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Accueil des réfugiés, éducation et formation : stratégies, politiques et pratiques à l’épreuve des mobilités forcées

Reception of refugees, education and training: strategies, policies and practices in the context of forced mobility

Journal of International Mobility - Moving for Education and Research

Journal of International Mobility - Moving for Education and Research

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Publié le mardi 12 janvier 2021

Résumé

L’Agence Erasmus + France / Éducation Formation lance un appel à contributions pour le numéro 9 de sa revue scientifique annuelle, intitulée Journal of International Mobility – Moving for Education, Training and Research et consacrée à l’étude de toutes les dimensions de la mobilité internationale à des fins d’apprentissage en Europe et dans le monde. Pour ce numéro, le dossier thématique s’intitule « Accueil des réfugiés, éducation et formation : stratégies, politiques et pratiques à l’épreuve des mobilités forcées ».

The Agence Erasmus + France / Education Formation is calling for contributions for the ninth issue of its annual scientific publication entitled Journal of International Mobility: Moving for Education, Training and Research, which brings together articles on all aspects of international mobility as part of education and training in Europe and around the world. This multidisciplinary peer-reviewed journal is published by the Presses Universitaires de France and available in Open Access on Cairn. For this issue, the special edition will focus on “Reception of refugees, education and training: strategies, policies and practices in the context of forced mobility”.

Annonce

Coordination

Dossier coordonné par Guillaume Tronchet (Institut d’histoire moderne et contemporaine, École normale supérieure-PSL, Institut Convergences Migrations, France)

Argumentaire

Les déplacements forcés de population provoqués par les crises et les conflits à l’échelle mondiale sont aussi des crises de l’éducation. En quelques années, le nombre d’enfants et de jeunes réfugiés privés d’accès à l’éducation s’est en effet considérablement accru : d’après les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux Réfugiés, seuls 63 % des réfugiés en âge de suivre une éducation primaire en ont aujourd’hui la possibilité ; ce chiffre tombe à 24 % pour l’accès à l’enseignement secondaire, et à seulement 1 % pour l’accès à l’enseignement supérieur. La nécessité, dans les pays d’accueil, d’organiser la rescolarisation de ces populations en vertu du droit d’accès à l’éducation énoncé dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, constitue bien souvent une mise à l’épreuve des systèmes scolaires et universitaires.

Si, en dépit de l’ancienneté d’un phénomène qui traverse tout le XXe siècle, les acteurs scolaires et universitaires sont souvent mal préparés, on observe toutefois depuis quelques années, une dynamique d’institutionnalisation et de professionnalisation des dispositifs d’accueil et d’accompagnement des réfugiés en matière d’éducation, comme en témoigne le lancement de Refugee Education 2030, la nouvelle stratégie d’éducation à dix ans pour les réfugiés lancée par le Haut-Commissariat aux Réfugiés fin 2019, ou bien encore les priorités données à l’inclusion par la Commission européenne dans le cadre de la programmation 2021-2027 du programme Erasmus +.

S’il est sans doute encore trop tôt pour parler d’un tournant international dans l’encadrement et le soutien à la formation des populations en situation de mobilité forcée, ce contexte est l’occasion d’inviter les chercheurs en sciences sociales à porter un regard rétrospectif sur les stratégies, les politiques et les pratiques existantes, afin d’en proposer un bilan.

Dans ce cadre, le Journal of International Mobility lance un appel à contributions sur le thème de l’éducation à l’épreuve des mobilités forcées, en invitant les chercheurs à proposer des articles qui pourront mobiliser une ou plusieurs disciplines (sociologie, histoire, science politique, relations internationales, démographie, etc.) et s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants (à noter que les propositions de « dossier thématique » composé de deux à trois articles sont possibles, au même titre que les articles isolés, qu’ils soient individuels ou collectifs) :

Axe 1 : Géopolitique de l’accueil

Le premier axe d’étude vise à interroger l’articulation entre crise humanitaire et orientations stratégiques des politiques d’éducation, afin de voir dans quelle mesure l’accueil des réfugiés impacte la géopolitique des systèmes d’enseignement.

La régulation des flux de réfugiés dans les formations scolaires et universitaires s’intègre-t-elle dans la compétition académique internationale ou dessine-t-elle une autre géopolitique mondiale ? Comment se structurent les flux de la mobilité forcée dans le domaine de l’éducation ? Quels sont les acteurs qui organisent et polarisent ces flux ? De nouveaux pôles et/ou de nouveaux acteurs émergent-ils ? Quels sont les débats politiques et juridiques qui sous-tendent la régulation de ces flux spécifiques ? Qui sont les prescripteurs de standards internationaux en la matière ? Comment se positionne et s’articule l’action des organisations internationales interétatiques, des États, des villes, des ONG et des institutions d’enseignement ?

