AccueilMémoire, langues, territoires

AccueilMémoire, langues, territoires

Mémoire, langues, territoires

Memory, languages and territories

*  *  *

Publié le jeudi 15 octobre 2020

Résumé

À la suite du cycle 2019-2020, « Être représenté, contribuer, faire société », le cycle 2020-2021 « Mémoire, langues, territoires » se propose d’explorer la manière dont nous habitons les événements du passé et ceux du présent, comment ils nous atteignent et nous constituent à travers les récits, les images, les musiques, les langues, la mode, les objets. De quoi nous souvenons-nous, dans quel(s) « nous » avons-nous le sentiment de nous reconnaître, et comment se dessine un territoire dans l'entrelacement des mémoires et des langues ?

Annonce

Présentation

À la suite du cycle 2019-2020, « Être représenté, contribuer, faire société », le cycle 2020-2021 « Mémoire, langues, territoires » se propose d’explorer la manière dont nous habitons les événements du passé et ceux du présent, comment ils nous atteignent et nous constituent à travers les récits, les images, les musiques, les langues, la mode, les objets. De quoi nous souvenons-nous, dans quel(s) « nous » avons-nous le sentiment de nous reconnaître, et comment se dessine un territoire dans l'entrelacement des mémoires et des langues ?

Les Rendez-vous Condorcet sont des rencontres citoyennes, ouvertes à tous les publics et à toutes les générations, qui tentent d’éclairer de manière interdisciplinaire les enjeux des sociétés contemporaines et de mettre en travail le rapport entre le Campus et ses lieux d'implantation, en mobilisant chercheurs, responsables culturels, enseignants et habitants de la Plaine Commune.

Modalités de participation

Compte tenu des conditions sanitaires, les Rendez-vous se tiennent en direct sur la chaîne YouTube du Campus Condorcet, et ce jusqu'à nouvel ordre. 

Voir la prochaine conférence en direct

Programme

9 novembre 2020,

de 18h30 à 20h - Centre de colloques du Campus Condorcet, place du Front populaire, Aubervilliers

Mémoire iconographique de la Seconde Guerre mondiale : entre récits globaux et ancrages locaux

  • Sonja Kmec, Université du Luxembourg
  • Modération : Michel Margue, Université du Luxembourg

La Seconde Guerre mondiale fut aussi une guerre des images : propagande et contre-propagande ont créé d’inusables répertoires de clichés d’horreur et d’héroïsme. À force de les reproduire, ces représentations perdent toute référence à leur contexte de création et deviennent des symboles iconographiques pour le Mal et le Bien, le totalitarisme et l’individualisme. Ainsi, les photos des rassemblements de masse du parti nazi à Nuremberg, ou des portraits comme celui d’Anne Frank, sont devenus quasi globalement reconnaissables. Ils sont repris non seulement par des manuels, des musées et des films documentaires, mais aussi par des films historiques grand public voire des films de science-fiction et de super-héros, comme les X-Men. À côté de ces récits globaux a émergé une production plus ‘locale’, souvent biographique, sous forme de bandes dessinées. Nous proposons de nous pencher plus précisément sur ces médias populaires pour montrer comment différents aspects de la Deuxième Guerre mondiale sont ‘rappelés’ de manière plus efficace peut-être qu’à travers les monuments et discours officiels de commémoration.

S'inscrire

7 décembre 2020

de 18h30 à 20h - Centre de colloques du Campus Condorcet, place du Front populaire, Aubervilliers

Mémoire et traumatisme. Entre sciences humaines et sciences du vivant

  • Denis Peschanski, CNRS
  • Modération : Ivan Jablonka, Université Sorbonne Paris Nord

Historien, Denis Peschanski travaille depuis longtemps sur l’histoire et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, mais il a opéré un tournant à la fin des années 2000 en se centrant sur une nouvelle approche de la mémoire. Postulant qu’il est impossible de comprendre pleinement la mémoire collective sans prendre en compte les dynamiques cérébrales de la mémoire et, à l’inverse de comprendre pleinement ces dynamiques cérébrales sans prendre en compte l’impact du social, il a privilégié, entre autres, un dialogue avec les neuroscientifiques. Ce fut d’abord le cas à New York, autour de la mémoire du 11 septembre, puis en France sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et sur celle, en contemporanéité avec sa construction, des attentats terroristes du 13 novembre 2015. Avec le neuropsychologue Francis Eustache, il s’intéresse tout spécialement au couple « mémoire et traumatisme » dans une approche transdisciplinaire. Cela vaut pour l’individu avec le fameux Trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD en anglais), qui est, d’abord, une pathologie de la mémoire, comme pour la société pour laquelle le mot de traumatisme a une acception décalée, mais singulière. Mais comment l’une et l’autre, l’individuelle et la collective, interagissent-elles? À bien des égards, la crise longue de la Covid-19 peut être interrogée sous cet angle.

