StartseitePremières gorgées de bière

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Veröffentlicht am Montag, 21. März 2022

Zusammenfassung

Nous avons le plaisir de vous signaler l’appel à communication pour le premier colloque international interdisciplinaire sur la bière et les boissons fermentées dans le monde. Suite aux découvertes et avancées récentes sur les bières anciennes à travers le monde nous souhaitons inviter les chercheurs à présenter leurs derniers travaux et hypothèses sur cette boisson en privilégiant des communications inédites et une approche exploratoire et ouverte.

Inserat

Argumentaire

« Je vais mander brasseurs et échansons,

Pour nous servir des flots de bière, à la ronde !

Quel plaisir, quel délice ! »

Chanson à boire mésopotamienne, traduction Jean Bottéro 2002

Boisson désaltérante, enivrante, mais aussi nourrissante, la bière, remise au goût du jour par une explosion du nombre de brasserie artisanales ces dernières années, reste avec le vin, l’une des plus anciennes boissons alcoolisées du monde.

Bonne à boire, mais aussi à penser, la bière intéresse de manière large la science, tant dans ses procédés de fabrication, sa composition, et le ou les rôles qu’elle peut jouer dans les sociétés à travers le monde. Ainsi par son caractère polysémique, la bière nécessite d’être définie afin de percevoir ses nuances selon les cultures, et ce à travers le temps. Depuis les premières réflexions sur une préexistence des premiers pains sur les premières bières et inversement (Braidwood et al. 1953), les avancées technologiques comme la chromatographie à phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse permettent d’identifier des marqueurs propres à cette boisson (McGovern 2009) pouvant être corrélés à de multiples autres observations en contexte archéologique, comme l’analyse précise des contenants, la présence de macrorestes-végétaux, etc. L’étude de la bière au sens large, permet par l’observation de son processus de fabrication d’aborder divers aspects d’une société, comme l’exploitation des céréales et/ou fruits, plantes nécessaires à son élaboration et leur mise en œuvre selon un protocole particulier (cuisson, filtration, fermentation…). De même, les manières de consommer la bière et l’alcool dans des contextes particuliers (festivités, pratiques d’hospitalité et de commensalité, manières de table) permettent de mieux appréhender les identités sociales et la force d’une telle boisson dans l’imaginaire ainsi que les processus tant politiques qu’économiques.

Dans le domaine de l’archéologie, les recherches actuelles pour l’Europe datent les premières bières en Europe du ve millénaire av. J.-C. (Guerra-Doce 2015) montrent que l’expérimentation couplée à des observations par microscope électronique à balayage permet d’identifier des processus particuliers selon les étapes de fabrication (mouture des céréales, saccharification; travaux de Wang et al. 2017 et Bélanger 2018). Des chercheurs européens, mais aussi américains, de disciplines diverses (chimistes, botanistes, archéologues) concentrent leurs efforts sur l’exploration toujours plus pointue des vestiges conservés soit sur des sites de production de boissons supposés soit dans les contenants de conservation et de consommation (pour la Grèce par exemple Valamoti 2017). Pour la Gaule, la synthèse de Fanette Laubenheimer (Laubenheimer 2015) et les pistes de recherches lancées par Pierre Leman (Leman 2007) ont posé de nouvelles perspectives qu’il reste à mettre en œuvre plus souvent comme l’on fait Lionel Izac-Imbert et ses collègues (Izac-Imbert et al.2013). Ces travaux soulignent le dynamisme des recherches sur le sujet, tout comme les colloques ou écoles thématiques qui y sont consacrés : conférence internationale des paléobotanistes (Stika et al. 2019), école thématique en 2019, Boissons et préparations alimentaires de Saint-Romain-en-Gal, ou encore le colloque consacré à la bière de l’Université d’Artois fin 2019.

