Dans la lignée du colloque 2018 qui avait examiné les relations entre corps et écrans, le colloque « Interactions multimodales par écran » (IMPEC 2020) porte sur le thème des sensorialités. En effet, la question du sensible, en tant que ce qui peut être perçu par les sens, en relation avec les écrans, est au cœur de l’étude des expériences écraniques que le groupe IMPEC se donne comme premier objet d’investigation, qu’il s’agisse de situations de jeux, de travail, ou de tout autre situation de communication.

In keeping with the 2018 conference which examined the relationships between bodies and screens, this conference will focus on the theme of sensorialities. Indeed, the question of the sensible, i.e. what can be perceived by the senses, and its relationship with screens, is at the core of the screen-based studies that the IMPEC group considers to be its principal research focus, no matter the situation: games, work, or any other communicative situation.

Argumentaire

Dans la lignée du colloque 2018 qui avait examiné les relations entre corps et écrans, le colloque IMPEC 2020 (1-3 juillet 2020, ENS de Lyon) porte sur le thème des sensorialités. En effet, la question du sensible, en tant que ce qui peut être perçu par les sens, en relation avec les écrans, est au cœur de l’étude des expériences écraniques que le groupe IMPEC se donne comme premier objet d’investigation, qu’il s’agisse de situations de jeux, de travail, ou de tout autre situation de communication. Ces nouvelles relations peuvent être étudiées à partir des sous-thèmes suivants :

A/ Quel rôle jouent les cinq sens dans les interactions par/avec/dans les écrans ?

Classiquement, du point de vue de la physiologie occidentale, il est admis que les êtres humains possèdent cinq sens correspondant aux récepteurs de la perception. Il existe aussi de nombreux autres travaux qui montrent que la sensorialité peut se donner sous une forme plus globale dans laquelle la distinction entre les sens n’est pas une évidence.

Dans les interactions par écran, quels sont les sens sollicités de façon préférentielle ? Comment les perceptions sensorielles “minoritaires” (olfaction, goût) sont-elles remplacées ou compensées ? Quel est le statut particulier du toucher - puisque de nombreuses interfaces permettent d’agir sur l'application en touchant l’écran ? Dans ce contexte, existe-t-il des situations inédites de multisensorialités, de trans-sensorialités ? Si oui, comment se manifestent celles-ci ? En quoi les interactions par écran permettent-elles de repenser la perception et les frontières, la combinaison, ou les relations entre les sens ?

B/ Vers des sensorialités écraniques ?

Les écrans (tablettes, smartphones, ordinateurs, etc.) s’appuient majoritairement sur la vue et l’audition – les deux sens que la culture occidentale a traditionnellement privilégiés – en laissant de côté l’olfaction et le goût. Quant au toucher, pourvu du statut particulier d’être le seul sens entrainant une réciprocité immédiate (toucher implique être touché.e), il a (re)trouvé une place centrale, grâce à son lien avec l’œil, dans les interactions par écran, qui toutefois semblent mettre à l’épreuve son statut de réciprocité immédiate. Quelle est la portée de ces modifications sur les interactions et les échanges écraniques, et plus généralement sur notre expérience sensorielle ? S’agit-il d’une transformation remarquable dans la traditionnelle hiérarchisation occidentale des sens ? Peut-on y observer une nouvelle forme de « désincarnation » ? Ou au contraire atteste-t-on de nouvelles formes d’inclusion de nos sens proximaux (sens impliquant une cible proche du récepteur sensoriel, comme le toucher, l’olfaction et le goût) par rapport aux sens distaux (comme la vue et l’audition) ? Si oui, dans quels contextes ?

Plus largement, dans les interactions par écran, peut-on identifier des formes préférentielles de sensorialité proposées aux sujets ? Les interactions à distance (comme la télé-présence) sont-elles le lieu de sensorialités augmentées ? dégradées ? sur-stimulantes (trop d’informations) ? Quels sont les impacts sur les ressentis des sujets ? L’internalisation récente des écrans (à comprendre comme la croissante utilisation de certains organes de notre corps comme des écrans connectés à des dispositifs numériques) offre-t-elle de nouvelles possibilités d’interaction qui reconfigurent les sensorialités du fait de leur médiation ?

