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La communication transparente

Transparent Communication

Organisations, communication et transparence

Organisations, Communication and Transparency

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Publié le mardi 05 février 2013

Résumé

Ce colloque international naît de la volonté de faire le point sur les recherches en cours dans différents pays sur la « transparence ». Cette notion est aujourd’hui un élément central de la communication des organisations, qu’elle soit comprise en tant que contenu (communication sur la transparence) ou en tant que forme et modalité de communication (communication transparente).

Annonce

La communication transparente. Organisations, communication et transparence, Bruxelles, 21-22 November 2013

Présentation générale du thème du colloque

Ce colloque international naît de la volonté de faire le point sur les recherches en cours dans différents pays sur la « transparence ». Cette notion est aujourd’hui un élément central de la communication des organisations, qu’elle soit comprise en tant que contenu (communication sur la transparence) ou en tant que forme et modalité de communication (communication transparente).

Comme le soulignait J.-J. Boutaud (2005, voir aussi le numéro 52 de Quaderni, 2003, et le numéro 97 de Pouvoirs, 2001), et comme en témoigne la fréquence de l’apparition du terme dans les discours des acteurs sociaux, la transparence est aujourd’hui devenue une figure et une valeur protéiforme et envahissante. Elle est capable de pénétrer largement la construction et la circulation des objets et des pratiques signifiants de nos sociétés « hypermodernes » (Lipovetsky), jusqu’à en faire des sociétés de la transparence. De ce foisonnement de « transparence » dans plusieurs domaines (politique, économique, social, culturel), nous prendrons en considération ce qui concerne les organisations. L’organisation qui se veut (ou qui doit être) transparente, et donc légitime et crédible, doit montrer ses entrailles, sur le modèle de la « maison de verre » qui, très significativement, avait donné le nom à la première association des professionnels français des relations publiques, en 1950. L’organisation se doit donc de rendre poreuses et transparentes ses frontières et ses cloisons internes, pour se garantir la confiance de ses parties prenantes et de ses partenaires externes et internes.  

Si la transparence est « qualité » affirmée et garantie, elle est aussi perçue comme tromperie, instrument de pouvoir et source de méfiance. L’hyperbole du « faire savoir » peut alors paradoxalement générer l’opacité (comme le rappelait Serge Daney, « il faut de l’ombre et de la lumière pour dévoiler les choses »). La quête de transparence peut également se renverser en tyrannie du « tout montrer » – comme l’anticipèrent quelques auteurs de science fiction (Orwell, Huxley) – qui se substitue à la confiance et au respect de l’intimité. Ainsi, la notion est en dialectique constante avec son opposé, le secret (secret d’état, secret de fabrication, devoir de réserve, etc.). L’organisation se trouve à devoir se positionner, dans son discours et dans son comportement signifiant, par rapport à ce couple conceptuel et pratique, tiraillée entre les extrêmes.

La transparence comme forme et modalité de communication (mais aussi comme contenu des discours et valeur affichée) se réalise comme un impératif éthique, un « devoir faire savoir », et réciproquement un « pouvoir savoir ». Cet impératif se veut absolu, par rapport à un « intérieur » social et organisationnel qui est appelé à s’extérioriser complètement, ou de plus en plus. Mais, comme le soulignait déjà Boutaud, cette dimension éthique de la transparence organisationnelle ne doit pas faire oublier la dimension esthétique qui se trouve à sa base. La transparence ne cesse jamais de s’incarner en des configurations sensibles. Par exemple, des configurations de bureaux, mais aussi des textualités, des instructions et des règlements, des formes d’énonciations, d’échange physique ou médiatisé. Les médias électroniques ont également un rôle important dans l’affirmation de la transparence comme un élément central de la communication des organisations, à vérifier dans les cas concrets.

Axes et domaines impliqués

Différentes approches et perspectives de recherche en sciences de la communication des organisations sont interrogées par le phénomène de la transparence. Les intervenants pourront développer par exemple des approches critiques, systémiques, pragmatiques, sémiotiques, narratologiques, médiologiques, constitutives (analyse de la communication comme dimension constitutive de l’organisation), et aussi d’analyse du discours et du langage. L’analyse ne se veut pas limitée aux verbal, mais veut inclure l’analyse des autres systèmes de communication (image, architecture, etc.), et du comportement.

