Página inicialLes publics de la culture à l’ère du numérique

Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

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Publicado terça, 09 de novembro de 2021

Resumo

L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de mettre en exergue la richesse épistémique des travaux en sciences humaines et sociales ainsi que la pluralité des méthodes d’analyse portant sur les publics de la culture à l’ère du numérique. Les pratiques culturelles médiées par le numérique pourraient être appréhendées comme une expérience conjointe du spectateur/utilisateur avec l’œuvre, avec les personnes qui participent à sa réception et s’analyseraient en prenant en compte les interactions comme les représentations situées socialement qui interviennent aussi bien avant, pendant et après une visite de musée, ou une venue au spectacle.

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Argumentaire

Les publics de la culture, terme protéiforme pour traduire la pluralité des phénomènes étudiés ainsi que l’hétérogénéité des méthodologies mobilisées, regroupent, dans le champ des SHS (sciences humaines et sociales), les études autour de la conception et de la réception des expériences culturelles.

Les travaux développés par Frédéric Gimello-Mesplomb (2015) ouvrent des pans heuristiques pour placer les études de publics à la croisée des SHS et proposent différentes approches : l’études des collectifs d’individus ou de communautés et leur mode d’engagement dans les actions (la sociologie des publics), la définition des publics et de leurs pratiques à travers les caractéristiques des objets pour lesquels ils ont prouvé un attachement (les SIC), l’études des affects et des phénomènes de perception (la psychologie sociale).

Le déploiement des technologies de l’information et de la communication dans le champ de la culture vient brouiller ces frontières poreuses entre les disciplines et permet de faire dialoguer des concepts tels que les communautés de fans, les audiences, le collectif, les publics hybrides, à partir des terrains de recherche ou pratiques diverses dans le champ de la culture (les musées et établissements patrimoniaux le livre numérique, le cinéma numérique, les biens culturels connectés, la télévision, etc.).

Organisé dans le cadre du programme de recherche CPER FEDER INSECT (Innovation Sociale, Economique et Culturelle dans des Territoires en mutation), Axe 3 « Innovation, industries culturelles et valorisation du patrimoine » de l’Université de Poitiers, l’objet de ce colloque interdisciplinaire est de mettre en exergue la richesse épistémique des travaux en SHS ainsi que la pluralité des méthodes d’analyse (qualitatives ou quantitatives) portant sur les publics de la culture à l’ère du numérique.

La tradition de la recherche épistémique a été tout d’abord marquée par les travaux séminaux de Pierre Bourdieu (1969) qui s’est employé à démontrer l’inégalité de l’accès à la culture pour situer, par la suite, la pratique culturelle dans une perspective de la domination. Par la suite, le mouvement des cultural studies a marqué un tournant dans l’analyse des publics de la culture et en particulier les recherches de Michel de Certeau qui s’est attaché à considérer la réception comme un moment clé de la production de contenu culturel ou informationnel pour placer le récepteur comme un acteur/actant du processus de co-construction de sens.

Ces travaux de recherche constituent aujourd’hui encore des piliers épistémiques solides pour l’étude des pratiques culturelles médiées par le numérique. La récente étude publiée par le Ministère de la culture « Cinquante ans de pratiques culturelles en France » en juillet 2020, révèle un essor considérable des pratiques numériques en dix ans. Cette étude note que plus d’un tiers des personnes interrogées écoute de la musique en ligne, 44 %, joue à des jeux vidéo et que trois quart des jeunes (15-24 ans) regardent des vidéos en ligne. Aussi, l’étude par génération démontre-t-elle que pour les jeunes, les pratiques numériques sont devenues majoritaires au détriment des médias historiques, mais aussi que les baby-boomers ont un engagement fort dans les activités culturelles en matière de lecture, de fréquentation des lieux muséaux, des bibliothèques, etc. Si les jeunes continuent à sortir et à fréquenter des lieux culturels, il n’en demeure pas moins que les activités culturelles médiées par le numérique sont des pratiques culturelles majoritairement observées chez le jeunes. 