Pour les historiens et les anthropologues, la bière a pu être appréhendée « en action » ou analysée sur le temps long. Les travaux illustrent la grande diversité de cette boisson aux quatre coins du monde, comme le montrent les nombreuses bières à base de manioc, de maïs, de mil à la fois proches et différentes de la bière à base d’orge qui est devenue omniprésente en Europe. Pour les périodes anciennes et les sources textuelles européennes, Max Nelson (Nelson 2005) a bien montré qu’une analyse fine des sources illustre bien les perceptions différentes de la bière chez les Gaulois, les Grecs ou les Romains qui ne sont pas seulement binaires.

Enfin, l’étude des tours de main des brasseurs peut aussi se comprendre à travers l’expérimentation de la fabrication des bières. Les brasseurs artisanaux utilisent encore aujourd’hui en grande partie des moyens élémentaires d’action sur la matière, dans le sens d’André Leroi-Gourhan (Leroi-Gourhan 2017 [1943-1971], p. 44-113), qui se rapprochent des procédés anciens. L’observation de ces pratiques et des outils employés permet de mieux s’interroger sur les découvertes de brasserie ancienne, en contexte domestique ou de plus grande ampleur, ces dernières restant rares.

L’un des principaux objectifs de ce colloque par sa démarche pluridisciplinaire est, tout en présentant les derniers résultats sur l’histoire et l’archéologie de la bière, de réfléchir ensemble aux questions émergentes sur le sujet. En élargissant la focale à plusieurs types de sources et approches (histoire, ethnologie, sociologie, etc.) nous espérons proposer un point d’étape sur le sujet.

Grâce à l’étendue géographique et chronologique qui découle des quatre sessions, un dernier point de ce colloque aura pour ambition de proposer une nouvelle typologie des termes associés à la bière et aux boissons fermentées en explicitant leur champ sémantique et leur origine. Ainsi nous pourrons proposer à la communauté un nouvel outil composé d’une grille de termes génériques (vin, cidre, bière et néologismes, …). Cela permettra d’attribuer aux boissons ainsi désignées une définition précise et conventionnelle. Une séance de discussion sera prévue sur ce thème à l’issue du colloque.

Modalités de soumission

Ce colloque se déroulera du 5 au 8 juin 2023, au Château des Rohan à Saverne (67) en double format présentiel et distanciel en privilégiant le premier mode.  Il est ouvert à l’ensemble des disciplines rattachées aux sciences humaines, sociales et à la biologie.

Les propositions de communication devront comporter le titre de la communication, le statut et l’institution de rattachement du/de la communicant(e), une adresse email, ainsi qu’un résumé exposant la question traitée (500 mots maximum). Les propositions devront être accompagnées d’une courte notice bibliographique.

Une plage de 30 minutes sera accordée pour chaque communicant. Une session de présentation des posters est prévue.

Les propositions de communications sont à envoyer avant le 31 août 2022, par courriel à l’adresse suivante : openarkeo@gmail.com

Les intervenants seront notifiés de la décision avant le 30 novembre 2022.

Ce colloque fera l’objet d’une publication (support non désigné pour le moment) ; pour qu’elle ne prenne pas de retard, les textes seront à rendre le jour du colloque (maximum 100000 signes espaces compris bibliographie comprise) ; des précisions seront données ultérieurement.

Comité scientifique

  • Florian Jedrusiak, Carpologue - ArScAn-GAMA, UMR7041 (CNRS, Université Paris Nanterre & Paris 1 Panthéon Sorbonne)
  • Florent Jodry, Archéologue - Inrap / Laboratoire Archimède, UMR7044 (CNRS & Université de Strasbourg)
  • Pierre Le Roux, Professeur d’ethnologie - Laboratoire SAGE, UMR 7363 (CNRS & Université de Strasbourg)
  • Philippe Marinval, Carpologue - Chargé de recherche CNRS - ASM, UMR5140
  • Matthieu Michler, Archéologue - Inrap / Laboratoire Archimède, UMR7044 (CNRS & Université de Strasbourg)

Comité d’organisation

  • Florent Jodry, Archéologue - Inrap / Laboratoire Archimède, UMR7044 (CNRS & Université de Strasbourg)
  • Matthieu Michler, Archéologue - Inrap / Laboratoire Archimède, UMR7044 (CNRS & Université de Strasbourg)
  • Emmanuelle Thomann, Directrice des musées et du patrimoine de Saverne

Bibliographie indicative

BÉLANGER, Marie-Soleil, 2018, Le Nouvel Âge de la Bière. L’alcool au Néolithique moyen de la Caverna delle Arene Candide, Montréal, université de Montréal (mémoire de maîtrise en anthropologie, option archéologie), 148 p., multigr.

