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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Crises et prises de la parole

Revue « Mutations en Méditerranée »

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Publié le mardi 26 avril 2022

Résumé

Partant des différentes langues disciplinaires de notre comité éditorial, nous proposons, pour ce premier numéro, de prendre la parole comme objet. Nous entendons ce mot dans un sens large, qui désigne toute pensée exprimée en nous intéressant aux locutrices et aux locuteurs, aux mediums et aux motifs. Prendre la parole en temps de crise d’abord, pour se faire entendre. Mais toutes les paroles se valent-elles ? Quelles paroles sont entendues ? Nous soumettons différentes pistes de réflexion allant des soulèvements arabes dont nous célébrons les dix ans aux espaces de la parole dans les mobilisations, de la hiérarchie des langues aux hiérarchies de discours, notamment à la place du discours scientifique dans la société et à la restitution des paroles des enquêtés dans les sciences humaines.

For this first issue, we propose to take the different disciplinary languages of our editorial board as a starting point and to consider speech as an object of study. We propose to consider “speech” in a broad manner, thus understanding it as designating any thought expressed, and paying particular attention to who the speakers are, which mediums they employ and what their motives may be. Firstly, we consider speaking out in times of crisis, in the hopes of being heard. But does all speech have the same influence or impact? Which words are heard and heeded? We submit various lines of thought ranging from the Arab uprisings, whose tenth anniversary we are celebrating, to the place speech occupies in social movements. Our contemplation of this topic ranges from the hierarchy of languages to the hierarchies of discourse, to the role of scientific discussion in society and within the restitution of an interviewees or respondents spoken word within the framework of research investigation in the humanities.

Annonce

Argumentaire

La revue Mutations en Méditerranée (MeM) est une revue numérique pluridisciplinaire en Sciences humaines et sociales, créée par des doctorantes et des doctorants de l’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM) d’Aix-Marseille Université, en collaboration avec l’ED 355 (École Doctorale Espace Culture Sociétés) et à l’appui de douze unités de recherche, CGGG, CNE, DICE, IDEMEC, IMAF, IREMAM, LEST, LPED, MESOPOLHIS, PRISM, TDMAM, TELEMMe. Cette revue académique en peer-review a pour but d’ouvrir un espace de publication destiné aux jeunes chercheurs (doctorants et postdoctorants). Elle publie un numéro en ligne par an, en accès ouvert et en texte intégral (OpenAccess).

Partant des différentes langues disciplinaires de notre comité éditorial, nous proposons, pour ce premier numéro, de prendre la parole comme objet. Nous entendons ce mot dans un sens large, qui désigne toute pensée exprimée en nous intéressant aux locutrices et aux locuteurs, aux mediums et aux motifs. Prendre la parole en temps de crise d’abord, pour se faire entendre. Mais toutes les paroles se valent-elles ? Quelles paroles sont entendues ? Prendre la parole ensuite au sens de s’approprier la parole de l’autre, la lui prendre. La parole, ou plutôt des paroles spécifiques peuvent être mises en crise. Nous soumettons différentes pistes de réflexion allant des soulèvements arabes dont nous célébrons les dix ans aux espaces de la parole dans les mobilisations, de la hiérarchie des langues aux hiérarchies de discours, notamment à la place du discours scientifique dans la société et à la restitution des paroles des enquêtés dans les Sciences humaines. Cet appel est ouvert à des propositions de doctorantes et de doctorants de toutes disciplines, les contributions pluridisciplinaires seront particulièrement appréciées.

1. Langues et (prises de) paroles : de la classification au classement

Hiérarchie des paroles

La langue est un instrument symbolique, en tant que système complexe structurant et structuré (Bourdieu 2001). Nommer et classer les langues c’est aussi hiérarchiser des locutrices et des locuteurs des prises de parole et des paroles elles-mêmes. Le « niveau » de la langue est employé comme indicateur de « niveau social », les grands mots luttent contre les gros. La langue incluant le vocabulaire et l’accent, est partie intégrante des « indices » sociaux lors d’interaction et un critère discriminant sur le marché du travail et dans la vie sociale. Cet appel questionne les manières dont la société participe de cette hiérarchisation sociale en la reproduisant par ses institutions (pouvoirs publiques, législatives, écoles, familles…).

Aujourd’hui, le nombre de langues dans l’ensemble des sociétés humaines oscille entre 5 000 et 10 000. Cette approximation éclaire la difficulté qu’éprouve le monde scientifique à définir ce qu’est une langue. Ce principe de quantification ne repose pas sur des critères intrinsèques à chaque langue mais sur les différences existantes entre chacune d’elles. Parmi ces différences, le nombre de locutrices et de locuteurs d’une langue semble traduire son importance ou son influence. Ainsi, l’anglais est classé troisième langue maternelle, première lorsqu’on estime le nombre de locutrices et de locuteurs dans le monde, derrière le mandarin et l’hindi. Le français se classe quant à lui quinzième langue maternelle et cinquième langue parlée. L’arabe est quant à elle la sixième langue maternelle au monde, bien en amont du français. Sur ces milliers de langues, seulement 141 sont reconnues langues officielles (inscrites dans une constitution ou référencées comme telle de manière législative). La langue peut être ainsi une institution valorisante ou déclassante et ces classifications changent avec le temps. Cette réalité, construite socialement et culturellement invite à une réflexion sur ces mécanismes, les évolutions de ces classifications et les conséquences sur les populations et dans les relations humaines entre aires linguistiques ou au sein de celles-ci.

