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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Contrer l'extrémisme violent au Cameroun

Countering extremist violence in Cameroon

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Publié le mercredi 01 avril 2020

Résumé

Depuis près d’une décennie, le Cameroun est victime des affres de la violence de groupes d’obédience politique ou religieuse qui instrumentalisent la politique et la religion pour contester l’État, sa centralité, son intégrité et sa souveraineté. Les politiques ont adressé des réponses qui jusqu’ici, n’arrivent pas à contenir la radicalité de ces acteurs dont l’objectif est de décimer la forme d’organisation sociale actuelle dont est revêtu le Cameroun. Au regard de cet échec incontestable et de la subsistance voire de l’emprise de ces bâtisseurs du désordre dans l’État en cette nouvelle décennie, comment répondre originalement et efficacement à la violence manifeste dans les trois régions du nord-ouest, du sud-ouest et de l’extrême-nord, refuges indubitables de l’extrémisme violent dans ce pays ? Le présent appel n’entend pas recevoir des contributions sur l’étiologie ou la phénoménologie de ce phénomène au Cameroun. Tourné vers une intelligence prospective et praxéologique, il s’intéresse aux perspectives stratégiques et opérationnelles de lutte contre le phénomène en évaluant les initiatives déjà amorcées et en proposant de nouvelles pistes d’action pour l’endiguer considérablement. 

Annonce

Argumentaire

Le 17 mai 2014, le Cameroun et les autres pays du bassin du lac Tchad frappés par le phénomène Boko Haram répondent présents à l’appel de Paris lancé par François Hollande pour assister à une réunion portant sur l’élaboration d’une stratégie régionale de lutte contre la secte. Si l’urgence d’une telle rencontre se justifiait, les pays victimes des exactions du mouvement n’y étaient pas seuls. À leur côté, se trouvaient des partenaires européens, américains, mais aussi, les institutions de Bretton Woods assises aux premières loges pour s’assurer de la régularité de l’applicabilité des mesures édictées, aux normes, aux valeurs et aux principes internationaux de lutte contre le terrorisme. Ce sommet recommandait aux États de procéder à des patrouilles coordonnées, de mettre en place un système de partage du renseignement, de mettre en place des mécanismes d’échanges d’information sur les trafics d’armes, de renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées et de mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières et créer une cellule de fusion du renseignement[1]. S’il fallait attendre que Paris fasse le pas à la demande du Nigéria, il est clair que l’effectivité de ce sommet en France symbolisait l’incapacité des États de la région à manifester leur conscience de classe sécuritaire et agir conformément.

Au Cameroun, le phénomène Boko Haram avait déjà atteint son paroxysme et ce sommet a été le marqueur de l’entrée en guerre officielle contre celui-ci suite à la déclaration dite de guerre, faite par Paul Biya, président de la République. L’année 2014 s’illustrera alors comme l’une des années les plus marquantes de la lutte contre le phénomène au regard de l’ensemble des mesures prises et de leurs effets sur le traitement de la menace dans le pays. D’abord, l’Etat du Cameroun a entrepris de légaliser et de légitimer son autorité, bien que détenteur de la violence légitime, dans le recours à la force contre la secte en agréant à son profit, la stratégie régionale élaborée et proposée à Paris et en promulguant la loi antiterroriste en 2014. Ensuite, a-t-il activé la défense populaire en offrant l’opportunité aux populations et autres catégories d’acteurs, d’appuyer l’effort de guerre à travers des prières œcuméniques, des dons, des cotisations, des motions de soutiens, des marches de solidarité envers les victimes et leurs familles, ainsi que les forces de défense et les leurs. Dans cet élan de solidarité plus ou moins intéressé ou peu ou prou politisé, le soutien psychologique, l’attachement aux valeurs et symboles nationaux ont facilité l’adhésion populaire à l’acceptation de la guerre. La mobilisation internationale également ne s’est pas fait prier. USA, Russie, France, Chine, UE, UA, CEEAC et bien d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux sont intervenus pour marquer leur soutien au Cameroun dans cette épreuve. Malgré le pressing militaro-sécuritaire exercé par le biais du réaménagement du commandement territorial militaire, de la disposition des forces de la première à la troisième catégorie ainsi que leur forces spéciales respectives et la création de la force multinationale mixte, le mouvement subsiste alors que l’extrême-nord n’est pas le seul foyer de l’extrémisme violent dans le pays.

