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L’Afrique en mouvement, en question

Africa in movement / in question

Rencontre des jeunes chercheurs en études africaines (2020)

Young researchers in African Studies (2020)

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Publié le vendredi 08 novembre 2019

Résumé

Le discours sur l’Afrique est complexe et suscite des réflexions. Les défis et les possibilités s’offrent à elle au regard de son histoire plurielle et dynamique. L’Afrique bouge comme depuis toujours. Elle se fait et se refait sans cesse dans un monde qui semble prôner l’universalisme absolu, l’enjeu étant toutefois de promouvoir la diversité sans s’acculturer. L’Afrique est au cœur des agendas internationaux. À ce propos, la présente rencontre est une opportunité qui peut permettre de contribuer à lever le voile sur ses véritables potentialités. Les journées des jeunes chercheurs en études africaines 2020 réuniront des jeunes chercheur·e·s sur l’Afrique et ses diasporas. Par une approche pluridisciplinaire, avec des sujets transversaux ancrés dans la réalité, ces rencontres proposent de mener une réflexion sur la construction de l’Afrique.

Annonce

Argumentaire

Le discours sur l’Afrique est complexe et suscite des réflexions. Les défis et les possibilités s’offrent à elle au regard de son histoire plurielle et dynamique. L’Afrique bouge comme depuis toujours. Elle se fait et se refait sans cesse dans un monde qui semble prôner l’universalisme absolu, l’enjeu étant toutefois de promouvoir la diversité sans s’acculturer. L’Afrique est au cœur des agendas internationaux. À ce propos, la présente rencontre est une opportunité qui peut permettre de contribuer à lever le voile sur ses véritables potentialités.

Les JCEA 2020 réuniront à Marseille du 07 au 10 juillet 2020 des jeunes chercheur.e.s sur l’Afrique et ses diasporas. Par une approche pluridisciplinaire, avec des sujets transversaux ancrés dans la réalité, ces rencontres, qui se tiendront en même temps que les REAF, proposent de mener une réflexion sur la construction de l’Afrique. Entre enjeux épistémologiques à tendance constructivistes et thématiques actuelles, leur objet questionne une Afrique en mouvement autour de quatre axes.

Axe 1 : Constructions

La question de l’amélioration de la qualité de vie en Afrique demeure une nécessité. Recouvrant les concepts d’« éducation » ou de « formation », la notion de « constructions » traverse l’ensemble des disciplines scientifiques. D’hier à aujourd’hui, l’idée de constructions a fait l’objet de plusieurs débats en Afrique. Pour Ki-Zerbo (2016 : 115) cette construction doit avoir pour socle les valeurs et initiatives endogènes car « on ne développe pas, on se développe ». Cela signifie que la véritable construction de l’Afrique passe par la mise en valeur de la culture, de la langue, des connaissances propres à l’Afrique et même celles relatives à l’identité africaine en construction.

Toutefois, pour Ahmadou Hampâté Bâ, cette construction de l’Afrique ne devrait pas se faire en autarcie. Elle peut se réaliser dans une perspective hétérogène en prenant en compte les universalisables (Ki-Zerbo, 2016 : 117).  En effet, pour A. H. Bâ comme pour Axelle Kabou (1991), toutes les valeurs africaines ne sont pas bonnes à conserver, d’où la nécessité de procéder à un tri et de songer à un greffage fécond et succulent (Bâ, 1992).

L’intérêt de cet axe réside dans le fait qu’il permet d’interroger et d’évaluer les aspects internes et externes de la construction de l’Afrique, des décennies après les indépendances. Les réflexions de cet axe se focaliseront sur les domaines suivants : l’éducation et la formation, la communication médiatique (canaux et messages), le vivre-ensemble, la gouvernance, les questions économiques et sociales, les valeurs culturelles (langues, littératures, musique, musées, etc.), le monde en Afrique et l’Afrique dans le monde.

L’exigence méthodologique pourra ainsi permettre de revenir sur des questions récurrentes : comment l’Afrique utilise-t-elle “la natte des autres” pour bien se construire ? Le greffage au plan culturel, langagier, éducatif, social, économique, politique est-il une piste viable ? Comment se construit-elle de façon endogène sans s’isoler ?  Comment le continent se projette-t-il et se construit-il dans un contexte marqué par des intérêts géopolitiques et économiques divers ? Quelles sont les stratégies adoptées pour l’accès à “l’Éducation pour tous”, afin de lever le déséquilibre régional, et quelle est leur efficacité ? Comment les individus arrivent-ils à se construire face à des situations conflictuelles, de tribalisme, de guerre et de migration ?

Axe 2 : Épistémologies

De nombreux débats scientifiques sont actuellement centrés sur le besoin de “décoloniser la pensée” dans la recherche en Afrique. S’il ne s’agit pas de réfléchir sur une manière africaine d’aborder la recherche, il est question de l’applicabilité de paradigmes pertinents et surtout cohérents dans la recherche en contexte africain.