Les pratiques culturelles reposant sur l’usage d’outils et de dispositif numériques, l’étude des publics s’attache à analyser les modalités d’hybridation entre les univers culturels, les identités des publics, leurs rapports diversifiés à la culture, aux objets numériques comme aux contenus culturels créatifs (Culture et Recherche, n° 134, hiver 2016-2017). Ces mutations profondes au sein des industries culturelles, ont fait émerger une pluralité d’approches méthodologiques et ont démontré l’intérêt de prendre en compte la notion de « contexte de réseaux de sociabilité » (Thévenin 2015).

Les travaux pionniers de Joëlle le Marec (2007) ont montré que les visiteurs (des musées, des bibliothèques) sont des publics experts dont parfois, les institutions culturelles sous-estiment la sensibilité à la dimension politique et institutionnelle. L’auteur considère les pratiques culturelles comme des activités socialement situées et propose d’étudier la sociabilité à partir de la notion de composite. « Les composites émergent des mêmes questions que les représentations sociales, les formations discursives, les textes, les médias, les dispositifs : des configurations dynamiques, hétérogènes, mais qui constituent des unités de savoir. Celles-ci sont conceptualisées de telle manière qu’elles ne peuvent pas être pensées autrement qu’incarnées matériellement. Mais elles ne sont pas structurées par cette matérialité, sinon par un « ordre » qui transcende la division entre matérialité et discursivité, fut-il pour cela arbitraire. » Le Marec (2002). La notion de composite est ainsi définie par l’auteur comme un processus dynamique qui situe l’étude des publics dans une approche plurielle allant de la sémiotique, aux études de réception ou encore la sociologie des publics.

La notion de sociabilité gagnerait à être confrontée au concept de formes de vie (Fontanille, 2015) en ce sens que les pratiques culturelles individuelles ou collectives sont l’appropriation des représentations construites dans le continuum de notre vie et relèvent de plusieurs types de sociabilités : une sociabilité primaire (l’héritage familial) ainsi que les sociabilités secondaire (la capacité à investir des pratiques à partir des expériences de vie ou des prédispositions construites dans l’environnement relationnel).

De même, l’approche du design des expériences de vie, au sens de Leleu-Merviel, Schmitt, Useille (2018), souligne la nécessité d’intégrer les pratiques des individus dans la conception d’expériences, impliquant des dispositifs numériques ou non. L’expérience de l’individu est alors considérée au-delà de l’expérience des usages pour anticiper les pratiques des publics en s’appuyant sur le contexte de l’usage, dans la complexité de ses multiples dimensions, impliquant fréquemment une démarche de recherche-action (Lamboux-Durand, 2014).

Ainsi, les pratiques culturelles médiées par le numérique pourraient être appréhendées comme une expérience conjointe du spectateur/utilisateur avec l’œuvre, avec les personnes qui participent à sa réception et s’analyseraient en prenant en compte les interactions comme les représentations situées socialement qui interviennent aussi bien avant, pendant et après une visite de musée, ou une venue au spectacle.

Programme

Jeudi 2 décembre 2021

9h00 – Accueil des participants

9h30 – Discours d’ouverture

  • Cristina Badulescu, responsable scientifique
  • Valérie-Inés de La Ville, responsable du programme CPER-FEDER INSECT axe 2

10h00 – Keynote

  • « Comment le numérique élargit et diversifie les publics de la culture ? », Sylvie Leleu-Merviel, INSA Hauts-de-France

10h30 – Session 1 : « Usage du numérique et médiation muséale »

Modérateur : Jean-Jacques Boutaud, Université de Bourgogne

  • Erika Martelli, Université de Parme, « Extra-muros : le public culturel italien pendant la pandémie - un cas d’étude ».
  • David Michon, Université de Bourgogne, « Une construction commémorative avec les publics : sociabilités plurielles et dispositifs numériques ».
  • Valérie Méliani, Emma Laurent, Université Paul-Valéry Montpellier 3, « Comment rapprocher les publics jeunes du musée ? Le cas de l’application Fabre & the City #2 ».

