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Approches relationnelles en philosophie

Journées d'étude des doctorant.e.s du Centre de recherche en histoire des idées (CRHI)

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Publicado el miércoles 02 de marzo de 2022

Resumen

Interrogeant les mobilisations grandissantes du concept de relation dans les différents domaines philosophiques, ces journées, organisées par les doctorant.e.s du Centre de recherche en histoire des idées (CRHI) les 2 et 3 juin 2022 à Nice, se proposent une triple ambition : établir une cartographie des approches relationnelles, en déterminer la portée ontologique, enfin en mesurer l’intérêt dans son application à des objets particuliers.

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Argumentaire

« Au commencement était la relation », provoque Bachelard. Provocation en effet puisqu’elle rompt à la fois avec la pensée substantialiste, jusqu’alors majoritaire philosophiquement, mais aussi avec la conception cartésienne du sujet.

Approcher relationnellement le monde, c’est poser les structures comme des entités ontologiques et donner une priorité métaphysique aux accidents ou aux modes par rapport à la substance. Dans ses versions les plus radicales, il s’agirait de donner à cette dernière le coup de grâce. Dès lors, sommes-nous en droit, comme le propose Collomb, de repérer une ontologie relationnelle, dans les travaux de Deleuze, Barad ou Quessada ? Il conviendrait, d’une part, d’interroger la diversité de ces projets, d’autre part d’enrichir cette liste. C’est aussi rompre avec l’atomisme logique, qui prête tout au plus aux entités des relations externes et accidentelles (Russell), et se demander quelle typologie des relations peut alors être pertinente. En rendant ainsi justice à la diversité du monde, à ses relations variables et changeantes, en refusant les principes unificateurs que sont les concepts stables et fixes de la substance ou du cogito, ne renverse-t-on pas la prémisse et l’idéal fixistes de la recherche philosophique ?

La relation, prise comme concept central, bouscule également les ontologies et théories sociales. Approcher relationnellement l’individu, c’est donner une importance renforcée à ses relations quant à sa constitution. Un tel primat de la relation (Foucault) mériterait, d’abord, d’être mis en regard avec celui accordé à l’intersubjectivité (Mead, Honneth) ou à l’interaction (Goffman, Garfinkel). Il paraît, en outre, ouvrir la voie à une explication des déterminations externes qui opèrent sur les individus ou les subjectivités. Il endosse enfin un intérêt épistémologique prometteur, celui de jeter un pont entre sociologie et philosophies sociale et politique. Qu’elle soit ontologique ou méthodologique, on retrouve à l’œuvre une même visée intégrative dans le champ de l’écologie contemporaine (Harraway, Callicott, Naess). De même, la capacité des contrats (MacNeil), si ce n’est du droit en général (Nedelsky, Jeuland), à établir des relations, montre l’intérêt d’une telle approche. 

Qu’il s’agisse du monde ou de la nature, de la société ou de l’individu, et que l’on se situe dans le champ de la philosophie des sciences, de l’écologie ou du social, l’approche relationnelle semble ainsi gagner en importance et en extension. Mais cette progression ne permet pas, à ce jour, de trancher entre le statut de paradigme méthodologique en développement et celui de nouvelle ontologie de notre réalité contemporaine. C’est précisément pour tenter de répondre à cette question que nous avons décidé d’organiser ces journées d’étude.

Une fois explicité ce que la provocation bachelardienne crée d’enthousiasme, rendons à la provocation ce qu’elle a de dérangeant. Provocation cette fois, puisque posant la relation au principe, elle semble laisser vide la place des termes qui sont liés par elle. En effet, donner à la relation le pouvoir de constituer le monde, c’est risquer de se priver de la fondation de toute détermination.