S'inscrire

11 janvier 2021

de 18h30 à 20h - Centre de colloques du Campus Condorcet, place du Front populaire, Aubervilliers

Mémoire européenne : un passé en partage ? Récits et contre-récits

  • Pieter Lagrou, Université libre de Bruxelles, Anne Simonin, CNRS
  • Modération : Marta Craveri, FMSH

Les deux intervenants vont interroger les vifs débats suscités par la résolution signée le 19 septembre 2019 par le Parlement européen sur l’« Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » : à quoi aspire le politique quand il cherche à orienter l’écriture de l’histoire de l’Europe et en faire une mémoire partagée ? Cette volonté de produire un grand récit européen renseigne-t-elle sur une nouvelle compréhension des traumatismes passés ? Sur la prise de conscience de la culture comme facteur prioritaire dans la construction de l’avenir commun ? Ou, plus sûrement, sur l’intranquillité du présent de l’Europe face à des valeurs qu’il convient de réaffirmer (les droits de l’homme, la démocratie) quand on les voit aujourd’hui voler en éclats — inquiétude que l’écriture du texte en propositions fragmentées, se répétant et se heurtant parfois l’une l’autre, transmet au moins autant que ce qui est dit. En effet, de la Pologne à la Grèce, en passant par l’Italie, la Hongrie et la Grande-Bretagne, non seulement des militants identitaires, mais des politiques gouvernementales, déploient les ressorts puissants de la mobilisation d’arguments et symboles historiques contre un ordre démocratique européen perçu comme hégémonique, libéral et cosmopolite. Les initiatives tentant de valoriser un passé européen partagé souffrent d’un déficit d’efficacité manifeste. À travers ces mobilisations émergent de nouveaux récits qu’il serait dangereux d’ignorer et dont beaucoup témoignent de constructions intellectuelles sophistiquées. La nouvelle Europe illibérale qui émerge fait de l’histoire, mais aussi des conditions de travail des historiens, un champ de bataille de prédilection.

Suivre la conférence en direct

8 février 2021

de 18h30 à 20h - Conservatoire CRR 93, 5 rue Edouard-Poisson, Aubervilliers

Approprier, s'approprier les langues locales en situation de contact colonial. Parcours africains

  • Cécile Van den Avenne, Université Sorbonne Nouvelle
  • Modération : Thierry Kirat, Université Paris Dauphine, CNRS

En Afrique sub-saharienne, la conquête coloniale française et l'administration des territoires qui en découle reposent largement sur une diffusion, restreinte, du français, et l'usage d'intermédiaires traducteurs. Mais si l'on change de focale, en s'intéressant à des moments précis et circonscrits de l'histoire du contact colonial dans cette partie de l'Afrique, à des catégories d'acteurs plus près du terrain, à des interactions spécifiques, d'autres langues apparaissent, souvent gommées par la perspective largement monolingue que l'on adopte généralement sur la colonisation française. Regarder de plus près les contextes d'appropriations des langues africaines par des acteurs coloniaux, et les interactions spécifiques qui les sous-tendent, sera l'un des enjeux de ce rendez-vous.

S'inscrire

8 mars 2021

de 18h30 à 20h - Théâtre de la Commune, 2 rue Edouard-Poisson, Aubervilliers

Comment la mode communique-t-elle ?

