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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Raconter et exposer les minorités

Telling and exhibiting minorities in France and North America

Médiations muséales en France et en Amérique du Nord

Minorities and their museum mediations

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Publié le mardi 05 avril 2022

Résumé

Nous proposons, dans ce colloque, de nous pencher sur les relations entre les minorités et les musées et sites patrimoniaux en Amérique du Nord et en France, en abandonnant le point de vue majoritaire, qui se décline en termes de domination et d’assignation, pour renverser le regard. En nous situant du point de vue de l’expérience minoritaire, nous pourrons envisager la minorité dans sa capacité à agir. Dans la relation des minorités aux musées, il est possible de distinguer deux mouvements qui, bien qu’autonomes, interagissent. Le premier, sans doute le plus documenté, par lequel les musées ont essayé de « décoloniser » les récits sur l’expérience minoritaire. Le second par lequel les groupes minorisés ont promu l’émergence de contre-récits indépendants, sous des formes diverses, leurs actions précédant souvent la réévaluation critique des politiques muséales.

Annonce

Argumentaire

Nous proposons dans ce colloque de nous pencher sur les relations entre les minorités et les musées et sites patrimoniaux en Amérique du Nord et en France et d’abandonner le point de vue majoritaire, qui se décline en termes de domination et d’assignation, pour renverser le regard. En nous situant du point de vue de l’expérience minoritaire, nous pourrons envisager la minorité dans sa capacité à agir (Ndiaye, 2008 ; Chassain et al., 2016). Les minorités sont perçues et définies par le groupe majoritaire en tant que mineures selon deux principes qui ne s’excluent pas : celui du nombre, qui identifie différents traits religieux, ethniques ou culturels, et celui du statut, qui caractérise ce qui est tenu pour mineur, renvoyé à la mémoire des vaincus, à l’absence d’histoire. Dans la relation des minorités aux musées, il est possible de distinguer deux mouvements qui, bien qu’autonomes, interagissent. Le premier, sans doute le plus documenté, par lequel les musées ont essayé de « décoloniser » les récits sur l’expérience minoritaire (Chivallon, 2013). Le second par lequel les groupes minorisés ont promu l’émergence de contre-récits indépendants, sous des formes diverses, leurs actions précédant souvent la réévaluation critique des politiques muséales (Laithier et al., 2008).

Depuis la fin des années 1960, les musées et leurs professionnels ont été interpellés et appelés à participer aux débats soulevés en relation au passé esclavagiste, colonial ou à la construction nationale, construction dont ils ont été partie prenante dès le XIXe (Conklin, 2013). Les traditions muséales, longtemps marquées par l’anthropologie raciale, ont été remises en cause. Les musées dits de société ont été au centre de ces controverses. Ainsi, à la suite de l’exposition consacrée aux arts autochtones en 1987 au Glenbow Museum de Calgary, le Canada s’est engagé dans une politique d’association des peuples premiers à la gestion des musées (Dubuc, 2002, p. 31‑58). Parfois c’est au sein de l’université que naissent les projets de musée, tel le Museo de Historia, Antropología y Arte de la Universidad de Puerto Rico, fondé en 1951, qui nous rappelle aussi incidemment que la problématique coloniale peut aussi concerner les États-Unis. En France, l’exposition « les Anneaux de la Mémoire », en 1992 à Nantes, a été un moment important du retour sur le passé esclavagiste (Hourcade, 2015). Ainsi depuis les années 1970 la médiatisation des histoires minoritaires a été largement repensée par les praticiens des musées, en collaboration avec les historiennes et les historiens (Weiser, 2018). À ce titre il faut signaler l’impact qu’a eu le musée du quai Branly, ouvert en 2006, en raison de son rapide succès (König et al. 2018). Les musées européens travaillent désormais en réseau et les réflexions portées par le réseau RIME, Réseau International des Musées Ethnographiques ont joué sur ces questions un rôle pionnier entre 2007 et 2010. Aux États-Unis, les mobilisations africaines-américaines ont donné naissance dans les années 1960 à des musées sur l’histoire et la culture africaines-américaines, tel le Du Sable Museum à Chicago (Feldman, DuSable Museum of African American History, 1981 ; Burns, 2013). Par ailleurs depuis les années 1970 se sont multipliés différents dispositifs patrimoniaux qui « muséifient » des sites historiques : champs de bataille des guerres indiennes, camps de concentration, cimetières africains-américains (Forsyth, 2003 ; Jeanmougin, Mencherini, 2013 ; Blee, 2018 ; Faucquez, 2018 ; Spencer, 2020). La vocation de ces dispositifs mémoriaux in-situ, souvent sans collection, oscille parfois entre commémoration et conservation. Il faut rappeler que la démarche muséale demeure « critique et scientifique, [à l’inverse du] mémorial qui fait appel, exclusivement, à l’émotion et à l’adhésion, au recueillement » – l’association des deux démarches pouvant être problématique (Gob, Drouguet, 2014, p. 66). Ces sites patrimoniaux soulèvent la question des sources et de leur rareté : qu’exposer lorsqu’il n’y a pas de collection, et que montrer lorsqu’il n’y a pas d’images ? Le fait minoritaire implique souvent la rareté des sources et la longue absence d’une collecte qui témoigne du manque d’intérêt pour ces patrimoines minoritaires. D’autre part ces sources deviennent parfois le support d’un discours militant. Ces débats sont plus que jamais actuels : le congrès du Comité International pour la Muséologie (ICOFOM) en 2021 s’intitulait ainsi « Décoloniser la muséologie : Musées, métissages et mythes d’origine ».

