L’innovation pédagogique au supérieur se veut un projet motivationnel qui pousse continuellement les enseignants à prendre du recul par rapport à leurs pratiques. L’université est conçue comme un champ de production décloisonné où s’embrassent des modalités d’enseignement s’appuyant principalement sur le concept de modélisation didactique. Cet appel à contribution invite les participants à démontrer que l’enseignement dans le cadre de cette formation universitaire est considérablement lié à un opérationnel d’ordre pédagogique qui tend à favoriser l’aspect méthodologique de l’enseignement et ce au gré d’un certain nombre de moyens et de stratégies d’apprentissage.

Numéro thématique (N°07), Volume : 03/N°03

Coordination scientifique

• Dr. Samira ALLAM IDDOU (Université d’Ain Temouchent)
• Dr. Nour-El-Houda BENDERDOUCH (Université Hassiba Ben Bouali de Chlef)

Argumentaire

L’innovation pédagogique au supérieur se veut un projet motivationnel qui pousse continuellement les enseignants à prendre du recul par rapport à leurs pratiques. L’université est conçue comme  un champ de production décloisonné où s’embrassent des modalités d’enseignement s’appuyant principalement sur le concept de modélisation didactique. Il s’agit plus précisément de la formalisation et de l’adaptation des contenus selon une logique rigoureuse qui optimise la transmission des connaissances au public ciblé. Dans cette optique, la gestion et l’implémentation des dispositifs de formation est une mission dévolue avant tout à l’ingénierie pédagogique qui s’engage à créer de nouvelles stratégies selon des modèles différents tels que l’ADDIE[1] qui se fonde sur cinq étapes importantes à savoir : l’analyse, le design, le développement, l’implémentation et l’évaluation.  Ce processus est non seulement pédagogique mais aussi psychologique dans le sens où il s’inspire de théories d’apprentissage diverses comme le béhaviorisme et le constructivisme qui se basent sur l’observation des comportements et la restructuration conceptuelle. Selon la théorie anthropologique du didactique (TAD)[2], le remaniement et la réorganisation pédagogique se trouvent souvent influencés par des facteurs d’ordre social, économique et culturel. Ils sont perçus par la noosphère didactique comme des éléments probatoires permettant de vérifier, d’un point de vue praxéologique, la pertinence du renouvellement méthodologique au supérieur. Depuis les recherches de Jean Itard et Édouard Seguin sur l’éducation de l’enfant, la notion d’ « innovation » ne cesse d’évoluer et de prendre de l’ampleur dans les milieux scolaires et surtout universitaires : « Le thème de l’innovation pédagogique est relativement récent dans la littérature sur l’enseignement supérieur. Il s’est développé depuis la seconde moitié du XXᵉ siècle, à mesure que l’innovation est devenue une injonction massive dans la société en général […]. »[3]

Dans cette veine, la qualité dans l'enseignement supérieur est désormais une priorité pour de nombreuses universités. L’université doit former des enseignants formateurs dotés de qualifications nouvelles et de toute une gamme de compétences qui leur permettent de former, à leur tour, des diplômés qui peuvent accéder au monde du travail, plus complexe et interdépendant. Les plans d'assurance qualité sont désormais considérés comme un élément essentiel du système de l'enseignement supérieur mais les efforts déployés à cet égard aux niveaux national, régional et international demandent à être coordonnés[4].

En effet, l’enseignement supérieur devient de plus en plus une exigence accrue de la part des différentes parties prenantes concernées par les résultats de la formation universitaire, à savoir les responsables du secteur, les pouvoirs publics, les enseignants et les étudiants. « Les sortants de l'université algérienne devront pouvoir satisfaire aux mêmes critères de certification que ceux exigés dans les universités les plus avancées. »[5] 

Ainsi, une formation professionnalisante à l’université doit nécessairement s’appuyer sur des stratégies pédagogiques efficaces et spécifiques pour développer chez l’enseignant universitaire un esprit qui lui permet d’avoir des aptitudes requises pour exercer sa fonction tout en prenant en compte surtout les attentes et les besoins. Ce sont, en effet, ces derniers qui donnent du sens à l’activité professionnelle. Ceci dit, l’enseignant ne pourra avoir une vision plus dynamique de sa carrière et de la considérer comme un aboutissement d’efforts laborieux que si la formation est soutenue indéniablement par un processus pédagogique efficace ; et que si la qualité ne peut se mesurer qu’aux objectifs établis au préalable dans une perspective beaucoup plus professionnelle qu’académique. En effet, au cours de ces dernières années, une plus grande attention est pertinemment portée à la qualité de l’enseignement au supérieur, ce qui a conduit les universités algériennes à créer des centres de pédagogie universitaire. Ils sont chargés d’organiser et de superviser des initiatives visant à soutenir le développement professionnel des enseignants-chercheurs débutants qui est ainsi devenu un défi important pour les institutions universitaires. L’objectif essentiel est de cadrer cette formation pédagogique par la construction d’une compétence didactico-pédagogique articulée autour d’une approche centrée sur l’apprentissage du métier d’enseignant-chercheur. À ce titre, Comment la réorganisation méthodologique/ pédagogique participe-t-elle à la formation des enseignants au supérieur ?