Prendre la parole, mais dans quelle langue ? Si la prise de parole est un acte, la langue dans laquelle elle s’exprime est un enjeu politique et culturel, le choix de celle-ci constitue aussi un acte politique. En témoignent les débats autour de la langue épicène et inclusive. Censée réparer un processus de « masculinisation » linguistique auquel procéda l’Académie française au XVIIe siècle, elle est devenue un réel terrain de lutte politiques. Parmi les nombreux arguments, pointe celui de l’inaudibilité de la langue. Le norvégien parlé se distancie du norvégien écrit, que l’on nomme « standards » et qui fait l’objet d’une vraie lutte de légitimité. Alors, peut-on admettre qu’une langue écrite puisse ne pas être « parlable » ? Une langue écrite doit-elle être une transcription de son oralité ? Comment l’une et l’autre se nourrissent ou au contraire deviennent concurrentes ? Les études de terrain ou de témoignages (récit biographique, etc.) à travers le monde répondent à ces questions et en ouvrent de nouvelles.

La parole comme enjeux politique et territorial

La question de l’identité linguistique est prégnante au sein d’une nation comme à l’international (Barbour et Carmichael (eds.) 2002 ; Mekhilef 2016). Elle témoigne d’une histoire et d’un attachement au territoire linguistique. La volonté de rassembler les peuples au travers d’une langue commune est un défi que s’était lancé un prêtre allemand dans les années 1880, le Volapük, dont l’influence diminua avec l’arrivée de l’espéranto, à la même époque (de Visscher 2017). La langue n’est pas seulement un instrument de communication, elle est un instrument politique. La colonisation s’est faite aussi par l’imposition d’une langue et de sa culture, tout comme la décolonisation.

L’histoire de la langue des signes questionne la visibilité politique d’une population par sa langue. Quand, en 1880, le congrès de Milan en interdit l’usage et l’enseignement dans les écoles (parfois par la violence), elle met au ban de la société la population sourde et muette (Pelletier et Delaporte 2006). Ce cas historique questionne le rôle intégrant ou excluant de la langue. C’est en s’entendant que l’on comprend. En interrogeant l’histoire des langues et leur usage politique et nationaliste, on peut visibiliser des mécanismes d’intégration ou d’exclusion, que ce soit à échelle territoriale, générationnelle ou entre classe sociale.

2. La parole et les Sciences sociales : paroles de chercheurs et paroles enquêtées

Crise de la parole scientifique

La question de la parole dans les Sciences humaines soulève des réflexions méthodologiques et épistémologiques. L’hypothèse d’une crise de l’autorité du discours scientifique traverse les débats. Que l’on songe aux dénis des expertises scientifiques par les politiques dont les présidents Trump et Bolsonaro sont devenus des figures, ou à la méfiance à l’égard des scientifiques au cœur de la société civile. Ainsi, en 2018, la revue du CNRS Carnets de Sciences se demandait « La science est-elle en crise ? » (Zeitoun 2018). Deux ans plus tard, en pleine épidémie de COVID-19, l’Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS) posait en titre d’un dossier : « Le virus du faux. Une crise de l’autorité scientifique ? » (Huyghe 2020).

En effet, la parole scientifique est aujourd’hui au cœur des débats. Les controverses autour de l’épidémie de la COVID-19 ont dessiné les contours de positions antagonistes entre la parole des chercheurs et celles des politiques ou d’activistes des réseaux sociaux. La parole scientifique se trouve saisie entre sa volonté d’autonomie du champ scientifique (Bourdieu 1976), et le fait qu’elle ne vaille « pas une heure de peine si elle ne devait avoir qu’un intérêt purement spéculatif » (Durkheim 1893). La question « les Sciences sociales pour qui et pourquoi ? » conduit ainsi à la proposition d’une recherche publique au sens de Burawoy (Burawoy 2009), c’est-à-dire d’une science qui « articule une activité de production de connaissances et une activité de diffusion de ces connaissances et de participation au débat public » (Wieviorka et Hinault 2008).

La parole des chercheurs et le rôle social de la Science sont donc ainsi questionnés par la société, mais également au cœur même du champ académique – en témoignent les polémiques qui ont secoué l’enseignement et la recherche ces deux dernières années. La dénonciation du caractère militant des recherches, en dehors de toute démonstration scientifique, réactive l’idée d’une neutralité en soi des Sciences et la confusion entre l’opinion et le savoir. Alors même que l’engagement est constitutif des Sciences sociales (Higelé et Jacquot 2017), on confond les raisons qui motivent une recherche des modalités de sa production, on évalue les résultats et le discours sur les résultats plutôt que sur la méthodologie.

