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Le musée de société aujourd’hui, héritage et mutation

The Social Museum (musée de société) Today, Legacy and Evolution

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Publié le lundi 23 novembre 2020

Résumé

Depuis la fin des années 1980, un bon nombre de musées ethnographiques se transforment dans le monde en lien avec les enjeux politiques et les préoccupations sociales et culturelles du moment. Si les missions de ces institutions sont très différentes, elles sont souvent regroupées sous le terme de « musées de société » au sens où elles s’attachent à représenter les sociétés, passées et présentes, à partir de différents points de vue, tout en revendiquant un rôle social et civique au travers de leur traitement des enjeux contemporains identitaires, culturels, sociaux et environnementaux. Ce numéro de Culture & Musées souhaite re-problématiser ce concept afin de mieux en comprendre les significations, les usages, mais aussi ses plus récentes mutations dans le contexte des musées du XXIe siècle.

Since the end of the 1980s, many ethnographic museums around the world have evolved in line with political issues and current social and cultural preoccupations. Some of these changes have taken place within the framework of the creation of new national museums, especially where multicultural policies are at work. While these institutions’ missions are vastly different, they are frequently regrouped under the umbrella term “social museums”. These museums are dedicated to the representation of societies, both past and present, from varying viewpoints while at the same time demanding a social and civic role through their grappling with contemporary issues of identity, culture, society and environment. This issue of Culture & Musées aims to reformulate this concept in order to better understand its meaning, its uses, but also its most recent evolution within the context of 21st-century museums.

Annonce

Présentation

Culture & Musées est une revue scientifique de recherche à comité de lecture qui pratique l’évaluation en double-aveugle. Elle édite des travaux de recherche inédits sur les publics, les institutions et les médiations de la culture. Elle s’adresse aux chercheurs et étudiants de ces domaines ainsi qu’aux professionnels œuvrant dans le champ des musées et des patrimoines.

La revue est co-portée par Avignon Université et UGA Éditions. Elle est publiée avec les soutiens de la Direction générale des patrimoines - département de la politique des publics, Ministère de la Culture et de la Communication et de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Culture & Musées a obtenu le soutien de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS pour les années 2018 - 2020.

Depuis 2010, elle est indexée à l’INIST et sur les bases Arts and Humanities Citation Index et Current Contents/Arts and Humanities (Thomson Reuters). Elle est également référencée par l’HCERES dans la section 71ème du CNU (Sciences de l’information et de la communication).

Argumentaire

Le Musée de société aujourd’hui, héritage et mutation.

Depuis la fin des années 1980, un bon nombre de musées ethnographiques se transforment dans le monde en lien avec les enjeux politiques et les préoccupations sociales et culturelles du moment (Poulot, 2016). Certaines de ces métamorphoses se font dans le cadre de nouveaux musées nationaux, notamment dans des contextes marqués par la mise en place de politiques multiculturelles (Van Geert, 2020). En Amérique du Nord, c’est le cas du Musée de la Civilisation à Québec, du Musée canadien des civilisations à Gatineau (aujourd’hui Musée canadien de l’histoire), ou encore des nouvelles « antennes » de la Smithsonian Institution à New York et Washington dédiées aux populations autochtones et africaines-américaines du pays. Cette dynamique se retrouve en Océanie avec la création du Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa de Wellington ou du National Museum of Australia de Canberra. En Europe, le panorama des musées ethnographiques se modifie également profondément durant cette époque, à partir des réalités institutionnelles et des enjeux de chaque territoire. En France, le Musée des civilisations de l’Europe et de la méditerranée (Mucem) se substitue ainsi au Musée des arts et traditions populaires, tout en s’ouvrant vers l’Europe et la Méditerranée. Les institutions qui exposent des collections extra-occidentales ne sont pas en reste avec, à Paris, la création du Musée du quai Branly - Jacques Chirac puis celle du Musée de l’Homme, à l’instar d’autres villes telles qu’Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Genève, Hambourg, Vienne ou Göteborg.