Les axes principaux de travail, dans lesquels les différentes contributions devront rentrer en priorité, sont :

Axe théorique : transparence, communication, organisation

Les intervenants s’inscrivant dans cet axe sont invités à réfléchir sur la relation générale entre transparence et communication des organisations. Comment théoriser une communication transparente ? Certains paradigmes de pensée semblent permettre une intégration de la transparence comme dimension nécessaire d’une communication pleinement humanisante, comme dans le cas de la pensée de Habermas. Mais comment repenser aujourd’hui ces paradigmes, à l’heure du Web collaboratif, de l’augmentation du soupçon envers les institutions et de la globalisation ? D’un point de vue critique et de l’analyse des distributions du pouvoir et de l’influence, comment la transparence se positionne, par rapport à l’état actuel de la communication ?

Le Web et la transparence

L’explosion du Web 2.0 constitue une variable centrale du contexte de notre société, et forme l’environnement médiatique adapté à la diffusion de l’impératif de la transparence dans la communication des organisations. Par ailleurs, les entreprises et les institutions cherchent à utiliser les nouvelles textualités électroniques de la conversation pour appuyer une image de transparence, pour se montrer en train de pratiquer et de « célébrer » la transparence. Les intervenants peuvent alors proposer des analyses sur ce triangle (web 2.0, organisation et transparence) pour identifier les liens entre les différents éléments, et de réfléchir à la portée de la révolution médiatique en cours sur la quête de transparence en organisation.

Les rhétoriques de la transparence dans la communication des organisations

Cet axe se concentre surtout sur la présence de la transparence comme figure et contenu de la communication et de ses supports. Comment les organisations et leurs membres parlent et communiquent autour de la transparence ? Quelle rhétorique émerge de ces constructions sémiotiques ? Les intervenants pourront donc cartographier les usages, mobilisations et instrumentalisations de la transparence dans les discours, textes et supports des organisations. Différentes approches aux textualités et aux conversations d’organisation sont possibles : plus attentives aux interactions et à la dynamique de la construction sociale du sens autour de la transparence, plus intéressées à l’architecture interne des textualités produites (sémiotique, narratologie, etc.), ou cherchant à combiner différents aspects. Les domaines impliqués sont larges : communication interne, externe, corporate, financière, commerciale-produit, communication des associations, des institutions publiques, etc.

Communication, travail, gestion, régulation et transparence

Dans cet axe, nous désirons donner la parole aux chercheurs en information et communication qui travaillent sur la relation entre transparence et logiques de gestion, d’organisation et de régulation dans les organisations. La dimension éthique entre ici en contact avec celle de la loi. Les réglementations qui imposent, par exemple dans le domaine public, des obligations d’accès à l’information sont un exemple intéressant de norme qui impacte la communication et la construction du sens dans l’interaction. Ces règles et aussi en général la tendance à la « juridisation » de la communication dans les organisations, contribuent à construire le contexte de l’affirmation de la transparence comme véritable impératif contemporain. Dans cet axe, une place est aussi laissée à la réflexion sur les moyens de « socialiser » les membres des organisations à la transparence, dans le cadre de leur vie de travail (formations, actions de communication interne, lancement de nouveaux médias comme les réseaux sociaux d’entreprise, etc.).

Crise et transparence

Cet axe voudrait mettre au centre de l’attention la pertinence de la transparence dans la communication de crise. Les chercheurs pourront proposer des études et des réflexions sur des cas concrets de politiques de communication de crise, pour étudier la relation entre stratégies, dispositifs, situations de crise et l’exigence de la transparence. L’accent pourra être mis à la fois sur l’existence de la transparence dans les stratégies de communication de crise mais également sur la perception que les acteurs ont de celle-ci. La transparence est-elle pertinente dans les politiques de communication de crise ? Est-elle réellement présente ? Quelle vision ont les acteurs internes et externes de cette transparence dans les politiques de communications des entreprises ?