C’est pourquoi nous invitons nos collègues à poser la question de la parole scientifique. Il ne s’agira pas tant d’interroger la place qu’occupent les chercheurs dans l’espace médiatique, mais plutôt le statut que la société attribue à leur parole. Quelles représentations sociales du discours scientifique aujourd’hui ? Quelle autonomie du savoir et de son évaluation ? Quels espaces de diffusion et de production ? Qui prend la parole ? Comment prendre la parole en tant que scientifique ?

Parole du scientifique et parole des enquêtés

Les Sciences sociales sont ainsi régulièrement sous le soupçon de la non-neutralité, de la complaisance ou d’une culture de l’excuse, voire d’un défaut de scientificité. Ces critiques à l’égard de l’engagement des chercheurs interrogent bien souvent la distance vis-à-vis de l’objet et des enquêtés. « Penser la distance » ou la proximité aux objets restent deux choses compliquées qui demeurent pourtant nécessaires, en particulier lorsqu’on enquête sur des terrains hostiles à la recherche ou sur des expériences totalement exogènes à la nôtre (socialement, spatialement ou temporellement), ou encore sur des situations de domination ou de vulnérabilité qui nous sont inconnues (Le Roulley et Uhel (eds.) 2020).

Ainsi, si en Histoire l’objet semble distant par le temps qui le sépare du chercheur, ce dernier peut se trouver contemporain de paroles énoncées des siècles auparavant (Benjamin 2017). La distance temporelle ne sauve pas du choix des paroles collectées et oblige à les justifier méthodologiquement à la manière des autres Sciences sociales, que l’on enquête sur des archives officielles de l’administration ou sur de parfaits inconnus (Corbin 1998). En géographie, nous savons également que l’espace n’est pas un donné neutre mais la projection des rapports sociaux (Lefebvre 1974 ; Frémont et al. 1984). En cela, on ne choisit pas seulement un espace à étudier, mais des populations. Dans le cadre des enquêtes qualitatives en Sciences sociales nous appuyons donc nos analyses et notre travail conceptuel sur la parole des enquêtés. Les matériaux consistent alors en un ensemble de fragments des paroles des autrices et des auteurs ou d’observations. La restitution de cette parole et des situations, comme leur collecte, occupent alors une place importante dans la méthodologie de la recherche. Si la distance aux enquêtés fait partie des premières leçons d’objectivation que l’on reçoit durant notre formation, c’est qu’au fondement de la méthode sociologique, Durkheim (Durkheim 1895) invitait à adopter vis-à-vis de nos objets de recherche une « attitude mentale » qui consiste à les considérer comme des choses, c’est-à-dire comme extérieures à nous. À l’inverse, et la contribution de l’anthropologie fut importante en ce sens, nous savons que si les chercheurs construisent leur objet, dans le cadre des interactions avec le milieu enquêté, ils peuvent se laisser affecter en retour. Ainsi, certains invitent à penser la façon dont l’enquête et l’enquêteur sont transformés par l’objet et par la relation d’enquête (Favret-Saada 1977), et également interroger ce que leur absence transforme sur le terrain (Fabian 2017).

Quelle place laisse-t-on à la parole des enquêtés ? Comment la restituer tout en l’interprétant ? Comment l’interpréter sans la « confisquer » ? Quelle place joue la parole des chercheurs dans cette relation d’enquête ? Qu’est-ce que faire parler veut dire ?

Cette piste invite donc les doctorantes et les doctorants à une approche réflexive sur leur rôle dans la société mais également sur leur positionnement vis-à-vis de leur objet.

3. Espaces de la parole et mobilisations populaires

2021, onze ans depuis que Mohamed Bouazizi lança, par son immolation à Sidi Bouzid, un des plus grands soulèvements populaires qu’ait connus la région depuis les indépendances. Sans céder à la tentation d’interpréter toutes ces mobilisations par un unique prisme et en reconnaissant que chacune d’elle possède sa propre histoire et sa propre logique (Allal 2012 ; Catusse, Signoles et Siino 2015), toutes ces mobilisations portaient le désir d’une plus grande liberté de parole et d’expression.

Aujourd’hui, force est de constater que chacun de ces pays connaît sa propre trajectoire post-révolutionnaire. En Tunisie, le départ de Ben Ali a provoqué un changement de régime et l’avènement d’une république parlementaire dans laquelle la liberté d’expression a été officiellement consacrée (au moins jusqu’à la présidence de Kais Saied). En Libye, la société civile tente, tant bien que mal, d’exister à travers le jeu des milices, de la guerre et de la fragmentation politique et territoriale. L’Égypte est quant à elle le théâtre d’une profonde et violente restauration autoritaire dans laquelle il n’a jamais été aussi dangereux de prendre la parole. Enfin, la Syrie a connu la guerre la plus meurtrière de la région et l’exil de près de la moitié de sa population. De manière plus tardive, le Maroc, par ses protestations dans le rif et l’Algérie, par le « Hirak » et le départ d’Abdelaziz Bouteflika, ont aussi été les théâtres de grandes mobilisations populaires revendiquant le droit à exprimer librement ses opinions dans l’espace public.

