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Lyon, de l'empire au royaume

Lyon, from Empire to the French Kingdom

Autour du rattachement de la ville de Lyon à la France, 843-fin du XVIe siècle

About the Incorporation of the city of Lyon into the French Realm, mid 9th - late16th centuries

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Publié le lundi 25 juin 2012

Résumé

Le colloque veut éclairer les diverses manières dont Lyon, ville et archevêché d'empire depuis 843, a été d'abord annexée par le capétien Philippe le Bel (avril 1312), avant de s'intégrer progressivement au royaume de France durant les trois siècles suivants.

Annonce

Argumentaire

Il y a sept cents ans, en avril 1312 à l’occasion du traité entre Philippe le Bel et l’archevêque par lequel ce dernier renonçait au profit du roi capétien à sa juridiction séculière sur la ville de Lyon, cette dernière cessait de fait d’être un archevêché d’empire pour intégrer la construction territoriale capétienne.

L’anniversaire de cet événement fournit l’occasion de reconsidérer les conditions qui l’ont rendu possible et, à moins d’admettre à la façon des historiens « nationaux » du XIXe et début du XXe siècle que cette intégration territoriale apparemment dénuée de toute violence allait de soi et de se contenter, ce qui fait déjà beaucoup, d’en explorer les modalités, pousse à reprendre l’enquête selon plusieurs directions, en appréhendant ces faits apparemment circonscrits selon une chronologie plus ample.

Seul un regard anachronique permet en effet d’oublier d’où provient le statut politique de Lyon antérieur aux événements de 1312, et de faire comme si les empereurs et les princes possessionnés en zone impériale avaient considéré avec indifférence l’incorporation de cet archevêché à l’ancienne Francie occidentale. De nombreux éléments indiquent qu’il n’en fut rien, c’est l’un des thèmes majeurs qui s’offre à la recherche. La focalisation de l’historiographie française sur les luttes internes à la ville du XIIIe siècle, et sur la capacité de la royauté capétienne à en jouer pour faire avancer ses intérêts, en miroir le relatif désintérêt de l’historiographie allemande pour l’ancien royaume de Bourgogne passé le haut Moyen Âge, ont masqué l’enjeu de taille que constituaient dans la durée les évolutions territoriales sur la frange orientale du royaume capétien. En d’autres termes, Lyon est-elle tombée dans l’escarcelle de Philippe le Bel par un concours de circonstances habilement exploité ou cette mainmise obéit-elle à une logique de construction étatique de plus grande ampleur, qu’il conviendrait de scruter avant l’événement et dont on pourrait suivre la continuation ensuite ? Sans tomber dans les vues téléologiques qui ont autrefois prévalu chez les historiens français, rien n’interdit de reprendre à nouveaux frais cette question, en profitant entre autres de l’exploitation de sources jusqu’ici mal prises en compte, et de tenter de l’encadrer, sur l’arrière-plan des frontières issues de la partition carolingienne de 843, dans la séquence au moins bi-séculaire (XIIe-XIIIe siècles) d’intégration – dans un premier temps par « récupération » à l’ouest, dans un second temps par accroissement pur et simple à l’est – de territoires nouveaux par les souverains capétiens. L’un des fronts de cette avancée sinon systématique, du moins patiemment poursuivie vers l’est, pourrait se manifester, Lyon en serait alors l’une des expressions, par des entreprises menées en direction de villes épiscopales et de communautés ecclésiastiques faisant appel à la tutelle capétienne.

De cette reconsidération de l’événement, naissent trois thèmes constituant autant d’élargissements chronologiques, que veut indiquer le titre du colloque.

