AccueilL’eau dans les villes d’Europe au Moyen Âge (IVe-XVe siècle)

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

L’eau dans les villes d’Europe au Moyen Âge (IVe-XVe siècle)

Water in towns in Europe in the Middle Ages (4th-15th centuries)

Un vecteur de transformation de l’espace urbain

A vector of transformation of the urban space

*  *  *

Publié le mercredi 06 janvier 2021

Résumé

Partant du postulat qu’il existe une multitude de types de ville au Moyen Âge tant par leurs origines que par leurs fonctions (villes d’origine antique ou établies autour d’établissements monastiques, de sites castraux ou de pôles économiques...), nous proposons de réévaluer le rôle de l’eau dans ces villes selon trois échelles d’analyse de taille croissante : l’usage de l’eau en ville, l’eau à l’échelle de la ville et enfin l’eau et la constitution des réseaux de villes, en mettant en relief les différents rôles de l’eau à partir des découvertes archéologiques réalisées lors d’opérations préventives et programmées comme de l’analyse des sources textuelles.

Starting from the premise that a variety of towns existed during the Middle Ages (towns of Roman origin, or growing up around a monastery, a defensive site or an economic hub), we propose to assess the role of water in these towns at three progressive levels: i) that of different users within a town, ii) at the level of the town as a whole, and iii) in the creation of urban networks. Our purpose is to draw together the most recent research, highlighting this subject through archaeological discoveries as well as critical analysis of written sources.

Annonce

Argumentaire

Les villes, ou plutôt les sociétés urbaines, entretiennent et ont entretenu, avec l’eau des relations multiples et complexes. Sous toutes ses formes (eau stagnante et zone humide, eau dynamique, souterraine ou de surface), l’eau est un préalable à l’installation d’une communauté humaine et presque toutes les villes s’accrochent aux rives d’un cours d’eau utilisé à des fins diverses (alimentaire, artisanale, source d’énergie, moyen de défense, transport…). Peut-être plus que n’importe quelle ville, l’agglomération médiévale est une ville où l’eau est omniprésente ce qui en fait un thème de prédilection des chercheurs comme l’illustrent les nombreux travaux publiés sur le sujet (Leguay 2002, Guillerme 1983). Parmi les colloques organisés jusqu’à présent sur l’eau à l’époque médiévale, la grande majorité des communications concernent la fin de la période pour laquelle les sources textuelles sont plus nombreuses et moins lacunaires. Parallèlement dans les colloques et publications portant sur la ville du haut Moyen Âge, le rôle de l’eau reste peu étudié ou en tout cas abordé de manière marginale (Hodges, Hobley 1988), même si certains exemples sont bien connus pour cette période comme la ville portuaire de Dorestad (Van Es, Verwers 1980) ou encore Douai (Louis, Demolon, Louis-Vanbauce 1990). En 2004 la publication d’un colloque du CTHS sur les fleuves et marais a renouvelé les approches relatives à l’anthropisation des fleuves et à la gestion des zones humides avec des exemples urbains comme Tours (Burnouf et Leveau 2004).

Partant du postulat qu’il existe une multitude de types de ville au Moyen Âge tant par leurs origines que par leurs fonctions (villes d’origine antique ou établies autour d’établissements monastiques, de sites castraux ou de pôles économiques...), nous proposons de réévaluer le rôle de l’eau dans ces villes selon trois échelles d’analyse de taille croissante : l’usage de l’eau en ville, l’eau à l’échelle de la ville et enfin l’eau et la constitution des réseaux de villes, en mettant en relief les différents rôles de l’eau à partir des découvertes archéologiques réalisées lors d’opérations préventives et programmées comme de l’analyse des sources textuelles.

1 - Vivre de l’eau, vivre avec l’eau en ville au Moyen Âge

Dans cette thématique nous nous interrogerons sur les utilisations de l’eau dans un cadre quotidien mais aussi dans le cadre productif en insistant sur les structures et infrastructures répondant à ces besoins à l’échelle des acteurs de l’espace urbain.

