Valoriser notre sociabilité avec les plantes peut-il infléchir l’ensemble des pratiques nécessaires pour fournir des nourritures durables ? Cette question est sous-jacente dans les pratiques agroécologiques et recouvre plusieurs lignes d’exploration. Tout d’abord, la prise en compte des plantes comme des êtres de relation, et non des matériaux à exploiter. Ensuite, la redéfinition des contours des activités ou « agentivités » humaines et végétales coopérant à l’élaboration des nourritures. L’interrogation porte ainsi sur la place de l’être humain au travail dans son milieu concret peuplé d’êtres vivants. C’est la définition même du travail qui est interpellée : qu’entendons-nous par « travailler » ?

Présentation

Le webinaire ouvrira le séminaire de recherche « PlantCoopLab » prévu sur 3 ans (2021-2023). Le séminaire s’insère dans un projet de recherche-action financé par la Fondation Daniel et Nina Carasso : « Les plantes dans le champ du travail. Coopérations pour une alimentation durable ». Il est porté par les UMR SADAPT (Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech) et Innovation(INRAE, SupAgro Montpellier) en partenariat avec l’Université de Limoges.

Thème abordé

Valoriser notre sociabilité avec les plantes peut-il infléchir l’ensemble despratiques nécessaires pour fournir des nourritures durables ? Cette question est sous-jacente dans les pratiques agroécologiques et recouvre plusieurs lignes d’exploration. Tout d’abord, la prise en compte des plantes comme des êtres de relation, et non des matériaux à exploiter. Ensuite, la redéfinition des contours des activités ou « agentivités » humaines et végétalescoopérant à l’élaboration des nourritures. L’interrogation porte ainsi sur la place de l’être humain au travail dans son milieu concret peuplé d’êtres vivants. C’est la définition même du travail qui est interpellée : qu’entendons-nous par « travailler » ? Au-delà des êtres humains, peut-on aussi parler de travail ? La notion de travail a pu être étendue aux animaux domestiquesgrâce au cadre théorique de la psychodynamique, qui interroge le plaisir et la souffrance au travail. Dans le cas des plantes, pour lesquelles les notions de plaisir et souffrance n’ont pas la même signification, quels cadres théoriques complémentaires peuvent être mobilisés ? Changer notre regard sur les plantes peut-il aussi changer notre rapport au travail pour nous nourrir écologiquement ?

Webinaire en deux sessions

La matinée fera un état des lieux de ces questions, en considérant d’abord comment la psychodynamique permet de penser le travail des animaux, puis comment la prise en compte du travail animal permet en retour de reconsidérer ce qui fait le propre du travail humain.

L’après-midi proposera des retours sur expérience de la part de professionnels associatifs avec une mise en perspective par des apports de chercheurs. Ce double mouvement réflexif aura vocation à poser les premières bases pour caractériser plus avant les relations detravail avec les plantes.

Programme

Attention : accès à chaque demi-journée sur inscription seulement

Matin 9h15 – 12h00

• 9h15 – 9h30 : Accueil
• 9h30 – 10h00 : Sylvie Pouteau, biologiste et éthicienne, UMR Sadapt, Inrae Paris, « Introduction du séminaire de recherche et de la journée d’étude »
• 10h00 – 10h30 : Patrico Nusshold, membre de l’Institut de Psychodynamique du Travail, « La psychodynamique du travail, ses origines, ses développements »
• 10h30 – 11h00 : Jocelyne Porcher, sociologue, directrice de l’équipe Animals’Lab, UMR Innovation, Inrae Montpellier, « Pourquoi s’intéresser au travail animal ? »

11h00 – 11h15 : Pause

• 11h15 – 11h40 : Nicolas Lainé, ethnologue, UMR PALOC (IRD/MNHN), Paris, « Travailler avec des animaux qui se soignent avec les plantes »
• 11h40 – 12h00 : Nicole Pignier, professeure de sémiotique, EHIC, Université de Limoges, « Prélude aux échanges avec des professionnels et associatifs : et après les animaux, le travail avec les plantes »

Après-midi 14h00 – 17h00

14h00 – 16h00 : « La parole aux professionnel.le.s et membres associatifs en Nouvelle Aquitaine »

Parmi les intervenant.e.s invité.e.s à l’université de Limoges :

• Isabelle Jacob, botaniste en Limousin ;
• Marianne Lanavère, directrice du Centre international d’art et du paysage de Vassivière ;
• Josie Riffaud, paysanne productrice de fleurs séchées et plantes médicinales à Romagne (33) ;
• Laurent Pasteur, paysan-herboriste et apiculteur à Rancon (87) ;
• Sylvain Tanchoux, paysan éleveur à Bussière-Boffy (87).

Animatrice : Nicole Pignier, professeure de sémiotique, Université de Limoges

• Mise en discussion : Dusan Kazic, anthropologue, chercheur associé UMR Pacte – Sébastien Mouret, sociologue, équipe Animals’Lab, UMR Innovation, Inrae Montpellier 1

6h00 – 16h15 : Pause

• 16h15 – 16h55 : Aurélie Javelle, ethnologue, équipe Animals’Lab, UMR Innovation, SupAgro Montpellier – Florence Pinton, professeure de socioanthropoplogie, UMR Sadapt, AgroParisTech Paris, « Premières leçons pour inscrire les plantes dans le champ du travail agroécologique »
• 16h55 – 17h00 : Conclusion de la journée d’étude

Coordination

Sylvie Pouteau

Partenaires 

Aurélie Javelle, Romain Melot, Sébastien Mouret, Nicole Pignier, Florence Pinton, Jocelyne Porcher

Contacts 

aurelie.javelle@supagro.fr, romain.melot@inrae.fr, sebastien.mouret@inrae.fr, nicole.pignier@unilim.fr, Florence.Pinton@Agroparistech.fr, jocelyne.porcher@inrae.fr, sylvie.pouteau@inrae.fr