La dimension comparatiste est essentielle tant les contextes nationaux sont différents aussi bien du point de vue de la place des minorités que de celle des traditions muséales. Dans les pays considérés, l’assignation minoritaire s’appuie sur des différences essentialisées, culturelles, religieuses, linguistiques, ou raciales, qu’une approche historique permet de relier aux passés esclavagistes, coloniaux ou issus des migrations (Teulières, 2005 ; Araujo, Seiderer, 2007 ; Vergès, 2008 ; Chivallon, 2012). Les situations nationales sont différentes d’abord du fait de l’histoire : Le Canada et les États-Unis sont les produits de colonisations européennes, qui ont assujetti les Amérindiens et déporté les Africains en esclavage, deux phénomènes étroitement liés –l’esclavage a été l’une des modalités du colonialisme. La France a été une puissance colonisatrice et esclavagiste, mais ses plantations se trouvaient en Amérique ou dans l’Océan indien, sur les « îles à sucre ». Ceci produit des situations différentes, selon que certaines minorités vivent au sein de la majorité, tels les Africains-Américains, les Latinos, ou les Juifs aux Etats-Unis, alors que d’autres comme les Antillais sont évidemment majoritaires en Guadeloupe et en Martinique (Gosson, 2012 ; Larcher, 2014). Si l’Amérique du Nord comme la France ont connu des phénomènes d’immigration similaires, celle-ci se fait dans un contexte différent. En France l’universalisme républicain a longtemps invisibilisé les minorités liées au passé colonial, esclavagiste, et aux phénomènes migratoires et proposé « une histoire nationale qui par principe ignore les minorités » (Laithier et al., 2008, p. 261 ; Ledoux, 2021). Celles-ci sont qualifiées de « visibles » lorsqu’elles revendiquent l’égalité de traitement (Scioldo-Zürcher, 2016 ; Aje, Gachon, 2018). Aux Etats-Unis, le peuplement par des immigrants de toutes origines et par les esclaves, a abouti à la perception d’une société multiculturelle au tournant des années 1960 (Takaki, 1993 ; Schor, 2009 ; Richomme, 2013). Au Canada les « minorités visibles » sont une catégorie juridique liée au recensement, alors que les populations dites « autochtones » sont, elles, classées à part (Ministère de la justice, 1995). 