Toute prise de parole est spatialement située. Quels sont les espaces méditerranéens, de l’échelle régionale à locale, dans lesquels s’exprime une parole ? Quels types de territoires sont des vecteurs d’expression orale ? Tunis, Le Caire, Damas, Alep, Benghazi, Rabat, Casablanca, Marrakech, Madrid… Depuis 2011, les métropoles méditerranéennes apparaissent comme des espaces privilégiés de contestation et de revendication politique. Au Maroc, la moitié des mobilisations de ces dernières décennies ont eu lieu dans les plus grandes villes du pays, une faible minorité (18 %) ayant lieu dans les territoires ruraux (Belguidoum, Cattedra et Iraki 2015).

N’est-il pas judicieux de procéder à une analyse des rapports au pouvoir des habitants de ces métropoles ? En Algérie, par exemple, la capitale et plus grande métropole du pays, Alger, est devenue tout récemment un espace de mobilisation populaire rompant ainsi avec des décennies d’appartenance aux « espaces de loyauté au régime » (Bensaâd 2021). Quelles situations définissent les prises de parole, qu’elles soient publiques, privées, intimes, collectives, artistiques, scientifiques ou journalistiques en Méditerranée (Nefissa 2007 ; Souhia 2020) ? Par quels médias la parole se prend-elle aujourd’hui ? Par quels thème ou sujet se mobilise-t-on (Catusse 2013) ?

Dans une perspective multiscalaire, quels sont, à l’échelle infra-métropolitaine ou infra-urbaine, les espaces d’expression d’une parole publique ? S’agit-il d’espaces centraux ? D’espaces périphériques ? La rue, en tant qu’espace public, favorise-t-elle la « politicité » ? (Hadj-Moussa et Derradji 2020). Ou, à l’inverse, les espaces privés, parce qu’ils sont à l’abri des regards et du risque de répression policière et judiciaire, favorisent-ils une prise de parole ?

Dans des États où la liberté d’expression est menacée, le cyberespace apparaît comme un type d’espace dans lequel une prise de parole serait facilitée (Grossetti 2014). Le terme de cyberactivisme exprime l’intrication entre activisme politique et cyberespace. Les réseaux sociaux ont joué un rôle de catalyseur de la parole dans le processus révolutionnaire en Tunisie (Lecomte 2011 ; Touati 2012). Qu’en est-il dans les autres États de la Méditerranée ayant été traversés ces dernières années par des soulèvements populaires ? Quels rôles ont pu jouer d’autres médiums aujourd’hui comme hier, de la radio à la presse, en passant par la télévision ou les correspondances ?

Hors du contexte purement méditerranéen, les prises de paroles dans l’espace public se multiplient et interrogent les modalités classiques d’intervention et de mobilisation des acteurs politiques ou scientifiques depuis dix ans. Les mouvements comme « Nuit Debout » et « les Gilets Jaunes » en France, les soulèvements antiracistes ou conservateurs aux États-Unis, ceux de la jeunesse en faveur de la lutte climatique amènent de nouvelles manières de faire l’expression publique.

Ces pistes ne sont pas fermées, et les cadrages peuvent être divers. Néanmoins, nous privilégierons les contributions s’intéressant à aborder ces thématiques sous l’angle des rapports sociaux (qui parle ?), des espaces (où ?) ou des médiums (comment ?).

Modalités de soumission

Les propositions de contributions doivent contenir entre 2500 et 5000 signes. Elles doivent être envoyées à l’adresse institut-somum-redaction-mem[at]univ-amu.fr.

Calendrier prévisionnel

  • Date limite de retour des propositions d’articles : 15 juillet 2022

  • Résultat de la procédure de sélection des propositions : 31 juillet 2022
  • Date limite de réception des articles (V1) : 31 octobre 2022
  • Retour des évaluations aux auteurs : 02 janvier 2023
  • Date limite de réception des articles (V2) : 20 février 2023
  • Retour des évaluations aux auteurs : 27 mars 2023
  • Date limite de réception des articles (VF) : 02 mai 2023
  • Parution en ligne du premier numéro : juin 2023

Instructions aux auteur·e·s : https://somum.hypotheses.org/1764

Directeur de publication

Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université

Direction scientifique de la revue

Responsable de l’édition numérique

Mélanie Perret, Aix-Marseille Université, Institut SoMuM, France

Rédaction en chef

Comité de rédaction

Comité scientifique

Référents scientifiques du premier numéro

Bibliographie 

Allal Amin, 2012, « Abstract », Revue française de science politique, 7 décembre 2012, vol. 62, no 5, p. 821‑841.

Barbour Stephen et Carmichael Cathie (eds.), 2002, Language and Nationalism in Europe, Oxford, New York, Oxford University Press, 332 p.

Belguidoum Saïd, Cattedra Raffaele et Iraki Aziz, 2015, « Ville et urbanités au Maghreb », L’année du Maghreb, 2015, no 12, p. 11‑32.

Benjamin Walter, 2017, Sur le concept d’histoire, Paris, Payot.

