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Exposer / s'exposer

Exhibition and exposition

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Publié le mardi 10 septembre 2019

Résumé

La question du design produit aujourd’hui une multitude d’expériences de la notion d’exposition - de la simple présentation d’un objet à une perception scénographie complexe jusqu’à la dématérialisation d’une partie des champs. Ce colloque consistera à interroger cette notion complexe. Que signifie exposer aujourd’hui ? Vendre, présenter, soumettre, guider, attirer, commercialiser, mettre en scène, poétiser, dramatiser, donner du sens ? Toutes ces propositions, complémentaires et parfois contradictoires, sont autant de problématiques qui permettront de saisir les enjeux actuels et l’évolution de cette question.

Annonce

Argumentaire

Dès son origine le design s’est posé la question de sa propre visibilité avec cette double contrainte d’apparaître et d’exister dans le champ artistique (au sens large) tout en cherchant à créer un lien particulier avec une clientèle potentielle et d’éventuels consommateurs. Dans un premier temps, intimement lié aux grandes expositions universelles comme la « Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations » de 1851 puis aux suivantes, il cherche également rapidement cette forme de reconnaissance spécifique que peuvent conférer certains événements comme les salons. En France, il faut attendre 1891 pour que le Salon de la Société nationale des Beaux-Arts et 1895 pour que celui de la Société des Artistes français accepte les réalisations de ce que l’on nomme alors les arts décoratifs ou arts industriels. Au-delà de ces manifestations qui scandent la vie artistique, le design s’inscrit parallèlement dans des lieux nouveaux, des musées dédiés - le South Kensington Museum (qui deviendra le Victoria and Albert Muséum) pour l’Angleterre en 1851, le musée des arts décoratifs, pour la France, inauguré en 1905 entre autres - mais aussi et surtout des commerces comme les maisons de détaillants ou encore les grands magasins que sont par exemple Le Louvre (1855) où encore le Printemps (1865). 

Si le « pourquoi ? » et le « où ? » exposer fait débat le « comment » est pareillement discuté. En France, la plupart des acteurs se plaignent des médiocres conditions qui sont faites à leurs réalisations dans les premiers salons. Rejetées le plus souvent dans les arrières salles, elles ne disposent pas de l’espace ni de la lumière nécessaire à une vraie mise en valeur. Quelques rares endroits — comme le salon de la Libre Esthétique de Bruxelles - autorisent cependant des présentations plus conformes à la qualité des créations. C’est également pour cette manifestation que Serrurier Bovy puis Henry Van de Velde « composèrent […] des appartements meublés et décorés avec une entente particulière des formes et de l’ornementation qui frappa vivement les visiteurs » en lieu et place d’une multitude d’objets hétéroclites.

Aujourd’hui l’importance du design et des différents protagonistes du domaine font consensus et certaines formes d’expositions - rétrospective des grands noms ou mouvements, biennale dédiée - le démontrent à l’envi. Pour autant cette question s’est considérablement complexifiée à la fois par l’éventail élargi des activités du design, par les méthodologies de travail réinventées, par le changement des habitudes de consommation et par la versatilité de ces mêmes consommateurs ou encore par la diversification des lieux proposés.

Ainsi, aux places physiques traditionnelles - musée, magasin en tous genres par exemple - se sont ajoutés et quelquefois substitués des endroits dits dématérialisés - site, blog, réseaux sociaux et autres - qui permettent à la fois de se montrer sans intermédiaire, et sans réalité physique pour une partie de la production, mais qui imposent également - par leurs puissances supposées - une forme d’investissement et d’asservissement. Si l’invocation de la fonction - simple vitrine, promenade réflexive, production en soi entre autres — peut-être légitimement discutée, celle de son impératif et de sa dépendance, pour bon nombre de designers ne manque pas d’interroger.

En changeant, en se transformant, en se renouvelant l’exposition du design se réinvente sans cesse. Le « quoi montrer » devient complexe. S’agit-il de soumettre le processus de réflexion, le travail préparatoire, un objet terminé, quelques procédés ? Dans le journal Télérama, Xavier de Jarcy remarque ainsi à propos de la Biennale de Design de Saint-Étienne : « L’édition (de) 2017, avait abordé les « mutations » du travail dans toute leur vérité et leur violence. Prolétariat numérique, robotisation, chômage de masse… : rien n’échappait à la conscience critique des organisateurs. La présentation générale, avec beaucoup de textes et peu d’objets, avait surpris ». Pour ajouter au trouble, si le design est bien cet ensemble d’éléments plus ou moins matériel et concret, il est également - et souvent en même temps - tous les dispositifs qui permettent la monstration. Issu des savoirs faire du théâtre entre autres, le design d’environnement, par le biais de la scénographie, injecte en effet des compétences nouvelles, où le son, la lumière, le parcours du spectateur, la gestion des flux, donnent une épaisseur particulière à l’exposition quand il ne devient pas tout simplement l’objet même de l’exposition.

Partant du constat que la question de design produit aujourd’hui une multitude d’expériences d’exposition - du simple présentoir à une perception scénographie complexe, du packaging à un site sur internet, du musée au magasin, de l’unité de production à l’atelier, de l’espace public à l’espace privé - pour de multiples fonctions - vendre, exister, accepter, reconnaître, camoufler, prospecter, identifier par exemple - ce colloque consistera à interroger cette notion dans toutes ces dimensions en s’autorisant les chemins de traverse et les interrogations connexes.

Mots clés : scénographie, numérique, histoire, démarche, dématérialisation, design, art contemporain, musée, mutation, théâtre, spectacle, identité, sociologie, espace, produit, publicité, graphisme, marketing, événement.

Calendrier

Les propositions de communication, d’une vingtaine de lignes, seront envoyées à l’adresse suivante

avant le 4 octobre 2019 :

christophe.bardin@univ-st-etienne.fr

Elles seront accompagnées d’une présentation de l’auteur. Elles seront examinées par le comité scientifique du colloque.

Date du colloque : 28 et 29 novembre 2019

Organisateurs

  • Université Jean Monnet Saint-Étienne
  • École supérieure d’arts appliqués la Martinière/Diderot

Lieu du colloque : Université Jean Monnet

Comité scientifique

  • Christophe Bardin, professeur, université Jean Monnet Saint-Étienne
  • Gwenaëlle Bertrand, maîtresse de conférences, université Jean Monnet de Saint-Étienne
  • Muriel Janvier, IA - IPR arts appliqués
  • Éric Combet, École supérieure d’arts appliqués de la Martinière/Diderot
  • Stéphanie Sagot, maîtresse de conférences, université de Nîmes

Lieux

  • 21, Rue Denis Papin
    Saint-Étienne, France (42)

Dates

  • vendredi 04 octobre 2019

Fichiers attachés

Mots-clés

  • design, exposition, espace, vendre, montrer, scénographie, numérique, objet, marketing

Contacts

  • Christophe Bardin
    courriel : christophe [dot] bardin [at] univ-st-etienne [dot] fr

Source de l'information

  • Christophe Bardin
    courriel : christophe [dot] bardin [at] univ-st-etienne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Exposer / s'exposer », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 10 septembre 2019, https://doi.org/10.58079/13cq

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