AccueilL’édition photographique contemporaine

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Publié le mardi 21 juin 2022

Résumé

Le dossier du numéro 9 de la revue Focales s’intéressera au paysage actuel de l’édition photographique, dans sa diversité et son inventivité. L’attention ne se cantonnera pas à un examen de la situation en France, des propositions pourront concerner des maisons d’édition, des collections, des courants ou des livres étrangers. Mais un intérêt particulier sera cependant porté à la manière dont l’édition photographique fonctionne aujourd’hui au sein de l’Hexagone.

Annonce

Argumentaire

Comme l’ont montré Martin Parr et Gerry Badger dans Le Livre de photographies : une histoire (2005), dès l’apparition de l’image reproductible, le livre s’est offert à elle comme une « demeure naturelle ». The Pencil of Nature de Willliam Henry Fox Talbot paraît en 1844. Tout au long de l’histoire de la photographie, sa capacité à trouver place au sein du livre, au côté du texte, ne s’est ensuite jamais démentie. Des modalités diverses et inventives de mise en page ou d’association des mots et des images ont pu être explorées au fil du temps et au gré des situations géographiques, mais force est de constater que l’alliance est durable, et peut-être plus vivace encore aujourd’hui qu’hier. Si, de nos jours, le médium a trouvé place dans les musées et les galeries, s’il peut être également diffusé sur le web, un nombre croissant d’ouvrages de photographie se trouve produit chaque année. L’offre augmente, même si malheureusement le lectorat est restreint. Le livre se présente comme un espace où le photographe peut articuler un projet complexe, à partir d’une série d’images, de commentaires, en association éventuelle avec divers documents. Contrairement à l’image isolée, il propose une cohérence d’ensemble : il permet à son auteur d’affirmer un propos et d’offrir au lecteur une expérience singulière. Le livre fait échapper la photographie à l’isolement du tirage (lié à un marché de l’art) ; il fait de l’opérateur un auteur et rend possible une diffusion ‒ dont la longévité paraît plus importante que celle de l’exposition. Alors que la presse illustrée s’est aujourd’hui réduite à une peau de chagrin, le livre permet au photographe de développer une vision des choses, à la manière dont un écrivain réalise un « essai ». Il se présente aussi comme un objet symbolique ‒ auquel une valeur est attachée : faire un livre permet aux jeunes praticiens de se faire (re)connaître.

Sans doute faudrait-il élaborer un classement, tant il est d’« espèces de livres » différentes. « Beaux livres » et « livres d’artistes » ‒ qui, les uns comme les autres, peuvent contenir des photographies ‒ diffèrent, ainsi que l’a bien montré Anne Moeglin-Delcroix en 1997 ; ils se distinguent à l’évidence des « catalogues d’exposition ». Mais les « livres de photographies » s’écartent également des « livres de photographes », qui sont conçus par ces derniers (comme l’a développé Gilles Mora dans le numéro 6 des Cahiers de la photographie en 1982). À cela il faudrait ajouter des « livres d’écrivains » où les mots se combinent à des images, mais aussi des « livres de sociologues » ou des « livres de géographes » où une photographie consciente de ses moyens participe de projets de recherche menés selon des méthodes inventives. Et la liste n’est probablement pas close.

Pour le critique néerlandais Ralph Prins, « [l]e livre de photographies est une forme d’art autonome, comparable à une sculpture, à une pièce de théâtre ou à un film. Les photographies perdent leur caractère […] d’objets en soi pour devenir les composantes, exprimées à l’encre d’imprimerie, d’une création exceptionnelle appelée livre » (1969). La sélection des images a son importance, mais interviennent également la mise en page, la place du texte, le choix du graphisme et de la typographie, le format, la qualité du papier, la reliure, la couverture… La conception et la production du livre reposent le plus souvent sur un travail d’équipe où l’éditeur joue un rôle important, le photographe collaborant parfois avec un écrivain, parfois même avec un dessinateur.

Alors que des travaux ont été consacrés à des périodes antérieures, peu d’études concernent spécifiquement la situation contemporaine. Le dossier du numéro 9 de la revue Focales s’intéressera au paysage actuel de l’édition photographique, dans sa diversité et son inventivité. L’attention ne se cantonnera pas à un examen de la situation en France, des propositions pourront concerner des maisons d’édition, des collections, des courants ou des livres étrangers. Mais un intérêt particulier sera cependant porté à la manière dont l’édition photographique fonctionne aujourd’hui au sein de l’Hexagone. À côté des quelques grandes maisons d’édition qui abritent des collections concernant la photographie mais qui tendent aujourd’hui parfois à délaisser ce secteur, un certain nombre d’éditeurs plus modestes, mais dynamiques ‒ Filigranes Éditions, Le Bec en l’air, Textuel, Loco, Trans Photographic Press, Créaphis Éditions… ‒ réussissent à faire vivre ce domaine. Ils se sont regroupés au sein de la fédération « France PhotoBook » qui vise à valoriser un champ aussi riche que fragile. À côté de cela, les évolutions technologiques permettent à certains photographes de pratiquer l’autoédition, comme l’a récemment étudié Céline Ravier (2019). Le secteur de la « microédition » se développe également (des salons lui sont consacrés).

Il s’agira, dans ce dossier, de se pencher sur le fonctionnement de l’édition photographique, mais aussi sur sa créativité, en mettant en évidence la richesse et la qualité des productions contemporaines et en essayant de caractériser les tendances les plus récentes de ce secteur.

Coordination du numéro

  • Danièle Méaux (Université Jean Monnet Saint-Etienne)
  • Julie Noirot (Université Lumière Lyon 2)

Modalités de soumission et calendrier

Les propositions de contribution (3 000 signes maximum) seront accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique (1 000 signes maximum) et devront parvenir à daniele.meaux@univ-st-etienne.fr et julie.noirot@univ-lyon2.fr

au plus tard le 15 octobre 2022.

Notification de l’acceptation des propositions : Fin novembre 2022

Envoi des articles (de 25 000 à 35 000 signes, illustrés d’au moins 4 images libres de droit) : avant le 15 avril 2023. (Les articles seront ensuite soumis à une expertise en double-aveugle)

Les auteurs suivront les consignes de rédaction consultables sur le site de la revue Focales : Consignes aux auteurs.


Dates

  • samedi 15 octobre 2022

Mots-clés

  • édition, livre, photographie

Contacts

  • Julie Noirot
    courriel : julie [dot] noirot [at] univ-lyon2 [dot] fr

Source de l'information

  • Julie Noirot
    courriel : julie [dot] noirot [at] univ-lyon2 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’édition photographique contemporaine », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 21 juin 2022, https://doi.org/10.58079/195d

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