AccueilMatières noires : sens et substances

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Publié le jeudi 16 juin 2022

Résumé

Le numéro 55 de la revue Technè présentera un dossier intitulé : « Matières noires : sens et substances ». La couleur noire a déjà été analysée dans des ouvrages ainsi que dans le cadre d’expositions sans que sa matérialité ait toutefois été abordée en détail. Pourtant, si certaines couleurs ne prennent pas de pluriel, le noir assume bien le sien car il est des noirs et des matières noires. Le numéro souhaite offrir une vision matérielle aussi exhaustive que possible des objets et des corpus patrimoniaux noirs par (i) nature, (ii) transformations intentionnelles, et (iii) altérations afin d’identifier et de mettre en exergue des matériaux et des substances derrière la dénomination générique « matière noire » souvent évoquée sur les cartels, les fiches d’objets et dans les interrogations des chargés de collections.

Annonce

Coordination

  • Agnès Lattuati-Derieux (C2RMF),
  • Charlotte Ribeyrol (Sorbonne université)
  • Arlen Heginbotham (GCI).

Argumentaire

La couleur noire a déjà été analysée dans des ouvrages (Noir, ça c’est de l’art de Hayley Edwards-Dujardin (2020), Noir, histoire d’une couleur de Michel Pastoureau (2008), Noir, entre peinture et histoire de Nail Ver- Ndoye (2018)) ainsi que dans le cadre d’expositions (Le noir est une couleur (2006), Black dolls (2018), Le modèle noir de Géricault à Matisse (2019) ou encore Soleils noirs (2020/2021)) sans que sa matérialité ait toutefois été abordée en détail. Pourtant, si certaines couleurs ne prennent pas de pluriel, le noir assume bien le sien car il est des noirS et des matièreS noireS.

Aussi, ce numéro de la revue Technè propose-t-il de :

  • corréler les couleurs noires aux matières : quelles matières pour représenter le noir ou plutôt leS noirS ?,
  • mettre en lumière/analyser les matières, les matériaux et les substances noirs à l’aune de critères techniques, historiques, symboliques et chronologiques qui ont déjà été plus largement étudiés mais sans prendre en considération les spécificités de la « sémiotique matérielle » (Georges Roque) de cette couleur, et
  • approcher cette couleur non pas comme un simple revêtement de surface mais comme partie intégrante de l’objet suscitant des interactions sensorielles qui interrogent notre rapport aux matières noires. Pourront ainsi être abordées les questions de toucher ou d’olfaction, par exemple en lien avec les matériaux noirs d’embaumement ou, de manière plus agréable et insolite, avec le parfum Matière noire créé par Louis Vuitton. Mais, ce rapport au noir et notamment au corps noir, sa mise en visibilité ou son effacement, est aussi politique, comme l’a montré la récente exposition Le Modèle Noir au musée d’Orsay. Quelles matières, quelles substances colorantes les artistes (notamment les sculpteurs comme Charles Cordier, Carlo Marochetti, John Bell) ont-ils utilisées pour traduire les infinies variétés des peaux classées comme « noires ». Comment le choix de certaines de ces matières influence-t-il notre réception de ces œuvres ? 

Le numéro 55 de la revue Technè souhaite offrir une vision matérielle aussi exhaustive que possible des objets et des corpus patrimoniaux noirs par (i) nature, (ii) transformations intentionnelles, et (iii) altérations afin d’identifier et de mettre en exergue des matériaux et des substances derrière la dénomination générique « matière noire » souvent évoquée sur les cartels, les fiches d’objets et dans les interrogations des chargés de collections. Il offrira une plongée au cœur du florilège de matières noires.

L’appel à contribution s’organise selon 3 axes majeurs qui ne sont pas restrictifs puisque d’autres sont susceptibles d’émerger au regard des contributions reçues.

1. Noirs par nature

Cet axe propose de décliner les matériaux noirs par essence, c’est-à-dire présents tels quels dans la nature, ainsi que leurs procédés d’exploitations et les raisons pour lesquelles ils ont été sélectionnés dans le cadre du processus créatif. Seront également pris en compte ici les « jus » noirs et les patines (encore recensés de manière incomplète de nos jours) dont l’emploi additionnel est à relier à des soucis d’esthétisme et à une évolution du goût. Sans oublier les matières plastiques noires, matériaux instables, qui nous placent au cœur de problématiques de conservation (préventive) et de restauration.