En octobre 2016 une marche orchestrée par des avocats exerçant dans les régions du nord-ouest et sud-ouest (NOSO) est organisée pour revendiquer ou demander la restauration de la common law et la traduction de tous les textes de loi en anglais (tel que le Code de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) dans ces régions. En plus de cette revendication, la volonté d’aboutir au fédéralisme s’est faite savoir et dès le 8 novembre 2016, l’intervention des forces de sécurité jugée violente par une partie de la population fait de nombreux blessés[2]. Le mouvement de grève des avocats s’élargira ainsi aux enseignants qui à leur tour, demanderont un système éducatif à caractère « anglo-saxon » effectif dans les zones anglophones.

À ce jour, avec la multitude des réseaux souterrains endogènes et exogènes au Cameroun instrumentalisant la question, ces réclamations ont quitté le champ de simples revendications corporatistes ou sociales pour une véritable gangrène pour la sécurité, la stabilité et l’intégrité de l’État et de son territoire. Les groupes politico-militaires séparatistes ou sécessionnistes se sont accaparés de nombreux espaces dans ces régions où ils mènent une véritable guerre contre l’État central en faisant recours à une pure guérilla, dans l’optique de réaliser leur rêve de construire et de vivre en Ambazonie, territoire fictif représentant les deux régions du nord-ouest et du sud-ouest, qu’ils se représentent dans leurs schèmes mentaux et spirituels. L’Ambazonie est le nom de la région revendiquée par les séparatistes en référence à la baie d’Ambas traversant la partie anglophone du Cameroun. D’une superficie de 43700 km2, le terme Ambazonie est généralement préféré à la terminologie Southern Cameroons qui désigne le bloc formé par les régions anglophones. Il s’agirait d’un État formé sur la base des treize (13) départements, conformément à la subdivision administrative actuelle, des régions du NOSO à savoir : Manyu State, Donga-Manyu State, Lebialem State, Ngo-Ketunjia State, Koupe-Manengouba State, Mezam State, Fako State, Momo State, Meme State, Bui State, Ndian State, Boyo State.

Depuis 2016, soit pratiquement quatre ans d’affrontements et plus de 2000 morts, près de 600 000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés, le conflit persiste. Et ce, malgré les réponses proposées par le gouvernement à travers : la mise à disposition de la version officielle, en anglais, des Actes Uniformes OHADA et du Code Pénal Camerounais, la création à l’École Nationale d'Administration et de Magistrature du Cameroun (ENAM) d’une Section anglophone, la création d’une Chambre de la Common Law à la Cour Suprême du Cameroun, pour examiner de façon spécifique et méthodique les recours en provenance des juridictions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la création, par Décret présidentiel, le 23 janvier 2017, de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, la mise sur pied d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) des ex-combattants de la secte islamiste Boko Haram et des groupes armés des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du 30 novembre 2018 et l’organisation d’un Grand Dialogue National organisé en 2019.  

En se référant à l’extrémisme violent au Cameroun, le présent ouvrage s’intéresse uniquement aux trois régions de l’extrême-nord, du nord-ouest et du sud-ouest. Làs bas, le pays est confronté à une guerre hybride (Boko Haram) à l’extrême-nord et à une guérilla (séparatistes) dans le NOSO où des acteurs contestent violemment son autorité, sa centralité, sa territorialité et sa souveraineté. Ceux-ci prennent de plus en plus confiance à cause l’absence d’offensive et de vigilance permanentes dont fait montre le Cameroun. Sur ces deux théâtres des opérations, ce pays semble agir comme un acteur en attente d’autorisation pour exercer sa puissance de feu. Peut-être serait-ce une question de moyens. Si cela s’apparente à une stratégie de pourrissement, il convient de rappeler que celle-ci a des effets néfastes sur les populations qui se retrouvent sans remparts et donc subissent les affres de ces extrémistes. Refusant ou récusant toute initiative politique profonde, l’État du Cameroun doit absolument s’inscrire dans la perspective de l’offensive et s’offrir les moyens de surprendre l’ennemi.