Utiliser quotidiennement l’eau

L’approvisionnement et l’évacuation de l’eau en ville constituent un premier thème. Pour les besoins quotidiens, l’accès à l’eau s’effectuait de deux manières : soit par un approvisionnement sur place (pompage et prélèvement de l’eau des rivières, captage des eaux souterraines ou encore récupération des eaux de pluie dans des citernes), soit par acheminement de l’eau venant d’une source plus lointaine (maintien des aqueducs antiques ou nouveaux aménagements). On pourra donc s’interroger à partir des vestiges archéologiques retrouvés (puits, citerne, système d'adduction, aqueduc) sur les niveaux de connaissance technologique des sociétés du Moyen Âge mais également sur l’apport des villes d’origine antique et le degré de continuité d’utilisation des systèmes hérités. Les propositions pourront également concerner les aspects hygiéniques de l’eau (bains, étuves), liturgiques ou rituels (baptistères, mikvés…).

Produire grâce à l’eau dans l’espace urbain

Cette thématique concerne les activités de production et de transformation en lien avec l’eau. On s’intéressera notamment aux activités halieutiques, aux pêcheries mentionnées dans les sources écrites et dont les vestiges constitués de pieux de bois sont parfois découverts dans les rivières. Vingt ans après les Rencontres internationales de Liessis sur la pêche en eau douce au Moyen Âge et à l’époque moderne, ce sera l’occasion de faire le point sur les nouvelles découvertes. Une place importante sera accordée aux contributions portant sur les moulins hydrauliques (à roue verticale ou horizontale) qui étaient souvent associés aux activités de pêche dans les villes médiévales. Avec le développement de l’archéologie préventive ces vingt dernières années, de nombreux sites ont pu être fouillés à l’échelle de l’Europe ; nous souhaiterions accueillir ici des exemples à caractère urbain ou périurbain. Enfin, ce sera également l’occasion d’évoquer les activités industrielles qui nécessitent un accès à l’eau comme les tanneries ou les draperies dont l’existence est parfois difficile à appréhender.

Transporter et franchir

L’archéologie des lits mineurs des fleuves en plein développement depuis une vingtaine d’années montre la richesse de ces espaces en ce qui concerne les aménagements liés au transport et à la circulation sur l’eau (ports, quai), ou à sa traversée (ponts, bacs). L’évolution de la Waterfront Archaeology et de l’archéologie préventive a notamment permis la fouille de structures portuaires en milieu urbain comme à Namur en Belgique, Bordeaux ou Lyon en France. Dans la vallée de la Loire certains sites sont toujours en cours d’étude comme le port d’origine antique de Rezé près de Nantes qui perdura jusqu’au haut Moyen Âge ou encore la ville de Blois avec ses ponts et pêcheries médiévales. L’attention sera portée à la présentation de cas de figures spécifiques liés à la découverte de vestiges archéologiques.

2 - L’eau en ville

A travers cette deuxième thématique nous chercherons à élargir le champ en ne nous intéressant plus aux structures archéologiques proprement dites mais à leur inscription dans le paysage urbain. Depuis les travaux d’André Guillerme, on sait qu’il se constitue dans les villes du haut Moyen Âge un réseau hydrographique de surface parfois très dense résultant essentiellement de deux phénomènes : les mises en défense successives et l’utilisation de l’eau à des fins artisanales tant intra qu’extra muros. C’est le temps de l’eau dynamique qui s’achèvera au milieu du 14e s. par l’apparition d’eau de plus en plus stagnante en raison des progrès de l’armement nécessitant de larges fossés de défense ouvrant une nouvelle ère de la relation entre société urbaine et eaux. Ce constat amène deux types d’interrogations aux temporalités différentes : une première sur la création et le fonctionnement de ces systèmes hydrographiques et une seconde sur le poids de ces aménagements dans la fabrique de la ville médiévale.