2. Noirs par transformations intentionnelles

Cet axe vise à présenter le spectre large des substances et des matériaux noirs d’origines minérales, animales et végétales obtenus par transformations intentionnelles (souvent par chauffage) ainsi que leurs sources et les procédés appliqués pour leur fabrication et leur utilisation depuis les premiers vestiges patrimoniaux jusqu’à nos jours. Il dresse un bilan de ce qui est désormais compris/caractérisé et de ce qu’il nous reste à appréhender comme les résines chauffées et les poix. Il y a beaucoup à dire sur ces matériaux naturels qui furent les tous premiers à être employés et qui sont donc très largement retrouvés en contexte patrimonial. Ces matières dont les compositions demeurent parfois énigmatiques ont encore beaucoup à nous apprendre !

3. Noirs par altérations accidentelles

Les matières noires sont bien évidemment à relier à des chauffages accidentels, c’est- à-dire à des incendies qui peuvent engendrer des effets dommageables ou, tout au contraire, bénéfiques par la formation d’une croûte carbonisée protectrice. Cet axe permettra ainsi de mentionner les traitements de conservation-restauration et les technologies de numérisation qui permettent la sauvegarde et l’étude de témoins patrimoniaux endommagés par des incendies. De plus, au-delà de ces altérations liées à des conditions extrêmes, citons celles qui, comme le brunissement des pigments à base de cuivre, se produisent en conditions environnementales normales. Enfin, interrogeons-nous sur les mécanistiques associées à ces altérations qui nourrissent de nombreuses recherches ainsi que sur la manière dont notre réception en est affectée.

Processus éditorial

Si vous souhaitez contribuer à ce dossier, merci de nous adresser dans les meilleurs délais : titre, liste des auteurs, mots clés et résumé

pour le 10 juillet 2022.

Vous serez avertis de l’acceptation ou du refus de votre proposition avant le 30 juillet 2022.

Si acceptation, les contributions complètes (articles) sont à envoyer pour le 7 novembre 2022 au plus tard à c2rmf_techne@culture.gouv.fr

Elles seront soumises à une relecture en double aveugle. Les auteurs dont les articles auront été acceptés seront invités à fournir une version définitive, amendée si besoin des révisions demandées par les relecteurs, selon un calendrier fixé par la rédaction.

Les articles ont un format de 10.000 et 25.000 signes maximum (espaces compris, en incluant résumé, notes et bibliographie) et sont accompagnés de 4 à 7 illustrations (photos couleurs, photos noir et blanc, schémas, graphiques). Ils répondront aux normes éditoriales de la revue détaillées ci-après. 

Critères de sélection

Les propositions de contributions seront sélectionnées sur la base des critères suivants :

  • le caractère inédit des travaux : si d'autres publications de l'étude présentée ont déjà eu lieu ou sont prévues, il convient de le signaler. L'auteur s'assurera qu'il a bien l'autorisation de publier le matériel étudié,
  • l'interdisciplinarité : priorité sera donnée aux contributions associant les partenaires des travaux réalisés (archéologues, conservateurs, chimistes, restaurateurs, etc.),
  • le caractère innovant de la méthodologie,
  • la qualité de synthèse critique et de mise en perspective des questions abordées dans un contexte (historique, technique, etc.) plus large, et
  • la qualité de la rédaction et de l'illustration.

La revue ne fait payer aucun droit de publication et n'exige pas de cession de droits exclusive. Les auteurs gardent le copyright des photographies qu'ils ont réalisées. La revue est référencée par BibCNRS.

Pour des informations complémentaires, vous pouvez contacter les pilotes scientifiques du dossier :

  • Agnès Lattuati-Derieux : agnes.lattuati-derieux@culture.gouv.fr
  • Charlotte Ribeyrol : ribeyrolc@gmail.com
  • Arlen Heginbotham : AHeginbotham@getty.edu
  • ou encore la rédaction de la revue : c2rmf_techne@culture.gouv.fr

Dates

  • dimanche 10 juillet 2022

Fichiers attachés

Mots-clés

  • noir, matière, matériau, histoire matérielle, patrimoine culturel, altération, conservation-restauration, archéométrie

Contacts

  • Agnès Lattuati-Derieux
    courriel : agnes [dot] lattuati-derieux [at] culture [dot] gouv [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Marie Lionnet-de Loitière
    courriel : marie [dot] lionnet [at] culture [dot] gouv [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Matières noires : sens et substances », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 16 juin 2022, https://doi.org/10.58079/1947

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