Penser l'incarnation confronte immédiatement le théologien comme le philosophe à un paradoxe lié au mystère que ce phénomène déploie. En effet, la notion d'incarnation renvoie, dans la théologie johannique, à l'advenue du Verbe (logos) dans la chair (sarx) humaine. Dans la philosophie - et notamment dans la phénoménologie française et allemande - la chair (Leib) désigne ce qui excède et précède à la fois le corps et la conscience, signe de l'unicité indicible du sens et de la vie dont il procède. Penser le phénomène de la chair se faisant, se faisant logos, revient à tenter de saisir ou d'écrire une relation qui résiste à toute objectivation. Cependant, cette irréductibilité du phénomène au concept qui le recouvre ouvre la voie à une fécondité, tant philosophique que théologique, dont les répercussions anthropologiques et éthiques sont particulièrement d'actualité. Ce colloque international vise ainsi à croiser les perspectives philoosphiques et théologiques sur l'Incarnation afin d'ancrer explicitement les débats anthropologiques et éthiques contemporains dans l'horizon métaphysique dont ils procèdent.

Argumentaire

Penser l'incarnation confronte immédiatement le théologien comme le philosophe à un paradoxe lié au mystère que ce phénomène déploie.

En effet, la notion d'incarnation renvoie, dans la théologie johannique, à l'advenue du Verbe (logos) dans la chair (sarx) humaine. Dans la philosophie - et notamment dans la phénoménologie française et allemande - la chair (Leib) désigne ce qui excède et précède à la fois le corps et la conscience, signe de l'unicité indicible du sens et de la vie dont il procède. Penser le phénomène de la chair se faisant, se faisant logos, revient à tenter de saisir ou d'écrire une relation qui résiste à toute objectivation. Cependant, cette irréductibilité du phénomène au concept qui le recouvre ouvre la voie à une fécondité, tant philosophique que théologique, dont les répercussions anthropologiques et éthiques sont particulièrement d'actualité.

Ce colloque international vise ainsi à croiser les perspectives philoosphiques et théologiques sur l'Incarnation afin d'ancrer explicitement les débats anthropologiques et éthiques contemporains dans l'horizon métaphysique dont ils procèdent.

Programme

Vendredi 7 février 2020

• Clarisse Picard, Centre Sèvres - Paris Élodie Boublil, Université de Cologne, Présentation du colloque
• 9h45-10h Étienne Grieu, Centre Sèvres - Paris, Mot d’accueil
• 10h-10h50 Emmanuel Falque, Institut Catholique de Paris, Le corps praxique

10h50-11h10 : Pause

• 11h10-12h Paula Lorelle, Université Catholique de Louvain, Michel Henry : incarnation et désincarnation
• 12h-12h50 Laura Rizzerio, Université de Namur, Incarnation, art et beauté : ce que le corps fait à la reconnaissance du beau
• 14h30-15h20 Éric Charmetant, Centre Sèvres - Paris, Cognition incarnée, transhumanisme et IA

15h20-15h40 : Pause

• 15h40- 16h30 Agata Zielinski, Université de Rennes I Celui qui n’a plus figure humaine : phénoménologie du corps en qui l’humain s’absente
• 16h30-17h20 Élodie Boublil, Université de Cologne Incarnation et médiation

Samedi 8 février 2020

• Guilhem Causse, Centre Sèvres - Paris, L’effort et l’affect : l’anthropologie de Paul Ricœur en débat

10h50-11h10 : Pause

• 11h10-12h Clarisse Picard, Centre Sèvres - Paris, Incarnation et individuation
• 12h-12h50 Carla Canullo, Université de Macerata, La chair in-compréhensible: actualité de Grégoire de Nysse
• 14h30-15h20, Michel Fédou, Centre Sèvres - Paris L’Incarnation dans la pensée patristique. Enjeux actuels des controverses anciennes

15h20-15h40 : Pause

• 15h40- 16h30 Jean-Louis Souletie, Institut Catholique de Paris, La singularité de Jésus : une question christologique actuelle
• 16h30-17h20 Marie Chaieb, Université Catholique de Lyon L’interprétation de Ga 4, 4 : « Il fut d’une femme »   et ses enjeux dans la théologie d’Irénée de Lyon
• 17h20-17h35 Clarisse Picard, Centre Sèvres - Paris Élodie Boublil, Université de Cologne

Conclusions