Cette décennie 2010, le Cameroun a été le théâtre des manifestations les plus prodigieuses de l’extrémisme violent. À l’aune de la décennie 2020, la tendance n’est pas à la baisse. Cette violence d’obédience religieuse ou politique de type insurrectionnel, gagne encore du terrain. Dans le pays et son pourtour, des mesures de lutte contre la propagation ou l’emprise de ce phénomène ne cessent d’être proposées à la fois aux plans stratégique et opérationnel. Profitant des failles du système de gouvernance, du système de sécurité et du système de défense, ces tisserands du désordre et esthètes de la violence privatisent quelques espaces, s’opposent par endroits frontalement aux forces conventionnelles camerounaises et parasitent l’État.

Contrer l’extrémisme violent est une question largement abordée par la littérature spécialisée. Celle-ci y applique un regard multiforme et pluriel sur les stratégies de lutte contre l’extrémisme violent. Sur ce champ, la problématique du modèle de gouvernance en relation avec ce phénomène s’érige comme préoccupation fondamentale avec Francesca Fabbri et Amanda Paul. Pour eux, le terrorisme et la radicalisation représentent le côté obscur de sociétés diverses que les progressistes veulent voir s'épanouir[3]. Ils estiment ainsi qu’ils représentent l’échec des institutions de l’Etat en termes de réduction des inégalités et de l’insécurité de ses citoyens[4].

L’emphase sur les motivations internes des acteurs terroristes fait également partie des axes recommandés pour endiguer le phénomène de manière générale. Eric Vasquez propose à cet effet d’avoir recours à la théorie des affects et de la psychanalyse car elles offriraient « un vocabulaire descriptif alternatif pour les schémas qui structurent le transit des émotions, des significations et des compréhensions entre les sujets - individus, groupes sociaux et institutions - et les objets - autres individus, groupes sociaux, institutions, souvenirs, idées, histoires » et permettraient donc mieux comprendre les téléologies des acteurs dans la détermination de leurs choix stratégiques et opérationnels[5]. Fethi Benslama se pose la question suivante : comment penser le désir sacrificiel qui s’est emparé de tant de jeunes au nom de l’islam ? A travers la figure du surmusulman qu’il décrit comme celui qui va au-delà des préceptes religieux au point de se radicaliser, il interprète les motivations singulières des acteurs. Il précise ainsi qu’examiner la radicalisation aujourd’hui requiert des approches complémentaires[6]. D’ailleurs les réflexions portent également sur la capacité de séduction des djihadistes aujourd’hui. En y apportant une lecture croisée Fahrad Khoroskavar, Philippe Migeaux et David Bénichou sous les angles respectifs de la sociologie, de la géopolitique et du droit promeuvent la guerre sainte perpétuelle[7]. En percevant la radicalisation comme la base de la lutte contre l’extrémisme violent, Fahrad Khoroskavar la définit comme « l'articulation entre une idéologie extrémiste et une logique d'action violente[8] ». Elle est donc manifeste lorsque les deux sont mis en relation.

Pour une grande partie de la littérature, la déradicalisation s’apparente donc un préalable stratégique de la lutte contre l’extrémisme violent. Cette lecture est motivée par le constat général que ce phénomène est transnational, commun, et non propre à une entité étatique. Il s’évapore au-delà des frontières des pays fragiles comme ceux du bassin du lac Tchad. Il ne peut donc plus, même si des stratégies nationales s’imposent, relever de la seule affaire des Etats concernés. Dans cette veine, Milo Daniel[9] est rejoint par Sidita Kushi qui à partir de l’analyse des trajectoires historiques de la menace transnationale que constitue l’extrémisme violent dans les Balkans et ses conséquences régionales, met en exergue la question de radicalisme religieux, du mercenariat, des récits[10] et la notion de radicalisation violente évoquée par Lorenzo Vidino, comme clés dans la production des réponses adéquates à l’endiguement de l’extrémisme violent. L’investissement dans l’éducation des jeunes a aussi été une piste évoquée dans la littérature. Ervjola Selenica analyse de manière critique les discours et pratiques de lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent et propose de réfléchir sur leurs implications et leurs effets pour un certain nombre de secteurs et d'acteurs de la société kosovare tels que la jeunesse, l'éducation. Sur ce dernier point, Agnese Macaluso affirme que les écoles devraient être un forum dans lequel les valeurs sont remises en question et discutées ouvertement.