  • Nicole Pellegrin, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Guillame Henry, styliste
  • Modération : Maria Muzzarelli, Università Di Bologna

Avec cette rencontre entre une spécialiste d’anthropologie historique et un styliste designer de mode qui travaille en continuité avec une histoire précise, celle de la Maison Patou, en la réinterprétant, il s’agit d’interroger la mode comme vecteur de communication, de traditions et projets. Quelle idée ont les jeunes générations de la mode aujourd’hui ?  Quel est le rapport entre liberté et imposition, tradition et innovation ? Comment utilisent-ils la mode pour communiquer ? Le voile, étudié par Nicole Pellegrin, en est un exemple aux yeux de tous : une simple pièce de tissu sur la tête des femmes a indiqué – et indique encore – projets, valeurs et appartenances. Mais qu’en dit un designer de mode dont les collections ne comportent pas ou presque coiffes et chapeaux ? Et qu’est-ce que Guillaume Henry veut signifier avec les chaussures de boxe à broderies qu’il introduit dans ses collections ? Comment se situe-t-il par rapport à la tradition et à la contemporanéité ? S’adresse-t-il seulement à un public privilégié, indique-t-il de nouvelles formes esthétiques, destinées à devenir populaires ? Si la mode est le souffle du temps, qu'est-ce que la mode, avec ses multiples tendances et références, nous dit aujourd'hui ?

S'inscrire

12 avril 2021,

de 18h30 à 20h - Centre de colloques du Campus Condorcet, place du Front populaire, Aubervilliers

Qu'est-ce qu'une "territoire" ?

  • Philippe Descola, Collège de France
  • Modération : Barbara Cassin, CNRS

Envisagée dans une perspective interculturelle, la notion de territoire recouvre trois caractéristiques souvent négligées. D’abord, le fait qu’un même espace physique peut être utilisé comme territoire par différents collectifs humains et non humains, de même qu’un collectif peut utiliser différents espaces constituant un territoire en archipel. De ce fait, dans bien des régions du monde, un territoire correspond rarement à ce que l’on a pris l’habitude de concevoir sous ce terme depuis l’émergence du système westphalien, à savoir une portion d’espace sur laquelle un État exerce sa souveraineté et dont les limites stables sont reconnues par les États voisins. Ensuite, l’appropriation de la terre par un collectif n’est pas nécessairement la meilleure façon de concevoir la souveraineté sur un territoire puisque cette notion d’appropriation est le produit d’un système juridique et philosophique propre à l’Occident, étroitement liée à la théorie politique moderne telle qu’elle fut développée aux 17e et 18e siècles, notamment en Angleterre. Enfin, l’usage d’un territoire n’est pas sous l’emprise des seuls humains ; il est aussi dépendant d’une foule de non-humains semblant manifester une puissance d’agir autonome – divinités, esprits, génies, ancêtres, fantômes, plantes, animaux, météores – avec lesquels les humains doivent composer ou dont ils dépendent.

S'inscrire

10 mai 2021

de 18h30 à 20h - Conservatoire CRR 93, 5 rue Edouard-Poisson, Aubervilliers

"J'suis pas intégré / j'suis incrusté dans l'sol". Frangments d'injustice dans deux clips de rap ?

  • Karim Hammou, EHESS, CNRS
  • Modération : Agnès Tricoire, avocate

Ce rendez-vous explorera quelques techniques littéraires, lyriques et filmiques par lesquelles des artistes de rap passent du "je" de l'auteur.e-interprète à un "nous" lié par un sentiment d'injustice. Je m'appuierai en particulier sur deux œuvres musicales qui ont donné lieu à un vidéo-clip : "Dans nos histoires" de Casey (2006) et "Mille et une vies" de Lino (2007). La mise en mémoire de souffrances en apparence diverses y joue un rôle central, comme l'affirmation d'un point de vue radicalement situé. Dans de telles conditions, la dénonciation portée dans ces œuvres aménage-t-elle une forme de "montée en généralité", susceptible de convaincre tout un chacun ? L'objectif esthétique et politique de ces chansons est-il celui-là et, si ce n'est pas le cas, quelles limites donnent-il à ce "nous" émergeant ?

Accéder à la visioconférence

Lieux

  • Théâtre de La Commune, 2 rue Edouard-Poisson
    Aubervilliers, France (93)

Dates

  • lundi 09 novembre 2020
  • lundi 07 décembre 2020
  • lundi 11 janvier 2021
  • lundi 08 février 2021
  • lundi 08 mars 2021
  • lundi 12 avril 2021
  • lundi 10 mai 2021

Mots-clés

  • mémoire, langue, territoire

Contacts

  • Alexandre Rouvrais
    courriel : alexandre [dot] rouvrais [at] campus-condorcet [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Alexandre Rouvrais
    courriel : alexandre [dot] rouvrais [at] campus-condorcet [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Mémoire, langues, territoires », Cycle de conférences, Calenda, Publié le jeudi 15 octobre 2020, https://doi.org/10.58079/15f5

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search