AccueilMigration, exil, diasporas au prisme de la rupture

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Migration, exil, diasporas au prisme de la rupture

Migration, exile, and diasporas through the prism of rupture

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Publié le mercredi 13 octobre 2021

Résumé

Le colloque Migration, exil, diasporas, au prisme de la rupture vient clore le programme de recherche « Ruptures » (2017-2022) du centre de recherche Humanités et sociétés (CHUS). En travaillant à diverses échelles spatiales et temporelles, l’on se propose d’élaborer une réflexion théorique et empirique autour des phénomènes d’éclatement et de reconfigurations identitaires en migration, en exil et en diaspora. Il s’agit d’identifier les enjeux politiques et sociaux de l’enracinement ou du déracinement, et d’examiner la résilience des territoires, des individus et des sociétés à l’aune des mutations induites par les mobilités contraintes ou choisies. Plus profondément, on explorera la réalité et/ou la dimension de la rupture, les obstacles à la rupture totale, voire même la « contre-rupture ».

Annonce

Colloque international 19-20 mai 2022, UCO Angers dans le cadre du programme « Ruptures » du Centre de recherche Humanités et Sociétés (Axe 2 : Territoires, altérités et circulations)

Argumentaire

Le colloque Migration, exil, diasporas, au prisme de la rupture vient clore le programme de recherche « Ruptures » (2017-2022) du Centre de recherche Humanités et Sociétés. Les travaux déjà conduits ont donné lieu à trois ouvrages collectifs interdisciplinaires visant à clarifier le champ conceptuel de la notion complexe de « rupture » (CIRHILLa n°43, 47, 48, cf. bibliographie). Ceux-ci mettent d’abord en lumière la rupture directement corrélée à la ligne temporelle sur laquelle elle s’inscrit. Ils postulent en outre la rupture comme matrice analytique de notre société. Enfin, ils explorent les stratégies subjectives des individus par rapport à une non-conformité choisie ou subie.

Ces travaux ont mis en évidence la fécondité théorique du concept de rupture, et sa dualité intrinsèque. Tantôt expérience négative, ou même traumatisme, tantôt ouverture et renouveau ou renouvellement, la rupture est à la fois stimulante et terrifiante. Partant de ce postulat d'ambiguïté créatrice, le colloque resserre la focale sur les migrations, l’exil et les diasporas pour saisir ce qui se joue dans la rupture, en scrutant ses deux dimensions (destructrice versus créatrice). Les mobilités et circulations multiples, de plus en plus prégnantes en ce début de XXIe siècle, génèrent de profondes mutations. Elles font exploser des matrices structurantes, redessinent les territoires et produisent de nouvelles altérités, source de peurs, d’antagonismes, mais aussi d’innovations personnelles et sociétales.

Deux questions centrales émergent : Comment s’articulent les tensions dynamiques engendrées par les migrations ? Une cohérence peut-elle émerger de ces mutations et basculements ? 

En travaillant à diverses échelles spatiales et temporelles, l’on se propose d’élaborer une réflexion théorique et empirique autour des phénomènes d’éclatement et de reconfigurations identitaires en migration, en exil et en diaspora. Il s’agit d’identifier les enjeux politiques et sociaux de l’enracinement ou du déracinement et d’examiner la résilience des territoires, des individus et des sociétés à l’aune des mutations induites par les mobilités contraintes ou choisies. Plus profondément, on explorera la réalité et/ou la dimension de la rupture, les obstacles à la rupture totale, voire même la « contre-rupture ». Qu'elle soit réelle, imaginée ou construite, la rupture peut en effet se décliner à bien des degrés, selon que l’émigration est contrainte et violente, ou au contraire choisie – ce qui n'exclut pas la violence du basculement. Dans le premier cas se pose la question du double traumatisme (dans le pays d’origine et dans le pays de résidence) ainsi que des stratégies pour le surmonter. Le second soulève en particulier la question de « l’agentivité » (agency) des migrant.e.s, de leur degré d’indépendance vis-à-vis de leurs deux États de référence.