Si les missions de ces institutions sont très différentes, elles sont souvent regroupées sous le terme de musées de société dans la littérature francophone (Chevallier & Fanlo, 2013; Drouguet, 2015; Idjéraoui, Davallon & Poli, 2006), hispanophone (Alcalde, Boya & Roigé, 2011) ou lusophone (de Souza Chagas & Sibylla Pires, 2018). Selon ces auteurs, ces musées s’attachent en effet à représenter les sociétés, passées et présentes, à partir de différents points de vue, tout en revendiquant un rôle social et civique au travers de leur traitement des enjeux contemporains identitaires, culturels, sociaux et environnementaux. Les publics sont ainsi souvent placés au cœur même de la mission de ces institutions, en développant de nouvelles pratiques d’évaluation des expositions centrées sur les visiteurs et leur réception (Candito, Allainé & Côté, 2010; Daignault, 2011; Daignault & Schiele, 2014). De nouveaux professionnels font en outre leur apparition dans ces musées, notamment les « managers culturels », les éducateurs et les médiateurs culturels, les chargés de projets d’exposition et, plus récemment, les professionnels du développement et de la philanthropie ainsi que de l’engagement numérique. L’approche interdisciplinaire y est enfin favorisée au profit du « tout public » et les anciennes collections ethnographiques sont « re-patrimonialisées » à partir de ces nouveaux regards (Monjaret, Roustan & Eidelman, 2005). Tout à la fois reflet des cultures populaires, de la création contemporaine ou encore du patrimoine culturel immatériel, l’objet muséal y est en effet perçu comme pouvant traiter les réalités contemporaines (Battesti, 2012). Voilà qui objective l’hypothèse selon laquelle l’exposition est un média approprié pour partager cette vision avec les publics des musées de société, à partir de l’idée que l’exposition n’est plus une fin en soi, mais plutôt un moyen de le faire (Halpin, 2007:50).

D’autres institutions ont depuis développé ces mêmes pratiques, ce qui leur vaut également d’être qualifiées de « musées de société ». C’est le cas de nombreux écomusées, musées d’art et traditions populaires, mais aussi de musées d’histoire, d’archéologie, d’art, tant en Europe qu’en Amérique et en Océanie. De nouveaux musées ont également vu le jour depuis les années 2000 arborant de grands thèmes et enjeux de société, notamment les droits humains (Winnipeg), les civilisations noires (Dakar), la pensée contemporaine (Barcelone), ou encore le développement durable (Rio de Janeiro). Chacune de ces nouvelles institutions contribue à accentuer la porosité des contours de la définition du musée de société en 2020.

Ce numéro de Culture & Musées souhaite ainsi re-problématiser ce concept afin de mieux en comprendre les significations, les usages, mais aussi ses plus récentes mutations dans le contexte des musées du XXIe siècle. Nous proposons pour cela de repartir de l’émergence à la fin des années 1980 des premiers exemples de musée de société, tels que le Musée de la civilisation à Québec pour examiner ce qu’il en est actuellement de cette conception particulière du musée de société, ses différentes (nouvelles) définitions, applications et rayonnement à l’échelle internationale.

Nous invitons donc les auteurs à développer leurs réflexions à partir de trois axes.

Le premier axe propose d’explorer l’origine et les discours constitutifs de ce modèle du musée de société, et d’en proposer en quelque sorte une archéologie de l’épistémè. Quels en sont ses fondements intellectuels, mais aussi politiques, et en quoi ses approches sont-elles différentes de celles d’autres institutions qu’on a pu qualifier depuis de musées de société ? Ainsi, si le National Museum of the American Indian de Washington a par exemple pu être défini de la sorte (Haworth, 2013), il s’inscrit pourtant dans une lignée intellectuelle et muséologique particulière, à la fois héritière de l’anthropologie de Franz Boas, des Material Culture Studies, de la théorie de l’acteur-réseau, mais aussi de l’anthropologie de l’art, tout en étant influencé par la poussée du postcolonialisme et du travail avec les communautés sources développées par les Indigenous Studies et les Heritage Studies (Alivizatou, 2012; Burón Díaz, 2019: 50-51; Shelton, 2006 : 490-491; voir aussi Dewdney, Dibosa & Walsh, 2013: 223-224). Au Canada, des institutions telles que l’UBC Museum of Anthropology de Vancouver, ou le jadis Musée canadien des civilisations sont également plus proches de ces perspectives théoriques (Phillips, 2011: 205-207) ainsi que de la New Museology (Vergo, 1989), que des préceptes de la Nouvelle muséologie revendiqués par d’autres institutions également qualifiées de musées de société, notamment dans les contextes francophone (Barroso & Vaillant, 1993) ou hispanophone (Roigé, 2007). Nous invitons dès lors les auteurs à interroger les raisons et les manières dont le concept de musée de société, synonyme d’une manière spécifique de « faire musée », en est devenu à qualifier une approche qui peut diverger sur de nombreux aspects.