Bensaâd Ali, 2021, « Prélude au soulèvement citoyen du 22 février : la montée des contestations dans les espaces de loyauté du régime », Herodote, 29 mars 2021, vol. 180, no 1, p. 7‑31.

Bourdieu Pierre, 2001, Langage et pouvoir symbolique, Paris, Éditions Fayard.

Bourdieu Pierre, 1976, « Le champ scientifique », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1976, vol. 2, no 2, p. 88‑104.

Burawoy Michael, 2009, « Resumen », Actes de la recherche en sciences sociales, 18 mars 2009, vol. 176177, no 1, p. 121‑144.

Catusse Myriam, 2013, “The Social Question at the Margins of the Arab Uprisings: Lebanese and Maroccan Lessons”, Critique internationale, 2013, vol. 61, no 4, p. 19‑34.

Catusse Myriam, Signoles Aude et Siino François, 2015, « Révolutions arabes : un événement pour les sciences sociales ? », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 15 décembre 2015, no 138, p. 13‑26.

Corbin Alain, 1998, Le monde retrouvé de Louis-Francois Pinagot, 1789-1876, Paris, Flammarion.

Durkheim Émile, 1895, Les règles de la méthode sociologique, Paris, Félix Alcan.

Durkheim Émile, 1893, De la division du travail social, Paris, Félix Alcan.

Fabian Johannes, 2017, Le temps et les autres : comment l’anthropologie construit son objet, s.l.

Favret-Saada Jeanne, 1977, Les mots, la mort, les sorts, Paris, Gallimard.

Frémont Armand, Hérin Robert, Chevalier Jacques et Renard Jean, 1984, Géographie sociale, Paris, Masson.

Grossetti Michel, 2014, “What do social networks do to social networks?”, Réseaux, 29 août 2014, vol. 184185, no 2, p. 187‑209.

Hadj-Moussa Ratiba et Derradji Islam Amine, 2020, « Une si longue absence : notes sur la politicité de la rue en Algérie », Maghreb – Machrek, 2020, vol. 245, no 3, p. 13‑32.

Higelé Pascal et Jacquot Lionel, 2017, Engagements et sciences sociales. Histoires, paradigmes et formes d’engagement, Nancy, Presses universitaires de Lorraine.

Huyghe François-Bernard, 2020, Le virus du faux. Une crise de l’autorité scientifique ?, Paris, IRIS.

Le Roulley Simon et Uhel Mathieu (eds.), 2020, Chercheur·e·s critiques en terrains critiques, Lormont, Le Bord de l’Eau.

Lecomte Romain, 2011, « Révolution tunisienne et Internet : le rôle des médias sociaux », L’Année du Maghreb, 20 décembre 2011, VII, p. 389‑418.

Lefebvre Henri, 1974, La production de l’espace, Paris, Anthropos.

Mekhilef Messaouda, 2016, « Le bilinguisme, réalité sociale et espace culturel », Algerian Scientific Journal Platform, 2016, vol. 11, no 2, p. 30‑51.

Nefissa Sarah Ben, 2007, « “Ça suffit”? Le “haut” et le “bas” du politique en Égypte », Politique Africaine, 2007, no 4, p. 4‑24.

Pelletier Armand et Delaporte Yves, 2006, Moi, Armand, moi sourd et muet : au nom de la science, la langue des signes sacrifiée, Paris, Pocket.

Souhia Farida, 2020, « Imaginaires politiques et paroles contestataires. “Brûleurs” de frontières dans les slogans et les chants du Hirak en Algérie », Maghreb-Machrek, 2020, vol. 3, p. 43‑56.

Touati Zeineb, 2012, « La révolution tunisienne : interactions entre militantisme de terrain et mobilisation des réseaux sociaux », L’Année du Maghreb, 12 octobre 2012, VIII, p. 121‑141.

Visscher Pierre de, 2017, « L’emprise sociétale du langage, instrument du pouvoir », Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, 6 octobre 2017, vol. 114115, no 2, p. 265‑305.

Wieviorka Michel et Hinault Anne-Claude, 2008, « Sociologue dans le débat public », Sociologies pratiques, 1 mars 2008, vol. 16, no 1, p. 7‑12.

Zeitoun Charline, 2018, « La science est-elle en crise ? », Carnets de science, 2018, no 5.

Argument

The journal Mutations en Méditerranée (MeM) is a multidisciplinary digital journal in the Humanities and Social Sciences, founded by doctoral students of the Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM) of Aix-Marseille Université, in collaboration with ED 355 (École Doctorale Espace Culture Sociétés) and with the support of twelve research units, CGGG , CNE, DICE, IDEMEC, IMAF, IREMAM, LEST, LPED, MESOPOLHIS, PRISM, TDMAM, TELEMMe. This peer-reviewed academic journal aims to open a publication space for young researchers (PhD students and post-doctoral fellows). It is an open access, annual publication that provides immediate access to full-text material.