  1. Le premier élargissement, en amont, invite à évoquer la première grandeur de Lyon depuis l’époque carolingienne, de part en part impériale justement, cela jusqu’au XIIIe siècle en fait, si l’on considère le double choix de Lyon par les papes, en tant que capitale conciliaire de la Chrétienté, comme de derniers avatars spectaculaires de leur conflit avec les empereurs. Une attention plus particulière peut être ici portée aux questions territoriales et de frontières, à la fois du point de vue des statuts successifs de Lyon dans l’Europe postcarolingienne et de son éventuel prestige comme cité épiscopale – qu’on songe au titre de siège primatial des Gaules que lui confère alors Grégoire VII.
    Le XIIIe siècle apparaît central  à tous égards dans le cadre du passage du statut de ville impériale à celui de ville « française » et mérite un examen aigu: des signes tangibles d’intérêt pour Lyon se manifestent dans les sources capétiennes, des hommes du roi s’installent nombreux dans et autour de la ville, elle devient un point de convergence et de passage d’itinéraires papaux, princiers et royaux, en particulier en tant qu’accès à la vallée rhodanienne, elle-même noyautée territorialement par les Capétiens, la Provence de Charles d’Anjou s’imposant ici à l’esprit. La signification des conciles œcuméniques de 1245 et 1270, qu’on a référée à l’antique conflit du Sacerdotium et du Regnum, puis celle du concile de Vienne en 1311, méritent aussi d’être interrogées du point de vue des appuis « guelfes » qu’ils offrent au roi dans ses visées idéologiques et ses pratiques expansionnistes.
  2. Le second élargissement chronologique, en aval, veut revenir sur le non-événement historiographique que semble constituer l’intégration de Lyon au royaume, en cherchant à connaître, au-delà du caractère apparemment lisse de ce transfert – qui demeure à vérifier –, les manières dont cette ville est devenue royale, quasiment l’une des « bonnes villes » du royaume de France, dans les temps de paix comme à ceux du royaume de Bourges et de la guerre de cent ans. D’une cité que les agents de Philippe le Bel jugent – d’un point de vue partial évidemment – peu peuplée et peu rentable fiscalement au début du XIVe siècle, la ville du confluent Saône-Rhône semble acquérir au cours de ces deux siècles une importance économique et commerciale qui en fait l’un des maillons forts du réseau urbain français à la fin du Moyen Âge. On attend de ce réexamen du destin lyonnais aux XIVe-XVe siècles des aperçus sur ces transformations, notamment à travers l’évocation du rôle pluriséculaire du fleuve Rhône comme frontière et lieu de passage.

Comité scientifique

  • Elisabeth Lalou
  • Dominique Barthélémy
  • Jacques Chiffoleau

Programme

Jeudi 27 septembre :  ISH – salle Marc Bloch

14h Accueil

  • 14h10 - Jean-Louis Gaulin (Université Lyon 2 – CIHAM UMR 5648) : Introduction : Autour des mots du rattachement de Lyon à la France

Les Capétiens, Lyon et le Rhône

Président de séance : Laurence Moulinier (Université Lyon 2 – CIHAM UMR 5648)

  • 14h30 - Jacques Rossiaud (Université Lyon 2 – CIHAM UMR 5648) : Lyon 1300
  • 15h - Simone Balossino (Université d’Avignon – CIHAM UMR 5648) et Jacques Chiffoleau (EHESS - CIHAM UMR 5648) : D'Arles à Lyon, la frontière incertaine
  • 15h30 - Sébastien Nadiras (Archives nationales - Département du Moyen Âge et de l'Ancien Régime) : Le tournant décisif (1307-1312) : essai de relecture critique

16h : Pause

  • 16h15 - Julien Théry (Université Paul-Valéry Montpellier 3 – CEMM) : Les campagnes d’opinion menées par les agents royaux en 1308
  • 16h45 - Xavier Hélary (Université Paris-Sorbonne - Centre Roland-Mousnier UMR 8596) : Les aspects militaires de l'emprise capétienne. Béraud de Mercœur, capitaine de Lyon (1310-1311)
  • 17h15 : Elizabeth A. R. Brown (Brooklyn College and the Graduate School, The City University of  New York) : Philippe le Bel s’est-il posé la question des frontières du royaume ?

17h45 - discussion

En avant-première : annonce de la sortie du livre de Jacques Rossiaud « Lyon 1250-1550 »

Vendredi 28 septembre : Musée Gadagne

9h : Accueil

Quand les rois n’étaient pas Capétiens

Président de séance : Nicolas Carrier (Université Lyon 3 - CIHAM UMR 5648)

  • 9h10 - Pierre Ganivet (Université Clermont 1 - Centre Michel de l'Hospital) : Bourgogne ou Francie ? Les formules de datation des actes lyonnais aux Xe et XIe siècles, pratiques diplomatiques et enjeux historiographiques
  • 9h40 - François Demotz (Université Lyon 3) : Une ville royale sans le roi : la cité des archevêques Burcard
  • 10h10 - Verena Türck (Landesarchiv Baden-Württemberg) : Frédéric Ier et Lyon