Cette problématique suscite plusieurs questionnements: quels dispositifs pédagogiques sont mis en œuvre afin d’optimiser et de développer les compétences des enseignants débutants et à améliorer leurs performances ? Quelle pratiques enseignantes peut-on proposer pour répondre aux besoins des enseignés ? Quelle place occupe cette formation pédagogique dans l’acquisition des compétences ? S’agit-il d’un processus pédagogique incontournable dans la formation des enseignants ? Comment procéder au renouvellement pédagogique au supérieur ? Quelles tâches confiées aux responsables des universités pour pouvoir s’engager dans l’innovation pédagogique ?

Pour pouvoir répondre à toutes ces questions, nous essayons de prime abord par cette appel à contribution d’inviter les participants à démontrer que l’enseignement dans le cadre de cette formation universitaire est considérablement lié à un opérationnel d’ordre pédagogique qui tend à favoriser l’aspect méthodologique de l’enseignement et ce au gré d’un certain nombre de moyens et de stratégies d’apprentissage menant, bien évidemment, l’enseignant à développer consciencieusement les capacités à mettre en œuvre lors de la pratique et les considérer d’un point de vue socio-pédagogique soit une pédagogie consolidée par une méthodologie qui va au sens d’un ensemble de règles et de démarches scientifiques adoptées pour mener à bien l’acquisition dans une visée professionnelle.

Afin de répondre à  problématique, une liste indicative et ouverte de certains axes est proposée où enseignants, chercheurs, doctorants et professionnels de l’éducation peuvent se retrouver.

Axes de recherche

• Axe 1 : L’innovation pédagogique et numérique
• Axe 2 : La formation des enseignants
• Axe 3 : L’ingénierie pédagogique
• Axe 4 : La modélisation didactique

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Calendrier prévisionnel

Date limite d’envoi des propositions d’articles: 20/10/2022

Notification : 01/12/2022

Mise en ligne du numéro : 25/12/2022

Bibliographie indicative

Audrin, C. (2019). « Innovation pédagogique en milieu universitaire: définition et pratiques ». Revue internationale de pédagogie de l'enseignement supérieur .

Bédard, D. (2009). Innover dans l'enseignement supérieur. Paris: Presses universitaires de France.

Berrouche, N. B. (2012). Assurance qualité dans l'enseignement supérieur. Commission Nationale pour l'Implémentation de l'Assurance Qualité dans l'Enseignement Supérieur.

Lemaitre, D. (2018). "L'innovation pédagogique en question: analyse des discours de praticiens". Revue internationale de pédagogie de l'enseignement supérieur.

MESRS. (2007-2008). L'enseignement supérieur en Algérie. La direction de la formation supérieure graduée.

Paquelin, D. (2020). « Innovation dans l'enseignement supérieur: des modèles aux pratiques, quels principes retenir? » Enjeux et sociétés , 10-41.

Poumay, M. (2014). « L'innovation pédagogique dans le contexte de l'enseignement supérieur ». La pédagogie universitaire à l'ère du numérique , 69-81.

Notes

[1] ADDIE (Analysis Design Development Implementation Evaluation) est un modèle de l’ingénierie pédagogique initié par l’Université de Floride en 1975.

[2] TAD est la théorie de l’anthropologie du didactique initiée par Yves Chevallard en 1999. Elle s’intéresse à l’analyse et à la transposition didactique.

[3] DenisLemaître, “L’innovation pédagogique en question : analyse des discours de praticiens”, Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur [Online], 34(1) | 2018.

[4]Nabil BOUZID, Zineddine BERROUCHE, Module II - Assurance qualité dans l’enseignement supérieur, In, Commission Nationale pour l’Implémentation de l’Assurance Qualité dans l’Enseignement Supérieur, 2012.

[5] MESRS, (2007-2008), L’enseignement supérieur en Algérie, Document élaboré par la direction de la formation supérieure graduée, p. 06.