12h00 – Déjeuner

13h30 – Session 2 : « Médiation culturelle et politique des publics »

Modérateur : Jean Davallon, Avignon Université

  • Olivier Thévenin, Université Sorbonne Nouvelle, CERLIS, « Le public des établissements culturels dans l’enquête et face à la recherche ».
  • Vincent Lambert, Université Côte d’Azur, « Vers l’accessibilité universelle au musée : éthique et numérique au carrefour de la médiation culturelle ».
  • Benjamin Lorre, Université Paris 13, « De l’inclusion numérique à la médiation numérique : le cas des Maisons de Médiation du Numérique ».
  • Nicolas Navarro, Lise Renaud, Université Lyon 2, Avignon Université, « Quand le public est « données » : pour une nouvelle économie de l’évaluation ».

15h00 – Pause

15h30 – Session 3 : « Exploitation des valeurs par et pour les publics »

Modérateur : Charles-Alexandre Delestage, Université de Poitiers

  • Jean-Christophe Pasco, Université de Poitiers, « Partage des valeurs des créations entre les acteurs de la culture ».
  • Clara Lévy, Université Paris 8, « Les lecteurs- critiques amateurs à l’ère du numérique ».
  • Hanen Hattab, Université de Québec à Montréal, « Réception et consommation en ligne de l’art urbain ».
  • Zeyu Li, CNAM, « La pratique cinématographique des jeunes chinois à l’ère numérique – succession et bouleversement ».

16h30 Table ronde n° 1 : « Les publics empêchés de la culture : quelles réponses numériques ? »

Modératrice : Valérie-Inés de La Ville, Université de Poitiers

  • Caroline Chabaud, Directrice de la maison d’édition Mes Mains en Or, Limoges
  • Pierre Lungheretti, Directeur de la CIBDI, Angoulême
  • Dominique Lyoen, Président de Novo 3D, Angoulême
  • Nicolas Merle, Chef du bureau de la politique interministérielle, Ministère de la Culture, Paris

18h00 – Clôture des échanges

20h00 – Soirée de Gala

Vendredi 3 décembre 2021

9h30 – Accueil des participants

10h00 – Keynote

  • « Dispositions, engagement, attention : (re)configurations des publics de la culture à l’ère du numérique », Camille Jutant, Université Lumière Lyon 2

10h30 – Session 4 « Innovations numériques et pratiques culturelles en ligne »

Modératrice : Cristina Badulescu, Université de Poitiers

  • Marie-Laure Bernon, Bibliothèque Nationale de France, « Les publics des expositions en ligne ».
  • Charles-Alexandre Delestage, Cédric Boudjema, Université de Poitiers, « De l’émotion à l’immersion : analyse de discours des spectateurs de « The Key » sur l’Oculus Store ».
  • Sophie Balcon Fourmaux, Marie Ballarini, Université Sorbonne Nouvelle, LabEx ICCA, « Imaginaires des professionnels de la culture sur VRchat : de l’expérience utilisateur au design d’expérience ».
  • Laure-Hélène Swinnen, Avignon Université, « Entre fidélité des publics et adaptabilité numérique des dispositifs : le cas du Festival d’Avignon ».
  • Lucie Alexis, Marie-France Chambat-Houillon, Université Grenoble Alpes, Université Sorbonne Nouvelle, « Une expérience de théâtre en ligne en temps de confinement : vers une reconfiguration d’« être » public ? »

12h00 – Déjeuner

13h30 – Session 5 : « Dynamiques culturelles et engagement sur les réseaux sociaux numériques »

Modératrice : Myriam Bahuaud, Université Bordeaux Montaigne

  • Irène Bastard, Marie Ballarini, Bibliothèque Nationale de France, LabEx ICCA « #Expo sur Instagram : recommandations et expositions sur les réseaux sociaux numériques ».
  • Jean Châteauvert, Université du Québec à Chicoutimi, « Pourquoi commenter ? La dynamique des échanges en marge des Youtubeurs ».
  • Ugo Roux, Aix-Marseille Université, « Genre et engagement des publics des bibliothèques municipales sur Twitter : cas de la m diathèque municipale les Méjanes ».
  • Yaël Pignol, IAE Lille University School of Management, « La présence en ligne des amateurs d’anciens doublages de films : étude d’une communauté d’archivistes activistes ».

