Le but de ce colloque est de proposer une nouvelle analyse des liens entre empire et missions. Il s’agit de descendre au niveau des pratiques locales des missionnaires en tant qu’agents impériaux, afin d’une part de restituer la complexité des rôles qu’ils jouent sur le terrain ; d’autre part, de s’éloigner de l’image monolithique des empires, souvent envisagés comme de grandes constructions abstraites. Loin de se préoccuper uniquement des questions de conversion et de pastorale, les missionnaires établissent de nombreuses connexions commerciales, politiques et diplomatiques entre les empires, tout en interrogeant le paradigme impérial à l’aune des autres modèles politiques auxquels ils sont confrontés. Ce faisant, le cas des missionnaires permet de sortir d’une perspective eurocentrée et de proposer une vision plus dynamique des empires dont ils sont des acteurs-clé.

Colloque sur Microsof TEAMS les 15-16 octobre 2020.

Pour obtenir le lien de connexion, écrire à helene.vu-thanh@univ-ubs.ff

Programme

Jeudi 15 octobre 2020

• 9h15-9h25 : Mot d’accueil de Mathias Tranchant (université de Bretagne-Sud), vice-président en charge de la recherche, de la formation doctorale et du numérique
• 9h25-9h35 : Mot d’accueil de Sylviane Llinares (université de Bretagne-Sud), directrice adjointe du laboratoire TEMOS
• 9h35-10h00 : Hélène Vu Thanh (université de Bretagne-Sud/IUF) : Introduction

Session 1 : Établir des connexions impériales, entre insertion globale et poids du local

• 10h00-10h40 : Delphine Tempère (université de Lyon/CLEA) : De la Péninsule aux Philippines. Les jésuites connecteurs de mondes au XVIIe siècle
• 10h40-11h20 : Felicita Tramontana (university of Warwick) : Global interactions, imperial expansion and Catholic missions (1500-1700)
• 11h20-12h00 : Emmanuel Jourda (EHESS/CECMC) : Les missionnaires face à l’écosystème chinois dans l’empire informel britannique: cas de la péninsule malaise au XIXe siècle

12h00-13h30 : Pause déjeuner

Session 2 : Construire un État-impérial ou un empire spirituel ?

• 13h30-14h10 : Loann Berens (Normandie université) : Les Dominicains et la « conquête spirituelle » du Pérou : évangélisation, médiation politique et expansion impériale (années 1530-1550)
• 14h10-14h50 : Birgit Tremml (Linnaeus university) : Dominican ethnography of Taiwan: missionary zeal or empirical missions?
• 14h50-15h00 : Pause
• 15h00-15h40 : Margherita Trento (CNRS/CEIAS) : Imperial connections and dissimulation in South India (17th-18th c.)
• 15h40-16h20 : Bertrand Van Ruymbeke (université Paris 8/IUF) : Les pasteurs anglicans de la Society for the Propagation of the Gospel : le cas de la Caroline du Sud (1701-1750)

Vendredi 16 octobre 2020

Session 3 : Interroger et défendre le paradigme impérial

• 9h-9h40 : Jean-Noël Sanchez (université de Strasbourg/CHER) : Ocaso en el Ponente. Francisco Combes, SJ, ou la défense crépusculaire d’un empire déclinant
• 9h40-10h20 : Adina Ruiu (Université de Montréal/EHESS) : Le Dépôt de la Marine, "âme" de l'histoire. Saint-Domingue et la Nouvelle-France sous la plume du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix.
• 10h20-10h40 : Pause
• 10h40-11h20 : Elisabeth Heijmans (université de Leyde) : « C’est là que nous tirons les bras pour la culture de nos colonies » : La perspective d’un missionnaire sur le fort français de Ouidah (1776-1778)
• 11h20-12h00 : Marie de Rugy (IEP Strasbourg) : A quel empire se vouer ? Paul Bigandet, missionnaire français en Birmanie au xix^e siècle

12h00-13h30 : Déjeuner

Session 4 : Faire circuler les modèles impériaux

• 13h30-14h10 : Águeda García-Garrido (Normandie université/IEHM) : Entre mission et légation. Des augustins espagnols loin des Philippines au XVII^e siècle : une histoire à rebours ?
• 14h10-14h40 : Susanne Lachenicht (université de Bayreuth) : Réseaux et activités de missionnaires jésuites à travers les histoires naturelles des Caraïbes (XVII^e et XVIII^e siècles)
• 14h40-15h20 : Jean-François Klein (université du Havre) : Le mythe de l’Eldorado missionnaire du Yunnan au xix^e siècle
• 15h20-16h00 : Discussion générale et conclusions