AccueilModéliser l’espace épistolaire en histoire

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Modéliser l’espace épistolaire en histoire

Creating models for the epistolary space in history - issues and methods

Enjeux et méthodes

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Publié le vendredi 24 mars 2017

Résumé

Le but de cette journée d’étude est de réunir des historiens spécialistes de correspondances, de cartographie ancienne ou d’humanités numériques afin de réfléchir sur les expériences en cours et de confronter leurs pratiques. On s’intéressera aux solutions techniques innovantes retenues dans des études de cas qui seront exposées, mais aussi aux réflexions critiques sur ces modélisations : comment ne pas tomber dans les pièges tendus par des représentations qui risquent d’être d’autant plus illusoires qu’elles se fondent sur des effets d’image puissants et des avalanches de données ? Peut-on dégager quelques grandes règles qu’il convient d’observer pour préserver une pleine validité scientifique aux modèles expérimentés ? Comment traiter également le fait que la plupart des corpus historiques comportent des lacunes ou des incertitudes parfois considérables, et posent souvent des difficultés d’identification des lieux géographiques ?

Annonce

Journée d’étude organisée par S. Blond, M. Gellard et A. Tessier avec le soutien de l'IDHES - Université d'Évry-Val-d'Essonne

Argumentaire

 Depuis l’Antiquité, l’idée est présente chez nombre d’auteurs que la lettre donne accès à un espace spécifique, affranchi des contraintes physiques ordinaires : un espace où distances et séparations seraient abolies, où l’on pourrait dilater sa pensée (son âme ?) en toute liberté. Toutefois l’expression d’« espace épistolaire » n’a fait son apparition que récemment, depuis que le concept d’espace lui-même a envahi la géographie contemporaine. Les études littéraires s’en sont emparées les premières et l’utilisent à présent couramment, non sans d’ailleurs quelques hésitations sur ce que la notion recouvre exactement. La question que nous souhaiterions aborder ici est celle de l’acclimatation du concept en histoire désormais, et des conditions comme de l’intérêt de cette acclimatation.

 En effet, depuis une vingtaine d’années, la « conversion numérique » fait basculer l’ensemble des historiens dans le traitement systématique des immenses collections de correspondance léguées par le passé, dans l’espoir d’obtenir des panoramas extra-larges autant qu’un degré de précision inédit. Pour ne prendre qu’un exemple frappant, on voit actuellement une série de projets transnationaux qui visent à « cartographier » la République des Lettres à l’Époque moderne, dans toute son ampleur comme dans le détail de ses ramifications, sans parler des essais de « pistage » des relations humaines, des objets et des idées circulant dans ce labyrinthe. Mais ceci ne doit pas masquer la poursuite d’entreprises également considérables pour d’autres types de correspondances (commerciales, administratives, etc.) et pour d’autres époques, à mesure que la lettre n’est plus seulement considérée comme un simple réservoir d’informations, mais comme un « acteur historique » (J. Boutier). Au fond, l’ambition commune à toutes ces enquêtes est que, grâce aux nouvelles technologies, on puisse dévoiler les structures d’un espace épistolaire insaisissable au premier regard, afin d’atteindre un degré supérieur de compréhension de grands phénomènes historiques : dynamiques intellectuelles, économiques, politiques ou religieuses, qui seraient reflétées, stimulées, voire conditionnées par les échanges de lettres. Bref, il s’agit toujours de modéliser cet espace épistolaire, pour ensuite utiliser cette modélisation comme un outil d’approfondissement de nos connaissances.

Le but de cette journée d’étude est de réunir des historiens spécialistes de correspondances, de cartographie ancienne ou d’humanités numériques  afin de réfléchir sur les expériences en cours et de confronter leurs pratiques. On s’intéressera aux solutions techniques innovantes retenues dans des études de cas qui seront exposées, mais aussi aux réflexions critiques sur ces modélisations : comment ne pas tomber dans les pièges tendus par des représentations qui risquent d’être d’autant plus illusoires qu’elles se fondent sur des effets d’image puissants et des avalanches de données ? Peut-on dégager quelques grandes règles qu’il convient d’observer pour préserver une pleine validité scientifique aux modèles expérimentés ? Comment traiter également le fait que la plupart des corpus historiques comportent des lacunes ou des incertitudes parfois considérables, et posent souvent des difficultés d’identification des lieux géographiques ? Le questionnement portera enfin sur l’articulation de ces entreprises avec des champs historiographiques connexes, comme ceux de l’histoire des routes, des communications ou des médias. Dans tous les cas, on aura à cœur de toujours mettre en évidence la plus-value que ces travaux apportent d’ores et déjà, ou peuvent apporter.

Programme

9h30 - Accueil des participants

  • 9h45 - Mot d’accueil par Serge Benoit (Université d’Évry-Val-d’Essonne – IDHES)
  • 10h00 - Marianne Charrier-Vozel (Université Rennes 1 – CECJI-UBO) : L’espace épistolaire du texte aux archives

10h45 - Discussion

Première session – Modélisations et réseaux postaux à l’âge moderne 

Présidence : Jean Boutier (EHESS – Centre Norbert Élias)

  • 11h00 - François Avisseau (Université Panthéon-Sorbonne – IHMC) : L’expansion française en Italie (1796-1814) au prisme des réseaux postaux : essais de modélisation
  • 11h30 - Nicolas Verdier (CNRS/EHESS – Géographie Cité/EHGO) : Vers un atlas de l’institution postale de 1700 à nos jours

12h00 - Discussion

12h30- pause déjeuner

Seconde session – Espaces épistolaires et espaces politiques et religieux à l’Époque moderne 

Présidence : Lucien Bély (Université Paris-Sorbonne – Centre Roland Mousnier)

  • 14h00 - Camille Désenclos (Université de Haute-Alsace – CRESAT) : Entre France et Empire, permanences et recompositions des réseaux protestants parallèles (1590-1620)
  • 14h30 - Guillaume Gaudin (Université Toulouse II Jean Jaurès – FRAMESPA) : Les lettres des magistrats de Manille, une mesure de la distance dans l’empire espagnol : approche méthodologique

15h00 - Discussion

 

Troisième session – Les mutations de l’espace épistolaire à l’époque contemporaine 

Présidence : Serge Benoit (Université d’Évry-Val-d’Essonne – IDHES)

  • 15h30 - Claire-Lise Gaillard (Université Panthéon-Sorbonne – CRHXIX) : Correspondances publiques et correspondances privées : les réseaux épistolaires d’un courrier de lecteurs dans les années 1930
  • 16h00 - Frédéric Clavert (Université de Lausanne) : Le réseau social numérique Twitter peut-il être considéré comme un “espace épistolaire” ? Quelques réflexions autour du projet #ww1

16h30 - Discussion

  • 17h00 - Conclusions : Anne Conchon (Université Panthéon-Sorbonne – IDHES)

Lieux

  • Société d’encouragement pour l’industrie nationale - 4 Place Saint-Germain-des-Prés
    Paris, France (75006)

Dates

  • mercredi 29 mars 2017

Mots-clés

  • correspondances, épistolarité

Contacts

  • Matthieu Gellard
    courriel : matthieu [dot] gellard [at] sorbonne-universite [dot] fr

Source de l'information

  • Matthieu Gellard
    courriel : matthieu [dot] gellard [at] sorbonne-universite [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Modéliser l’espace épistolaire en histoire », Journée d'étude, Calenda, Publié le vendredi 24 mars 2017, https://doi.org/10.58079/xas

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