Les spectacles de curiosités ont longtemps fait partie du quotidien de nos ancêtres. Montreurs d’animaux, tours de physique et de mécanique, lanternes magiques, ventriloques, jongleurs et équilibristes sur pied ou à cheval, aérostats, marionnettes et cires sont, aux XVIII^e et XIX^e siècles, l’âme de petits métiers ambulants qui animent les places publiques, les rues, les auberges, les cabarets, les loges des foires, les cirques naissants, voire les maisons particulières.

Argumentaire

Les spectacles de curiosités ont longtemps fait partie du quotidien de nos ancêtres. Montreurs d’animaux, tours de physique et de mécanique, lanternes magiques, ventriloques, jongleurs et équilibristes sur pied ou à cheval, aérostats, marionnettes et cires sont, aux XVIII^e et XIX^e siècles, l’âme de petits métiers ambulants qui animent les places publiques, les rues, les auberges, les cabarets, les loges des foires, les cirques naissants, voire les maisons particulières.

À des prix accessibles à tous, ou à la plupart des contemporains, d’abord ceux des villes, ces numéros les transportent vers un monde de prouesses, vers des ailleurs inaccessibles, aux confins de l’humanité – celle qui fraye avec l’animalité, la monstruosité, a du mal à accepter sa diversité. Entre rêve d’ailleurs et réalités déformées, ils créent un horizon d’attente et un espace mental particuliers ; ils anticipent les premières heures du cinématographe, les Enfants du Paradis.

Surveillés de près par la police, ils proposent également, tant dans leurs mises en scène que dans les rares mots des bateleurs, un ordre moral qui sert aussi bien la mémoire immédiate des régimes politiques, la reconquête catholique des esprits, qu’une approximative vulgarisation scientifique ou artistique (celle que favorisent les transparents de plus en plus précis et inspirés des lanternes). Ils mêlent sans cesse les références culturelles, faisant voisiner Robespierre et le bourreau de Londres, Napoléon et les brigands napolitains, les vierges et les rires païens si la sidération, l’accroche, le fait divers l’exigent. Ils flirtent avec les frontières de l’acceptable, au risque de sulfureuses réputations pour des saltimbanques qui en tirent autant d’arguments publicitaires, ou subissent suspicion et rejet.

Programme

Journée 1 : 29 septembre 2022

9h-9h30 : Accueil

• 9h30-9h50 : Cyril Triolaire et Philippe Bourdin, « Introduction »
• 9h50-10h10 : Aurélia Vasile et Roger Gonin, « La base de données dédiées aux spectacles de curiosités (CHEC, UCA) »

Session 1. Aux sources historiques des curiosités

• 10h10-10h30 : Arthur Ségard, « Faire l’histoire des spectacles de monstres dans la France du XIXe siècle : enjeux archivistiques, méthodologiques et historiographiques »

10h30-10h50 : Discussion

10h50-11h10 : Pause

• 11h10-11h30 : Agnès Curel, « Pour une histoire orale des spectacles de curiosités »
• 11h30-11h50 : Émeline Rotolo, « La pétition des entrepreneurs de spectacles : tentative de réflexion sur un curieux miroir »

11h50-12h15 : Discussion

Session 2. Sur les routes des saltimbanques

• 14h30-14h50 : Laurent Surmely, « Les porteurs de curiosités de la vallée de Barcelonnette (années 1730-milieu du XIXe siècle) »
• 14h50-15h10 : Thomas Concy, « Les spectacles de curiosités à Reims, de la fin du XVIIIe siècle à celle du XIXe »
• 15h10-15h30 : Pierre Taillefer, « Entre théâtre et foire, les vies parallèles des artistes de curiosités »

15h30-15h50 : Discussion

15h50-16h10 : Pause

• 16h10-16h30 : Ana Clara Santos, « Les spectacles de curiosités dans les théâtres de Lisbonne et Porto au XIXe siècle »
• 16h30-16h50 : Sylvain Nicolle, « Représenter la foire électorale au XIXe siècle. L’imaginaire caricatural des spectacles de curiosité ou comment penser les avatars du suffrage universel

16h50-17h15 : Discussion

18h30-20h00 : Projection de lanternes magiques à La Jetée

Journée 2 : 30 septembre 2022

Session 3. Spectacles d’optique

• 9h00-9h20 : Marc Soleranski, « Les spectacles de curiosités de Louis Comte (1788-1789) »
• 9h20-9h40 : Johanna Daniel, « De la boîte d’optique au panorama, mutation des spectacles visuels au XIXe siècle »
• 9h40-10h00 : Kurt Vanhoutte et Nele Wynants, « L’Agioscope d’Henri Robin et Pierre Séguin : nouvelles vues sur l’histoire de la lanterne magique »

10h10-10h20 : Discussion

10h20-10h40 : Pause

• 10h40-11h00 : Frédéric Tabet, « Le spectacle de curiosité au prisme de la photographie : le cas de l’illusionnisme »
• 11h00-11h20 : Christophe Meslin, « La création du monde à l’écran (1850-1870) »

11h20-11h45 : Discussion

Session 4. Corporéité et animalité

• 13h30-13h50 : André Lange, « Le spectacle de la femme invisible (1800-1830) : expérimentation scientifique, spectacle et mythe littéraire »
• 13h50-14h10 : Nele Wynants, « Science et spectacle à la fête foraine en Europe occidentale (1850-1914) »
• 14h10-14h30 : Jeanne Barnicaud, « Tatouages à l’affiche : ce que disent les supports publicitaires de phénomènes européens tatoués à la fin du XIXe siècle »

14h30-14h50 : Discussion

14h50-15h10 : Pause

• 15h10-15h30 : Corbillé et Fantin, « Les spectacles animaliers dans le Paris du XIXe siècle : une approche par l’affiche illustrée »
• 15h30-15h50 : Quentin Villa, « Les ménageries foraines dans le seconde moitié du XIXe siècle »
• 15h50-16h10 : Sylvain Ville, « Des prouesses physiques aux sports (1880-1900) »

16h10-16h45 : Discussion finale