Comprendre le système hydrographique par les activités/jeux d’acteurs/ objectifs des habitants

Ces “petites Venise”, qui nous sont révélées par la documentation textuelle au mieux au 11e s. mais souvent à partir du 12e s., sont le résultat de plusieurs siècles de projets d’aménagements répondant à des besoins très variés. Si l’on peut s’interroger sur la reconnaissance des projets initiaux, leur ampleur, leurs commanditaires, les savoir-faire mis en œuvre…, il est tout aussi intéressant de s'intéresser à leur transformation qui ne se fait jamais sans heurts. L'installation d’un nouveau moulin ou d’un quartier de tanneurs nécessite une nouvelle dérivation qui vient perturber le système hydrographique antérieur reposant sur un savant compromis. Ainsi cette thématique cherchera à comprendre, derrière le réseau hydrographique, ce qui se joue à différents moments de l’histoire de la ville. Il s’agira de reconstituer, à partir des structures subsistantes, “un système hydraulique”, qui implique la reconnaissance de la démarche de ses créateurs : choix du site en fonction des potentialités topographiques (marais, zone humide), des opportunités foncières, des ressources hydrologiques, de leur aptitude à être organisées en flux de distribution destinés à desservir de multiples activités (meunerie, pisciculture, force motrice à l’usage d’artisanat comme le textile...) mais aussi à la défense. Même si la plupart des réponses sont certainement de l’ordre de l’hypothèse, elles permettent néanmoins de poser des éléments de réflexion comme la possibilité de lire la croissance urbaine par l’analyse de la formation du réseau hydrographique.

Mesurer le rôle de l’eau au Moyen Âge dans la fabrique de la ville

Une fois abordée la chronologie de la mise en place du réseau hydrographique et les buts poursuivis par les acteurs repérés, il est possible de s’interroger sur le rôle de l’eau non plus dans la vie des habitants mais comme élément structurant de l’espace urbain sur le temps long. Dans cette thématique nous nous proposons de réinterroger le poids du Moyen Âge dans la construction des réseaux hydrographiques des “petites Venise”. Mais aussi le poids du site (marais, paléo-chenaux) dans la construction de la forme urbaine (morphogène). Est-il possible de discerner une chronologie préférentielle dans les usages des canaux au cours du temps : rôle défensif, utilisation comme bief, assainissement de marais ?

3- L’eau et le réseau de villes en Europe du Nord-Ouest

Une dernière échelle pourra être abordée dans ce colloque, celle des réseaux de villes. En effet, la persistance et la croissance des villes d’origine antique comme les fondations de villes nouvelles sont souvent liées dans l'historiographie traditionnelle à un essor économique dont l’origine est encore discutée. Dans les deux cas, la localisation géographique proche de l’eau (rivage d’un fleuve ou d’une rivière, côte, estuaire…) et donc la possibilité d’un transport fluvial et/ou maritime aisé est certainement la cause de cet essor. On pourra donc s’interroger sur le rôle de l’eau dans ces systèmes de ville, leur origine, leur développement mais aussi sur les acteurs de ce commerce (grandes abbayes, grands laïcs…) qui ont pu mettre en place de véritables réseaux inter régionaux.

Modalités de contribution

Les propositions de communication ou de poster en français ou en anglais sont attendues

avant le 30 avril 2021.

 Elles devront inclure un titre, un résumé d’environ 300 mots en français ou en anglais ainsi que le rattachement institutionnel de l’auteur. Elles sont à déposer sur https://eauvillehma.sciencesconf.org/.

Il est prévu de publier les actes de ce colloque.

L’inscription au colloque s’élève à 20 €. Elle est gratuite pour les étudiants sous condition d’inscription. Un buffet est prévu au déjeuner durant les deux jours du colloque (15 € de participation). Le troisième jour, une visite de la ville de Vendôme sera proposée aux participants du colloque. L’aller-retour sera effectué en bus depuis Tours.

Pour tout complément d’information, vous pouvez consulter le site dédié à cette manifestation scientifique sur https://eauvillehma.sciencesconf.org/.