Mais ces questions ne sont pas les seules. Dans le registre camerounais, la place de l’Etat, de la société civile nationale et internationale, de la population et des communautés affectées sont des dimensions fondamentales pour générer des réponses structurelles au phénomène. De sa prévention à son traitement en passant par les réponses des uns et des autres, l’analyse doit se pencher sur la fabrique d’une politique postconflit au Cameroun et sur l’apport de tous les acteurs de lutte contre le phénomène en relation avec leur impact sur le phénomène lui-même. Pour les auteurs du présent ouvrage, lutter contre l’extrémisme violent est une question multidimensionnelle qui exige un regard multidimensionnel et une analyse holistique du phénomène.

En insistant sur une lecture essentiellement constructiviste, les auteurs rassemblés autour de la présente problématique apportent des réponses et proposent des solutions à long terme sur l’endiguement de l’extrémisme violent au Cameroun. À cet effet, ils s’intéressent aux motivations, aux perceptions, aux interactions et aux sensations des acteurs dans le choix de leurs priorités stratégiques et opérationnelles pour contenir l’extrémisme violent. Il ne s’agit pas d’insister dans le cadre ce travail sur l’étiologie ou la phénoménologie de la violence politico-militaire au Cameroun, mais plutôt, sur la praxéologie adéquate pour paralyser cette violence singulière. Pour ces auteurs, la lutte contre le phénomène est fonction des trajectoires et des répertoires des acteurs soient-ils étatiques ou non, dans la construction ou la fabrique d’un nouvel ordre sécuritaire au Cameroun. Ce nouvel ordre obéit à un passé, à une histoire ou à une trajectoire dont la formation et la construction sont modelées par un vécu, une pratique, des habitudes, des usages et des coutumes influencés dans le temps. Comment endiguer l’extrémisme violent au Cameroun ? Cette question fondamentale sous-entend une batterie de questionnements relative aux domaines fondamentaux de la lutte contre le phénomène, à la partition que doivent jouer les acteurs concernés, aux dispositifs à mettre en place, à consolider ou à proposer, aux instruments, aux principes et aux mécanismes de lutte contre le phénomène  et leur impact sur les théâtres des opérations. Tous ces éléments méritent d’être scrutés pour répondre efficacement à l’étouffement de l’extrémisme violent.

Modalités de contribution

Pour les contributeurs désireux d’envoyer leurs propositions, les pistes de réflexion sont libres. Celles-ci doivent obéir à la logique prospective ou de problem solving qui guide le dessein scientifique du présent appel et doivent répondre à la question centrale suivante : comment endiguer l’extrémisme violent au Cameroun ? Les propositions pourront également aborder des questions méthodologiques en lien avec la thématique de l’ouvrage. L’appel à contributions s’adresse aux chercheur(e)s de l’ensemble des disciplines des sciences sociales (anthropologie, droit, géographie, histoire, philosophie, science politique, sociologie, etc.).

Calendrier

Les résumés des propositions de chapitres de l’ouvrage, de 500 mots maximum, sont attendus

pour le 10 mai 2020

et doivent : 

  • Comporter un titre ;
  • Indiquer le nom du ou des auteur(e)s et de leur(s) institution(s) de rattachement (affiliations complètes) ;
  • Préciser le matériau sur lequel s’appuie le propos ;
  • Être envoyés à l’adresse suivante : bestrat82@outlook.fr 

Les propositions seront évaluées par le comité scientifique et les réponses seront envoyées par mail au plus tard à la mi-juin 2020.