Par ailleurs, il est nécessaire de mettre en regard deux traditions muséales pour partie distinctes. En Amérique du Nord, les musées, le plus souvent fondés par des initiatives privées, donnent la part belle à l’histoire : ainsi les musées de société représentent près de 60% du réseau canadien (Gob, Drouguet, 2014, p. 13). En France, comme dans presque toute l’Europe, les musées ont le plus souvent été fondés par les autorités, et s’appuient sur l’héritage des pratiques de collection. L’histoire des différents peuples y a longtemps pris la forme d’un regard ethnographique qui décrivait les « Arts et Traditions Populaires », du nom du musée fondé en 1937 par George Henri Rivière, ou bien mettait en valeur les cultures locales comme le Museon Arlaten, pionnier en la matière en 1903. Quant aux peuples considérés comme « primitifs », l’intérêt que leur portaient les Européens s’inscrivait dans la quête de l’exotisme, dans la lignée du romantisme. Le contexte colonial explique que les narrations historiques proposées par les musées et les sites patrimoniaux aient longtemps ignoré les récits minoritaires, alors que dès le XIXe siècle, ils étaient partie prenante des processus d’édification nationale qui empruntaient notamment le chemin de la création d’une « communauté imaginaire » (Anderson, 2006 ; Hobsbawm, Ranger, 2012). L’historien Dipesh Chakrabarty a mis en lumière, par sa critique de l’historicisme moderne, la manière dont certains passés ont été considérés comme mineurs, alors que les « adultes » européens prétendaient prendre en charge les colonisés jusqu’à leur « majorité » (Chakrabarty, 2000).

Lors de ce colloque, nous proposons de croiser les regards entre chercheurs en sciences humaines et professionnels des musées, afin de revenir sur la manière dont les histoires des minorités ont trouvé leur place dans les musées aux États-Unis, en France et au Canada, et sur les évolutions de ces mises en récit. Comment ces groupes ont-ils cherché à ce que leur histoire soit racontée au sein des institutions muséales ? Ont-ils revendiqué des moyens propres, une prise en compte par les autorités culturelles, ou se sont-ils donnés eux-mêmes les moyens de raconter et d’exposer leur histoire dans des lieux séparés, dans lesquels ils avaient le contrôle des récits et des pièces mobilisés au service de ceux-ci ? Les récits qui préexistaient ont-ils été contestés ? Les sources et les archives mobilisées au service de cette médiation muséale doivent être aussi interrogées.

Nous proposons de réfléchir aux actions menées par les groupes minoritaires lorsqu’ils ont pour objectif d’influencer les politiques muséales, qu’ils interpellent les politiques publiques ou initient des projets de nouveaux musées. Quelles sont les revendications minoritaires, quelles formes prennent-elles, et comment évoluent-elles ? Il est souvent dit que les minorités sont plus enclines à réclamer la conservation de leur mémoire que la médiation de leur histoire, à favoriser la commémoration plutôt que la démarche critique (Teulières, 2005 ; Blanchard, Veyrat-Masson, 2008). Cette affirmation est probablement à discuter. Ces revendications, parfois considérées comme des excès de mémoire, au service de devoirs de mémoire, mettent-elles en péril l’écriture de l’histoire ? (Benbassa, 2008, p. 8) Quels sont les effets et les débats soulevés par les pièces et objets exposés ? (Faucquez, 2018). Ainsi l’appropriation des objets par la culture majoritaire pose problème et comme le note Élise Dubuc, « rien ne [peut] être changé au fait que ces objets sont collectionnés par une autre culture et interprétés selon des valeurs étrangères aussi politiquement correctes soient-elles » (Dubuc, 2004, p. 51). Les enjeux d’une nouvelle éthique ont été amplement mis en lumière récemment en France avec le rapport Sarr/Savoye, cependant ils ne se limitent pas à la question des restitutions d’œuvre d’art dans un « retour du même » : « ces objets, devenus des diasporas, sont les médiateurs d’une relation qui reste à réinventer » (Sarr, Savoy, 2019, p. 33).

Nous souhaitons par ailleurs interroger la place qu’occupe l’histoire des minorités dans les musées et son évolution. Cela signifie prendre en compte la manière dont les demandes sociales évoluent, de la fascination pour l’exotisme qu’ont manifesté les expositions coloniales jusqu’aux revendications minoritaires (De L’Estoile, 2007). Mais aussi s’intéresser à la manière dont les politiques muséales et publiques, et les recherches en sciences humaines et sociales dialoguent et s’articulent (Bergeron et al., 2015). Comment les muséographes, conservatrices et conservateurs d’une part, les chercheur.es et militant.es de minorités d’autre part participent-ils conjointement à la mise en forme des représentations des minorités dans les institutions muséales. Quel patrimoine est rendu visible, matériel, immatériel ? De qui parle-t-on dans quel cadre et quelle institution, dédiée à une minorité ou non spécifique ? Enfin comment les institutions patrimoniales répondent-elles aux injonctions du devoir de mémoire ?

