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L’explication en linguistique

Séminaire Histoire des théories linguistiques (2014-2015)

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Publié le mardi 18 novembre 2014

Résumé

Le thème proposé ici invite à s’interroger sur ce qui constitue, pour une théorie donnée, une explication, et motive l’acceptation d’une explication. Une théorie est-elle reconnue comme explicative parce qu’elle apporte un gain descriptif, technique ou pratique ? La réponse semblerait évidente, si une partie non négligeable de la production conceptuelle des sciences du langage ne paraissait justifiée, ni par l’évidence d’une meilleure technicité, ni par une finalité pratique plus ou moins explicite (grammatisation, traduction automatique, conservation d’un texte ancien, didactisation des savoirs etc.), mais apporter néanmoins ce qu’on peut appeler un gain cognitif, en suggérant par là qu’il est plutôt explicatif que véritablement technique ou formel.

Annonce

Présentation

Le thème proposé ici invite à s’interroger sur ce qui constitue, pour une théorie donnée, une explication, et motive l’acceptation d’une explication.

Une théorie est-elle reconnue comme explicative parce qu’elle apporte un gain descriptif, technique ou pratique ? La réponse semblerait évidente, si une partie non négligeable de la production conceptuelle des sciences du langage ne paraissait justifiée, ni par l’évidence d’une meilleure technicité, ni par une finalité pratique plus ou moins explicite (grammatisation, traduction automatique, conservation d’un texte ancien, didactisation des savoirs etc.), mais apporter néanmoins ce qu’on peut appeler un gain cognitif, en suggérant par là qu’il est plutôt explicatif que véritablement technique ou formel. Au vingtième siècle, la théorie de Gustave Guillaume, inaccessible aujourd’hui comme hier à toute validation ou réfutation empirique (neurolinguistique, dialectologique ou autre), mais dont les linguistes qui s’en réclament considèrent qu’elle « marche », qu’elle « est éclairante », peut passer pour un cas exemplaire d’invention conceptuelle produisant un gain cognitif de ce type, sans progrès empirique immédiatement visible. Dans le même ordre d’idées, qu’apporte à la Grammaire générale et raisonnée la théorie des jugements, quel bénéfice la description grammaticale en tire-t-elle ?

Quels sont alors les critères en fonction desquels une théorie estime avoir réalisé un gain, ou reconnaît comme pertinents pour définir une bonne explication ? A quoi se rapporte le niveau jugé explicatif (universaux, fonctions discursives, rapports sociaux, nature humaine, cognition…) ? Ces critères peuvent aussi concerner la conception de la scientificité qui prévaut dans telle théorie, la nature des généralisations théoriques (par ex. doivent-elles être algorithmiques ou peuvent-elles être des approximations statistiques ?), l’acceptation du caractère normatif des phénomènes linguistiques ou au contraire l’affirmation « substantialiste » (Auroux 1998, La raison, le langage et les normes) que les connaissances produites correspondent à des processus réels. Dans la première hypothèse, la normativité doit-elle être considérée, un peu trivialement, comme un effet de la description ou bien faut-il y voir une propriété constitutive de l’objet lui-même ? Si on adopte à l’inverse une perspective réaliste, se pose la question du rapport à la validation externe (par d’autres sciences) et à des méthodes hétérogènes. Ces méthodes peuvent-elles réagir sur la théorie linguistique et en changer la nature ? Peuvent-elles être éludées, et par quels arguments ? A l’inverse, des descriptions peuvent être reconnues comme des artefacts ou des fictions. Cette approche fictionnaliste est en effet fréquemment défendue en théorie des modèles. Quel est alors le statut des généralisations ?

Enfin, sont concernés les conflits théoriques entre approches rivales, dans la mesure où ces conflits portent sur ce qui doit, précisément, constituer une bonne explication, ou bien doit être rejeté comme une redescription redondante des phénomènes, une objection portant sur des faits périphériques, une incompréhension des engagements pris par la théorie en cause etc.

L’enquête est ouverte à la prise en compte de la diversité des traditions linguistiques, y compris celles constituées à date ancienne et sous d’autres régimes de scientificité que ceux de la modernité.

Programme

18 novembre 2014

  • Sylvain Auroux (CNRS UMR 7597) : Normativité Vs Substantialisme

Depuis cinquante ans les tenants de la grammaire générative soutiennent que la linguistique est une discipline appartenant aux sciences de la nature et décrivant un objet naturel. Le linguiste finlandais E. Itkonen a soutenu que le langage dépendait d’une activité normative des sujets humains. On posera la problématique, en montrant quelle réponse peut être apportée à l’aide des résultats de l’histoire des théories linguistiques.

02 décembre 2014

16 décembre 2014

06 janvier 2015

20 janvier 2015

03 février 2015

03 mars 2015

17 mars 2015

31 mars 2015

07 avril 2015

05 mai 2015

19 mai 2015

Lieux

  • Université Paris Diderot , Bâtiment Olympes de Gouges, 3e étage, salle 378 - 8 place Paul Ricoeur
    Paris, France (75013)

Dates

  • mardi 18 novembre 2014
  • mardi 02 décembre 2014
  • mardi 16 décembre 2014
  • mardi 06 janvier 2015
  • mardi 20 janvier 2015
  • mardi 03 février 2015
  • mardi 03 mars 2015
  • mardi 17 mars 2015
  • mardi 31 mars 2015
  • mardi 07 avril 2015
  • mardi 05 mai 2015
  • mardi 19 mai 2015

Mots-clés

  • théorie linguistique, explication, linguistique

Contacts

  • Elisabeth Lazcano
    courriel : elisabeth [dot] lazcano [at] linguist [dot] univ-paris-diderot [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Elisabeth Lazcano
    courriel : elisabeth [dot] lazcano [at] linguist [dot] univ-paris-diderot [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’explication en linguistique », Séminaire, Calenda, Publié le mardi 18 novembre 2014, https://doi.org/10.58079/rey

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