Comité scientifique

  • Brigitte Boissavit-Camus (Professeure d’archéologie médiévale à l’université de Nanterre, ArScAn)
  • Olivier Blin (Direction Scientifique et Technique de l’Inrap, ArScAn)
  • Luc Bourgeois (Professeur d’archéologie médiévale à l’université de Caen, CRAHAM)
  • Aline Durand (Professeure d’archéologie et d’histoire du Moyen Âge à l’université du Mans, CReAAH)
  • Yves Henigfeld (Maître de conférences HDR à l’université de Nantes, CReAAH)
  • Elisabeth Lorans (Professeur d’archéologie médiévale à l’université de Tours, CITERES-LAT)
  • Thomas Pouyet (Docteur en archéologie, Université de Tours/CITERES-LAT)
  • Gaël Simon (Docteur en archéologie, Université de Tours/CITERES-LAT)
  • Dries Tys (Professeur à Vrije Universiteit Brussel, Président de Medieval Europe Research Community, MERC)
  • Laurent Verslype (Professeur d’archéologie médiévale à l’UCLouvain CRAN/INCAL)

Références citées dans le texte

Leguay 2002

Leguay, J.-P. - L'eau dans la ville au Moyen Âge. Presses universitaires de Rennes, Rennes.

Guillerme 1993

Guillerme, A. –Les temps de l'eau : la cité, l'eau et les techniques, Nord de la France, fin IIIe siècle-début XIXe siècle, Seyssel, Editions du Champ Wallon, Paris.

Hodges, Hobley 1988

Hodges, R. et Hobley, B. (eds) - The Rebirth of Towns in the West Ad 700-1050, Council for British Archaeology, London.

Van Es, Verwers 1980

Van Es, W. A. et Verwers, W. J. H. - Excavations at Dorestad 1. the harbour : hoogstraat 1, Amsterdam.

Demolon, Louis, Vanbauce 1990

Demolon, P., Louis E., Louis-Vanbauce, M. – Douai, Document d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France, Edition du Centre national d’Archéologie urbaine, Tours.

Burnouf et Leveau 2004

Burnouf, J. et Leveau, Ph., Fleuve et marais, une histoire au croisement de la nature et de la culture, Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris.

Argument

Towns or, rather, urban societies maintained multiple and complex relations with water in the past. In its different forms, stagnant or dynamic, water was a prerequisite for human settlement. Most towns are located on a watercourse used for various purposes (food provision, craft production, energy, defence, transport…). Medieval towns were places where water was omnipresent and this constitutes a subject of choice for researchers, as shown by the many studies published on the subject (eg Leguay 2002, Guillerme 1983). Among all the symposia organised up till now on water in the medieval period, most papers have concerned the end of the period, for which written sources are more numerous and detailed. At the same time, at conferences and in publications devoted to towns in the early Middle Ages, the role of water has not been treated in much depth (Hodges and Hobley 1988), even if there are some well-known examples from this period, such as the harbour of Dorestad (Van Es and Verwers 1980) or Douai (Louis, Demolon and Louis-Vanbauce 1990). In 2004, publication of a symposium on rivers and marshes lent new impetus to approaches to human interaction with rivers and management of wetlands, including urban examples such as Tours (Burnouf and Leveau 2004).

Starting from the premise that a variety of towns existed during the Middle Ages (towns of Roman origin, or growing up around a monastery, a defensive site or an economic hub), we propose to assess the role of water in these towns at three progressive levels: i) that of different users within a town, ii) at the level of the town as a whole, and iii) in the creation of urban networks. Our purpose is to draw together the most recent research, highlighting this subject through archaeological discoveries as well as critical analysis of written sources.

1 – Living by water, living with water in the medieval town

In this first section, we will start by examining the uses of water in everyday life as well as in productive contexts, laying stress on structures and facilities that served these needs at the level of people operating within urban space.

Everyday use of water

Water supply and discharge in towns provides a first theme. Access to water for everyday needs was achieved in two ways: an on-site supply (pumping or carrying water from rivers, uptake of groundwater, or collection of rainwater in cisterns) or bringing water from a more distant source (through new constructions or maintenance of antique aqueducts). Archaeological remains (wells, cisterns, water-supply systems, aqueducts) raise questions about the degree of technological know-how of medieval societies, as well as the contribution of towns of antique origin and the extent of continued use of inherited systems. Papers might also cover hygienic aspects of water (baths), as well as its liturgical or ritual uses (baptisteries, mikvehs...).

