HomeAll things Baudelaire and Flaubert: translations, adaptations, transpositions - Carnets journal
All things Baudelaire and Flaubert: translations, adaptations, transpositions - Carnets journal
Sous le double signe de Baudelaire et de Flaubert : traductions, adaptations, transpositions
Revue « Carnets »
Published on Tuesday, February 09, 2021
Abstract
Si Baudelaire et Flaubert sont aujourd’hui des piliers de la littérature universelle, s’ils ont pu franchir les frontières spatiales et temporelles et dépasser les cloisonnements linguistiques, culturels et génériques, c’est grâce aux multiples traductions, adaptations et transpositions dont leurs textes ont fait l’objet. À l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance des auteurs des Fleurs du Mal et de Madame Bovary, la revue Carnets propose une approche décentrée et renouvelée de l’œuvre de ces auteurs, dont l’étude des réécritures reste à affiner. Il s’agira de cerner comment les textes baudelairiens et flaubertiens conditionnent les œuvres dont ils sont à la source, mais aussi d’interroger la manière dont les nouvelles œuvres façonnent en retour ces classiques de la littérature française. Ce sera également l’occasion de réfléchir sur les procédés et les modalités qui sont à la base de ces transformations et de soumettre à un questionnement théorique le raisonnement aporétique et les hiérarchies traditionnellement établies entre « l’original » et sa « copie ».
Announcement
Carnets, revue électronique d’études françaises – Nº 22
Argumentaire
Si Baudelaire et Flaubert sont aujourd’hui des piliers de la littérature universelle, s’ils ont pu franchir les frontières spatiales et temporelles et dépasser les cloisonnements linguistiques, culturels et génériques, c’est grâce aux multiples traductions, adaptations et transpositions dont leurs textes ont fait l’objet. À l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance des auteurs des Fleurs du Mal et de Madame Bovary, la revue Carnets propose une approche décentrée et renouvelée de l’œuvre de ces auteurs, dont l’étude des réécritures reste à affiner. Il s’agira de cerner comment les textes baudelairiens et flaubertiens conditionnent les œuvres dont ils sont à la source, mais aussi d’interroger la manière dont les nouvelles œuvres façonnent en retour ces classiques de la littérature française. Ce sera également l’occasion de réfléchir sur les procédés et les modalités qui sont à la base de ces transformations et de soumettre à un questionnement théorique le raisonnement aporétique et les hiérarchies traditionnellement établies entre « l’original » et sa « copie ».
La connaissance que l’on a de la littérature mondiale ou autrefois d’une Weltlitteratur qui n’allait guère au-delà des confins des langues parlées en Occident passe nécessairement par l’intermédiaire de la traduction. Les prix littéraires les plus prestigieux signalent des auteurs qui écrivent dans des langues de diffusion internationale ou dans des langues qui demeurent inaccessibles pour le plus grand nombre. Nobel de littérature, Prix Médicis étranger, prix Femina étranger invitent le lecteur à la découverte d’autres littératures et à s’intéresser à d’autres visions singulières du monde. Plus récemment, le Grand prix de la traduction, décerné pour la première fois en 2018, donne une visibilité nouvelle en France au traducteur et à l’acte de traduire.
Milan Kundera dans L’Art du roman rend compte de la surprise désagréable qui fut la sienne en découvrant des traductions de La Plaisanterie en diverses langues, notamment en anglais et en français. À tel point qu’il décida de revoir les traductions françaises de ses romans rédigés en tchèque. Ces traductions ont maintenant valeur d’original dans leur édition définitive soigneusement revue par l’auteur. L’idée qu’une traduction peut valoir l’original, voire le dépasser, on la retrouve chez Goethe lecteur de la version que Gérard de Nerval donne de son Faust, propos rapportés par Eckermann dans le tome II de ses Gespräche mit Goethe, publié en 1836.
En intitulant Amphitryon 38 une de ses pièces, Jean Giraudoux faisait référence au mythe d’Amphitryon supposément déjà traité trente-sept fois avant 1929. Il signalait ainsi que le texte littéraire établit un dialogue intertextuel avec les œuvres qui le précèdent et que tout texte est un hypertexte qui suppose un hypotexte. Raymond Queneau, en d’autres termes, considérait que toute œuvre de fiction jusqu’au début du XXe siècle descendait soit de L’Illiade, soit de L’Odyssée jusqu’à ce que James Joyce libère le roman de cette emprise. La relation intertextuelle qui s’établit entre un ou plusieurs textes peut procéder par simple allusion, reprise d’un motif ou d’un thème, d’une diégèse, de personnages. Elle peut être une variation, une suite ou une continuation, selon le distinguo introduit par Genette dans Palimpsestes. Une forme de réécriture du texte est la satire, la parodie, théorisée au sens large du terme par Linda Hutcheon, ou encore l’inversion ironique dont un bel exemple demeure le conte de Villiers de L’Isle-Adam, «Virginie et Paul».