Axes thématiques

1er axe : Cartographie du paradigme relationnel

De la philosophie contemporaine des sciences (Bachelard, Heisenberg, De Broglie) à la théorie du droit (Nedelsky), en passant par la philosophie de l’écologie (Harraway, Callicott, Næss) ou les éthiques du care (Tronto), les approches relationnelles semblent pouvoir s’étendre à tous les domaines de pensée. Une première manière de s’intéresser à cette effervescence théorique serait de repérer les éléments constitutifs d’un éventuel paradigme, voire d’en rechercher les traces dans l’histoire des idées. Un tel état de l’art pourrait également être l’occasion d’une typologie de l’emploi théorique de la relation.

2ème axe : Le paradigme relationnel, méthode ou théorie ?

Un deuxième niveau de questionnement pourrait consister en la détermination du paradigme relationnel comme méthode ou théorie : c’est sa valeur heuristique ou ontologique qui serait ici en question. A-t-on affaire à de véritables théories sur la nature des individus ou des choses, ou bien à une méthode qui permettrait de mettre certaines problématiques en valeur ? L’approche relationnelle n’est-elle qu’un outil méthodologique ou peut-elle constituer une théorie de l’existence, voire de la réalité ?

3ème axe : De nouveaux objets relationnels ?

À un troisième niveau, cette journée d’étude se veut également le lieu de propositions employant de manière inédite l’approche relationnelle. Une manière bienvenue de défendre son intérêt serait de présenter ses avantages, dans un champ de recherches ou par rapport à un objet précis. Ainsi les performances sont-elles l’occasion d’une nouvelle approche théorique de l’esthétique, en tant que la relation au public ne constitue plus un phénomène secondaire et extérieur au processus de création, mais se comprend comme un facteur essentiel de celle-là. Mais l’intérêt des discussions se trouvera augmenté par des critiques de l’emploi précis d’une telle approche pour considérer un objet ou une thématique particulières.

Modalités de soumission

Les propositions de communications se tiendront dans la limite de 3 500 signes. Elles comprendront un titre et seront accompagnées d’une courte bio-bibliographie de l’auteur.e. Les communications dureront 20 minutes et seront suivies de 10 minutes de discussion avec la salle.

Les propositions seront à envoyer au plus tard le 1er avril 2022 à :

Cet appel est ouvert à tou.te.s. Si les propositions de philosophie sont encouragées, nous pensons l’importance de mener la discussion avec les autres disciplines.

Les journées d’études se tiendront à Nice les 2 et 3 juin 2022.

Après une première journée et demi de présentations, suivra, le 3 juin, une demi-journée de tables rondes où il s’agira d’élargir les discussions et de trouver les points de rencontre et de désaccord entre les participants.

Les textes, après discussion du comité scientifique, pourront faire l’objet d’une publication collective en ligne.

Comité scientifique et d’organisation

  • Grégori Jean, Professeur des Universités de philosophie, Université de Nice Côte d’Azur, directeur du Centre de Recherche en Histoire des Idées
  • Valentine Bailly, doctorante CRHI, philosophie de l’environnement
  • Benjamin Busquet, doctorant CRHI, phénoménologie
  • Jean-François Colomban, doctorant CRHI, philosophie de l’économie
  • Simon Fouquet, doctorant CRHI, philosophie du droit
  • Morgan Morcel, doctorant CRHI, philosophie du droit et métaphysique
  • Daouda Oumar Kane, doctorant CRHI, philosophie politique
  • Alessandra Randazzo, doctorante CRHI, phénoménologie esthétique
  • Irène Ranson, doctorante CRHI, phénoménologie

Bibliographie indicative

Amat, Matthieu. Le relationnisme philosophique de Georg Simmel : une idée de la culture. Honoré Champion, 2018.

Bachelard, Gaston. Études. Paris, France : Librairie philosophique J. Vrin, 2002.

Bagaoui, Rachid.« Un paradigme systémique relationnel est-il possible ? Proposition d’une typologie relationnelle. ». Nouvelles perspectives en sciences sociales, 3(1), 2007, pp. 151–175.