Il est possible d’analyser les politiques muséales dans leurs différentes fonctions d’exposition, de conservation, d’animation et de recherche scientifique. Quels sont les discours développés, tant du point de vue du contenu que des formes ? Différents types de récit sont mis en œuvre : une forme polyphonique met en valeur une histoire multiculturelle tandis que d’autres récits sont plus linéaires. Deux approches sont parfois distinguées, une « muséologie de l’objet » opposée à une « muséologie de l’idée » (Davallon, 1992, p. 99‑123). De même, les expositions consacrées à ces thèmes semblent donner la préférence à une approche dite « situationnelle » au travers d’expositions qui présentent des situations facilement lisibles par les visiteurs, au travers de dioramas, de reconstitutions (Gob, Drouguet, 2014, p. 128, 129). Les musées nord-américains d’histoire et de société, regroupés aux États-Unis dans l’American Association for State and Local History(AASLH) ont une longue expérience du développement d’expériences immersives tout comme les musées canadiens avec par exemple en 1998 l’exposition novatrice « Nous, les premières nations » du Musée de la Civilisation du Québec en collaboration avec les 11 nations autochtones du Canada. En France les fonctions de conservation ont longtemps occupé une place plus importante.

Programme

Mercredi 20 avril 2022

Musée du quai Branly – Jacques Chirac,

37 quai Jacques Chirac, Paris, métro Alma-Marceau.

10H : Ouverture par Emmanuel Kasarhérou, directeur du musée du quai Branly – Jacques-Chirac.

10H15 : Ouverture des partenaires 

  • Philippe Combessie, Président du Conseil académique de l'Université Paris Lumières,
  • Mme Dominique Taffin, directrice de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage.

10H30 : Ouverture du colloque par les organisateur.rices

  • 10h30-11H15  Keynote : Ana Lucia Araujo (Professeure à l’Université Howard, Washington) : Le musée et les populations issues de l’esclavage: le cas des États-Unis.

11H15-13H : Panel 1. Mobilisations mémorielles

Modération : Dominique Taffin, directrice de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage.

  • Émilie Blanc (ATER, Histoire de l’art contemporain, université Lumière Lyon 2) Christelle Gomis (Doctorante, Institut Universitaire Européen de Florence).  Art Power, quand les luttes noires et féministes des années 1960 et 1970 s’emparent du musée : vers une transformation du Los Angeles County Museum of Art ?
  • Gaëlle Crenn, (MCF, Sciences de l’Information et de la Communication, université de Lorraine, Centre de Recherche sur les Médiations, CREM, UR 3476) Libertés civiles, réparations et reconnaissance des communautés dans les musées américains.  Le cas des expositions consacrées à l’internement des Japonais-Américains pendant la 2e guerre mondiale.
  • Auque-Pallez Ysé, (Masterante, Relations internationales - Sciences Po / Chercheuse pour le Centre Jacques-Berque, Rabat) Les mobilisations afrocentriques pour la décolonisation des musées en France. Entre revendications de restitution et construction d’un récit contre hégémonique de l’Histoire.  
  • Sophie Gebeil (MCF, Histoire contemporaine, Aix-Marseille Université) Mises en récit des minorités et réappropriations du passé colonial sur le web français durant les années 2000.

13H-14H15 Déjeuner

14H15-15H45 : Panel 2. Quel droit de regard sur les collections ?

Modération Vincent Guigueno, Directeur-adjoint du musée du quai Branly – Jacques Chirac.

  • Elikya Kandot, (Directrice du musée de Boulogne-sur-Mer depuis 2017, Conservatrice du patrimoine et diplômée de l’école du Louvre) Justine Vambre (Chargée de recherche, Musée de Boulogne sur mer)  Boulogne-sur-Mer – Kodiak. Allers-retours ou la construction du dialogue interculturel au musée.
  • Carole Delamour (Anthropologue et chercheure postdoctorale au Centre interuniversitaire d'études et de recherches autochtones, CIÉRA-Montréal)Médiation et négociation des identités et des patrimoines culturels lors des processus de rapatriement en Amérique du Nord
  • Beatriz Martínez Sosa (Doctorante, Esthétique et théorie de l’art, ALTER, Université de Pau et des Pays de l’Adour) Allégorie de l’Autre : appropriation et renversement dans l’œuvre de Kent Monkman

15H45-16H00  Pause

16H-18H00 Panel 3. Repenser le musée des minorités

Modération Pauline Peretz,MCF habilitée à l'université Paris 8 et directrice-adjointe à l'Institut d'histoire du temps présent.