10h 40 : pause

  • 11h - Alexis Charansonnet (Université Lyon 2 - CIHAM UMR 5648) : Retour sur la déposition de Frédéric II à Lyon en 1245
  • 11h 30 - Bruno Galland (Archives nationales - Université Paris-IV) : Lyon et les ambitions de la Maison de Savoie

12h : discussion

Papes et archevêques

Président de séance : Elisabeth Lalou (Université de Rouen - GRHIS)

  • 14h - Nathanaël Nimmegeers (Casa de Velazquez, ANR Epistola) : Les sœurs ennemies ? Lyon et Vienne de 843 à 1070
  • 14h30 - Christophe Giros (Université Lyon 2 - Orient et Méditerranée UMR 8167) : Les conséquences du concile de Lyon II dans les sources byzantines
  • 15h - Nicolas Reveyron (Université Lyon 2 - Archéométrie et Archéologie UMR 5138) : Le portail des martyrs à la cathédrale de Lyon (début XIVe) : une apologie politique des évêques de Lyon

15h30 : pause

  • 16h15 - Armand Jamme (CNRS - CIHAM UMR 5648) : Au-delà du « rattachement », les couronnements pontificaux de 1305 - 1316 et l’idée d’Empire
  • 16h45 - Fabrice Delivré (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – LAMOP UMR 8589) : Défense et illustration de l'Église de Lyon au concile de Constance. Un mémoire en faveur d'Amédée de Talaru (1416)

17h15 : discussion

Samedi 29 septembre : Musée Gadagne

Lyon, ville royale

Président de séance : Susanne Rau (Erfurt Universität)

  • 9h - Philippe Contamine (Institut de France) :  Le "dauphin" Charles et Lyon, 1417-1430
  • 9h30 - Gisela Naegle (Justus-Liebig-Universität, Giessen): Lyon se défend : délibérations, procès et foires à la fin du Moyen Âge
  • 10 h - Léonard Dauphant (Université Lyon 3) : Lyon à la fin du Moyen Âge (1435-1525) : une ville-frontière au cœur du royaume ?
  • 10h30 - Tania Lévy (Université Paris IV- Institut national d’histoire de l’art) : La ville en représentation face au roi : armoiries lyonnaises et entrées royales, de Louis XI à François Ier

11h : pause

  • 11h15 - Marco Versiero (Istituto Italiano di Scienze Umane, Napoli) : Léon, Lyon, le lion : l’art mécanique de Léonard de Vinci au service de la politique royale
  • 11h 45 - Jean-Marie Moeglin (Université Paris-Sorbonne - Centre Roland-Mousnier UMR 8596) : Réflexions autour d’un concept : la notion de rattachement territorial

12h 15 - Discussion

  • Dominique Barthélemy (Université Paris-Sorbonne - Centre Roland-Mousnier UMR 8596) : Conclusions

Lieux

  • 14 av. Berthelot (Institut des Sciences de l'Homme) et 1 place du petit Collège (Musée Gadagne)
    Lyon, France
  • 14 av. Berthelot (Institut des Sciences de l'Homme) et 1 place du petit Collège (Musée Gadagne)
    Lyon, France

Dates

  • jeudi 27 septembre 2012
  • vendredi 28 septembre 2012
  • samedi 29 septembre 2012

Mots-clés

  • Lyon, archevêque, empire, Capétiens, pape, relations diplomatiques, Rhône

Contacts

  • Jean-Louis GAULIN
    courriel : jean-louis [dot] gaulin [at] univ-lyon2 [dot] fr
  • Alexis Charansonnet
    courriel : alexis [dot] charansonnet [at] univ-lyon2 [dot] fr
  • Xavier Hélary
    courriel : xhelary [at] hotmail [dot] com
  • CIHAM-ISH #
    courriel : ciham [at] univ-lyon2 [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Alexis Charansonnet
    courriel : alexis [dot] charansonnet [at] univ-lyon2 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Lyon, de l'empire au royaume », Colloque, Calenda, Publié le lundi 25 juin 2012, https://doi.org/10.58079/lao

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