AccueilEntrepreneuriat : quelle voie pour le développement d’Haïti ?

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Entrepreneuriat : quelle voie pour le développement d’Haïti ?

Entrepreneurship: Which way for the development of Haiti?

Emprendimiento: qué camino para el desarrollo de Haití ?

Revue Études caribéennes, numéro 34 / 2016

Revista Études caribéennes, número 34 / 2016

Revue Études caribéennes, number 34 / 2016

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Publié le jeudi 18 juin 2015

Résumé

Ce numério a pour objectif de provoquer une réflexion large sur l'entrepreneuriat, en publiant des contributions conceptuelles et empiriques sur les dynamiques à la base du développement économique dans les pays en développement. Dans le cadre de ce numéro thématique, l'entrepreneuriat est envisagé de manière multi et pluridisciplinaire (économie, gestion, sociologie, géographie, ethnologie, anthropologie, politique, etc.) et toute contribution originale sera analysée sans discrimination disciplinaire.

Annonce

Argumentaire 

L’entrepreneuriat est une thématique qui fait l’objet de nombreuses recherches consacrées aux grandes comme aux petites entreprises, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés et les pays en voie de développement. Ce numéro spécial d’Etudes Caribéennes se penche sur le cas de l’entrepreneuriat en Haïti, qui selon un rapport spécial du Financial Times (2015) présente la  particularité d’être le pays d’Amérique latine qui génère le plus grand nombre d’entrepreneurs tout en étant celui où les crédits sont les moins accessibles. Ce paradoxe peut s’expliquer par une nécessité de survie, un fort ancrage culturel de l’entrepreneuriat ; une confiance dans l’entrepreneuriat comme moteur de développement économique. 

La recherche académique sur l’entrepreneuriat dans le contexte de pays sous-développés montre que cette démarche entrepreneuriale est avant tout basée sur le manque d’options et la nécessité de subvenir de manière quotidienne à des besoins primaires (Séraphin, 2012 ; Mshenga & Owuor, 2009). Les ouvrages écrits sur Haïti corroborent cette idée. Ainsi, Magdalie, l’un des deux personnages clés de l’ouvrage de Laura Rose Wagner ‘Hold tight don’t let go’ (2015) se lance après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 dans l’achat et la revente de sachets d’eau dans la perspective de subvenir à ses besoins primaires à savoir boire et manger.  Dans ‘Bonjour blanc a journey through Haïti’, Ian Thomson (2014, 2004) nous explique comment Richard Morse devient entrepreneur dans le secteur hôtelier de manière tout à fait fortuite (Séraphin, 2014, 2013).  

En Haïti, rien ne semble être planifié et pensé sur le long terme, raison sans doute pour laquelle l’entrepreneuriat ne joue pas un rôle prépondérant dans le développement de l’économie du pays (Financial Times, 2015). Cette vision sur le court terme qui est celle de la majorité de la population -à savoir les pauvres- n’est cependant pas une vérité absolue puisque le groupe largement minoritaire de la population, les riches ou encore l’élite économique,, compte des entrepreneurs au sens des pays riches, c'est-à-dire des personnes ayant une vision de l’entreprise sur le long terme avec pour perspective la croissance de l’entreprise et l’enrichissement personnel, parfois « saupoudré » ,ici et là, d’une touche sociale par rapport à la montée en puissance du phénomène Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

Ce numéro spécial sur l’entrepreneuriat en Haïti se veut force de propositions (pratiques) pour que l’entrepreneuriat ait doit de citer comme force motrice du développement d’Haïti. Si comme le dit l’entrepreneur Jerry Tardieu : investir et s’investir en Haïti est un acte de foi, que faire pour faire pour que l’entrepreneuriat soit un moteur de développement durable en Haïti ? Telle est la question centrale de ce numéro spécial.

L’entrepreneuriat en Haïti a longtemps été marqué  – notamment dans la partie formelle – par la dominance du commerce opéré pour une large part par des immigrés moyen-orientaux (Syriens, Libanais, etc.) et de grandes entreprises étatiques. L’économie haïtienne a entamé depuis les trois dernières décennies un élargissement de son entrepreneuriat à travers la privatisation des monopoles d’Etat et, récemment,  se précise l’engouement des jeunes pour la création d’entreprises. Si pour certains analystes comme Lundahl (2010), l’entrepreneuriat communautaire a échoué en Haïti, il n’en demeure pas moins que la micro finance a connu un développement tel, qu’elle a démocratisé l’accès au financement et permis le développement d’une multitude de micro-entreprises (Paul, Daméus & Garrabé, 2011).

