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Circulating between "extremes"
Circuler entre les « extrêmes »
Circular entre los «extremos»
Nationalisms as a common denominator between the Americas and Europe (20th-21st centuries)
Le(s) nationalisme(s) comme dénominateur commun entre les Amériques et l'Europe (XXe-XXIe siècles)
El nacionalismo(s) como denominador común. Américas-Europa (siglos XX-XXI)
Published on Monday, January 25, 2021
Abstract
Les temps de crise mettent en évidence des phénomènes intellectuels et politiques qualifiés d’atypiques en Europe mais inscrits dans une temporalité longue en Amérique latine. Tel est le cas des convergences, occasionnelles ou plus durables, à l’échelle nationale ou transnationale, entre les extrêmes d’un échiquier politique plutôt pensé en termes de droite(s) ou de gauche(s). Or, cette dichotomie n’est pas toujours pertinente pour rendre compte des expériences latino-américaines, et des coïncidences survenant dans les représentations politiques et stratégiques : entre militants d’extrême droite et organisations se revendiquant du marxisme, de secteurs du trotskisme et de mouvances nationalistes, de membres d’organisations révolutionnaires et de groupes paramilitaires ou enfin d’intellectuels oscillant entre socialisme et fascisme. La relation entre la nation en tant que projet et le nationalisme comme idéologie semble fonder cette spécificité régionale. Telle est l’hypothèse que nous souhaiterions discuter à l’occasion de cette journée d’étude.
Announcement
Dates et format
En visioconférence Zoom les mardi 20 et mercredi 21 avril 2021
16h-19h heure de Paris — 12h-15h Buenos Aires —9h-12h CDMX
Argumentaire
Révélateurs de la vie politique, les temps de crise mettent en évidence des phénomènes intellectuels et politiques qualifiés d’“atypiques” en Europe mais inscrits dans une temporalité longue en Amérique latine. Tel est le cas des convergences, occasionnelles ou plus durables, que l’on observe au niveau national comme transnational entre les extrêmes d’un échiquier politique généralement pensé en termes de droite(s) ou de gauche(s). La scène politique latino-américaine présente un mouvement permanent d’interactions, de tensions et de combinaisons entre des traditions (démocratiques-autoritaires, universalistes-localistes, conservatrices-libérales, modernisatrices-traditionnalistes) qui échappent à cette interprétation. Les circulations d’idées et d’acteurs qui procèdent de ces convergences tendent à montrer que cette dichotomie, somme toute classique, n’est pas toujours pertinente lorsqu’il s’agit de rendre compte des expériences latino-américaines, en particulier à partir du XXe s. Ainsi, de la Terre de Feu au Río Bravo, non seulement des organisations incompatibles du point de vue idéologique coïncident dans leurs représentations politiques et stratégiques ; mais aussi des militants d’extrême droite en viennent à rejoindre des organisations se revendiquant du marxisme, des secteurs du trotskisme ou du communisme participent à des mouvances nationaliste, des membres d’organisations révolutionnaires intègrent des groupes paramilitaires et des intellectuels passent du socialisme au « fascisme », ou jouent les conseillers entre des gouvernements antagoniques sur le plan idéologique.
La relation entre la nation en tant qu’idée et projet et le nationalisme comme “idéologie” fonde cette spécificité régionale. Les tensions et les filiations entre nation et révolution/restauration, dans laquelle s’inscrivent les différents mouvements politiques, constituent un terrain d’analyse privilégié. De multiples formes de circulations et d’alliances à l’intérieur du spectre politique, au premier regard improbables, se nourrissent d’une logique qui trouve dans l’anti-impérialisme, genre récurrent, leur manifestation la plus évidente. Cet aspect est indissociable des représentations du passé portées par le révisionnisme historique comme expression d’un projet culturel. Si cette dynamique trouve à s’exprimer de manières diverses sur le plan politique, les populismes contestataires latino-américains en constituent en revanche un cas paradigmatique. Dans la mesure où ils abordent conjointement à la fois la question sociale et la question nationale, ils forment, en effet, un type particulier de nationalisme propre à la région : la dimension identitaire y accompagne en effet l’aspect protestataire. Ici réside une différence importante par rapport aux autres expériences qualifiées de “nationalistes” ou “populistes”, aussi bien en Europe qu’en Amérique latine. Réfléchir sur la relation entre nation et contestation sociale conduirait par conséquent à mieux appréhender des circulations, des représentations et des pratiques politiques généralement perçues comme “atypiques” depuis les sociétés d’Europe occidentale. Ce propos consisterait, en dernière instance, à remettre en question le modèle dichotomique traditionnel entre des périphéries désignées bien qu’unifiées dans un soi-disant “Sud global” (des périphéries fragmentées dans les faits) et des centres globalisés jouant le rôle d’aires épistémiques productrices de connaissance.
L’actuelle crise sanitaire et ses conséquences sociales ont conféré une plus grande visibilité à cette dimension militante du politique rarement pensé par les SHS, dans laquelle les postures révisionnistes (en particulier en ce qui concerne la perception d’une histoire partagée, ou de politiques publiques sur des thèmes “unificateurs”), vont de pair avec un renouvellement des questionnements et des concepts politiques.
Modalités de contribution
Les propositions — en français et en espagnol — pourront nous parvenir depuis les différents champs des SHS et sont à envoyer conjointement aux trois organisateurs : Frédérique Langue (CNRS-IHTP, frederique.langue@cnrs.fr), Edgardo Manero (CNRS-EHESS/ Mondes américains, Edgardo.Manero@ehess.fr) et Laura Reali (Université de Paris reali.laura@googlemail.com) sous la forme suivante : titre, nom et rattachement institutionnel de l’auteur(e), courriel et résumé de 300 mots.
Date limite de réception des propositions : 15 mars 2021.
Organisation
- Frédérique Langue (CNRS-IHTP)
- Edgardo Manero (CNRS-EHESS/ Mondes américains)
- Laura Reali (Université de Paris)
Subjects
- History (Main category)
- Society > Political studies > Political history
- Periods > Modern > Twentieth century
- Periods > Modern > Twenty-first century
- Zones and regions > America > Latin America
Places
- Paris, France (75)
Date(s)
- Monday, March 15, 2021
Attached files
Keywords
- histoire politique, droit; gauche, nationalisme, Amérique latine
Contact(s)
- Frédérique Langue
courriel : frederique [dot] langue [at] cnrs [dot] fr - Maria Laura Reali
courriel : reali [dot] laura [at] googlemail [dot] com - Edgardo Manero
courriel : Edgardo [dot] Manero [at] ehess [dot] fr
Information source
- Maria Laura Reali
courriel : reali [dot] laura [at] googlemail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Circulating between "extremes" », Call for papers, Calenda, Published on Monday, January 25, 2021, https://doi.org/10.58079/15vc