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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Beyrouth, la reprise

Beirut - the comeback

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Veröffentlicht am Dienstag, 29. September 2020

Zusammenfassung

L’appel à propositions interroge la catastrophe et la reprise, nécessaire, de la tragique explosion du 4 août, à Beyrouth. La reprise s’oppose, par définition pour Søren Kierkegaard, à la pure répétition — impossible — du même. La reprise est recréation sous un autre visage, en assumant les aléas de la mémoire, ses failles, ses imprécisions. Reprendre Beyrouth, c’est déjà se trouver sur un terrain miné, à ramasser des éclats de visages, de sens, de chronologie rompue. Reprendre Beyrouth, c’est aussi la repriser, en suturer l’architecture, l’histoire, l’héritage, la sauver de sa propre béance. L'appel, interdisciplinaire, s'ouvre à l'image (photographie, caricature, bande dessinée, illustration, dessin, collage) et au textuel (textes en prose, poèmes, réflexions).

Inserat

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

Argumentaire

Incendie, explosion. Inspiration, expiration. Un champignon, des éclats de verre, le bruit, étrange, du fer tordu, les murs sur le sang. Silence. Sirènes, fumée. Cris en bouquet, réveils à peine esquissés dans la douleur, la lourdeur et l’étonnement.

On nous l’apprend : on est le 4 août 2020, à Beyrouth, lieu de la plus grande explosion non-nucléaire au monde. Des centaines de morts, de disparus, des milliers de blessés ; les libanais, effarés, appellent leurs proches. Les notifications se bousculent et basculent—parfois— dans le vide. Des hôpitaux démolis, en crise ou surchargés ; des médecins dépossédés de leurs moyens, de leurs instruments, des patients hagards, pieds nus, évacués, perfusions au bras. 640 bâtiments historiques touchés, au moins 8 000 bâtiments endommagés, un patrimoine défiguré, le musée national de Beyrouth, le musée Sursock, le musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, des espaces culturels, des galeries et des sites religieux, des cafés, restaurants, commerces. La colère dans les rues, le deuil, les processions. Les balles que l’on lance contre les manifestants, contre l’ambulance ; bombes lacrymogènes qui déchirent les lèvres en silence.

Et l’incompréhension, toujours et encore. La mémoire qui joue des tours. Les cauchemars. Les visages hantés. Beyrouth est d’un silence qui fait croire aux revenants. Les sueurs froides, la nuit. La bougeotte. L’attente terrible, et la peur au ventre—que ça ne se reproduise.

Les incendies au port, des semaines plus tard. Reprise ?

La passante, le serveur, l’inconnue, l’ami, le voisin que l’on croise et qui demande : « où étais-tu quand c’est arrivé ? » —soulagé de te retrouver, décombre parmi les décombres.

Et l’incompréhension, toujours et encore.

Tenter la reprise, rebrousser chemin tous les jours, reprendre le fil du récit, répondre à la question « où étais-tu quand c’est arrivé ? », sans y croire. Répondre avec la même incrédulité.

Les montres qui s’arrêtent, au bord de l'hallucination.

L’appel à propositions interroge la catastrophe et la reprise, nécessaire, de la tragique explosion du 4 août. La reprise s’oppose, par définition pour Søren Kierkegaard, à la pure répétition—impossible— du même. La reprise est recréation sous un autre visage, en assumant les aléas de la mémoire, ses failles, ses imprécisions. Reprendre Beyrouth, c’est déjà se trouver sur un terrain miné, à ramasser des éclats de visages, de sens, de chronologie rompue. Reprendre Beyrouth, c’est aussi la repriser, en suturer l’architecture, l’histoire, l’héritage, la sauver de sa propre béance. 

Plus qu’un besoin, la reprise est un devoir civique. Le silence des autorités concernées, la profusion des montages médiatiques, la manipulation des faits, le déni du réel et de toute responsabilité, le mépris manifesté vis-à-vis des victimes (converties en martyrs), intime, plus que jamais, l'urgence du raconter

Comment reconstruire/raconter/dessiner Beyrouth sans en occulter l'héritage ni la blessure? Quel bilan, architectural, de la catastrophe? Faut-il la reconstruire à l'identique? Comment préserver les traces de l'explosion? Comment penser, traiter, mettre à nu l'image médiatique, publicitaire et manipulée de Beyrouth (trahie, brandie comme un phénix)? Quel vécu, personnel, de l'explosion? Quelles traces de refoulement, de traumatisme? 

L'ouvrage, interdisciplinaire et intermédial, s’ouvre à plusieurs formes de reprises et d’expression : 

  • textes (prose et poésie)
  • Témoignages (architectes, photographes, cinéastes)
  • Photographies et dessins (collage, caricature, bande dessinée)

Le but : conserver la mémoire, vive, de ce 4 août. Refuser l’oubli, l’effondrement. 

Modalités de contribution

Les propositions de contribution doivent comporter les noms, prénoms et institutions d’attache, un titre, un résumé (100-200 mots), à envoyer à l'adresse suivante: krause.pamela@yahoo.fr 

La publication de l’ouvrage s’accompagnera d’une exposition (le lieu et la date sont à préciser ultérieurement).

Dates à retenir

Envoi des propositions: au plus tard le 20 décembre 2020

Avis du comité: janvier 2021

Publication de l’ouvrage : fin de l’année 2021

Coordonnatrices du projet

  • Pamela Krause (Sorbonne université-Université catholique du Louvain),
  • Nessrine Naccach (Sorbonne nouvelle).

Orte

  • Beirut, Libanon

Daten

  • Sonntag, 20. Dezember 2020

Schlüsselwörter

  • Lebanon, Beirut, trauma, photography, literature, poetry, art, Middle East, architecture

Kontakt

  • Krause Pamela
    courriel : krause [dot] pamela [at] yahoo [dot] fr

Informationsquelle

  • Pamela Krause
    courriel : krause [dot] pamela [at] yahoo [dot] fr

Lizenz

CC0-1.0 Diese Anzeige wird unter den Bedingungen der Creative Commons CC0 1.0 Universell .

Zitierhinweise

« Beyrouth, la reprise », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Dienstag, 29. September 2020, https://doi.org/10.58079/15cb

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