Les études sur la présence des femmes dans le droit pénal relèvent souvent un paradoxe : les femmes ont beau ne représenter qu’une infime partie des statistiques criminelles, leurs crimes pâtissent d’une forte charge symbolique qui mène à la constitution d’archétypes-repoussoirs. De l’empoisonneuse à l’enfanticide en passant par la maquerelle, la sorcière ou la femme adultère, ces stéréotypes s’appuient sur – et contribuent à renforcer – une essentialisation des caractères féminins. Dans ce contexte, la foule des femmes criminelles que l’on retrouve dans la littérature – des fabliaux médiévaux aux nouvelles et pièces théâtrales de l’époque moderne – apparaît autant comme la traduction sur le papier de phénomènes sociaux diffus que comme une étape de l’élaboration des archétypes, influençant à son tour l’écriture de la loi et la pratique quotidienne de la justice.

Présentation

Les études sur la présence des femmes dans le droit pénal relèvent souvent un paradoxe : les femmes ont beau ne représenter qu’une infime partie des statistiques criminelles, leurs crimes pâtissent d’une forte charge symbolique qui mène à la constitution d’archétypes-repoussoirs. De l’empoisonneuse à l’enfanticide en passant par la maquerelle, la sorcière ou la femme adultère, ces stéréotypes s’appuient sur – et contribuent à renforcer – une essentialisation des caractères féminins. Dans ce contexte, la foule des femmes criminelles que l’on retrouve dans la littérature – des fabliaux médiévaux aux nouvelles et pièces théâtrales de l’époque moderne – apparaît autant comme la traduction sur le papier de phénomènes sociaux diffus que comme une étape de l’élaboration des archétypes, influençant à son tour l’écriture de la loi et la pratique quotidienne de la justice.

Informations pratiques

La journée aura lieu à l'université Toulouse Jean Jaurès et sera également retransmise sur Zoom : https://univ-tlse2.zoom.us/j/6587545664?pwd=RndxRmN5RjZUcmZlR0NrUThSY0JaQT09

Programme

9h : Accueil des participants

9h30 : Ouverture des travaux et introduction

• 9h45 : Agathe Roby (Université Toulouse Jean Jaurès), « Entremetteuses dans la Toulouse de la fin du Moyen Âge »
• 10h15 : Mariam Hazim-Terrasse (Université Lyon 2), « Un adultère féminin en littérature : représentations et réception du crime de Guenièvre au Moyen Âge »

10h45 : Pause café

• 11h : Fabien Coletti (Université Toulouse Jean Jaurès) : « L’adultère féminin et la noblesse vénitienne : entre identité de classe et tabou social »
• 11h30 : Victoria Rimbert (Université Paris Sorbonne Nouvelle), « Come se le fosse lecito, essendo vedova, far quanto le aggrada. Désir de veuvage et veuves noires dans les Novelle de Matteo Bandello »

12h : discussion

12h30 : déjeuner

• 14h : Margaux Buyck (Université Paris Nanterre / Alma Mater Studiorum Università di Bologna), « Anti-héroïnes. Femmes meurtrières dans la littérature d’échafaud italienne (XVI^e-XVIII^e siècles) »
• 14h30 Cécile Berger (Université Toulouse Jean Jaurès), « De l'adultère "coupable" de l'actrice Maddalena Marliani à sa rédemption scénique en Corallina dans La donna vendicativa (Sant’Angelo, 1753-54) : coupable pardonnée ou coupable réelle ? »

15h : discussion et conclusion des travaux