ex : “L’Amérique m’écœure,” Isadora Duncan, 1926), l’identité sexuelle ou sexualisée, le désir sexuel d’une femme pour une autre femme. Existe-t-il des « modes d’emploi » de la sexualité dite garçonne ou moderna ? Quelles sont les pratiques sexuelles de la flapper, souvent considérée comme alternative à la cause féministe ?

La cartographie des espaces féminins de l’entre-deux, qu’ils soient urbains, ruraux, domestiques, intérieurs ou extérieurs, « hors de la carte » ou géolocalisables, qu’ils renvoient à des espaces de création, des ateliers, des salons ou des coopératives.

La valorisation, numérique ou autre, de ces espaces féminins au 21e siècle : en pleine quatrième vague de féminisme, où en sont les femmes échappant au code des genres traditionnels ? Les ouvrages des années 20 et 30 ont-ils encore une vie et une présence aujourd’hui, malgré un canon littéraire et artistique toujours encore très masculin ?

Les propositions de 300 mots, en espagnol ou français, avec quelques lignes de biographie sont à envoyer à Rocio González Naranjo (naranjogonzalez.rocio@gmail.com) et Amy Wells (amy.wells@unicaen.fr)

avant le jeudi 1er août

La réponse du comité scientifique est prévue pour le mardi 1er octobre. Une publication est prévue.

Organisation

  • Rocío González Naranjo (Docteure en Lettres, Université de Limoges)
  • Amy Wells (MCF Université Caen Normandie)

Comité scientifique

  • Bertrand WESTPHAL (Université de Limoges)
  • Angelica SCHOBER (Université de Limoges)
  • Chloe OUAKED (Université de Limoges)
  • Mercedes YUSTA RODRIGO (Université Paris VIII)
  • Isabelle TOUTON (Université Bordeaux-Montaigne)
  • Karine BERGES (Université Paris Créteil XIII)
  • Mercedes ARRIAGA (Universidad de Sevilla)
  • Eva MORENO LAGO (Universidad de Sevilla)
  • Milagro MARTIN CLAVIJO (Universidad de Salamanca)
  • Caterina DURACCIO (Universidad de Sevilla)
  • Regla FERNANDEZ GARRIDO (Universidad de Huelva)

1 MANGINI, Shirley, Las modernas de Madrid : las grandes intelectuales españolas de la Vanguardia, Barcelona, Península, 2001, p. 189.

2 Natalie Barney, Pensées d'une amazone (Paris: Emile Paul Frères, 1920), 160.

3 Bertrand Westphal, La géocritique: Réel, fiction, espace. Paris: Les Éditions de Minuit, 2007), 200.

Lieux

  • Faculté de Lettres et de Sciences Sociales
    Limoges, France (87)

Dates

  • jeudi 01 août 2019

Mots-clés

  • Femmes artistes, écrivaines, gender studies

Contacts

  • Amy Wells
    courriel : amy [dot] wells [at] unicaen [dot] fr
  • Rocío González Naranjo
    courriel : naranjogonzalez [dot] rocio [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Rocío González Naranjo
    courriel : naranjogonzalez [dot] rocio [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« « Modernas, flappers, garçonnes » ou comment re-présenter la féminité dans les années vingt et trente », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 16 juillet 2019, https://doi.org/10.58079/137n

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