  • Melaine Harnay (Doctorant, Sorbonne nouvelle, ED MAGIEE, EA CREW)Repenser l’écriture de l’histoire de l’esclavage et des esclaves dans les plantations de Louisiane : le ‘tournant’ Whitney Plantation
  • Florence Gasparini Laratte (doctorante, université Paris 8, ED Pratiques et Théories du sens) L’Historic Huguenot Street à New Paltz, New York : Préserver la mémoire des huguenots dans un musée colonial à ciel ouvert
  • Dominique Cadinot (MCF, Études anglophones, Aix-Marseille Université, LERMA) Entre transmission et reconstruction identitaire : le Musée national arabo-américain après le 11 septembre 2001
  • Andrea Delaplace (Docteure, Histoire de l’Art, Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, HICSA) Ellis Island Migration Museum et Tenement Museum - deux approches méthodologiques pour raconter l’histoire des migrations à New York

18H00 Keynote : Alice Conklin (Distinguished professor of History, Ohio State University) :  AtlanticCrossings: échanges muséographiques entre la France et les Etats Unis, 1920-1950.

Jeudi 21 avril 2022

Campus Condorcet, Centre de colloques, salle 100. Place du Front Populaire, Aubervilliers, métro Front Populaire.

  • 8h30 - 9h Accueil café : à l’Espace associatif et culturel, 15 Cours des Humanités (Le bâtiment en bois qui se trouve après le Grand Équipement documentaire en venant du métro).
  • 9H-9H45 Keynote : Thomas Grillot (Chargé de recherche IHTP) 

9H45-11H15 : Panel 4 : Comment exposer les collections aujourd’hui : le point de vue des musées.

Modération : Alice Conklin (Distinguished professor of History, Ohio State University)

  • Mathilde Schneider (Conservatrice du patrimoine, Directrice des musées Beauvoisine, Musée des Antiquités et Museum d’histoire naturelle, Métropole Rouen Normandie) Histoire muséographique de collections nord-amérindiennes dans les musées nord-américains et français, du XVIIème siècle à nos jours
  • Étournay-Lemay Julia (École des Chartes) L’art inuit au musée : quelle place pour les œuvres inuit dans les parcours permanents des musées canadiens ?
  • Vanessa Ferey, (PhD. UQAM, Muséologue indépendante, Université Laval, Canada) L’invitation comme geste de pluralisation des savoirs au musée, regards épistémologiques sur l’exposition de l’anthropologie nord-américaine dans la muséologie scientifique française au tournant du XXIe siècle 

Table Ronde 11H15 - 12H30 : Rôle social des musées en Amérique du nord et en France. Pratiques et enjeux.  

  • Discutant: Fabien Van Geert, (MCF en muséologie, Sorbonne Nouvelle), avec Elikya Kandot, Émilie Blanc, Farah Clémentine Dramani-Issifou, Matthieu Gill-Bougie et Anik Dorion-Coupal (Coordonnatrice à la planification et au rayonnement, Musée de la civilisation à Québec)

12H30 14H Déjeuner : à l’Espace associatif et culturel, 15 Cours des Humanités, Campus Condorcet, Aubervilliers.

 14H-15H45 : Panel 5 : Les musées, des lieux pour l’émancipation ?

  • Constance Jame (Doctorante, histoire de l'art, Ruprecht Karl Universität, Heidelberg) Intégrer les minorités dites musulmanes en France par l’exposition des arts de l’Islam : façonner un patrimoine commun ?
  • Nicola Lo Calzo. (Photographe et Doctorant, CY Cergy Paris Université) Photographier, exposer et restituer les mémoires minorées de l’Underground Rail Road: la série Bundles of Wood, New York 2017
  • Farah Clémentine Dramani-Issifou (Doctorante, Aix-Marseille Université, LESA, ED 354) Donner corps à des voix étouffées. le co-commissariat d’un.e air.e de famille, un régime postcolonial de mise en récit et d’exposition des expériences afro-descendantes ?
  • Ève Lamoureux (Professeure, histoire de l’art, Université du Québec à Montréal, UQAM) Noémie Maignien (Doctorante, muséologie, médiation et patrimoine, UQAM) Reconnaissance et interreconnaissance, l’histoire de la défense des droits au Québec présentée au musée

15H30-16H Pause

16H-17H30 : Panel 6 : Faire musée ensemble

Modération : Olivier Maheo (IHTP).

