AccueilQuestions d’âge dans la construction des choix et la détermination des parcours et rapports sociaux

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Publié le jeudi 02 décembre 2021

Résumé

Cette journée d’étude abordera l’articulation des rapports sociaux à partir de l’âge et de la classe sociale, en relation avec les parcours de vie. Nous souhaitons rendre hommage à Jean-Claude Chamboredon, disparu au début de l’épidémie de la covid-19, puis aborder les effets d’âge dans la détermination des parcours de l’enfance et de la jeunesse. Des chercheurs de renom et des invités de France et Maroc figureront au programme.

Annonce

Présentation

Organisée par le Sophiapol (unité de recherche en sociologie, philosophie et anthropologie politiques de l’université Paris Nanterre), des chercheurs du programme de recherche de l’ANR Orientation scolaire des jeunes migrants (OJEMIGR) et l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INS HEA), cette journée d’études abordera l’articulation des rapports sociaux à partir de l’âge et de la classe sociale, en relation avec les parcours de vie. Nous souhaitons rendre hommage à Jean-Claude Chamboredon, disparu au début de l’épidémie de la covid-19, puis aborder les effets d’âge dans la détermination des parcours de l’enfance et de la jeunesse. Des chercheurs de renom et des invités de France et Maroc figureront au programme.

Dans un premier temps, il s’agira de revenir sur l’apport de Jean-Claude Chamboredon (1938-2020) et tout particulièrement sur ses travaux portant sur les effets de scansion et de dérégulation des aspirations de l’enfance et de la jeunesse au sein des institutions (1991 ; 2015 ; 2020). Au sein de son œuvre qui relève de la sociologie de l’éducation, de l’enfance, de la classe sociale, de l’âge et de la génération, s‘imposent trois ficelles théoriques précieuses pour nos travaux contemporains. Dans un second temps, nous voudrions élargir la réflexion, à partir de la manière dont Chamboredon se nourrit des apports de Karl Mannheim (1928/1990), de Philippe Ariès (1969) et de Maurice Halbwachs (1938). Ces orientations, nous proposons de les aborder en conjuguant des approches contextuelles et actualisantes.

D’un point de vue contextuel, il importera d’explorer la manière dont Chamboredon s’inscrit dans les débats contemporains sur le rapport social d’âge. En quoi les trois définitions de l’âge civil (ou chronologique), la position dans les étapes conventionnelles du parcours de vie (ou âge statutaire) et les transformations physiologiques liées à l’avancée en âge (ou vieillissement corporel) se prêtent-elles à des cristallisations institutionnelles (Rennes 2019) ? Comment s’ouvrent-elles à d’autres risques de domination, ségrégation et domination intersectionnelles dans le cadre des interventions institutionnelles (scolaires, socio-médicales et ayant trait à la protection de l’enfance et de la jeunesse notamment) ? Les institutions éducatives sont selon Chamboredon l’enjeu de luttes entre groupes sociaux (entre usagers, entre professionnels) voulant imposer dans celles-ci les « définitions sociales » de l’enfant ou du jeune et donc des modalités de socialisation censées prévaloir.

Nous interrogeant sur l’actualité de la pensée de Chamboredon, il s’agira alors de questionner non seulement l’originalité de ses positions, mais aussi leur valeur pour les sciences sociales contemporaines. En quoi les alliances qui se nouent entre les institutions dans les rythmes des évaluations, des prises en charge des usagers contribuent-elles à délimiter les « frontières des âges » (Diasio 2012) ? L’importance qu’à la suite de Mannheim (1928/1990), il accorde à un habitus générique des membres d’une génération ne l’empêche pas de pointer des formes d’étirement des âges de la vie au sein desquels se constituent des sous-catégories d’âge telles que la préadolescence (Chamboredon 2015). Cependant, si ces tendances « transversales » font l’objet d’appropriations inégales voire contradictoires, entre classes sociales, quelles conséquences ont-elles dans les parcours de jeunesse, notamment dans le cadre de l’orientation scolaire ? Si les inégalités générationnelles, marquées en France (Peugny 2020), pénalisent les transitions sociales des jeunesses les plus précaires, comment appréhender la stricte incidence de l’âge dans les asymétries ordinaires produisant ces inégalités ? Et au-delà, comment appréhender la notion d’âge tandis que sa définition reste ancrée socialement et s’expose de facto à de nécessaires déconstructions ?

Dans la lecture de Chamboredon (2015) les trajectoires scolaires demeurent très inégales, de manière à ce que l’appropriation des catégories scolaires de définition des âges varie selon les classes sociales. Peut-on dresser des passerelles entre sa lecture des trajectoires enfantines et de jeunesse et les différents efforts accomplis pour distinguer les inégalités inter et intra-générationnelle (Peugny 2020) ?

Programme

9h30 Accueil café

  • 10h Ouverture de la journée : Maïtena Armagnague (responsable du projet ANR OJEMIGR, Pr. université de Genève/ EduMiJ) et Simona Tersigni (membre du Sophiapol et du projet ANR OJEMIGR, MCF université Paris-Nanterre)

10h30-13h Une lecture diachronique de la question

  1. Mathias Gardet (Pr. en histoire, IHTP-CAK, université de Paris 8) Jeunes français musulmans d’Algérie 1946-1963, essai de construction d’un objet
  1. Valérie Becquet (Pr. en sociologie, EMA, université Cergy Pontoise) L’engagement : une question d’âge ?
  1. Marianne Vollet (psychologue de l’éducation nationale retraitée) Grand témoin : retour sur le traitement de l’âge, du genre et de la classe sociale dans l’orientation scolaire (1990-2010)
  • Débat transversal à la matinée

13h-14h30 pause déjeuner

14h30-16h30

  1. Fatima Aït Ben Lmadani (Pr. habilitée en sociologie, Institut des études africaines, université Mohammed V) Le rapport social d’âge à l’épreuve de l’intersectionnalité
  1. Nicoletta Diasio (Pr. en sociologie, UMR DynamE, université de Strasbourg) Interroger l’émergence d’une catégorie d’âge et ses « illusions » : l’apport de J.-C. Chamboredon
  1. Veronika Kushtanina (MCF en sociologie, LASA, université de Franche-Comté) Se dire adolescent·e, jeune ou adulte : âge chronologique, âge subjectif et parcours
  • Débat transversal
  • Clôture de la journée : Maïtena Armagnague (responsable du projet ANR OJEMIGR, Pr. université de Genève/ EduMiJ) et Simona Tersigni (membre du Sophiapol et du projet ANR OJEMIGR, MCF université Paris-Nanterre)

Informations pratiques

Lieu : Campus de l’Université Paris-Nanterre, Salle 201, bâtiment Henry Lefebvre

À distance via le lien zoom suivant : https://unige.zoom.us/j/69004978341

Catégories

Lieux

  • Salle D201d, Bâtiment Henry Lefebvre - Avenue de la République, Nanterre Université
    Nanterre, France (92)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • vendredi 03 décembre 2021

Mots-clés

  • rapport social, âge, parcours de vie

Contacts

  • Simona Tersigni
    courriel : simona [dot] tersigni [at] parisnanterre [dot] fr

Source de l'information

  • Simona Tersigni
    courriel : simona [dot] tersigni [at] parisnanterre [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Questions d’âge dans la construction des choix et la détermination des parcours et rapports sociaux », Journée d'étude, Calenda, Publié le jeudi 02 décembre 2021, https://doi.org/10.58079/17tp

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