L’adaptation au sens large, la transposition intersémiotique d’un texte littéraire vers un autre média est, d’une certaine façon, une traduction qui suppose une lecture, une analyse, un commentaire, étapes préalables au découpage qui précède l’élaboration d’un scénario dans le 7e et dans le 9e art. Ainsi, on trouvera des équivalences sur le plan narratif entre l’analepse littéraire et le flash-back cinématographique, entre la focalisation interne et la caméra ou le plan subjectif, la présence d’un narrateur et la voix off. L’adaptation est également de mise quand on passe d’un genre littéraire à un autre, du roman au texte dramatique, par exemple. L’adaptation est également source de conflit, Gustave Flaubert refusant toute illustration de Salammbô et de façon courante aujourd’hui le rejet par la critique et le public d’un film trahissant un texte littéraire, une caractérisation autrefois associée à la traduction, la belle infidèle.
Ce numéro de la revue Carnets se veut ainsi ouvert à des contributions multi et interdisciplinaires susceptibles d’interroger la traduction d’un point de vue à la fois épistémologique, historique et poétique qui pourront bien entendu s’appuyer sur des études de cas.
Axes thématiques suggérés :
- Traduction et retraductions des œuvres de Baudelaire et de Flaubert ;
- Transfictions : suites et continuations, préquelles et séquelles en littérature, au cinéma ou à la télévision.
- Adaptations d’œuvres littéraires au cinéma, en bandes dessinées ou sous forme de romans graphiques.
- Transposition d’un genre littéraire vers un autre genre.
Modalités de soumission
Délai de soumission des articles : 30 juillet 2021.
À envoyer à l’adresse : carnetsapef@gmail.com
Consignes aux auteurs et autres informations
numéro à paraître en novembre 2021.
Évaluation et coordination
- Luís Pimenta Gonçalves (Univ. Aberta)
- Dominique Faria (Univ. des Açores)
Les articles seront soumis à une évaluation en double aveugle. Pour plus d'informations.
Bibliographie sélective
Bassnett Susan, Bush Peter (eds), The Translator as Writer, London, Continuum, 2008.
Cutchins, Dennis, Krebs, Katja, Voigts, Eckart (ed.) The Routledge Companion to Adaptation, London, Routledge, 2018.
Foucrier, Chantal, Mortier, Daniel, L’autre et le même. Pratiques de réécritures, Rouen, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2001.
Genette, Gérard, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil,1982.
Gentzler, Edwin, Translation and Rewriting in the Age of Post-Translation Studies, New York, Routledge, 2017.
Grossman, Julie, Palmer, R. Barton (eds), Adaptation in Visual Culture. Images, Texts, and their Multiple Worlds, New York, Palgrave Macmillan, 2017.
Hutcheon, Linda, O’Flynn, Siobhan, A Theory of Adaptation, London, New York, Routledge, 2006.
Krebs, Katja (ed), Translation and Adaptation in Theatre and Film, New York, London, Routledge, 2013.
Laera, Margherita (ed.), Theatre and Adaptation. Return, Rewrite, Repeat, London, New York, Bloomsbury, 2014.
Ricœur, Paul, Temps et récit, Paris, Seuil, 1983.
Saint-Gelais, Richard, Fictions transfuges. La transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011.
Vanoye, Francis, L’adaptation littéraire au cinéma : formes, usages, problèmes, Paris, Armand Colin, 2011.
Subjects
- Thought (Main category)
- Zones and regions > Europe > France
- Mind and language > Representation > Cultural identities
Date(s)
- Friday, July 30, 2021
Attached files
Keywords
- Flaubert, Baudelaire, traduction, transposition, réécriture, adaptation
Contact(s)
- Carnets Revue
courriel : carnetsapef [at] gmail [dot] com
Reference Urls
Information source
- Dominique Faria
courriel : dominique [dot] ar [dot] faria [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« All things Baudelaire and Flaubert: translations, adaptations, transpositions - Carnets journal », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, February 09, 2021, https://doi.org/10.58079/15z0