  • Geneviève De Muys (Chargée de projet, Musée de la civilisation à Québec) Matthieu Gill-Bougie (Conseiller aux affaires autochtones, Musée de la civilisation à Québec) Caroline Lantagne (Musée de la civilisation à Québec) Regard sur l’évolution des pratiques muséologiques à l’égard de l’altérité au sein du Musée de la civilisation à Québec
  • Alina Dafne Maggiore (Doctorante Aix-Marseille Université/ Albert-Ludwigs-Universität Freiburg/ Mucem, Marseille) La création collaborative d’une exposition au Mucem avec des représentants des populations romani, enjeux et perspectives
  • Maite Álvarez Carpenter (Ph. D. Responsable des contenus au J. Paul Getty Museum/ Directrice associée de l’International Museum Institute, USC) Cathy Carpenter (Responsable Éducation du  J. Paul Getty Museum/International Museum Institute, USC) Make Change Now:  Creating Diverse and Inclusive Narratives

17H30 KeynoteBruno Brulon Soares. (Professeur à l’ UNIRIO - Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro ).

Participation

Colloque en mode Hybride. lien Zoom : https://univ-paris8.zoom.us/j/93682294219?pwd=Q0J2YkZqMHplTjJmTEl5WE96UENPQT09

Organisation

Colloque organisé par l'Institut d'Histoire du Temps Présent et le musée du quai Branly - Jacques Chirac.

Avec le soutien de l’Université Paris Lumières, ComUE UPL, de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, du Center for Research on the English-speaking World (CREW) - EA 4399 de la Sorbonne Nouvelle, et du Labex les Passés dans le Présent.

Comité organisateur

  • Olivier Maheo (IHTP, UPL)
  • Pauline Peretz (IHTP)
  • Vincent Guigueno (musée du quai Branly – Jacques Chirac)
  • Sarah Frioux-Salgas (musée du quai Branly – Jacques Chirac)

Comité scientifique 

  • Yves Bergeron, Professeur de muséologie à l’UQAM, Université du Québec à Montréal
  • Alice Conklin, Professeure d’histoire, Ohio State University
  • Benoît De L’Estoile, Directeur de recherche au centre Maurice Halbwachs, CNRS
  • Anne-Claire Fauquez, Maîtresse de conférences de Civilisation américaine, Paris 8
  • Ary Gordien, Chargé de recherche au LARCA, UMR 8225, CNRS/Université de Paris
  • Renée Gosson, Professeure de Français et d’Études Francophones, Bucknell University
  • Thomas Grillot, Chargé de recherches, IHTP, UMR 8244
  • Renaud Hourcade, Chargé de recherche, Centre Emile Durkheim UMR 5116
  • Hélène Le Dantec-Lowry, Professeure émérite de Civilisation américaine, Sorbonne Nouvelle
  • Pap Ndiaye,  directeur général de l'Etablissement public du Palais de la Porte Dorée. 
  • Fabien Van Geert, Maître de conférences en Médiation culturelle, Sorbonne Nouvelle
  • Naïma Yahi, chercheure associée à l’URMIS, université de Nice Sophia-Antipolis.

Lieux

  • Salle de cinéma - Musée du quai Branly – Jacques Chirac, 37 quai Jacques Chirac
    Paris, France (75007)
  • Salle 100 - Campus Condorcet, Centre de colloques, Place du Front populaire
    Aubervilliers, France (93)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • mercredi 20 avril 2022
  • jeudi 21 avril 2022

Mots-clés

  • musée, minorité, exposition, raconter

Source de l'information

  • Olivier Maheo
    courriel : maheo [dot] prof [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Raconter et exposer les minorités », Colloque, Calenda, Publié le mardi 05 avril 2022, https://doi.org/10.58079/18mc

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