Barad, Karen. Meeting the Universe Halfway : Quantum Physics and the Entanglement of Matter and Meaning. Durham Duke University Press, 2007.

Bitbol, Michel. De l’intérieur du monde, pour une philosophie et une science des relations. Paris : Flammarion, 2010.

Bourriaud, Nicolas. Esthétique relationnelle. Dijon : Les Presses du réel, 1998

Caillé, A. & Chanial, P. « Au commencement était la relation... mais après ? ». Revue du MAUSS, 2016/1 (n° 47), pp. 5-25, La Découverte

Callicott, J. Baird. Beyond the Land Ethic. More Essays in Environmental Philosophy, Albany. State University of New York Press, 1999.

Collomb, Cléo. « Ontologie relationnelle et pensée du commun ». Multitudes, vol. 45, no. 2, 2011, pp. 59-63. 

Deleuze, G. & Guattari, F. Mille-Plateaux. Paris : Les éditions de Minuit, 1980.

Foucault, Michel. Surveiller et punir. Paris : Gallimard, 1975.

Garfinkel, Harold. (1967) Recherches en ethnométhodologie. Paris : PUF, 2020.

Gilligan, Carol. In a different voice. Cambridge : Harvard University Press, 1982.

Goffman, Erving. (1959) La mise en scène de la vie quotidienne (tomes 1 et 2). Paris : Éditions de Minuit, 1973.

Heisenberg, Werner (1962). La nature dans la physique contemporaine. Paris : Gallimard 2000.

Honneth, Axel (1992). La lutte pour la reconnaissance. Paris : Gallimard, 2013.

Jeuland, Emmanuel. « L’école relationniste du droit : la nouaison ? ». Archives de philosophie du droit, Dalloz, 2011.

Jeuland, Emmanuel. Théorie relationiste du droit. De la French Theory à une pensée européenne des rapports de droit. Paris : L.G.D.J., 2016.

MacNeil, Ian R. “The Many Futures of Contracts”, Southern California Law Review, 47/3, 1974.

Mead, George H. (1934), L’esprit, le soi, la société. Paris : PUF, 2006.

Næss, Arne. Ecology, Community and Lifestyle : Outline of an Ecosophy. Cambridge

University Press, 1989 (trad. Ruelle Charles, Afeissa Hicham-St phane : Écologie, communauté et style de vie, S. L, Dehors, 2020).

Nedelsky, Jennifer. Law’s Relations : A Relational Theory of Self, Autonomy, and Law. New York : Oxford University Press, 2012.

Nef, Frédéric. L’Anti-Hume : de la logique des relations à la métaphysique des connexions. Paris : Vrin, 2017. 

Popper, Frank. Art, action et participation, l’artiste et la créativité aujourd’hui. Paris : Klincksieck, 1972

Quessada, Dominique. L’inséparé. Essai sur un monde sans Autre. Presses Universitaires de France, 2013.

Tronto, Joan. Moral Boundaries : A Political Argument for an Ethic of Care. New York : Routledge, 1993 (trad. Un monde vulnérable. Paris : La Découverte, 2019).

Whitehead, Alfred North (1938). Modes de pensée. Paris : Vrin, 2004.

Lugares

  • Niza, Francia (06)

Formato del evento

Evento en presencial


Fecha(s)

  • viernes 01 de abril de 2022

Palabras claves

  • relation, philosophie

Contactos

  • Simon Fouquet
    courriel : simon [dot] fouquet [at] univ-cotedazur [dot] fr
  • Alessandra Randazzo
    courriel : alessandra [dot] randazzo [at] univ-cotedazur [dot] fr

Fuente de la información

  • Simon Fouquet
    courriel : simon [dot] fouquet [at] univ-cotedazur [dot] fr

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« Approches relationnelles en philosophie », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el miércoles 02 de marzo de 2022, https://doi.org/10.58079/18dj

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