Le deuxième axe se propose d’aborder l’influence du modèle du musée de société dans le monde. Quels sont les réseaux professionnels qui ont permis cette diffusion ? Quels sont les musées qui s’en inspirent, et dans quelles mesures ? Comment cette conception du musée a-t-elle été adaptée aux pensées muséales propres à chaque contexte, à l’image de la résonance qu’a pu avoir jadis le mouvement de la Nouvelle muséologie sur le Portugal, l’Amérique latine, ou encore le Québec du fait de ses ambitions politiques (Gunter, 2019). Cette approche muséale a-t-elle finalement une portée globale, ou ne s’agit-il finalement que d’un modèle franco-québécois, qui s’est peu exporté dans d’autres contextes culturels ? En détournant le regard du contexte francophone, on remarque en effet dans la littérature produite par les Museum Studies et les Heritage Studies anglo-saxonnes, que le concept de musée de société est majoritairement absent, comme ce fut également le cas du concept de Nouvelle muséologie en son temps. Ces questions illustrent la volonté de croiser dans ce dossier différentes littératures muséologiques qui se limitent parfois à l’analyse de leur propre contexte linguistique et culturel, à partir d’exemples récurrents. Ce n’est en effet que très récemment que des auteurs opérant dans le milieu anglo-saxon ont commencé à explorer ces formes muséales et leurs liens et influences avec des références francophones ou hispanophones (voir, Shelton, 2003: 8; Lorente, 2016: 56; ou Black, 2012: 203-204). De la même manière, encore peu d’auteurs francophones citent les travaux clé de la muséologie critique anglo-saxonne, notamment ceux de la rénovation du Glenbow Museum dans les années 1990, pourtant très près du modèle du musée de société par son redéploiement curatorial (curatorial redistribution) et sa volonté de travailler de manière plus horizontale, en interdisciplinarité, et par grands thèmes de réflexion (Janes, 2013).

Enfin, le troisième axe de ce dossier propose d’étudier les nouvelles pratiques qui ont émergé du modèle du musée de société. Quelles sont aujourd’hui les directions prises par les institutions influencées par l’approche du musée de société, notamment à la lumière des différentes pratiques liées à la « muséologie opérationnelle » (Shelton, 2003), aux bases théoriques de leurs récits muséaux, aux modalités d’acquisition de nouvelles collections, aux méthodologies participatives mises en place (Golding & Modest, 2013 ; McCall & Gray, 2014), mais aussi aux connaissances des publics et de la muséologie de la réception (Black, 2012; Catlin-Legutko & Klingler, 2012). Alors que le monde s’est profondément transformé depuis la fin des années 1980, et que la définition même des musées connait aujourd’hui de grands bouleversements (Brown & Mairesse, 2017), quels enjeux ce modèle muséal rencontre-t-il désormais et quelles sont les nouvelles méthodes et principes muséologiques qui en émergent ? En outre, tandis que chaque génération remet en question l’institution muséale, en cherchant une nouvelle pertinence à son travail patrimonial (Eidelman, 2017: 8), comment les muséologues et les professionnels du patrimoine et de la culture de 2020, mais aussi les autorités politiques, se sont-ils emparés de ce concept ? Comment ses composantes ont évolué au cours des dernières décennies, et quelles tendances voit-on émerger aujourd’hui ?

Pour répondre à ces différentes questions, les auteurs sont invités à proposer des contributions favorisant une approche comparative entre musées et contextes socioculturels. Des études portant sur un contexte régional ou continental peuvent également être envisagées. Enfin, des analyses de cas pourront également être présentées lors qu’elles seront insérées dans une vision plus large que la simple monographie et qu’elles permettent de répondre aux questions soulevées par les trois axes de cet appel.