Production using water in the urban setting

This theme involves activities of production and transformation associated with water. It will particularly focus on fisheries mentioned in written sources, and remains of fish traps and weirs consisting of wooden stakes discovered in riverbeds. Twenty years after the ‘Rencontres internationales de Liessis sur la pêche en eau douce au Moyen Âge et à l’époque moderne’, this will provide an opportunity to take stock of new discoveries. An important place here is envisaged for contributions on water-mills (with horizontal or vertical wheel) which were often associated with fishing activities in medieval towns. With the development of rescue archaeology in the last twenty years, many such structures have been excavated across Europe, and we wish to showcase here urban or suburban examples from North-West Europe. Finally, this will also be an opportunity to deal with industrial activities requiring access to water, such as tanning and cloth working, which are sometimes difficult to apprehend at this period.

Transport and crossings

The archaeology of low-water or dry channel beds has developed rapidly in the last twenty years, showing the value of these areas for studying installations linked with transportation and traffic by water (harbours, docks, quays) or crossings over it (bridges, ferries, fords). The evolution of ‘waterfront archaeology’ and rescue archaeology has allowed some notable excavations of harbour structures in an urban context, as at Namur in Belgium and Bordeaux and Lyon in France. In the Loire valley, several sites are still being investigated, such as the antique port of Rezé near Nantes which lasted into the early Middle Ages, or the town of Blois with its bridges and medieval fisheries. Attention will be focused on case-studies involving the discovery of archaeological remains.

2 – Water in towns

Through this second theme, we will seek to broaden the scope by looking not so much at the archaeological remains of structures for their own sake, but rather at those structures’ imprint on the urban landscape. Thanks to André Guillerme’s work, we now know that the early Middle Ages witnessed the creation of surface water networks in towns that were sometimes very dense, and which resulted from two phenomena: the construction of successive defensive works, and the use of water for artisanal purposes both intra and extra muros. It was the age of ‘dynamic’ water which came to an end in the middle of the 14th century, to be succeeded by the age of ‘stagnant’ water resulting from developments in military technology which required large defensive ditches and ushered in a new era in the relationship between urban society and water. This observation prompts two different lines of enquiry: the first concerning the creation and functioning of these hydrographic systems, and the second concerning the impact of these medieval installations on the urban fabric.

Understanding the hydrographic system through activities of the inhabitants

These ‘little Venices’, which are revealed to us by written sources starting in the 11th but especially from the 12th century, were the result of many centuries of infrastructure projects responding to very varied needs. We might focus our attention on identifying initial projects, their scale, their instigators, and the knowledge applied in their implementation, but also on their transformation which was never seamless. The erection of a new mill or a new tanning quarter required a fresh start that would have disrupted the existing water-management system achieved through hard-won compromise. Hence this section will seek to understand what the hydrographic network is telling us was at stake at different times in a town’s history, and to reconstruct from surviving remains a ‘hydraulic system’ which will necessarily imply things about the approach of the creators: the choice of site according to topographical potentiality (marsh, damp zones), the availability of land for acquisition, hydrological resources, suitability for being organised to serve multiple activities (milling, fish farming, textile working…), but also with a view to defence. Even if most of the answers will certainly be of a hypothetical nature, they should nevertheless open the way to consideration of such questions as the possibility of analysing urban growth in the Middle Ages in relation to the development of hydrographical networks.

Assessing the role of water in the Middle Ages in the urban fabric

Once having discussed the chronology and siting of hydrographic networks and the objectives of the people involved, we can focus on the role of water as a structuring element of urban space in the long term. We would suggest reassessing the part played by the Middle Ages in the establishment of hydrographic networks of the ‘little Venices’, as well as the impact of the nature of the site (marsh, paleochannels) on the form assumed by a town (morphogenesis). Is it possible to detect a chronological emphasis in different uses of the channels over time: in a defensive role, as a reach, or in wetland drainage?

