Le mythe de Prométhée a non seulement été traité par la littérature ou la peinture, mais a travaillé comme paradigme, le plus souvent implicite, les sciences sociales et les acteurs des mondes scientifiques. Avec l’avènement de l’âge moderne, les transformations du concept de science ont libéré des espaces pour valoriser/glorifier les pouvoirs de la science, voire la transformer en mythe libérateur, mais aussi, de plus en plus souvent, destructeur. Ce numéro aura pour premier objectif de déployer ces « mythes de la science » dans le temps et l’espace, en s’intéressant à l’Occident comme aux mondes dont les cosmogonies ont été fondées sur des modèles de connaissance distincts

Argumentaire

L’un des mythes fondateurs de l’histoire de l’Occident est celui de Prométhée, qui a non seulement été traité par la littérature ou la peinture, mais a travaillé comme paradigme, le plus souvent implicite, les sciences sociales et les acteurs des mondes scientifiques.

Avec l’avènement de l’âge moderne, où le « moderne » a le plus souvent été pensé dans une relation étroite avec l’idée de « progrès » par la science, les transformations du concept de science ont libéré des espaces pour valoriser/glorifier les pouvoirs de LA science, voire la transformer en mythe libérateur, mais aussi, de plus en plus souvent, destructeur. On fera l’hypothèse qu’il s’agit là moins d’un retour à Prométhée, que de l’effet combiné des paradigmes post-modernes d’analyse du social et de la nouvelle inscription du rapport au monde naturel frappé au coin d’une nouvelle vision anthropocénique de la terre.

L’objectif de ce numéro est d’abord de déployer ces « mythes de la science » dans le temps et l’espace, en prêtant une attention particulière aux différents mondes, depuis celui de l’Occident où on peut aisément lui trouver une généalogie, à ceux dont les cosmogonies ont été fondées sur des modèles de connaissance distincts.

Il s’agira en outre d’interroger les différents types de représentation de ce mythe en portant une attention particulière aux espaces de la littérature et du théâtre, de la peinture et des représentations visuelles et aux enjeux de vulgarisation qui sont associés à un tel thème.

On cherchera aussi à comprendre comment des situations qui mettent en crise le savoir scientifique (catastrophes naturelles, mobilisation de la science à des fins de destruction de masse notamment) conduisent à transformer le mythe, voire à développer des contre-mythes.

Parmi les différents axes thématiques que l’on entend privilégier dans ce volume, celui des « sciences participatives » et de leur contribution (ou non) à la mise en crise du mythe de la science dans nos sociétés contemporaines (tous espaces confondus) doit faire l’objet d’une réflexion particulière. Les propositions peuvent inclure une réflexion sur le nouveau rôle des réseaux sociaux dans la réflexion sur les possibles reconfigurations de la représentation des sciences dans toutes les sociétés du globe. Nous attendons des propositions précisément sur ces deux dernières thématiques.

Modalités de soumission

Les propositions de contribution sur ces thèmes sont attendues sous la forme d’un résumé de 3 000 signes environ (document Word), assorti d’une courte bibliographie, avant le 20 novembre 2021.

Elles doivent comporter le nom de l’auteur, son affiliation professionnelle et son courriel et être adressées à revue-communications@ehess.fr avec la mention « Mythe de la science » en objet du message. Elles seront examinées en double aveugle. Les articles proposés devront être des inédits, rédigés en français.

Les articles correspondant aux propositions acceptées (de 25 000 signes, espaces compris, maximum) devront être mis aux normes typographiques de la revue (https://www.iiac.cnrs.fr/rubrique63.html) et assortis d’un résumé de 5-6 lignes en français, anglais et espagnol, comprenant le titre traduit.

Calendrier

• Date limite d’envoi des résumés courts : 20 novembre 2021
• Date de notification des réponses : 17 décembre 2021
• Date limite de remise des articles : 1^er avril 2022
• Date de parution du numéro : 2023

Comité de lecture

Le comité de lecture est composé des membres du conseil scientifique et du comité de rédaction ainsi que d’experts extérieurs.

Comité de rédaction

Revue Communications

• Direction de la publication : Nicole Lapierre (DR, IIAC/LACI, CNRS), Edgar Morin (DR, CNRS)
• Direction de la rédaction : Évelyne Ribert (CR, IIAC/LACI, CNRS)

• Michèle Baussant (DR, CEFRES/ISP, CNRS)
• André Burguière (DE, CRH, EHESS)
• Claude Fischler (DR, IIAC/LACI, CNRS)
• Marie Glon (MCF, Université Lille III)
• Claudine Haroche (DR, IIAC/LACI, CNRS)
• Véronique Nahoum-Grappe (Ch., IIAC/LACI, EHESS)
• Bernard Paillard (DR, TEMOS, CNRS)
• Alfredo Pena-Vega (Ch., IIAC/LACI)
• Martyne Perrot (Ch., IIAC/LACI, CNRS)
• Monique Peyrière (Ens.-Ch., CPN, Université d’Évry Paris-Saclay)
• Thierry Pillon (Pr., Université Paris I)
• Philippe Roussin (DR, CRAL, CNRS)

Conseil scientifique

• Ramon Alvarado (Pr., Universidad Autonoma Metropolitana-Xochimilco, Mexique)
• Balveer Arora (Dir., Centre for Multilevel Federalism, Institute of Social Sciences, Inde)
• Vincent Barras (Pr., Université de Lausanne, Suisse)
• Maurice Bloch (Pr., London School of Economics, Grande-Bretagne)
• Manthia Diawara (Pr., New York University, États-Unis)
• Carlo Ginzburg (Pr., École normale supérieure de Pise, Italie)
• Angela Leung (Pr., Hong Kong Institute for the Humanities and Social Sciences, Hong Kong)
• Olgaria Matos (Pr., Université de São Paulo, Brésil)
• Masahiro Ogino (Pr., Université Kwansei Gakuin, Japon)
• Serge Proulx (Pr., Université du Québec à Montréal, Québec)