Coordinateurs du numéro

  • Fabien Van Geert (Université Sorbonne Nouvelle)
  • Mathieu Viau-Courville (Fontys University of Applied Sciences)

Modalités de contribution

Les propositions d’articles comporteront : un titre, 5 mots-clés, 5 références bibliographiques mobilisées dans le projet d’article, ainsi que les noms, adresse électronique, qualité et rattachement institutionnel (université, laboratoire) de leur auteur.e. Ils détailleront l’ancrage disciplinaire ou interdisciplinaire de la recherche, la problématique, le terrain ou le corpus, la méthodologie employée et une première projection sur les résultats.

Merci d’adresser vos propositions (environ 5000 à 7000 signes) par courriel à

avant le 8 février 2021.

Copie systématique à

Calendrier

  • 10 novembre 2020 : Diffusion de l’appel à propositions d’articles 
  • 8 février 2021 : Réception des propositions d’articles

  • 8 mars 2021 : Retour aux contributeurs (acceptation ou refus de la proposition d’article)
  • 17 mai 2021 : Réception des articles complets
  • Juin 2021 : Expertise des articles en double aveugle
  • 9 juillet 2021 : Retour aux auteurs suite aux expertises
  • 4 octobre 2021 : Réception des versions définitives des articles
  • 1er juin 2022 : Publication du numéro

Bibliographie indicative

ALCALDE, G., J. BOYA & X. ROIGE (dirs.), Museums of today: The new museums of society, Gérone, ICRPC, 2011.

ALIVIZATOU, M., Intangible Heritage and the Museum: New Perspectives on Cultural Preservation, Walnut Creek, CA, Left Coast Press, 2012.

BARROSO, E. & E. VAILLANT (dir.), Musées et sociétés (actes du colloque national «musées et sociétés», Mulhouse Ungersheim, juin 1991, Paris, Direction générale des Musées de France, 1993.

BATTESTI, J. (dir.), Que reste-t-il du présent ? Collecter le contemporain dans les musées de société, Bordeaux, Le Festin, 2012.

BLACK, G., Transforming Museums in the Twenty-first Century, Londres, Routledge, 2012.

BROWN, K. & F. MAIRESSE, « The Definition of the Museum Through Its Social Role », Curator: The Museum Journal 61/4, 2017, p. 525-539.

BURÓN DÍAZ, M., El patrimonio recobrado. Museos indígenas en México y Nuevas Zelanda, Madrid, Marcial Pons, Ediciones de Historia S. A, 2019.

CANDITO, N., C. ALLAINE & M. CÔTÉ, Pratiques d’évaluation : une approche réflexive et opérationnelle de la connaissance des publics, Lyon, Musée des Confluences, 2010.

CATLIN-LEGUTKO, C. & S. KLINGLER (dir.), Reaching and Responding to the Audience (Small Museum Toolkit 4), Lanham, Altamira Press, 2012.

CHEVALLIER, D. & A. FANLO (dir.), Métamorphoses des musées de société, Paris, La Documentation Française, 2013.

DAIGNAULT, L., L’évaluation muséale : Savoirs et savoir-faire, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2011.

DAIGNAULT, L. & B. SCHIELE (dir.), Les musées et leurs publics : Savoirs et enjeux, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2014.

DEWDNEY, A., D. DIBOSA & V. WALSH, Post-Critical Museology: Theory and Practice in the Art Museum, Oxon, Routledge, 2013.

DROUGUET, N., Le musée de société, de l’exposition de folklore aux enjeux contemporains, Paris, Armand Colin, 2015.

EIDELMAN, J. (dir.), Inventer des musées pour demain. Rapport de la mission Musées XXIe siècle, Paris, La documentation française, 2017.

GOLDING, V. & W. MODEST (dir.), Museums and Communities: Curators, Collections, and Collaboration, Londres et New York, Bloomsbury, 2013.

GUNTER, C., « La nouvelle muséologie comme mouvement politique : Sa production et sa réception en France et au Québec », Culture and Local Governance / Culture et gouvernance locale, 6/1, 2019, p. 50-63.

HALPIN, M. M., « ‘Play it Again, Sam’: reflections on a new museology », in WATSON, S. (dir.), Museums and Their Communities, Londres et New York, Routledge, 2007, p. 47-52.

HAWORTH, J., « Le musée du XXIe siècle comme forum de collaboration communautaire, l’exemple du Musée national des Indiens d’Amérique à New York », in CHEVALLIER, D. & A. FANLO (dir.), Métamorphoses des musées de société, Paris, La Documentation française, 2013, p. 167-174.