3 – Water and urban networks in North-West Europe

A final level that could be debated at this symposium is that of networks of cities. Indeed, the continuity and growth of towns of antique origin, as well as the foundation of new towns, are often linked in traditional historiography with an economic flowering whose origin is still debated. In both cases, the geographical location close to water (riverbank, coastal, estuarine…) and allowing ease of water-borne transportation (whether riverine or maritime) was certainly the cause of this flowering. Thus one might ponder the role of water in these networks of towns, their origins and development, as well as that of the big players in this commerce (the great abbeys, royalty and aristocracy…) who were able to establish true inter-regional networks.

Submission guidelines

Communication or poster proposals in French or in English should be submitted by 30 April 2021.

Proposals should provide a title, a summary of 300 words in French or English and the institutional affiliation of the author. They must be filed on the website of the conference : https://eauvillehma.sciencesconf.org/.

It is planned to publish the proceedings of this conference.

The registration cost will be €20. Attendance is free of charge for students but they need to register. A buffet is organised for lunch for the first two days of the symposium (€15 for attendance). On the third day, a visit of the city of Vendôme will be offered to all the participants of the symposium.

For further information, please visit the website of the conference on eauvillehma.sciencesconf.org.

Scientific committee

  • Brigitte Boissavit-Camus (Professor of Medieval Archaeology at the University of Nanterre, ArScAn)
  • Olivier Blin (Scientific and Technical Direction in INRAP, ArScAn)
  • Luc Bourgeois (Professor of Medieval Archaeology at the University of Caen, CRAHAM)
  • Aline Durand (Professor of Medieval Archaeology and History at the University of Le Mans, CReAAH)
  • Yves Henigfeld (Lecturer HDR at the University of Nantes, CReAAH)
  • Elisabeth Lorans (Professor of Medieval Archaeology at the University of Tours, CITERES-LAT)
  • Thomas Pouyet (PhD in Medieval Archaeology, University of Tours, CITERES-LAT)
  • Gaël Simon (PhD in Medieval Archaeology, University of Tours, CITERES-LAT)
  • Dries Tys (Professor of Medieval Archaeology at Vrije Universiteit Brussel, President of Medieval Europe Research Community, MERC)
  • Laurent Verslype (Professor of Medieval Archaeology at UCLouvain CRAN/INCAL)

References mentioned in text

Leguay 2002

Leguay, J.-P. - L'eau dans la ville au Moyen Âge. Presses universitaires de Rennes, Rennes.

Guillerme 1993

Guillerme, A. - Les temps de l'eau : la cité, l'eau et les techniques, Nord de la France, fin IIIe siècle-début XIXe siècle, Seyssel, Editions du Champ Wallon, Paris.

Hodges and Hobley 1988

Hodges, R. and Hobley, B. (eds) - The Rebirth of Towns in the West AD 700-1050, Council for British Archaeology, London.

Van Es and Verwers 1980

Van Es, W. A. and Verwers, W. J. H. - Excavations at Dorestad 1, the harbour: Hoogstraat 1, Amsterdam.

Demolon, Louis and Louis-Vanbauce 1990

Demolon, P., Louis, E. and Louis-Vanbauce, M. – Douai, Document d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France, Edition du Centre national d’Archéologie urbaine, Tours.

Burnouf and Leveau 2004

Burnouf, J. and Leveau, Ph. – Fleuve et marais, une histoire au croisement de la nature et de la culture, Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris.

Lieux

  • Faculté des Tanneurs - 3 rue des Tanneurs
    Tours, France (37)

Dates

  • vendredi 30 avril 2021

Mots-clés

  • eau, ville, Moyen Âge, Europe, urbain, histoire, archéologie

Contacts

  • Elisabeth Lorans
    courriel : elisabeth [dot] lorans [at] univ-tours [dot] fr
  • Thomas Pouyet
    courriel : thomas [dot] pouyet [at] univ-tours [dot] fr
  • Gaël Simon
    courriel : gayelus [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Thomas Pouyet
    courriel : thomas [dot] pouyet [at] univ-tours [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’eau dans les villes d’Europe au Moyen Âge (IVe-XVe siècle) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 06 janvier 2021, https://doi.org/10.58079/15r2

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search