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Éducation physique. Conceptions et débats dans la seconde moitié du XXe siècle

Physical education. Conceptions and debates in the second half of the 20th century

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Publié le lundi 07 octobre 2019

Résumé

Si la littérature concernant l’histoire de l’éducation physique française est, à l’heure actuelle, étoffée, force est de constater que les biographies publiées ne concernent que rarement des acteurs du second vingtième. Les travaux qui, s’inspirant des thèses de B. Lahire (1998), considèrent les individus dans leur complexité manquent aussi cruellement. Organisées par l'IFEPSA (Angers), l'École normale supérieure de Rennes et le laboratoire VIPS² de l'université de Rennes II, ces journées d’études envisagent de combler ce vide historiographique en étudiant les parcours d’enseignants, de formateurs, de personnalités politiques investis en EPS mais aussi dans la pluralité d’autres espaces sociaux (Troger, 1999), tout en tentant de saisir les dynamiques de pouvoir qui se jouent au sein de ces derniers.

Annonce

Argumentaire

La littérature concernant l’histoire de l’éducation physique française est, à l’heure actuelle, étoffée. Depuis les recherches de Pierre Arnaud (1981), de J. Gleyse (1995) ou encore de C. Collinet (2000), nombreux sont en effet les historiens à s’être intéressés à des personnalités qui ont marqué le champ de l’éducation physique. Les travaux se sont diversifiés pour investir les espaces (Machemehl et al., 2019), les structures syndicales (Attali, 2006), les établissements (Dupaux, 2018), les actrices (Robène, Szerdahelyi, 2019). Néanmoins, si les biographies d’acteurs sont foison, force est de constater qu’elles ne concernent que rarement des acteurs du second vingtième. Les travaux qui, s’inspirant des thèses de B. Lahire (1998), considèrent les individus dans leur complexité manquent aussi cruellement. De la trajectoire, des idées et des rôles parfois ambivalents des hommes et femmes qui ont concouru à faire vivre l’éducation physique d’après-guerre, il ne reste bien souvent dans la mémoire collective qu’un nom associé à un lieu, un fait, une date, une référence ayant perdu sa signification.

Ces journées d’études envisagent de combler ce vide historiographique en étudiant les parcours d’enseignants, de formateurs, de personnalités politiques investis en EPS mais aussi dans la pluralité d’autres espaces sociaux, tout en tentant de saisir les dynamiques de pouvoir qui se jouent au sein de ces derniers. L’enjeu réside dans le fait d’identifier dans quel contexte des hommes, des femmes ont innové, impulsé, et transformé (ou non) cette discipline scolaire. Aussi, loin de s’ancrer dans une volonté mémorielle ou dans l’histoire des « grands hommes », c’est véritablement la dynamique des idées que portent les personnages que nous considérons comme pertinente ici. L’heuristique se trouve dans les débats, dans les controverses, dans les logiques de réseau, mais surtout dans l’évitement de la tendance hagiographique qui accompagne tout travail sur les grandes figures (Prochasson, 2008) et qui confine à l’idéologie. Pour ce faire, l’objet de cette manifestation scientifique consiste à mettre en lumière tel acteur ou telle actrice mais dans la relation avec les autres personnalités du champ au même moment, qu’elles soient ou non dans la même sphère sociale (politique, pratique, conceptuelle...). Cette journée sera également l’occasion de rendre compte de l’éducation physique de terrain, restée jusqu’ici peu explorée (Gomet, 2012). Un demi-siècle est révolu depuis la démocratisation induite par les lois Berthoin et Capelle-Fouchet. Questionnés par les problématiques éducatives, les enseignants ont modifié leurs pratiques, leur pédagogie mais aussi leurs discours ; évolutions qu’il s’agit ici de mieux comprendre.

Non seulement les propositions attendues prendront soin de replacer le personnage dans sa posture institutionnelle, politique et professionnelle, mais elles auront à cœur de faire discuter la trajectoire personnelle avec les ruptures disciplinaires, les conflits de concepteurs, les jeux de pouvoir politique et les luttes d’influence. Pour renforcer le poids des idées, la présentation des études – qui dépassent la simple biographie – permet d’inclure les dynamiques incarnées par une personne dans le champ intellectuel mais aussi de s’interroger sur ses représentations, ses valeurs, son idéologie. Les trajectoires seront donc éclairées par le jeu des équilibres et des déséquilibres qui conduisent aux transformations du meanstream de la discipline. C’est la raison pour laquelle le levier des hommes sera heureusement mené sur des périodes suffisamment longues à partir desquelles il est possible de repérer, au-delà des soubresauts des histoires individuelles et des mutations politiques et culturelles, une certaine forme de constance. Il est donc attendu de saisir la complexité de chaque personnage avec nuance, de le mettre en perspective avec d’autres individus, que ceux-ci s’inscrivent dans le même temps ou dans une antériorité marquante, dans la même sphère, ou dans une sphère concurrente. Le puzzle se construira au gré de la multiplicité des pièces présentées. Le cheminement global s’inscrit dans une histoire faite par des traces qui rejaillissent régulièrement dans l’imaginaire associé à l’éducation physique. Elles sont toutes une part d’un héritage que les enseignants en formation reçoivent et appréhendent à travers l’écrit 1, mais que le candidat doit apprendre à isoler dans son contexte. Les pistes ne manquent pas. À l’image d’un Jean-Marie Brohm qui s’inscrit dans la démarche politiquement marxiste (et freudienne) et qui appelle au changement dans l’ombre d’un Michel Foucault sensible aux logiques profondes de construction du pouvoir, nous pouvons également considérer le trajet d’un Maurice Baquet plus ancré dans son pouvoir d’influence directe – et moins théorique – qui fera du temps long et de la mémoire syndicale ses meilleurs alliés.