IDJERAOUI, L., J. DAVALLON & M.-S. POLI, « Peut-on encore parler de dimension esthétique dans les musées dit ‘musées de la société’ », in DENIOT, J. & A. PESSIN (dir.), Les peuples de l’art, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 347-364.

JANES, R., Museums and the Paradox of Change (3rd Edition), Londres, Routledge, 2013 [1995].

LORENTE, J. P. « De la nouvelle muséologie à la muséologie critique : une revendication des discours interrogatifs, pluriels et subjectifs », in MAIRESSE, F. (dir.), Nouvelles tendances de la muséologie, Paris, La Documentation Française, 2016, p. 55-66.

MCCALL, V. & C. GRAY, « Museums and the ‘New Museology’: Theory, Practice and Organisational Change », Museum Management and Curatorship, 29/1, 2014, p. 19–35.

MONJARET, A.; M. ROUSTAN, M. & J. EIDELMAN, « Fin du MAAO : un patrimoine revisité », Ethnologie française, 4/35, 2005, p. 605-616.

PHILLIPS, R., Museum Pieces: Toward the Indigenization of Canadian Museums, Montréal, McGill Queen’s University Press, 2011.

POULOT, D., « Introduction », Culture & Musées, 28, 2016, p. 13-29.

ROIGE, X., « Del museu etnològic al museu de societat », Mnemòsine: revista catalana de museologia, 4, 2007, p. 19-42.

SHELTON, A., « Critical Museology: A Manifesto », Museum Worlds : Advances in Research, 1, 2003, p. 7-13.

SHELTON, A., « Museums and Museum Displays », in TILLEY, C., W. KEANE, S. KÜCHLER, M. ROWLANDS & P. SPYER (dirs.), Handbook of Material Culture, Los Angeles, Londres, New Delhi, Singapore, Washington DC, SAGE., 2006, p. 480-499.

SOUZA CHAGAS, M. & V. SIBYLLA PIRRES (dir.), Território, museus e sociedade: práticas, poéticas e políticas na contemporaneidade, Rio de Janeiro, UNIRIO/Brasília Instituto brasileiro de Museus, 2018.

VAN GEERT, F., Du musée ethnographique au musée multiculturel. Chronique d’une transformation globale, Paris, La Documentation Française, 2020.

VERGO, P., The New Museology, Londres, Reaktion Books, 1989.

Presentation

Culture & Musées is a double-blind, peer-reviewed journal devoted to publishing new research on cultural institutions, audiences and mediations. It aims at a wide readership of researchers, students as well as museum and cultural heritage professionals.

The journal is supported by Avignon Université and UGA Éditions. Culture & Musées is published with the support of France’s Ministère de la Culture et de la Communication, Direction générale des patrimoines – département de la politique des publics, and Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

It has been indexed by the INIST and Arts and Humanities Citation Index & Current Contents databases, as well as the Arts and Humanities (Thomson Reuters). Culture & Musées is also indexed by the HCERES in the 71st CNU Section (Information and Communication Sciences).

Argument

The Social Museum (musée de société) Today, Legacy and Evolution.

Since the end of the 1980s, many ethnographic museums around the world have evolved in line with political issues and current social and cultural preoccupations (Poulot, 2016). Some of these changes have taken place within the framework of the creation of new national museums, especially where multicultural policies are at work (Van Geert, 2020). In North America, examples include the Museum of Civilization in Quebec, the Canadian Museum of Civilization (now known as the Canadian Museum of History) in Gatineau, as well as new “outlets” of the Smithsonian Institution dedicated to native and African American communities. This dynamic is also noticeable in Oceania with the creation of the Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa in Wellington and the National Museum of Australia in Canberra. In Europe, as well, the landscape of ethnographic museums has changed radically in recent history on the basis of institutional realities and issues in each region. In France, the Museum of European and Mediterranean Civilisations (Mucem) has replaced the Museum of Popular Arts and Traditions by opening up to Europe and the Mediterranean. Paris is not lacking in institutions displaying non-Western collections, with the recently created Musée du Quai Branly – Jacques Chirac followed by the Musée de l’Homme, following the example of other cities such as Amsterdam, Antwerp, Brussels, Geneva, Hamburg, Vienna and Goteborg.