For this first issue, we propose to take the different disciplinary languages of our editorial board as a starting point and to consider speech as an object of study. We propose to consider “speech” in a broad manner, thus understanding it as designating any thought expressed, and paying particular attention to who the speakers are, which mediums they employ and what their motives may be. Firstly, we consider speaking out in times of crisis, in the hopes of being heard. But does all speech have the same influence or impact? Which words are heard and heeded? We then turn to speech as it may be used to appropriate the words of another, thereby taking it from them. Speech, or rather specific forms of discourse may thus be thrown into crisis. We submit various lines of thought ranging from the Arab uprisings, whose tenth anniversary we are celebrating, to the place speech occupies in social movements. Our contemplation of this topic ranges from the hierarchy of languages to the hierarchies of discourse, to the role of scientific discussion in society and within the restitution of an interviewees or respondents spoken word within the framework of research investigation in the humanities. This call is open to proposals from doctoral students and post-doctoral fellows hailing from all disciplines, and multidisciplinary contributions will be particularly appreciated.

Languages and speech: from classification to raking

A hierarchy of speech

As a complex structuring and structured system (Bourdieu 2001), language is a symbolic instrument. Naming and classifying languages also belong to a process of hierarchizing speakers, as well as speech itself. The “level” of language is used as an indicator of “social standing”, and eloquence and esteemed lexicon are used to combat slang and slurs. Language, including vocabulary and accent, represent an integral component of social “cues” at play within interactions. These elements also represent a discriminating criterion in the labor market and within social life. This call for papers strives to question the ways in which society participates in this social hierarchy by reproducing it through its institutions (public authorities, legislation, schools, families…).

Today, the number of languages across all human societies varies between 5 000 and 10 000. This approximation highlights the difficulty that the scientific world encounters when attempting to define what a language is. This principle of quantification is not based on criteria intrinsic to each language, but rather on the differences between them. Among these differences, the number of speakers of a language seems to reflect its importance or influence. English, for example, is ranked as the third most important mother tongue, behind Mandarin and Hindi, and the first when the number of speakers across the globe is estimated. French is ranked fifteenth as a mother tongue and fifth as a spoken language. Arabic is the sixth most widely spoken mother tongue in the world, well ahead of French. Of these thousands of languages, only 141 are recognized as official languages (enshrined in a constitution or referenced as such in legislation). Language can thus be a valorizing or depreciating institution and these classifications change over time. This socially and culturally constructed reality invites reflection on these mechanisms, the evolution of these classifications and the consequences for populations and human relations between or within linguistic areas.

Speaking out, but in what language? If speaking is an act, the language in which it is expressed is a political and cultural issue, and the choice of language is also a political act. This is demonstrated by the debates around gender-neutral and inclusive language. Intended as a reparative solution to a process of linguistic “masculinization” carried out by the Académie Française in the 17th century, it has become a veritable political battleground. One of the many arguments is the inaudibility of the language. Spoken Norwegian distances itself from written Norwegian, which is referred to as “standards” and which is the subject of a significant struggle for legitimacy. The inevitable question that presents itself is: can a written language be accepted if it cannot also be spoken? Must a written language be a mere transcription of its oral expression? How may the two be complementary or, on the contrary, become competitors? Field studies or testimonies (biographical accounts, etc.) from around the world answer these questions and provide new ones.

Speech as a political and territorial issue

The question of linguistic identity is a significant one both within a national and international context (Barbour and Carmichael (eds.) 2002; Mekhilef 2016). It reflects a history and a belonging to linguistic territory. The desire to unite people through a common language was a challenge set by a German priest in the 1880s, Volapük, whose influence diminished with the arrival of Esperanto during the same period (de Visscher 2017). Language is not only an instrument of communication, but also a political one. Colonization was also achieved through the imposition of a language and its culture, as was decolonization.

The history of sign language questions the political visibility of a population through its language. When, in 1880, the Congress of Milan forbade its use and teaching in schools (sometimes through violent means), it banished the deaf and mute population from society in general (Pelletier and Delaporte 2006). This historical case questions the role that language may play in integration or exclusion. Understanding each other implies hearing one another. By questioning the history of languages and their political and nationalistic uses, we can bring different mechanisms of integration or exclusion to light, both on a territorial or generational scale, as well as between social classes.

Speech and Social Sciences: Researchers’ and respondents’ language

A crisis of scientific speech

The question of speech in the humanities fosters methodological and epistemological reflection. The hypothesis of a crisis of authority in scientific discourse runs through the debates. One might consider the denial of scientific expertise by politicians, of which President Trump and Bolsonaro have become prime examples, or the distrust of scientists in civil society. Thus, in 2018, the CNRS journal Carnets de Sciences asked « La science est-elle en crise ? » (Zeitoun 2018) (which would translate to: “Is science in crisis?”) . Two years later, amid the COVID-19 pandemic, the Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) titled a dossier: « Le virus du faux. Une crise de l’autorité scientifique ? » (Huyghe 2020) (which would translate to: “A virus of falsehoods. Scientific authority in crisis?”) .