C/ Comment les “sensorialités écraniques” sont-elles mobilisées et investies dans des interactions aux enjeux spécifiques ?

Le thème des sensorialités dans les interactions par écran constitue un accès privilégié pour interroger l’accès au numérique des personnes engagées dans les interactions.

En particulier, en quoi les interactions par écran peuvent-elles être une occasion de questionner le handicap, notamment sensoriel ? Quel est le rôle joué par exemple par la suppléance perceptive ? Quelle éducation sensorielle peut-on envisager dans ce contexte ?

Le thème des sensorialités peut également poser des questions spécifiques selon les générations. Comment intégrer la dimension générationnelle et transgénérationnelle à ces réflexions et travaux ?

Par ailleurs, dans des situations interculturelles, en quoi l’étude des sensorialités écraniques peut-elle permettre de questionner les normes et les codes sociaux ? Par exemple, dans quelle mesure les habitudes de regards dans le champ ou hors champ de la webcaméra, ou l’utilisation d’émoticônes sont-elles (ou non) différentes selon les cultures ? Ces pratiques sont-elles modifiées ou renforcées selon les contextes écraniques ?

D/ Quelles méthodologies mobiliser pour l’étude des relations entre sensorialités et écrans ?

Les méthodologies mises en œuvre pour l’étude des relations entre sensorialités et écrans nécessitent d’être questionnées. Par exemple, quel dispositif utiliser pour attester et capter la dimension sensorielle dans les interactions par écran ? Comment rendre compte de cette dimension dans le traitement des données et à partir de quels indices ? Et ensuite dans les analyses, comment la restituer ?

Les soumissions offrant une réflexion ou un retour d’expérience sur le métissage de cadres méthodologiques ou présentant des propositions innovantes de méthodologies seront particulièrement appréciées.

D'autres questions liées à la relation sensorialités-écrans pourront également intéresser l'édition 2020. Ce colloque est pensé pour travailler dans l’interdisciplinarité : "nous encourageons donc les propositions de participation qui cherchent à la fois à situer leur ancrage disciplinaire spécifique et à tisser des liens transversaux entre différents domaines de pratiques"

Modalités de soumission

Nous prévoyons trois modalités de soumissions :

• Les communications orales
• Les symposia
• Les ateliers

Le détail sur ces modalités est disponible sur cette page : https://impec.sciencesconf.org/resource/page/id/57 .

La date finale pour envoyer votre soumission en ligne est

le 8 mars 2020

Le dépôt est uniquement en ligne sur le site du colloque : https://impec.sciencesconf.org/submission/submit

Pour nous écrire, une adresse unique : groupe.impec@gmail.com 

Le colloque aura lieu du 1 au 3 juillet 2020, à l'ENS de Lyon.

Comité scientifique

• ATIFI Hassan, Université de Troyes, France
• BALDAUF-QUILLIATRE Heike, Université Lyon II, France
• BASSO Pierluigi, Université Lyon II, France
• BLITVICH Pilar Garcés-Conejos, UNC Charlotte, Caroline du Nord
• BODINI Jacopo, Université Lyon III, France
• BONU Bruno, Université Montpellier III, France
• CARBONE Mauro, Université Lyon III, France
• COLÓN DE CARVAJAL Isabel, ENS de Lyon, France
• COMBE Christelle, Aix-Marseille Université, France
• DEVELOTTE Christine, ENS de Lyon, France
• GRASSIN Jean-François
• IBNELKAID Samira, Alliance Française, Dubaï
• LICOPPE Christian, Telecom ParisTech, France
• MARCOCCIA Michel, Université de Troyes, France
• MARKAKI-LOTHE Vassiliki, IFE/ENS de Lyon, France
• OLLAGNIER-BELDAME Magali, CNRS, France
• OSTERMAN Ana, Universidade do Vale do Rio dos Sinos, Brésil
• PAVEAU Marie-Anne, Université Paris 13, France
• PEREA François, Université Montpellier III, France
• PIERRE Julien, Université de Grenoble, France
• RÉMON Joséphine, ENS de Lyon, France
• THIBURCE Julien, CNRS, France
• VINCENT Caroline, ENS de Lyon, France