While these institutions’ missions are vastly different, they are frequently regrouped under the umbrella term “social museums” in French (Chevallier & Fanlo, 2013; Drouguet, 2015, Idjéraoui, Davallon & Poli, 2006), Spanish (Alcade, Boya & Roigé, 2011) and Portuguese ‘de Souza Chaga & Sibylla Pires, 2018) publications. For these authors, these museums are dedicated to the representation of societies, both past and present, from varying viewpoints while at the same time demanding a social and civic role through their grappling with contemporary issues of identity, culture, society and environment. Audiences are thus placed at the heart of these institutions’ objectives through the development of new exhibition evaluation practices centered around visitors and their experience (Candito, Allainé & Côté, 2010; Daignault, 2011; Daignault & Schiele, 2014). New positions within these museums have also come into being, notably “cultural managers”, educators and docents, exhibition project managers and, more recently, those in charge of development, partnerships and digital engagement. Emphasis is placed on an interdisciplinary approach in order to encourage all-encompassing public relations and formerly ethnographic collections are reintegrated into heritage systems in this light (Monjaret, Roustan & Eidelman, 2005). At once the reflection of popular culture, contemporary art or intangible cultural heritage, the objects displayed in museums are seen as being capable of dealing with current realities (Battesti, 2012). This is what objectifies the hypothesis according to which an exhibition is an appropriate medium for sharing this vision with visitors to a social museum (musée de société), starting from the position that an exhibition is no longer an end in and of itself, but rather a means to this same end (Halpin, 2007:50).

Other institutions have developed similar practices, earning them the label of social museums (musée de société). This is the case of many eco-museums, museums of popular art and traditions, but also history, archeology and art museums, in Europe as well as America and Oceania. New museums, with displays around social themes and issues, such as human rights (Winnipeg), black civilizations (Dakar), contemporary thought (Barcelona) and sustainable development (Rio de Janeiro), have been created since the beginning of the 2000s. Each of these new institutions has contributed to an increased porousness in the outlines of the definition of social museums (musée de société) in 2020. This issue of Culture & Musées aims to reformulate this concept in order to better understand its meaning, its uses, but also its most recent evolution within the context of 21st-century museums. Thus, we propose going back to the end of the 1980s and the emergence of the first social museums (musée de société), such as the Canadian Museum of Civilization in Quebec, in order to exam where this particular concept of the social museum (musée de société) is today, its various (new) definitions, its applications and its success around the world.

Authors are thus invited to pursue the three following lines of inquiry.

The first consists in an exploration of the origins of and the initial discourses surrounding this model of the social museum and thus propose a sort of archeology of the episteme. What are its intellectual, but also political, foundations, and in what ways does its approach differ from that of other institutions that could be defined as social museums? Thus, while the National Museum of the American Indian in Washington has been thus defined (Haworth, 2013), it nonetheless follows from an intellectual and museological vein that owes much to Franz Boas in terms of anthropology, to Material Culture Studies, to Actor-Network theory, but also to the anthropology of art, while at the same time influenced by a postcolonial movement and work carried out with native communities developed by Indigenous Studies and Heritage Studies (Alivizatou, 2012; Burón Díaz, 2019: 50-51; Shelton, 2006: 490-491; see also Dewdney, Dibosa & Walsh, 2013: 223-224). In Canada, institutions such as the UBC Museum of Anthropology in Vancouver and the former Canadian Museum of Civilization are also much closer to these theoretical principles (Phillips, 2011: 205-207) and New Museology (Vergo, 1989) than those of the new museology promoted by other institutions also termed social museums, especially in French-speaking (Barroso & Vaillant, 1993) and Spanish-speaking countries (Roigé, 2007). Authors are thus invited to question the reasons and the ways in which the concept of a social museum, synonymous of a specific way of “making a museum”, has become a means of qualifying an approach that differs in many aspects.