Cet axe souhaite apporter une réflexion sur ce discours scientifique, la production des savoirs et les savoirs produits dans le cadre des études africaines. Il s’agira, entre autres, de s’interroger sur les paradigmes de recherche, leur construction, “l’écologie de la connaissance” (De Souza Santos, 2014), c’est-à-dire la prise en compte de l’environnement géopolitique dans lequel les savoirs sur les Afriques sont produits.

Quels paradigmes adaptés aux réalités/contextes africains ont été formulés jusqu’ici ? Quelles dynamiques instaurent-ils au sein de la recherche à l’échelle africaine et mondiale ? Comment les institutions se positionnent-elles par rapport à ces dynamiques ? Comment les jeunes chercheur.e.s en études africaines mobilisent-ils ces paradigmes ? Quelles perspectives ceux-ci ouvrent-ils dans leurs pratiques de recherche ?

Sans s’y limiter, l’axe propose de mener une réflexion approfondie autour de la décolonisation des savoirs, des arts et des institutions. Il s’agira de voir en quels termes celle-ci se pose dans le continent et dans la diaspora ; comment elle s’inscrit, par exemple, dans la définition des programmes, dans les pratiques d’enseignement, de recherche et de diffusion, dans le fonctionnement des institutions, dans l’économie du savoir, etc. Par ailleurs, il sera question de mettre en lumière les choix épistémologiques actuels qui n’enferment pas le/la chercheur.e dans des cadres académiques et épistémologiques usuels.

Axe 3 : territoires, territorialités et temporalités

Par sa position générale, l’Afrique se définit par des territoires dont la diversité s’ouvre à une temporalité comme expression de multiples dynamiques sur des pôles variables d’attraction affectant des communautés dans leur mosaïque. Dans de multiples contextes attachés à une temporalité assez large, l’Afrique affiche des territoires comme théâtres d’enjeux (Amougou, 2005) avec des acteurs dont les intérêts éprouvent des trajectoires des sociétés qui encore, sous les soleils des indépendances (Kourouma, 1968), attendent toujours et parfois dans la perplexité, des lendemains meilleurs.   

Cet axe se propose de mener une réflexion sur la problématique des territoires, des territorialités et des temporalités. Il s’agira d’étudier autour de ces réalités, comment dans des circonstances variées, les expériences humaines des espaces et des temps reconfigurent ceux-ci en y inscrivant des dynamiques inhérentes à la subjectivité des individus, aux imaginaires et aux représentations du monde. Sur la trame de l’histoire, l’appréhension de l’Afrique révèle dans cette perspective des mobilités (Brès & Vanier, 2014) (des personnes et des biens) et des migrations (forcées ou souhaitées : déportés, réfugiés, déplacés, émigrés) qui partent des « tiers-espaces » (Bazin, 2015) en passant par des frontières tangibles et invisibles (Mouhoud, 2018). Du point de vue des acteurs éprouvés par des besoins (parfois incompressibles de survie), de nouvelles possibilités d’être-au-monde se créent et se recréent en partant des multiples domaines de production (agriculture, élevage, mines, services, etc.).

Comment ces formulations et configurations, dans leurs diverses expressions, permettent-elles de créer des dynamiques au sein des sociétés africaines contemporaines ? 

Axe 4 : Engagement

Le concept d’engagement se trouve aux confluents d’enjeux multiformes. Un regard rétrospectif dans la littérature scientifique et artistique présente une variété sémantique de son usage. Au-delà même des différents champs disciplinaires qui le questionnent, il faut le comprendre dans sa totalité. Saisir son sens revient donc à appréhender les comportements humains et les activités qu’ils exercent au quotidien dans des contextes sociaux différents.

A priori, l’Afrique fait figure d’une représentation d’homogénéité. Mais cette apparence sous-entend une diversité de pratiques qui forgent l’identité culturelle des citoyens de chaque pays. Ainsi, le concept d’engagement peut être questionné sous diverses formes dans de nombreux domaines : culture, loisir, solidarité, action humanitaire, environnement, éducation, santé, sport, etc. Ce concept est mobilisé en vue d’expliquer la manifestation de comportements qualifiés d’actions concrètes.

 Cet axe se propose ainsi d’analyser les pratiques liées au concept d’engagement, localisées à travers le monde et particulièrement en Afrique. Quelles sont les formes d'engagements et de mobilisations singulières au continent africain et quels sont leurs effets dans les espaces de la vie sociale ? Que traduisent ces formes d’engagement observées ? Entre l'injonction d’objectivité et la conscience de l'impossible neutralité, quelles postures les chercheur.e.s adoptent-ils ?

