AccueilLe soldat romain de Marc Antoine à Néron

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Le soldat romain de Marc Antoine à Néron

The Roman soldier from Mark Anthony to Nero

Neronia XI

Neronia XI international conference, calls for papers

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Publié le mardi 15 octobre 2019

Résumé

Porté au pouvoir grâce au soutien des prétoriens en 54, Néron est poussé au suicide quatorze ans plus tard, cette fois à la suite de l’abandon des prétoriens, alors que les légions de Germanie supérieure et d’Espagne citérieure avaient déjà proclamé empereur le gouverneur de la province où elles se trouvaient stationnées. Cette disparition plongea de nouveau dans la guerre civile un monde romain qui n’en avait pas connue depuis une centaine d’années. Entre ces deux dates, le dernier Julio-Claudien passe pour avoir été particulièrement peu intéressé par la chose militaire, autant de raisons pour revenir plus précisément sur les relations entre Néron et le soldat, en tirant parti des nouvelles approches qui ont marqué ces dernières années l’étude de l’armée et de la guerre romaines.

Annonce

XIe Congrès International de la SIEN - Neronia XI (Liège, 7-10 octobre 2020)

Argumentaire

Porté au pouvoir grâce au soutien des prétoriens en 54, Néron est poussé au suicide quatorze ans plus tard, cette fois à la suite de l’abandon des prétoriens, alors que les légions de Germanie supérieure et d’Espagne citérieure avaient déjà proclamé empereur le gouverneur de la province où elles se trouvaient stationnées. Cette disparition plongea de nouveau dans la guerre civile un monde romain qui n’en avait pas connue depuis une centaine d’années. Entre ces deux dates, le dernier Julio-Claudien passe pour avoir été particulièrement peu intéressé par la chose militaire, autant de raisons pour revenir plus précisément sur les relations entre Néron et le soldat, en tirant parti des nouvelles approches qui ont marqué ces dernières années l’étude de l’armée et de la guerre romaines. Si le titre de ce onzième Congrès de la Société Internationale d’Études Néroniennes a retenu le soldat plutôt que l’armée, c’est que cette rencontre se donne pour objectif de dépasser une approche strictement institutionnelle, en mettant l’accent sur « le soldat, comme acteur social, comme créateur, reproducteur et diffuseur de comportements et de mentalités, l’image que les militaires se font d’eux-mêmes et celle qu’en ont les autres groupes, les discours tenus par les uns et les autres à ce sujet », pour reprendre la formule de J.-M. Carrié dans sa contribution au volume dirigé par A. Giardina, consacré à L’homme romain. Une telle démarche exige de remonter dans le temps jusqu’à transformation de l’armée civique en armée impériale dont le commandement était désormais unifié entre les mains du prince. L’armée romaine a certes connu des changements tout au long de son histoire, mais c’est à cette époque que le soldat commence à nous parler de lui. Alors que pendant les périodes antérieures, on ne peut l’appréhender qu’à travers le regard porté sur lui par des auteurs issus de l’élite de la société, le Ier siècle de notre ère voit se développer une épigraphie et une iconographie militaire. Au témoignage des stèles funéraires éventuellement ornées de bas-reliefs, s’ajoute même, plus tard, celui des lettres adressées par des soldats à leur famille, conservées sur des papyrus égyptiens. Les communications attendues doivent se répartir entre les six sessions du congrès, qui déclinent différents aspects de la condition militaire et des relations entre Néron et les soldats. Elles sont ouvertes à des chercheurs de spécialités différentes.

Le soldat, le prince et la Res publica

Cette session se propose d’examiner sur la longue durée les relations entre le soldat et le pouvoir impérial. En fixant une durée continue de service, en définissant un statut pour le vétéran, en installant une garnison à Rome et en prenant le commandement de la plupart des légions, Auguste a fait de l’armée le principal soutien du régime qu’il fondait. Sur le plan des institutions militaires, le Ier siècle de notre ère est volontiers présenté comme une période de transition entre la création d’une armée permanente et professionnelle et la hausse du montant de la solde, décidée par Domitien probablement en 83 ap. J.-C., qui tire toute les conséquences de la décision prise par le fondateur du Principat, alors que la précédente hausse remontait à César. Les recherches actuelles insistent d’ailleurs sur la persistance de certains comportements du légionnaire républicain, comme les contiones qui mettaient en présence la troupe et le commandement. L’impact des réformes augustéennes ne doit donc pas occulter l’importance des héritages de la période triumvirale. Le titre du congrès invite d’ailleurs à prendre aussi en compte l’armée de Marc Antoine, ancêtre de Néron, tout comme Auguste.

Néron, chef de guerre ?

Le titre délibérément provocateur de cette session lui donne pour objectif de réexaminer, si c’est possible, la question du rôle personnel de Néron dans la politique militaire menée sous son règne. En effet, l’Empire romain a été alors confronté à de sérieuses menaces, depuis la révolte de Boudicca en Bretagne jusqu’à celle des Juifs, en passant par le conflit avec les Parthes à propos de l’Arménie. Se pose donc la question de l’implication du prince dans la gestion de ces conflits. Sans doute trop jeune à son avènement pour conduire en personne les opérations militaires, il est ensuite le premier empereur dépourvu de toute expérience militaire directe. Il n’en reste pas moins que c’est sous les auspices du prince que tous les soldats combattent depuis la fin du principat d’Auguste. L’unification du commandement entre les mains d’un seul homme est en effet un des principaux acquis du nouveau régime. Néron a-t-il toutefois négligé la dimension militaire de son pouvoir en lui cherchant des fondements esthétiques, comme certains historiens le pensent ? Les entrées de Néron à Naples, Antium et Rome à son retour de Grèce en 67 mériteraient d’être comparées au rituel du triomphe, mais peut-être aussi à la cérémonie célébrée en 34 av. J.-C. à Alexandrie par Marc Antoine, dont certains ont voulu faire un modèle pour le dernier Julio-Claudien. Mais dans le cas où Néron aurait négligé les questions militaires, peut-on identifier les décideurs qui ont pris l’initiative ? Il s’agit donc de passer au crible les sources numismatiques et épigraphiques, véhiculant le discours officiel, mais aussi le témoignage généralement hostile des auteurs anciens.