Indeed, scientific discourse is now at the heart of these debates. The controversies surrounding the COVID-19 pandemic have outlined and brought into focus the antagonizing and opposing positions between the word of researchers and those of politicians or social network activists. Scientific speech is caught between its desire for autonomy from the scientific field (Bourdieu 1976), and the fact that it is « pas une heure de peine si elle ne devait avoir qu’un intérêt purement spéculatif » (Durkheim 1893) (which would translate to: “not worth an hour’s effort if it is to have no more than speculative interest”). The question « les Sciences sociales pour qui et pourquoi ? » (which would translate to: “the social sciences for whom and why?”) thus leads to the proposal of public research as understood by Burawoy (Burawoy 2009), i.e. a science that « articule une activité de production de connaissances et une activité de diffusion de ces connaissances et de participation au débat public » (Wieviorka and Hinault 2008) (which would translate to: “a science that combines an activity of production of knowledge with the spreading of this know-how and a participation in public debate”) .

The word of researchers and the social role of science are thus questioned by society, but also at the very heart of the academic field – as demonstrated by the controversies that have shaken teaching and research over the last two years. The denunciation of the militant nature of research, outside of any scientific demonstration, reactivates the notion of neutrality in science and the confusion between opinion and knowledge. Despite commitment being fundamental to the social sciences (Higelé and Jacquot 2017), the reasons that motivate research are confused with the modalities of its production, and the results, and the communication of those results, are judged separately from the methodologies used.

This is what has motivated us to invite our colleagues to question the very notion of scientific speech. It is not so much an inquiry into the place occupied by researchers in the media, but rather the status that society attributes to their language and message. What are the social representations of scientific discourse today? What level of autonomy of knowledge is accorded and how is it evaluated? What spaces are reserved for dissemination and production? Who speaks out? And how do we speak as scientists?

Scientific language vs. the language of those interviewed and studied

The social sciences are thus regularly under suspicion for non-neutrality, complacency, a culture of apology, or even of a lack of scientific credibility. These criticisms of researchers’ commitment often question the distance between the object of study and the respondents. « Penser la distance » or reflecting on distance from or proximity to the objects of study remain two complicated elements that are nonetheless necessary, especially when investigating fields that are hostile to research, experiences that are totally exogenous to our own (socially, spatially or temporally), or even more extreme situations of domination or vulnerability that are unknown to us (Le Roulley and Uhel (eds.) 2020).

Thus, if in a historical sense the object seems distant in relationship to the amount of time that separates it from the researcher, the latter may find themselves contemporaries with words spoken centuries before (Benjamin 2017). Temporal distance does not absolve us from our choice of collected and examined words and obliges us to justify them methodologically in the manner of other social sciences, whether the medium of investigation is official government archives or complete strangers (Corbin 1998). In geography, we also know that space is not a neutral given but rather represents the projection of social relationships (Lefebvre 1974; Frémont et al. 1984). In this respect, we do not just choose a space to study, but also a set of populations. In the context of qualitative surveys in the social sciences, we therefore base our analyses and our conceptual work on the words of our respondents. The materials consist of a set of fragments of authors’ words or of observations. Thus, the restitution of these words and situations, as well as their collection, occupy an important place in the research methodology. If distance from the respondents is one of the first lessons in objectification that we receive during our training, it is because Durkheim (Durkheim 1895) invited us to adopt a « attitude mentale » towards our research objects, this particular stance consists of considering the objects as things, i.e. as external to us. Conversely, and anthropology has made an important contribution in this respect, we know that if researchers construct their object, within a framework of interactions with the environment under study, they may be affected in return. Thus, some invite us to think about the ways in which the investigation and the investigator are transformed by the object of study and by the investigative relationship (Favret-Saada 1977), as well as to question what their subsequent absence transforms in the field (Fabian 2017).

What room is left for the respondents’ words? How can they be adequately and faithfully reproduced all while also being interpreted? How can they be translated without appropriating the message? What role does the researcher’s language play in this investigative relationship? And what does it mean to make people talk?

This line of thought invites doctoral students to take a reflexive approach to their own role in society, but also to their position regarding their subject of study.

Spaces for speech and social protest

The year 2021 marks eleven years since Mohamed Bouazizi propelled, by means of his own immolation in Sidi Bouzid, one of the largest popular uprisings the region has seen since independence. Without yielding to the temptation to interpret all such movements through a single prism and recognizing that each of them has its own history and logic (Allal 2012; Catusse, Signoles and Siino 2015), all of these movements expressed a desire for greater freedom of speech.

Today, it is clear that each of these countries is experiencing its own post-revolutionary trajectory. In Tunisia, the departure of Ben Ali led to a change of regime and the advent of a parliamentary republic in which freedom of expression was officially enshrined (at least until the presidency of Kais Saied). In Libya, civil society is trying, as best it can, to withstand militias, war and political and territorial fragmentation. Egypt has been the scene of a profound and violent authoritarian restoration in which it has never been so dangerous to speak out. Finally, Syria has experienced the deadliest war in the region and the exile of almost half its population. Morocco, with its protests in the Rif region, and Algeria, with the « Hirak » and the departure of Abdelaziz Bouteflika, have also been theatres of major popular protests, demanding the right to freely express one’s opinions in the public arena.