Les articles proposés pourront aborder des questions aussi diverses que l’évolution de la législation internationale pour la protection des droits des réfugiés en matière d’accès à l’éducation, les enjeux liés à la quantification des flux et aux usages des statistiques internationales, l’évolution de la structuration du champ humanitaire autour de l’accueil des élèves et étudiants réfugiés, l’étude monographique ou comparée de politiques nationales et internationales mises en œuvre en leur faveur, les processus transnationaux de labellisation, de contrôle qualité et de reconnaissance des formations et des diplômes, les acteurs et les outils de la diffusion de l’information sur la formation en faveur des réfugiés, etc.

Axe 2 : Sociologie des dispositifs d’accueil et d’accompagnement

Le deuxième axe d’étude porte sur la sociologie de la mise en œuvre pratique des politiques et des programmes d’éducation en faveur des réfugiés dans l’éducation, que ce soit dans l’enseignement primaire, secondaire, supérieur ou professionnel. Une attention pourra être accordée également aux actions et dispositifs d’éducation informelle. Il s’agit d’envisager ici la prise en charge de la mobilité forcée d’un bout à l’autre de la chaîne : accompagnement administratif et juridique, aide sociale, suivi médical et psychologique, mise en place de bourses, adaptation de l’offre de formation, initiatives et bonnes pratiques pédagogiques et linguistiques, équivalences de diplômes, insertion professionnelle, etc.

Quelle typologie peut-on dresser des programmes et bourses existants pour la formation des réfugiés ? Comment sont conçus ces dispositifs d’accueil et d’accompagnement ? Quels acteurs sont impliqués dans leur conception (étudiants, enseignants, chercheurs, personnels administratifs, juristes, acteurs associatifs, etc.) ? Quelle articulation entre bénévoles et professionnels ? Comment s’organisent la sélection, l’accueil, l’inclusion et le suivi des réfugiés admis à ces programmes ?

Sont particulièrement attendues des études de cas, quantitatives et qualitatives, portant sur des programmes de bourses et des dispositifs mis en place aussi bien à l’échelle internationale (DAFI Scholarships du HCR, UNESCO Schools for refugees in Lebanon, actions soutenues par la Commission européenne dans le cadre du programme Erasmus+, World University Service, HOPES Project, etc.), à l’échelle nationale (bourses pour les réfugiés du DAAD en Allemagne, bourses pour étudiants syriens de Campus France, Foundation for Refugee Students, Institute for International Education, Jusoor Program, etc.), ou à l’échelle locale par des villes ou par des établissements d’enseignement. Ces exemples ne sont pas limitatifs.

Axe 3 : Portraits de groupes et suivi de trajectoires

Le troisième axe a pour objectif de restituer les dynamiques propres aux populations insérées dans des logiques de formation à l’occasion d’une mobilité forcée, et de s’intéresser à leur intégration dans les sociétés et les formations d’accueil, aux difficultés particulières qu’elles peuvent rencontrer dans ce cadre, à la place qu’occupe la mobilité forcée dans leur parcours de formation et dans leurs trajectoires socioprofessionnelles, à la reconfiguration éventuelle de leur mobilité forcée en une nouvelle mobilité choisie. Il s’agit aussi d’analyser dans quelle mesure ces populations, loin d’être les bénéficiaires passifs des dispositifs mis en place en leur faveur, peuvent être aussi les acteurs de leur parcours de formation, et dans quelle mesure elles peuvent être partie prenante de la fabrique et de l’évolution des dispositifs existants. Les articles proposés pourront s’intéresser ici aux dynamiques sociales de groupes nationaux et de cohortes suivies dans le cadre de programmes spécifiques.

Modalités de soumission des articles

Merci d’adresser vos contributions (textes complets) par courrier électronique (document Word) à revue@agence-erasmus.fr

avant le 17 mai 2021.

Évaluation

Chaque contribution sera examinée anonymement par deux membres du comité de lecture et un retour sera communiqué à tous les auteurs. Quatre réponses sont possibles suite à l’évaluation : article accepté, article accepté avec demande de modifications mineures, demande de modifications majeures, article rejeté. En cas de modifications majeures, il vous sera demandé d’accompagner l’article revu d’une page expliquant les modifications apportées.

Langues de rédaction acceptées : français, anglais, espagnol, italien et allemand.

Langues de rédaction acceptées : français, anglais, espagnol, italien et allemand.

Date limite pour la soumission des contributions : 17 mai 2021

Retour aux auteurs : juillet 2021

Publication : décembre 2021

Editor

Special edition coordinated by Guillaume Tronchet (Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, École Normale Supérieure-PSL, Institut Convergences Migrations, France)

Argument

The forced displacement of populations caused by global crises and conflicts also result in educational crises. In a few years, the number of refugee children and youth lacking access to education has significantly increased: according to the latest figures from the UN High Commission for Refugees (UNHCR), only 63% of refugee children are able to attend to primary school, only 24% of young people have access to secondary education, and only 1% have access to higher education. The need to organise the reintegration of refugee groups into education systems in host countries, in accordance with the right to education enshrined in the Universal Declaration of Human Rights of 1948, often creates challenges for school and university systems.