Direction de l’ouvrage

  • Edouard Epiphane Yogo, Université de Yaoundé II/Bestrat, Cameroun

Comité éditorial

  • Dr Blesson Douohou Danielle, Université de Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire ;
  • Dr Cyrille Yoro, Université de Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire ;
  • Etalla Fomogang Roméo, Université de Douala/Bestrat, Cameroun ;
  • Mandeng Nyobe Jacques Fleming, Université de Yaoundé II/Bestrat, Cameroun ;
  • Maurice Mvogo, Université de Douala, Bestrat/Cameroun ;
  • Ntsobé Mandong Protais Lionel, Université de Yaoundé II/Bestrat, Cameroun ;
  • Wilfried Serge Ouitona, African School of Economics, Abomey-Calavy, Bénin ;
  • Zoa Rodrigue, Université de Yaoundé II, Bestrat, Cameroun.

Comité scientifique

  • Pr Abé Claude, Université Catholique d’Afrique centrale, Cameroun ;
  • Pr Akono Atangane Eustache, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Akono Omgba Sédéna, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr GwodaAdder Abel, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Kaptchoung célestin, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Leka Armand, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr Loungou Serge, Université Oumar Bongo, Gabon ;
  • Pr Machikou Nadine, Université de Yaounde II, Cameroun ;
  • Pr Mandjem Yves Paul, Institut des Relations Internationales, Cameroun ;
  • Pr Mondoue Roger, Université de Dschang/Institut Panafricain pour le Développement, Cameroun ;
  • Pr Mouelle Kombi Narcisse, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Mouliom Ibrahim Bienvenu, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Njoya Jean, Université de Dschang, Cameroun ;
  • Pr Nlom Jean Hugues, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Nsoh Christopher, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Ouba Abdoul Bagui, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
  • Pr Owona Nguini Mathias Eric, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Pahimi Patrice, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Saibou Issa, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Tagou célestin, Université Protestante d’Afrique Centrale, Cameroun ;
  • Pr Tamasang Christopher, Université de Yaoundé, Cameroun ;
  • Pr Wanyaka Virginie, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr Wassouni François, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Willybroad Dze-Ngwa, Université de Youndé I, Cameroun ;
  • Pr Yanou Moise, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
  • Pr Yébouet Henri, Université de Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire ;

Références

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Notes

[1] France24, « Sommet africain de Paris : la guerre totale déclarée à Boko Haram », in www.france24.fr, visité le 21 mai 2019 à 14h 14min.

[2] International Crisis Group, Cameroun : la crise anglophone à la croisée des chemins, Rapport Afrique, n°250, 2 août 2017, p.9.

[3] Fancesca, Fabbri, Amanda Paul,  Fighting terrorism  and radicalisation  in Europe’s  neighbourhood: How to scale up  EU efforts, in European Policy Center/Friedrich Ebert Stiftung, november 2018.

[4] Ibid.

[5] Eric Vázquez, «  Counterinsurgency’s Ambivalent Enterprise », Theory & Event Vol. 23, No. 1, 120–144, Johns Hopkins University Press, 2020.

[6] Fethi Benslama, Un furieux désir de sacrifice. Le surmusulman, Paris, Seuil, 2016.

[7] Fahrad Khoroskavar, Philippe Migeaux et David Bénichou, Le jihadisme : le comprendre pour mieux le combattre, Paris, Plon, 2015.

[8] Farhad KhosrokhavarRadicalisation, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, col. « Interventions », 2014.

[9] Milo Daniel, « Countering Radicalisation and Violent Extremism – a European Perspective », in Majer, Marián and Ondrejcsák, Robert (eds.), Panorama of global security environment 2013, Bratislava: Centre for European and North Atlantic Affairs, http://cenaa.org/en/wp-content/uploads/2014/03/ilovepdf.com-1.pdf, 2014.

[10] Sidita Kushi, « Combating a Shared Security Threat through Unified Narrative : politicized terrorism in western Balkans », in Global Outlook 1, 1: 135-144, 2016.

Lieux

  • Yaoundé, Cameroun (00237)

Dates

  • dimanche 10 mai 2020

Mots-clés

  • extrémisme violent, endiguement, praxéologie

Contacts

  • BESTRAT
    courriel : bestrat82 [at] outlook [dot] fr

Source de l'information

  • Yogo Edouard Epiphane
    courriel : edouardyogo [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Contrer l'extrémisme violent au Cameroun », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 01 avril 2020, https://doi.org/10.58079/14rv

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