All speech is spatially situated. What are the Mediterranean spaces, from the regional to the local level, in which speech is expressed? What types of territories are vectors of oral expression? Tunis, Cairo, Damascus, Aleppo, Benghazi, Rabat, Casablanca, Marrakech, Madrid… Since 2011, the Mediterranean metropolises have emerged as privileged spaces of protest and political demand. In Morocco, half of the protests in recent decades have taken place in the country’s largest cities, with a small minority (18%) taking place in rural territories (Belguidoum, Cattedra and Iraki 2015).

Would it not be wise to analyze the existing power dynamics between inhabitants of these metropolises? Algiers, for example, the capital and largest metropolis of Algeria, has recently become a space for popular protests, thus breaking with decades of belonging to « espaces de loyauté au régime » or spaces that are understood to be loyal to the political regime (Bensaâd 2021). What situations define the taking of the floor, whether public, private, intimate, collective, artistic, scientific or journalistic in the Mediterranean (Nefissa 2007; Souhia 2020)? Through which media is speech expressed today? And which themes or topics are used to mobilize us (Catusse 2013)?

From a multiscalar perspective, what are the spaces of expression for public discourse on a sub-metropolitan or sub-urban scale? Are they central spaces? Peripheral spaces? Does the street, as a public space, favor « politicité » or any and all expression of the political experience and reality of people in society? (Hadj-Moussa and Derradji 2020). Or, conversely, are private spaces more conducive to people speaking out, as they are sheltered from view and from the risk of police and judicial repression?

In states where freedom of expression is threatened, cyberspace appears to be a category of place in which speaking out is facilitated (Grossetti 2014). The term cyber or internet activism expresses the entanglement between political activism and cyberspace. Social networks played a catalyzing role for speech surrounding the revolutionary process in Tunisia (Lecomte 2011; Touati 2012). What can be said of the situations in other Mediterranean states that have experienced popular uprisings in recent years? What roles have other types of media played today, as in the past, from radio to print, to television or correspondence?

Outside the purely Mediterranean context, the number of voices speaking out in public spaces is increasing and participates in questioning the classic methods of intervention and mobilization of political or scientific actors for the past ten years. Movements such as « Nuit Debout » and « les Gilets Jaunes » (Yellow vests protests) in France, anti-racist or conservative uprisings in the United States, and youth movements in favor of climate change are leading to new expressions of public opinion.

These avenues are not closed, and the frameworks are diverse. Nevertheless, we will favor contributions that address these themes from the perspective of social relationships (who speaks?), spaces (where is speech taking place?) or media (how is speech being broadcasted?).

Submission requirements

Proposals for contributions should be between 2500 and 5000 characters.

They should be sent to institut-somum-redaction-mem[at]univ-amu.fr.

Provisional calendar

  • Deadline for the submission of article proposals: July 15, 2022

  • Communication of result for the article proposal selection procedure: July 31, 2022
  • Deadline for return of reviewed articles (V1): October 31, 2022
  • Return of author evaluations: January 2, 2022
  • Deadline for return of reviewed articles (V2): February 20, 2023
  • Return of author evaluations: March 27, 2023
  • Deadline for return of final review of articles (VF): May 2, 2023
  • Online publication of the first issue: June 2023

Editors

Bibliography

Allal Amin, 2012, « Abstract », Revue française de science politique, 7 décembre 2012, vol. 62, no 5, p. 821‑841.

Barbour Stephen et Carmichael Cathie (eds.), 2002, Language and Nationalism in Europe, Oxford, New York, Oxford University Press, 332 p.

Belguidoum Saïd, Cattedra Raffaele et Iraki Aziz, 2015, « Ville et urbanités au Maghreb », L’année du Maghreb, 2015, no 12, p. 11‑32.

Benjamin Walter, 2017, Sur le concept d’histoire, Paris, Payot.

Ben Nefissa Sarah, 2007, « “Ça suffit”? Le “haut” et le “bas” du politique en Égypte », Politique Africaine, 2007, no 4, p. 4‑24.

Bensaâd Ali, 2021, « Prélude au soulèvement citoyen du 22 février : la montée des contestations dans les espaces de loyauté du régime », Herodote, 29 mars 2021, vol. 180, no 1, p. 7‑31.

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Higelé Pascal et Jacquot Lionel, 2017, Engagements et sciences sociales. Histoires, paradigmes et formes d’engagement, Nancy, Presses universitaires de Lorraine.

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Wieviorka Michel et Hinault Anne-Claude, 2008, « Sociologue dans le débat public », Sociologies pratiques, 1 mars 2008, vol. 16, no 1, p. 7‑12.

Zeitoun Charline, 2018, « La science est-elle en crise ? », Carnets de science, 2018, no 5.

Lieux

  • MMSH 5, rue du Château de l’horloge
    Aix-en-Provence, France (13)

Dates

  • vendredi 15 juillet 2022

Mots-clés

  • parole, discours, pluridisciplinarité, doctorant, interdisciplinarité

Contacts

  • Simon Le Roulley
    courriel : simon [dot] leroulley [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Simon Le Roulley
    courriel : simon [dot] leroulley [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Crises et prises de la parole », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 26 avril 2022, https://doi.org/10.58079/18rg

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