La réflexion s'articulera autour de trois grands axes :

  1. Identité /Altérité
  2. Intégration / Accueil / Refus
  3. Départ / Retour

Dans l'un ou l'autre de ces champs, on pourra traiter :

  • la problématique de la nationalité, comme marqueur de rupture (ou pas) : apatridie, déchéance de nationalité, « dépatriation », clandestinité, tolérance de la société d’accueil à la double nationalité, octroi administratif d'identités « alternatives », rapatriement institutionnalisé (de nature géopolitique).
  • les formes institutionnalisées de politiques diasporiques : pratiques et stratégies (associatives, sociétales, politiques, religieuses) des diasporas ; pratiques des États d'origine et d'accueil. On analysera les enjeux et les défis de telles mobilisations, volontaires ou non, pour les différents acteurs (migrant.e.s, exilé.e.s, pays d'origine ou de résidence).
  • les phénomènes de mobilité circulaire et de transnationalisme, spontanément pratiqués par les migrant.e.s ou promus par certains États d'origine et/ou par les pays de résidence (par ex. dans le cadre du codéveloppement). On explorera alors les bénéfices réels ou escomptés de telles migrations circulaires, entendues ici comme « contre-rupture ». On en évaluera aussi les risques, notamment la possible « exportation » (dans les pays de résidence) de lignes de rupture dans le champ politique et sociétal : polarités politiques, antagonismes ethnoculturels, etc.
  • la complexité et la polyphonie de l'exil : d’une part l'exil post-migratoire et précisément « l’intériorité de l’exil », théorisée par Michel Agier et développée par Paul Ilie, et d'autre part « l’insilio » que le poète catalan Salvador Espriu décrit comme une sorte de « mort civique ». Par ailleurs, la nostalgie des exilé.e.s (Svetlana Boym) constitue une émotion durable de l’exil. Les femmes et les enfants/mineurs naviguent entre invisibilité et hyper-visibilité.
  • les potentialités de la migration en termes de transferts et d'hybridité : On posera ici la question de la mobilisation des compétences ou des ressources des migrant.e.s dans le pays d’accueil. On pourra réviser l’analyse parfois réductrice de ce qu’il faut entendre par « transfert culturel ». On s’interrogera sur l’existence d’une hybridité ou altérité « perpétuelle ».

In fine, l'analyse portera sur les ruptures engendrées par l'émigration ou l'exil : ruptures biographiques, socioéconomiques, familiales (générationnelles, de genre, etc.), individuelles et collectives (ruptures de l'émigration / de l'exil vs ruptures post-migratoires / en exil). Ou à l'inverse, elle s'attachera à mettre en évidence, dans le champ des études diasporiques, les formes de continuité par-delà l'émigration et l'exil (rupture partielle ou contre-rupture).

Les communications pourront émaner de plusieurs champs disciplinaires : la civilisation, l'histoire et l'histoire culturelle, la littérature comparée, le théâtre, la sociologie ou encore la science politique, et adopter des approches méthodologiques variées, théoriques et/ou empiriques. Toutes, y compris les analyses empiriques, devront néanmoins comporter un développement théorique sur la notion de rupture ou de contre-rupture.

Modalités de contribution

Les propositions (titres, résumé de 400 mots et bref CV) sont à envoyer

d’ici le 6 février 2022 à :

  • katell.brestic@univ-angers.fr 
  • gsebaux@uco.fr 

Le retour du comité scientifique sera notifié au plus tard le 28 février 2022.

Langue du colloque : français.