Communication environnementale, RSE et transparence

Comment la communication sur la protection de l’environnement naturel et sur la responsabilité sociétale des entreprises (mais aussi des organisations en général), mobilise la notion de transparence ? Environnement et RSE sont aujourd’hui des contenus centraux du discours des organisations publiques et privées, mais ils ont en partie perdu leur pouvoir de crédibilisation et de légitimation : la transparence – vraie ou présumée – apparaît alors comme condition indispensable pour récupérer crédibilité et légitimité. L’exploration de cette relation triangulaire (organisation, environnement-RSE et transparence) sera l’objet des interventions de cet axe.

Participation et informations pratiques

  • Les langues du colloque seront l’anglais et le français.

  • Le colloque aura lieu à Bruxelles, dans les locaux de l'IHECS (Batiment Bord de Verre, Rue du Poinçon 15, Bruxelles).

  • Limite pour la présentation de l’abstract, en anglais ou français, de max. 2000 signes, bibliographie exclue : le 30 mars 2013.

    Envoyer les abstracts à andrea.catellani@uclouvain.be ou à thierry.libaert@uclouvain.be.

  • Communication de la recevabilité ou non de l’intervention : le 30 avril 2013.

  • Remise du texte complet : le 15 octobre 2013.

  • Dates du colloque : les 21 et 22 novembre 2013.

Après le colloque, une sélection de textes sera réalisée en vue de la publication d’un volume en deux langues (anglais et français) sur la transparence et la communication des organisations.

Comité d’organisation

Thierry Libaert (UCL), Andrea Catellani (UCL), Audrey Crucifix (UCL), Gervais Cwako (UCL), Christine Hambursin (UCL), François Heinderickx (ULB, président ICA), Béatrice Jalenques-Vigouroux (INSA Toulouse - LASCO), François Lambotte (UCL), Mélanie Notte (UCL), Sophie Pochet (UCL), Joël Saucin (IHECS - UCL), Emmanuel Wathelet (UCL).

Comité scientifique

Thierry Libaert (UCL), Andrea Catellani (UCL), Françoise Albertini (Université de Corse), Françoise Bernard (Université d’Aix-Marseille), Jean-Jacques Boutaud (Université de Bourgogne), Anne-Marie Cotton (Arteveldehogeschool, Gand), Nicole D’Almeida (Université Paris IV-Sorbonne), Gino Gramaccia (Université Bordeaux I), Anne Gregory (Leeds Metropolitan University), Oyvind Ihlen (University of Oslo), François Lambotte (UCL), Christian Le Moenne (Université européenne de Bretagne - Rennes 2), Jacquie L'Etang (Queen Margaret University, Edinburgh), Marc Lits (UCL), Catherine Loneux (Université européenne de Bretagne – Rennes 2), Béatrice Jalenques-Vigouroux (INSA Toulouse - LASCO), Jordi Xifra (Université Pompeu Fabra, Barcelone), Ralph Tench (Leeds Metropolitan University), Michèle Venturini (Université de Corse), Jacques Walter (Université de Lorraine), Ansgar Zerfass (University of Leipzig).

Informations 

  • Le colloque est organisé avec le soutien de la SFSIC (Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication).
  • Ouverture du colloque : prof. Marc Lits (UCL).
  • Invited speaker : prof. Timothy Coombs (Univ. of Central Florida).

Lieux

  • IHECS, Batiment Bord de Verre - Rue du Poinçon 15
    Bruxelles, Belgique

Dates

  • samedi 30 mars 2013

Fichiers attachés

Mots-clés

  • transparence, communication, organisation, discours, entreprise, association, institution

Contacts

  • Andrea Catellani
    courriel : andrea [dot] catellani [at] uclouvain [dot] be
  • Thierry libaert
    courriel : thierry [dot] libaert [at] uclouvain [dot] be

Source de l'information

  • Andrea Catellani
    courriel : andrea [dot] catellani [at] uclouvain [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La communication transparente », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 05 février 2013, https://doi.org/10.58079/msw

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