Comité d'organisation

• BALDAUF-QUILLIATRE Heike, ICAR, Maitre de conférences
• COLÓN DE CARVAJAL Isabel, ICAR, Maître de conférence
• DEVELOTTE Christine, ICAR, Professeure des universités
• DOMANCHIN Morgane, Université Lyon 2, Doctorante
• DUMONT Erica, Université Lyon 2, directrice du Centre de Langues
• GRASSIN Jean-François
• LASCAR Justine, ICAR, Ingénieur d'Etudes CNRS
• OLLAGNIER-BELDAME Magali, ICAR, Chargée de recherche CNRS
• REMON Joséphine, ICAR, Maitre de conférences
• THIBURCE Julien, ICAR, Chercheur postdoctoral CNRS - LabEx ASLAN

Argument

In keeping with the 2018 conference which examined the relationships between bodies and screens, the 2020 IMPEC conference (July 1-3, 2020, ENS Lyon) will focus on the theme of sensorialities. Indeed, the question of the sensible, i.e. what can be perceived by the senses, and its relationship with screens, is at the core of the screen-based studies that the IMPEC group considers to be its principal research focus, no matter the situation: games, work, or any other communicative situation. These new relationships can be studied through the following subtopics:

A/ What role do the five senses play in interactions through/with/in screens?

Classically, from the Western physiological point of view, it is understood that human beings possess five senses corresponding to perception receptors. Numerous other works have shown that sensoriality can exist in a more global form in which the distinction between senses is not self-evident.

In screen-based interactions, what senses are called upon in a preferential manner? How are “minor” sensorial perceptions (smell, taste) replaced or compensated for? What is the particular status of touch, since numerous interfaces allow uses to interact with applications by touching the screen? In this context, do previously unseen multi-sensorial or trans-sensorial situations exist? If so, how do they appear to us? In what ways do screen-based interactions allow us to reimagine perception and borders, the combination, or the relationships between the senses?

B/ Towards screen-based sensorialities?

Screens (tablets, smartphones, computers, etc.) rely predominantly on vision and hearing, the two senses that Western culture has traditionally privileged, thus excluding smell and taste. Touch, which has the particular status of being the only sense that leads to immediate reciprocity (to touch implies being touched), has found (again), thanks to its link with the eyes, a central role in screen-based interactions, which nevertheless appear to put its quality of immediate reciprocity to the test. What is the significance of these modifications on the interactions and on screen-based exchanges, and more generally on our sensory experience? Is it a remarkable transformation in the traditional Western hierarchisation of the senses? Can a new form of “disembodiment” be observed? Or on the contrary, can we talk about new forms of inclusion of our proximal senses (senses implying a close target of the sensory receptor, like touch, smell, and taste) compared to distant senses (like sight and hearing)? If so, in what contexts?

More broadly speaking, in screen-based interactions, are preferential sensorial forms being offered? Do remote interactions (like virtual presence) stage augmented, deteriorated or over-stimulated (too much information) sensoriality? What are the impacts of the subjects’ perceptions? Does the recent internalisation of screens (to be understood as the increasing use of certain body organs as screens connected to digital devices) offer new interaction possibilities which reconfigure sensorialities due to their mediation?

C/ How are “screen-based uses of the senses” called up and invested in interactions with particular stakes?

The theme of sensorialities in screen-based interactions offers a unique viewpoint in order to examine how people involved in these interactions have access to digital technology.

