L’histoire de la théologie contemporaine commence à voir émerger un renouvellement d’approches. À côté de l’analyse d’un objet particulier dans le discours théologique, d’autres recherches explorent le statut de la théologie et de son énonciation, ainsi que le statut des théologiens, dans une démarche d’histoire sociale et culturelle des savoirs. Ces études ont montré à quel point l’histoire de la théologie demeure trop dépendante du « grand récit » construit par les théologiens eux-mêmes, lequel s’impose aux historiens du religieux. Ce colloque entend poursuivre dans ce sens et cherche à rassembler des historiens travaillant sur la production et la publication des savoirs théologiques, du temps des restaurations européennes à la période du Concile Vatican II, période décisive pour la reconfiguration de la place des théologiens dans le monde des savoirs et des savants, ainsi que dans les églises. Du point de vue de l’histoire religieuse, l’usage d’un tel questionnaire permet-il de revoir la chronologie de l’histoire du christianisme et conduit-il à se dégager des périodisations des récits dominants sur le devenir du catholicisme dans le premier âge contemporain.

Argumentaire

L’histoire de la théologie contemporaine commence à voir émerger un renouvellement d’approches. À côté de l’analyse d’un objet particulier dans le discours théologique, d’autres recherches explorent le statut de la théologie et de son énonciation, ainsi que le statut des théologiens, dans une démarche d’histoire sociale et culturelle des savoirs. Ces études ont montré à quel point l’histoire de la théologie demeure trop dépendante du « grand récit » construit par les théologiens eux-mêmes, lequel s’impose aux historiens du religieux. Ce colloque entend poursuivre dans ce sens et cherche à rassembler des historiens travaillant sur la production et la publication des savoirs théologiques, du temps des restaurations européennes à la période du Concile Vatican II, période décisive pour la reconfiguration de la place des théologiens dans le monde des savoirs et des savants, ainsi que dans les églises. Du point de vue de l’histoire religieuse, l’usage d’un tel questionnaire permet-il de revoir la chronologie de l’histoire du christianisme et conduit-il à se dégager des périodisations des récits dominants sur le devenir du catholicisme dans le premier âge contemporain.

Programme

Mercredi 2 septembre 2020

14h15 : Accueil – Salle du Conseil ISP (Salle Ladrière, Place Cardinal Mercier)

Introduction thématique et méthodologique

15h : Martin Dutron, Sylvio De Franceschi, Jean-Pascal Gay : « Histoire de la théologie et histoire des savoirs »

Écrire et produire de la théologie (I) : contextes facultaires et publics du savoir théologique

Présidence : Marialuisa Lucia Sergio (Univ. Roma Tre)

• 15h45 : Martin Dutron (UCLouvain)
• 16h15 : François Trémolières (Univ. Rennes 2) : « Du dictionnaire au manuel : "Théologie" de Congar
• 16h45 : Johannes Zachhuber (Univ. Oxford) : « Le débat sur la conception d’une théologie scientifique en Allemagne (1835 à 1848) » 

Pause

• 17h30 : Dries Boschaert (KULeuven) « La Bibliothèque de l’Institut supérieur de sciences religieuses (1946-1951) : Louvain Academic Theologians Tearing Down the Ivory Tower »

Jeudi 3 septembre 2020

• 9h30 : Michel Yves Perrin (EPHE - Paris), « Réceptions en milieu catholique de l'œuvre d'Adolf Harnack (jusqu'au milieu du XXe s.). Premières observations »
• 10h : Bernward Schmidt (KU Eichstätt-Ingolstadt) : « Producing Theology on a Theological Island? Neoscholasticism in Eichstätt in the late 19th Century »
• 10h30 : Mark Chapman (Univ. Oxford) « Popular Liberal Theology in Britain and Germany before the First World War ».

Pause café

Publier de la théologie : (s’)éditer, être édité

Présidence : Mathijs Lamberigts (KU Leuven)

• 11h30 : Marie Thérèse Duffau (CNRS, Framespa, Toulouse) : « Faire publier les théologiens : Bruno de Solages et les échanges de Carmaux ». [Sylvio De Franceschi]
• 12h15 : Sébastien Milazzo (Univ. Strasbourg) : « Eruditionis theatrum. L’entreprise éditoriale des Opera omnia d’Albert le Grand d’Auguste Borgnet (1890-1899) et ses antécédents modernes. Entre apologétique et doctrine, trajectoires d’une édition critique »

Pause Lunch

• 14h : Viera Rebolledo-Dhuin (Univ. Paris-Est Créteil) : « "Libraire de la faculté de théologie de Paris" : La maison d’édition catholique Méquignon : de Paris à Bruxelles »
• 14h30 : François Weiser (GSRL Paris), « Une passion éditoriale française : Fernand Aubier, Paul-André Lesort et la réception de Bultmann en France (1954-1976) ».
• 15h : Jean-Pascal Gay (UCLouvain), « Gustave Thils (1909-2000) et ses éditeurs. Histoire d’une entreprise théologique ».

15h30 : Discussion

Pause café

Écrire et produire de la théologie (II) : logiques et frontières disciplinaires

Présidence : Bernward Schmidt (KU Eichstätt-Ingolstadt) 

• 16h15 : Marialuisa Lucia Sergio (Univ. Roma Tre) : « La fabrique de la néo-scolastique. L’université pontificale du Latran et la normalisation de la pensée théologique avant et pendant Vatican II ».
• 16h45 : Sylvio de Franceschi (EPHE), « Imposer une école thomiste de spiritualité : les stratégies de publication du P. Garrigou-Lagrange au temps de la querelle mystique des années 1920 »
• 17h15 : Luc Courtois (UCLouvain), « "L’Église n’a pas besoin de mensonges". Alfred Cauchie et Paulin Ladeuze, aux origines de la Revue d’histoire ecclésiastique (1900). Enjeux de l’affirmation de la frontière entre histoire et théologie à Louvain au début du XXe siècle ».

17h45 : Discussion

Vendredi 4 septembre

• 9h30 : Claire Maligot (EPHE - Paris) : « A la recherche d’un champ incertain. La « question juive » dans le champ de la théologie catholique (années 1940-années 1960) »
• 10h : Philippe Blaudeau (Univ. Angers) « Henri Irénée Marrou (1904-1977), un laïc professeur en Sorbonne, théologien de l'histoire ».

Pause café

11h : Conclusion(s) générale(s) et perspectives

12h : fin des travaux