15h00 – Pause

15h30 – Table ronde n° 2 : « Dispositifs transmédiatiques et territorialité dans le secteur culturel : comment, pour qui et avec quels publics ? »

Modératrice : Jessica de Bideran, Université Bordeaux Montaigne

  • Axel Buendia, Directeur du CNAM-ENJMIN, Angoulême
  • Sébastien François, Université Catholique de l’Ouest, Nantes /Rezé
  • Aurore Gallarino, Mobilier National, Paris
  • Meriem Laalmi, Co-fondatrice de Tsubomi éditions, Angoulême

17h00 – Clôture du colloque

Comité scientifique

  • Sylvain Aquatias, Université de Limoges
  • Cristina Badulescu, Université de Poitiers
  • Myriam Bahuaud, Université Bordeaux Montaigne
  • Pierre-Jean Benghozi, Ecole Polytechnique
  • Cédric Boudjema, Université de Poitiers
  • Jean-Jacques Boutaud, Université de Bourgogne
  • Alain Busson, HEC Paris
  • Anne Cordier, Université de Rouen
  • André Courchesne, HEC Montréal
  • Fathallah Daghmi, Université de Poitiers
  • Jean Davallon, Université d’Avignon
  • Jean-Marie Dallet, Université Paris Sorbonne
  • Stéphane Debenedetti, Université Paris-Dauphine
  • Jessica De Bideran, Université Bordeaux Montaigne
  • Valérie-Inés De La Ville, Université de Poitiers
  • Charles Alexandre Delestage, Université de Poitiers
  • Maud Derbaix, KEDGE Business School
  • Yves Evrard, HEC Paris
  • Marc Filser, Université de Bourgogne
  • Sébastien Francois, Université Paris 13
  • Patrick Fraysse, Université de Toulouse
  • Elodie Jarrier, Université d’Angers
  • Alain Lamboux-Durand, Université de Bourgogne Franche-Comté
  • Eve Lamendour, Université de La Rochelle
  • Bertrand Legendre, Université Paris 13
  • Sylvie Leleu-Merviel, Université de Valenciennes
  • Rémi Mencarelli, Université de Savoie
  • Sylvie Octobre, Ministère de la culture
  • Thomas Paris, HEC Paris
  • Claire Roederer, EM Strasbourg
  • Camille Rondot, Université Paris Sorbonne
  • Geneviève Vidal, Université Paris 13

Comité d’organisation

  • Cristina Badulescu, Université de Poitiers, responsable scientifique du colloque pour l’équipe du FABRICC
  • Cédric Boudjema, Université de Poitiers
  • Victor Chevalier, Université de Poitiers
  • Jessica De Bideran, Université Bordeaux Montaigne
  • Valérie-Inés De La Ville, Université de Poitiers, responsable du programme CPER FEDER INSECT
  • Charles-Alexandre Delestage, Université de Poitiers
  • Jean-Christophe Pasco, Université de Poitiers
  • Mathilde Roger, Université de Poitiers

Modalités pratiques

Entrée gratuite sur inscription préalable obligatoire via ce lien.

Ce colloque se déroulera dans le respect des règles sanitaires

Pass sanitaire obligatoire

Categorias

Locais

  • ENJMIN CNAM - 138 Rue de Bordeaux
    Angoulême, França (16)

Formato do evento

Evento apenas no local


Datas

  • quinta, 02 de dezembro de 2021
  • sexta, 03 de dezembro de 2021

Palavras-chave

  • publics de la culture, nouveaux usages, pratiques culturelles

Contactos

  • Badulescu Cristina
    courriel : cristina [dot] badulescu [at] univ-poitiers [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • Cristina Badulescu
    courriel : cristina [dot] badulescu [at] univ-poitiers [dot] fr

Licença

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Para citar este anúncio

« Les publics de la culture à l’ère du numérique », Colóquio, Calenda, Publicado terça, 09 de novembro de 2021, https://doi.org/10.58079/17jz

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