Les propositions de communication dans cet axe devront mener des réflexions autour de l’engagement politique (les mouvements populaires pour la conquête des libertés, la promotion des droits universels et l’ancrage des droits coutumiers) ; l’engagement patriotique des sociétés civiles (les mouvements activistes, impliquant des logiques d’actions dans la dynamique du changement social), l’engagement comme figure historique de l'intellectuel. Par ailleurs, il sera aussi intéressant d’aborder les questions d’engagement comme poursuite d'un intérêt social qui renvoie aux formes de mobilisation militante (entrepreneuriat social, économie sociale et solidaire…) ; l’engagement littéraire ; l’engagement dans les rapports Nord-Sud (les questions de coopération, de réciprocité, de partenariat,…), etc.

Modalités de participation

Les propositions de communication doivent s’inscrire dans l’un des quatre axes identifiés ci-dessus. Les résumés, en français ou en anglais, doivent comprendre au maximum 400 mots accompagnés de 5 mots-clés et être déposés sur la plateforme https://jcea2020.sciencesconf.org/

jusqu’au 15 janvier 2020, délai de rigueur.

Les auteur.rice.s des propositions retenues seront informé.e.s par mail au plus tard le 15 mars 2020.

Conseil scientifique

Ambrosetti David (science politique, CNRS, LAM) ; Andrieu Sarah (anthropologie, Université de Nice, IMAF) ; Ballarin Marie-Pierre (anthropologie, IRD, URMIS Nice) ; Boilley Pierre (histoire, Université Paris I, IMAF) ; Bonacci Giulia (histoire, IRD, URMIS Nice) ; Boris Samuel (science politique, IRD, CERI) ; Bouilly Emmanuelle (science politique, Sciences Po Bordeaux, LAM) ; Bridonneau Marie (géographie, CFEE) ; Ciarcia Gaetano (anthropologie, CNRS, IMAF) ; Damome Etienne (communication, MICA Bordeaux) ; Delmas Adrien (histoire, CJB, IMAF) ; Ewane Christiane Félicité (langue et linguistique, Université Yaoundé I) ; Fancello Sandra (anthropologie, CNRS, IMAF) ; Fouéré Marie-Aude (anthropologie, EHESS, IFRA Nairobi) ; Garnier Xavier (littérature, Paris III, THALIM) ; Gary-Tounkara Daouda (histoire, CNRS, IMAF) ; Gastineau Bénédicte (démographie, IRD, LPED) ; Grémont Charles (histoire, IRD, LPED); Gruénais Marc-Éric (anthropologie, Université de Bordeaux, LAM) ; Guidi Pierre (histoire, IRD, CEPED) ; Lafont Anne (histoire des arts, EHESS, CRAL) ; Le Lay Maëline (littérature, CNRS, IFRA Nairobi) ; Lesclingand Marie (démographie, Université de Nice, URMIS) ; Lesourd Céline (anthropologie, CNRS, Centre Norbert Elias) ; Lima Stéphanie (géographie, Université de Toulouse, LISST) ; Lombard Jérôme (géographie, IRD, PRODIG) ; Magrin Géraud (géographie, Université Paris I, PRODIG); Malaquais Dominique (sciences politique, CNRS, IMAF) ; Martin-Granel Nicolas (littérature, ITEM) ; Martineau Jean-Luc (histoire, INALCO, CESSMA) ; Mazauric Catherine (littérature, Université d’Aix-Marseille, CIELAM) ; Morange Marianne (géographie, Université Paris Diderot, CESSMA) ; Nativel Didier (histoire, Université Paris Diderot, CESSMA) ; Pérouse de Montclos Marc-Antoine (science politique, IRD, CEPED) ; Planel Sabine (géographie, IRD, IMAF) ; Renucci Florence (droit, CNRS, IMAF) ; Rillon Ophélie (histoire, CNRS, LAM) ; Samson Fabienne (anthropologie, IRD, IMAF) ; Sanchez Samuel (histoire, Université Paris I, IMAF) ; Streiff-Fenart Jocelyne (sociologie, IRD, URMIS) ; Thiriot Céline (science politique, Science Po Bordeaux, LAM) ; Tisseau Violaine (histoire, CNRS, IMAF) ; Van Den Avenne Cécile (socio-linguistique, Université Paris 3, IMAF) ; Viti Fabio (anthropologie, Université d’Aix-Marseille, IMAF) ; Zappa Francesco (anthropologie, Université Sapienza, Rome).

Lieux

  • Prèse de Gare Saint-Charles - Université aix Provence
    Marseille, France (13)

Dates

  • mercredi 15 janvier 2020

Mots-clés

  • plurielle, dynamique

Contacts

  • Boubacar BARRY
    courriel : sidikhbarry [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Boubacar BARRY
    courriel : sidikhbarry [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’Afrique en mouvement, en question », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 08 novembre 2019, https://doi.org/10.58079/13s8

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