While school and university stakeholders are often poorly prepared for the task, despite the age-old nature of a phenomenon that has spanned the entire 20th century, new dynamics have emerged in recent years of institutionalising and professionalising the services in charge of receiving and supporting refugees in the area of education. Examples include the launch in 2019 of UNCHR’s Refugee Education 2030, a ten-year education strategy for refugees, and the European Commission’s prioritisation of inclusion in the 2021–2027 Erasmus + programme.

While it may be too early to say that we have reached a global turning point in the supervision and support for refugee education, the current context offers an opportunity for inviting researchers in the social sciences to provide perspective on the history behind the existing strategies, policies and practices, and offer their assessment.

The Journal of International Mobility is therefore launching a call for papers on the topic of education in the context of forced mobility, inviting researchers to submit articles based on one or several disciplines (sociology, history, political science, international relations, demography, etc.) and related to one or several of the following research lines (please note that it is possible to submit “special reports” containing two to three articles as well as individual articles written by one or several authors):

Research line 1: Geopolitics of the reception of refugees

The first research line focuses on the links between humanitarian crises and the strategic orientation of education policies, with the goal of discerning to what extent the reception of refugees affects the geopolitics of education systems.

Is the regulation of refugee flows in schools and universities integrated into international academic competition or does it form a separate global geopolitical phenomenon? How are forced migration flows structured in the area of education? Who are the key players organising and directing these flows? Are any new hubs or key players emerging? What are the political and legal debates underlying the regulation of these specific flows? Who is responsible for establishing the international standards in this area? How do the actions of international and inter-state organisations, states, cities and NGOs play out and interact?

Submissions may address various issues, including international legal developments aimed at protecting refugees’ rights to education, the quantification of flows and uses of international statistics, the structural development of the humanitarian field in the reception of refugee pupils and students, monographic or comparative studies of national and international policies implemented for refugees, transnational processes for certification, quality control, and recognition of training and degrees, and the key players and tools used to share information on training services for refugees.

Research line 2: The sociology of reception and support services

The second research line focuses on the sociology of the practical implementation of education policies and programmes for refugees, whether it be primary, secondary, higher education or professional training. Informal learning initiatives and programmes can also be explored for this research line. The goal is to consider comprehensive support for all stages of forced migration, which could include administrative and legal support, social assistance, medical and psychological care, scholarships, the adaptation of training, educational and linguistic initiatives and best practices, equivalence of diplomas, and professional integration.

What is the typology of existing scholarship and training programmes for refugees? How are these reception and support services designed? Who participates in designing them (students, instructors, researchers, administrative staff, lawyers, community organisations, etc.)? What interaction exists between volunteers and professionals? How is the selection, reception, inclusion and follow-up of the refugees admitted to these programmes organised?

There is a particular expectation for submissions offering quantitative and qualitative case studies on scholarship programmes and measures implemented internationally (DAFI Scholarships from UNHCR, UNESCO Schools for Refugees in Lebanon, initiatives supported by the European Commission through the Erasmus+ programme, World University Service, HOPES Project, etc.), nationally (scholarships for refugees from DAAD in Germany, scholarships for Syrian students from Campus France, Foundation for Refugee Students, Institute for International Education, Jusoor Program, etc.), and locally by cities or educational institutions. These examples are not exhaustive.

Research line 3: Portraits of groups and migration trajectories

The third research line aims to portray the dynamics specific to groups integrated in training initiatives in the context of forced migration and study their integration in society and host training programmes, specific difficulties they may face in these circumstances, the role forced migration plays in their educational path and socio-professional construction, and how their forced migration might become voluntary mobility. The goal is also to analyse to what extent these groups, rather than remaining passive recipients of the services established for them, can be active participants in their training paths and to what extent they can become involved in creating and developing existing services. Submissions in this category can also examine the dynamics of national groups and cohorts studied in the context of specific programmes.

Procedures for submitting articles

Please email your papers (full text) (Word document) to revue@agence-erasmus.fr

before 17 May 2021.

Languages accepted: French, English, Spanish, Italian and German.

  • Deadline for submitting papers: 17 May 2021
  • Response sent to authors: July 2021
  • Publication: December 2021

Evaluation

Each paper will be reviewed anonymously by two members of the reading committee and each applicant will receive a response. Following assessment, four responses are possible: article accepted, article accepted with request for minor changes, request for major changes, article rejected. In the event of a request for major changes, you will be asked to return the article with a page explaining the changes.

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • lundi 17 mai 2021

Contacts

  • Laurence Liégeois
    courriel : revue [at] agence-erasmus [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Laurence Liégeois
    courriel : revue [at] agence-erasmus [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Accueil des réfugiés, éducation et formation : stratégies, politiques et pratiques à l’épreuve des mobilités forcées », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 12 janvier 2021, https://doi.org/10.58079/15s2

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