Comité scientifique

  • Manuel AZNAR-SOLER (Université autonome de Barcelone)
  • Katell BRESTIC (Université d’Angers)
  • Antoine BURGARD (Université de Manchester)
  • Patrick FARGES (Université de Paris)
  • Rocío GONZALEZ NARANJO (UCO Vannes)
  • Yannis PAPADOPOULOS (Université de Brasilia)
  • Gwénola SEBAUX (UCO Angers)
  • Sheena TRIMBLE (UCO Angers)
  • Amy WELLS (Université de Caen)

Comité d’organisation 

  • Katell BRESTIC (Université d’Angers)
  • Rocío GONZALEZ NARANJO (UCO Vannes)
  • Brigitte PIRASTRU (UCO Angers/Université d’Angers)
  • Gwénola SEBAUX (UCO Angers)
  • Sheena TRIMBLE (UCO Angers)

Organisation

  • Université catholique de l’Ouest (UCO)
  • Université d’Angers

Bibliographie indicative 

AGIER Michel, Le couloir des exilés : Être étranger dans un monde commun, Édition du Croquant, 2011

AMELINA Anna, LUTZ Helma, Gender and Migration: Transnational and Intersectional Prospects, Routledge Taylor & Francis Group, 2019

AZNAR SOLER Manuel, « Los conceptos de ‘exilio’ y ‘exilio interior’ », in: José Ángel Ascunce, Donostia (dir.): El exilio : Debate para la historia y la cultura, Saturrarán, 2008, p. 47-61

BORDES-BENAYOUN Chantal et SCHNAPPER Dominique, Les mots des diasporas, Presse Universitaire du Mirail, 2008

BOYM Svetlana, The Future of Nostalgia, Basic Books, 2001

BURGARD Antoine, « Navigating a Limited ‘World of Possibilities’: Refugee Journeys of Jewish Children and Youth in the Aftermath of the Holocaust », Contemporary European History, 2021, p. 1-16 (en ligne)

DUBOIS Mathieu, MICHAUD Marc, SEBAUX Gwénola (dir.), Penser la rupture: Définitions et représentations, CIRHILLa N°47, 2021

DUFOIX Stéphane, La Dispersion, Éditions Amsterdam, 2011

FARGES Patrick, Le Muscle et l’Esprit. Masculinités germano-juives dans la post-migration, Peter Lang, 2020

ILIE, Paul, Literatura y exilio interior: escritores y sociedades en España franquista, Éditions Fundamentos, 1981

LÉVÊQUE Daniel (dir.), Ruptures: Explorations pluridisciplinaires, CIRHILLa N° 43, 2018

MAROLLEAU Émilie, TRIMBLE Sheena (dir.), Ruptures et normes. Déclinaisons et degrés de non-conformité, CIRHILLa N° 48 (à paraître)

PAPADOPOULOS Yannis, PARSANOGLOU Dimitris, « Operationalizing the Regulation of Human Mobility in the 1940s », in: Lina Venturas (dir.), International “Migration Management” in the Early Cold War, Corinth: University of Peloponnese, 2015, p. 33-52

SCHMOLL Camille, Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, Paris, éditions La Découverte, 2020

WELLS Amy, « Geocriticism, Gender, and Genre: Literary Geographies and Female Narrative Strategies » in: Clément Lévy et Bertrand Westphal (dir.), Géocritique : État des lieux / Geocriticism: A Survey, PULIM, 2014, p. 146–154

Lieux

  • Université catholique de l'Ouest - 3 Place André-Leroy
    Angers, France (49008)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • dimanche 06 février 2022

Fichiers attachés

Mots-clés

  • migration, exil, diaspora, rupture, mobilité, transnationalisme, identité, altérité, nationalité, transfert

Contacts

  • Gwénola Sebaux
    courriel : gwenola [dot] sebaux [at] uco [dot] fr

Source de l'information

  • Gwénola Sebaux
    courriel : gwenola [dot] sebaux [at] uco [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Migration, exil, diasporas au prisme de la rupture », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 13 octobre 2021, https://doi.org/10.58079/17dg

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