Bottero Jean, 2002, La plus vieille cuisine du monde, Paris, Points, 202 p.

BRAIDWOOD, Robert J., Jonathan D. SAUER, Hans HELBAEK, Paul C. MANGELSDORF, Hugh C. CUTLER, Carleton S. COON, Ralph LINTON, Julian STEWARD, A. Leo OPPENHEIM, 1953, « Symposium: did man once live by beer alone? », American Anthropologist, 55 (4), p. 515-526.

GUERRA-DOCE, Elisa, 2015, « The origins of inebriation. Archaeological evidence of the consumption of fermented beverages and drugs in prehistoric Eurasia », Journal of Archaeological Method and Theory, 22 (3), p. 751-782.

IZAC-IMBERT, Lionel, Frédérique DURAND, Fany MAURY, Nicolas GARNIER, 2013, « Expérimenter la bière gauloise. Les boissons fermentées à la fin de l’âge du fer », p. 21‑34 in Patrick Demouy (dir.) : Les Boissons, Actes du 138e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Rennes (en ligne : http://cths.fr/ed/edition.php?id=6937).

LAUBENHEIMER, Fanette, 2015, Boire en Gaule. Hydromel, bière et vin, Paris, CNRS Éditions, 186 p.

Leman Pierre, 2007, « Pour une archéologie de la cervoise, nouvelles propositions », Revue du Nord, 373, p. 167-169.

LEROI-GOURHAN, André, 2017 [1943], Évolution et techniques, tome 1, L’Homme et la matière, Paris, Albin Michel (« Sciences d’aujourd’hui »), (1re éd. 1943), 363 p.

MCGOVERN, Patrick E., 2009, Uncorking the Past: the Quest for Wine, Beer, and Other Alcoholic Beverages, Berkeley, University of California Press, 330 p.

NELSON, Max, 2005, The Barbarian’s Beverage. A History of Beer in Ancient Europe, Londres, Routledge, 213 p.

STIKA, Hans-Peter, Elena MARINOVA, Andreas G. HEISS, Ferran ANTOLÍN, Azorín Marian BERIHUETE, Chryssa PETRIDOU, Soultana-Maria VALAMOTI, 2019, « Advances in the knowledge of ancient beer brewing and reconstruction of its taste », p. 149, 18th Conference of the International Workgroup for Palaeoethnobotany, Lecce, Università del Salento, 249 p.

VALAMOTI, Soultana-Maria, 2018, « Brewing beer in wine country? First archaeobotanical indications for beer making in Early and Middle Bronze Age Greece », Vegetation History and Archaeobotany, 27 (4), p. 611‑625.

WANG JIAJING, LI LIU, Andreea GEORGESCU, V. Le VIVIENNE., Madeleine H. OTA, SILU TANG, Mahpiya VANDERBILT, 2017, « Identifying ancient beer brewing through starch analysis. A methodology », Journal of Archaeological Science Reports, 15, p. 150‑160.

Liens internet

Orte

  • Château des Rohan
    Zabern, Frankreich (67700)

Veranstaltungsformat

Hybridveranstaltung


Daten

  • Mittwoch, 31. August 2022

Schlüsselwörter

  • bière, boisson fermentée, brasserie, continent, biologie, archéologie, sociologie, technique, consommation

Kontakt

  • Florent Jodry
    courriel : openarkeo [at] gmail [dot] com

Informationsquelle

  • Florent Jodry
    courriel : openarkeo [at] gmail [dot] com

Lizenz

CC0-1.0 Diese Anzeige wird unter den Bedingungen der Creative Commons CC0 1.0 Universell .

Zitierhinweise

« Premières gorgées de bière », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 21. März 2022, https://doi.org/10.58079/18j0

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