In particular, in what ways can screen-based interactions be an occasion to question disabilities, especially sensorial ones? What role is played by perceptive replacements, for example? What sensorial education can be considered in this context?

The theme of sensorialities can also lead to specific questions based on generational differences. How can the generational and transgenerational dimension be integrated into these reflections and studies?

In addition, in intercultural situations, how can the study of screen-based sensorialities allow us to question norms and social codes ? For example, in what way gaze habits, towards or away from the webcam, or the use of emoticons, vary or not according to different cultures?

Are these practices modified or reinforced depending on a specific screen-based context?

D/ What methodologies can be used to study the relationships between senses and screens?

The methodologies deployed for studying relations between sensoarialities and screens must be questionned. For instance what set-up can be used to account for and capture the sensorial dimension in screen-based interactions? How can we report on this dimension in data mining and based on what cues? And how will the analyses eventually account for this dimension?

We will be particularly looking forward to proposals reflecting upon mixed methodological frameworks or accounting for the experiencing of such a mixed approach, or else presenting innovative methodologies.

We will also appreciate the study of other questions regarding the relationship between sensorialities and screens, for this 2020 edition. This conference is meant to cater for interdisciplinarity: We will thus encourage submissions looking at interdisciplinary links between different fields of practice, even if speaking from a specific disciplinary grounding.

Submission procedures

There are three types of submissions:

• oral presentations
• symposia
• workshops

Details about the submission procedures can be found here:

https://impec.sciencesconf.org/resource/page/id/57

The deadline to submit your proposal is

February 8th, 2020.

Proposals must be submitted online via the conference website:https://impec.sciencesconf.org/submission/submit

To contact the organising committee: groupe.impec@gmail.com

Conference: from July 1-3, 2020, at ENS Lyon

Scientific Committee

• ATIFI Hassan, Université de Troyes, France
• BALDAUF-QUILLIATRE Heike, Université Lyon II, France
• BASSO Pierluigi, Université Lyon II, France
• BLITVICH Pilar Garcés-Conejos, UNC Charlotte, Caroline du Nord
• BODINI Jacopo, Université Lyon III, France
• BONU Bruno, Université Montpellier III, France
• CARBONE Mauro, Université Lyon III, France
• COLÓN DE CARVAJAL Isabel, ENS de Lyon, France
• COMBE Christelle, Aix-Marseille Université, France
• DEVELOTTE Christine, ENS de Lyon, France
• GRASSIN Jean-François
• IBNELKAID Samira, Alliance Française, Dubaï
• LICOPPE Christian, Telecom ParisTech, France
• MARCOCCIA Michel, Université de Troyes, France
• MARKAKI-LOTHE Vassiliki, IFE/ENS de Lyon, France
• OLLAGNIER-BELDAME Magali, CNRS, France
• OSTERMAN Ana, Universidade do Vale do Rio dos Sinos, Brésil
• PAVEAU Marie-Anne, Université Paris 13, France
• PEREA François, Université Montpellier III, France
• PIERRE Julien, Université de Grenoble, France
• RÉMON Joséphine, ENS de Lyon, France
• THIBURCE Julien, CNRS, France
• VINCENT Caroline, ENS de Lyon, France

Organization Committee

• BALDAUF-QUILLIATRE Heike, ICAR, Maitre de conférences
• COLÓN DE CARVAJAL Isabel, ICAR, Maître de conférence
• DEVELOTTE Christine, ICAR, Professeure des universités
• DOMANCHIN Morgane, Université Lyon 2, Doctorante
• DUMONT Erica, Université Lyon 2, directrice du Centre de Langues
• GRASSIN Jean-François
• LASCAR Justine, ICAR, Ingénieur d'Etudes CNRS
• OLLAGNIER-BELDAME Magali, ICAR, Chargée de recherche CNRS
• REMON Joséphine, ICAR, Maitre de conférences
• THIBURCE Julien, ICAR, Chercheur postdoctoral CNRS - LabEx ASLAN