Le milieu militaire et Néron

Dans le prolongement de la précédente, cette session est plus particulièrement consacrée aux relations nouées par Néron avec les différentes composantes de l’armée romaine. Le terme « milieu » renvoie ainsi autant à la troupe, composée de militaires professionnels, qu’aux officiers supérieurs issus des deux ordres supérieurs de la société romaine, qui ne passaient qu’une partie de leur carrière à des postes de commandement. Il importe de scruter ces rapports autant pour la garnison de Rome que pour les légionnaires et les auxiliaires cantonnés dans les provinces. Une attention particulière doit être prêtée aux prétoriens, dans la mesure où l’installation permanente de soldats à Rome représente une innovation majeure de la période Julio-Claudienne. Le préfet Burrus a en effet joué un rôle décisif dans l’avènement de Néron, mais de nombreux tribuns ont ensuite participé à la conspiration de Pison. Trois ans plus tard, la garde, qui bénéficiait de distributions frumentaires gratuites depuis la répression du complot, abandonnait définitivement Néron, entraînée par son préfet Nymphidius Sabinus.

Le soldat et l’inventaire du monde

Si les légionnaires continuent à être majoritairement recrutés en Italie, l’organisation progressive d’unités auxiliaires mobilisant des pérégrins intègre dans l’armée romaine des recrues venant d’horizons divers. Même si le rythme des conquêtes se ralentit par rapport aux derniers siècles de la République, il se poursuit néanmoins, en particulier au centre et au Nord de l’Europe. En s’engageant sur de nouveaux fronts, le soldat contribue à un élargissement du monde connu par les Romains, mais aussi à son exploitation. Ainsi l’impact économique de la présence militaire devient-il sensible dans les provinces de garnison. Le soldat joue donc un rôle essentiel de cet « inventaire du monde » mis en évidence par Cl. Nicolet et cette quatrième session entend approfondir cette question encore insuffisamment traitée.

Le soldat Julio-Claudien au combat

Depuis déjà quelques années, la bataille a fait l’objet d’une véritable réhabilitation épistémologique. En dépassant l’approche purement technique, on met désormais l’accent sur l’expérience du combat et ses représentations. Or, la période Julio-Claudienne mérite de retenir l’attention de ce point de vue et justifie qu’une session du congrès y soit consacrée. D’une part, elle est en effet couverte par un nombre significatif d’historiens, dont certains possèdent une expérience directe de la guerre, comme Flavius Josèphe, qui présente également l’avantage de porter un regard extérieur sur le soldat romain. Elle autorise d’autre part, pour la première fois, une confrontation entre sources narratives, épigraphiques et archéologiques.

Représentations et autoreprésentations du soldat Julio-Claudien

C’est à partir du principat de Tibère que l’on voit apparaître en nombre les stèles funéraires de soldats, parfois ornées de bas-reliefs. Les représentations des défunts, ainsi que le texte des épitaphes peuvent désormais mentionner les éventuelles décorations, le grade atteint, mais aussi retracer les étapes de leurs carrières, en empruntant certains traits aux monuments aristocratiques, ainsi qu’aux images impériales. Ces épitaphes, qui tiennent une place si importante dans la documentation épigraphique, en résumant les carrières militaires, construisent aussi une image du soldat, conçue cette fois par lui-même ou ses héritiers, en s’inspirant de modèles préétablis. C’est d’autant plus le cas quand ces stèles funéraires comportent une représentation du défunt en bas-relief. Même les lettres de soldat conservées sur papyrus n’échappent pas non plus totalement aux stéréotypes, tout épistolier construisant également une certaine image de lui-même. La dernière session du congrès s’interrogera donc sur l’émergence et la nature de ces documents.

Modalités de soumission

Les propositions de communication, d'une durée de vingt minutes, en allemand, anglais, français ou italien, sont à envoyer

jusqu'au 30 novembre 2019

avec le document réponse à manuel.desouza@univ-st-etienne.fr.

Manuel de Souza MC Histoire romaine, Saint-Étienne-Lyon Secrétaire général de la SIEN

Comité Scientifique

  • François Cadiou (Bordeaux),
  • Pierre Cosme (Rouen),
  • Olivier Devillers (Bordeaux),
  • Werner Eck (Cologne),
  • Rudolf Haensch (Munich),
  • Yann Le Bohec (Paris),
  • Yves Perrin (Saint-Étienne-Lyon),
  • Catherine Wolff (Avignon).

Comité d'Organisation 

  • Agnès Bérenger (Montpellier),
  • Yann Berthelet (Liège),
  • François Cadiou (Bordeaux),
  • Pierre Cosme (Rouen),
  • Fabrice Galtier (Montpellier),
  • Manuel de Souza (Saint-Étienne-Lyon).

Lieux

  • Liège, Belgique

Dates

  • samedi 30 novembre 2019

Mots-clés

  • armée romaine, Néron, julio-claudiens, Rome, histoire militaire

Contacts

  • Manuel De Souza
    courriel : manuel [dot] desouza [at] univ-st-etienne [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Manuel De Souza
    courriel : manuel [dot] desouza [at] univ-st-etienne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le soldat romain de Marc Antoine à Néron », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 15 octobre 2019, https://doi.org/10.58079/13m5

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