Considérant cette évolution historique, à quelle forme d’entrepreneuriat peut-on s’attendre dans les années à venir, au vu des efforts gouvernementaux (avec des initiatives comme le concours jeunes entreprises innovantes, le projet ‘Mon Entreprise Mon Avenir’, etc.) et des efforts du secteur privé (comme le programme Digicel Entrepreneur de l’année, les activités de la Fondation Etre Ayisyen, le programme de formation à la création d’entreprises du Centre d’Entrepreneuriat et d’Innovation de l’université Quisqueya)) depuis 2011 ? Comment les porteurs de projets réagissent-ils aux incitations et institutions mises en place pour les accompagner vers la réalisation de leur projet ? Comment cette nouvelle dynamique entrepreneuriale affecte-t-elle ou affectera-t-elle le développement économique national ? Le problème d’accès au financement est souvent posé, dans ce pays encore marqué par la pauvreté. Comment alors financer l’entrepreneuriat ? Quelles ressources mobiliser ? Quel(s) secteur(s) privilégier ? L’intérêt très récent du secteur privé et du secteur public pour le développement de l’entrepreneuriat, permettra-t-il une mutation de l’entrepreneuriat informel à un entrepreneuriat formel ?

Ce numéro a pour objectif de provoquer une réflexion large sur l’entrepreneuriat, en publiant des contributions conceptuelles et empiriques sur les dynamiques à la base du développement économique dans les pays en développement. Si ce numéro porte sur Haïti, il n’en demeure pas moins que des articles basés sur d’autres pays, notamment latino-américains et africains ayant un profil plus ou moins similaire à Haïti, seront également acceptés. Dans le cadre de ce numéro thématique, l’entrepreneuriat est envisagé de manière multi et pluridisciplinaire (économie, gestion, sociologie, géographie, ethnologie, anthropologie, politique, etc.) et toute contribution originale sera analysée sans discrimination disciplinaire.

Thématiques privilégiées

(il ne s’agit pas d’une liste exhaustive)

  1. Les définitions de l’entrepreneuriat et ses relations avec le développement : entrepreneuriat et innovation, entrepreneuriat et développement économique, entrepreneuriat et création de richesse, entrepreneuriat et développement durable
  2. L’entrepreneuriat dans sa relation avec le territoire : comment rompre avec la république de Port-au-Prince et provoquer une décentralisation économique en Haïti ?
  3. Les stratégies entrepreneuriales dans un contexte de pauvreté et de rareté de capitaux
  4. Les arrangements institutionnels et le développement de l’entrepreneuriat
  5. Le développement conjoint du système financier et de l’entrepreneuriat
  6. Les changements récents dans le tissu entrepreneurial d’Haïti
  7. Les tensions entre l’entrepreneuriat commercial et l’entrepreneuriat productif
  8. L’accroissement récent des investissements dans le tourisme
  9. Les changements récents de politiques gouvernementales en matière entrepreneuriale
  10. Entrepreneuriat dans l’immatériel (culturel, artisanal, symbolique, etc.)
  11. L’entrepreneuriat et la diversité des porteurs de projets (femmes, jeunes, étudiants, seniors, handicapés, etc.)
  12. L’entrepreneuriat au sein de la classe prolétarienne : les paysans sont-ils des entrepreneurs ?
  13. Relation entre entrepreneuriat et niveau d’étude de la population
  14. Le vide légal limitant le développement de l’entrepreneuriat agricole

La revue acceptera des contributions originales en français, en anglais et espagnol.

Calendrier

 15 juillet 2015: Date limite d’envoi des propositions d’articles (résumé de 500 mots)

  • 15 décembre 2015: Date limite d’envoi des articles
  • 15 mai 2016: Date limite de soumission des textes finalisés par les auteurs
  • Juillet 2016: Edition et parution du numéro thématique (Mise en ligne des articles)

 Adresse d’expédition des articles:

 hugueser.tourism@gmail.com et benedique.paul@uniq.edu.ht

Coordination

  • Hugues SERAPHIN (The University of Winchester, Angleterre)
  • Bénédique PAUL (Université Quisqueya et Université d’Etat Haïti)

Lieux

  • Bibliothèque Universitaire de Schoelcher
    Schœlcher, Martinique (97233)

Dates

  • mercredi 15 juillet 2015

Mots-clés

  • entrepreneuriat, développement, Haïti

Contacts

  • Hugues Seraphin
    courriel : hugueser [dot] tourism [at] gmail [dot] com
  • Bénédique Paul
    courriel : benedique [dot] paul [at] uniq [dot] edu

URLS de référence

Source de l'information

  • Études caribéennes Manioc
    courriel : manioc [dot] org [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Entrepreneuriat : quelle voie pour le développement d’Haïti ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 18 juin 2015, https://doi.org/10.58079/svb

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