The second line of inquiry concerns the influence of the social museum model in the world. What professional networks have facilitated its propagation? What museums have been inspired by it, and to what extent? How has this notion of a museum been adapted to reflections of museums specific to each context, in the same way New Museology resonated in places such as Portugal, Latin America and Quebec because of its political ambitions (Gunter, 2019). Does this approach indeed have global impact, or is just a French Quebec model relatively unknown in other cultural contexts? By shifting one’s view from French-speaking contexts, it is remarkable that in Museum Studies and Heritage Studies, this concept of the social museum is largely absent, as it was from New Museology in its time. These questions show a willingness in this issue to cross different museological texts and thoughts that are often limited the analysis of their own linguistic and cultural context, basing themselves on the same examples. It is only recently that authors in an Anglo-Saxon milieu have begun exploring these museum models and their links and influence with French and Spanish-speaking references (see Shelton, 2003: 8; Lorente, 2016: 56; or Black, 2012: 203-204). In the same way, there are still very few French authors that refer to key works of Anglo-Saxon critical museology, especially those undertaken in the renovation of the Glenbow Museum in the 1990s, despite the fact that they are very close to the social museum model in terms of curatorial redistribution and a willingness to work in a more horizontal and interdisciplinary manner on overarching themes (Janes, 2013).

Finally, this issue’s third line of inquiry invites authors to study new practices that have emerged thanks to this social museum model. How are institutions influenced by the social museum approach heading in new directions, especially in light of different practices in line with “operational museology” (Shelton, 2003), at the theoretical base of their “narrative” as a museum, in terms of new collection acquisition policy and participative practices being put in place (Golding & Modest, 2013; McCall & Gray, 2014), but also in terms of audience knowledge and the museology of reception (Black, 2012; Catlin-Legutko & Klingler, 2012). While the world itself has evolved greatly since the end of the 1980s, and the very definition of museums is undergoing deep transformations today (Brown & Mairesse, 2017), what issues is this museum model today facing and what new museological methods and principals are emerging? Moreover, while each generation questions the existence of museums as an institution, searching for renewed meaning in heritage work (Eidelman, 2017: 8), how have museologists and heritage and culture professionals, but also politicians, taken hold of this concept in 2020? How has its components evolved over the course of the last few decades, and what trends are emerging today?

Authors are invited to deal with these various questions through papers employing a comparative approach between museums and sociocultural context. Studies of a given regional or continental context will also be considered. Finally, case studies may also be presented as long as they are understood in a context wider than that of the isolated example and propose answers to the questions listed above in this call for papers.

Coordinators

  • Fabien Van Geert (Université Sorbonne Nouvelle)
  • Mathieu Viau-Courville (Fontys University of Applied Sciences)

How to submit

Proposals (in French) should include: a title, 5 keywords, 5 references used in the article, as well as the names, email, position and institution (university, laboratory) of its author. Included should be details of the disciplinary or interdisciplinary approach adopted, the issues at stake, the field or corpus, the methodology employed and a preliminary projection of results.

Please send proposals (between 5,000 and 7,000 characters) to:

before February 8th, 2021

CC :

Timeline

  • November 10th, 2020: Publication of call to papersJ
  • February 8th, 2021: Deadline for proposals
  • April 26th, 2021: Deadline for finished articles
  • May, 2021: Double-blind peer review
  • June 7th, 2021: Peer reviews returned to authors
  • September 13th, 2021: Deadline for final changes.
  • June 1st, 2022: Issue publication

Selected Bibliography

ALCALDE, G., J. BOYA & X. ROIGE (dirs.), Museums of today: The new museums of society, Girona, ICRPC, 2011.

ALIVIZATOU, M., Intangible Heritage and the Museum: New Perspectives on Cultural Preservation, Walnut Creek, CA, Left Coast Press, 2012.

BARROSO, E. & E. VAILLANT (dir.), Musées et sociétés (actes du colloque national «musées et sociétés», Mulhouse Ungersheim, juin 1991, Paris, Direction générale des Musées de France, 1993.

BATTESTI, J. (dir.), Que reste-t-il du présent ? Collecter le contemporain dans les musées de société, Bordeaux, Le Festin, 2012.

BLACK, G., Transforming Museums in the Twenty-first Century, London, Routledge, 2012.

BROWN, K. & F. MAIRESSE, “The Definition of the Museum Through Its Social Role”, Curator: The Museum Journal 61/4, 2017, p. 525-539.

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Dates

  • lundi 08 février 2021

Mots-clés

  • musée de société, musée ethnographique, musée de civilisation, discours, pratique, mutation

Contacts

  • Caroline Archat
    courriel : culture [dot] musees [at] gmail [dot] com

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  • Caroline Archat
    courriel : culture [dot] musees [at] gmail [dot] com

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CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le musée de société aujourd’hui, héritage et mutation », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 23 novembre 2020, https://doi.org/10.58079/15ld

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