Cette journée d’étude permet donc d’investir différents axes qui renvoient aux trois niveaux d’acteurs :

Axe 1 : L’axe pratique

Les enseignants sont sans doute une part silencieuse mais extrêmement intéressante pour saisir la mise en œuvre de textes institutionnels. Rares sont les traces laissées par celles et ceux qui, au quotidien, participent à l’éducation des corps des élèves. Quand émerge un nom, c’est généralement parce que la personnalité concernée a suffisamment d’investissement dans la discipline pour développer, quelque part, sa propre représentation du métier au point de vouloir le rendre accessible à d’autres. Qu’est-ce qui pousse un individu à choisir d’embrasser une carrière d’enseignant ? Comment se construit une personnalité pédagogique ? Dans quel réseau évolue-t-il ? Les interrogations sont multiples et les recherches s’appuyant sur des rapports d’inspection, des témoignages, des archives personnelles seront particulièrement bienvenues.

Axe 2 : L’axe politique

Le travail consiste à mettre en lumière comment un homme, ou une femme, élu.e ou nommé.e à un poste gouvernemental ou institutionnel, a pu induire des transformations notables, perçues et appliquées au sein de la discipline. Mais cela peut aussi s’ouvrir à des propositions qui n’ont pas eu de suite. L’inertie de l’environnement exige de la part du décisionnaire, du signataire, d’entrer en concordance avec les dynamiques du temps. Ne pas le faire peut conduire à l’échec, du moins momentané, de l’orientation pressentie. Cet axe pose le problème du travail sur la durée, mais il exige aussi, en retour, de voir les effets sur le long terme pour certaines personnalités à la carrière fulgurante à la tête d’un ministère ou d’une commission.

Axe 3 : L’axe conceptuel

Si l’on part des individus, il s’agit certainement de cerner les concepteurs et le système conceptuel qui leur est enjoint, au plan philosophique, scientifique comme au plan pratique. Pour autant, ce sont bien les interactions entre les trajectoires de vie, les trajectoires d’idées et le système dans lequel elles se développent qui demandent à être explorées. De telles analyses sauront résonner pour rendre compte des conditions favorisant ou non l’évolution des croyances et des représentations des acteurs et actrices du champ comme elles permettront d’entrevoir avec plus de finesse la façon dont se construisent les rapports de pouvoir et de dominance.

Propositions de communication

Les résumés seront compris entre 300 et 500 mots. Ils doivent préciser l’axe retenu, les sources utilisées, la problématique et les principaux résultats. Les références bibliographiques seront limitées à trois et placées en fin de résumé. Il est demandé aux auteurs de respecter les normes suivantes :

  • titre : times new roman 12, centré et en gras
  • auteur(s) : times new roman 12, à droite. Préciser le statut et l’institution
  • résumé : times new roman 12, interligne simple
  • bibliographie : normes APA

Les résumés sont à envoyer par mail à Doriane Gomet (dgomet@uco.fr) et Jean-Nicolas Renaud (jean-nicolas.renaud@ens-rennes.fr)

au plus tard pour le 15 octobre 2020

Comité scientifique

  • Michaël Attali, professeur des universités, Université de Rennes II
  • Thomas Bauer, maitre de conférences HDR, Université de Limoges
  • Natalia Bazoge, maitre de conférences, Université de Grenoble
  • Yohann Fortune, Maitre de conférences, Université de Rennes II
  • Tony Froissart, professeur des universités, Université de Reims
  • Julien Fuchs, Maitre de conférences, Université de Brest
  • Jacques Gleyse, professeur des universités, Université de Montpellier
  • Doriane Gomet, Maitre de conférences, Université de Rennes II
  • Jean-François Loudcher, professeur des universités, Université de Bordeaux
  • Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, maitre de conférences, Université de Lyon I
  • Jean-Nicolas Renaud, maitre de conférences, Université de Rennes II
  • Luc Robène, Professeur des universités, Université de Bordeaux
  • Jean Saint-Martin, professeur des universités, Université de Strasbourg
  • Loïc Szerdahelyi, maitre de conférences, Université de Paris Sud
  • Christian Vivier, professeur des universités, Université de Franche-Comté

Dates à retenir

  • Date de proposition de résumé : 15 octobre 2019
  • Acceptation : 30 novembre 2019
  • Journée d’étude : 13 et 14 février 2020

Lieu

La journée d’étude, prévue sur deux jours, est organisée à l’IFEPSA à Angers-Les Ponts-de Cé. Les conférences auront lieu dans l’un des deux amphithéâtres de l’institut.

Lieux

  • IFEPSA, 49 rue des Perrins 49130 Les Ponts de Cé
    Les Ponts-de-Cé, France (49130)

Dates

  • mardi 15 octobre 2019

Mots-clés

  • Histoire, éducation physique, sports, acteurs, conceptions, débats

Source de l'information

  • Doriane Gomet
    courriel : dgomet [at] uco [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Éducation physique. Conceptions et débats dans la seconde moitié du XXe siècle », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 07 octobre 2019, https://doi.org/10.58079/13jf

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