AccueilSpatialisation des activités économiques urbaines en longue durée

AccueilSpatialisation des activités économiques urbaines en longue durée

*  *  *

Publié le jeudi 15 septembre 2022

Résumé

La place des activités économiques à l’intérieur des entités urbaines est un enjeu central de l’organisation spatiale de ces dernières, aussi bien pour les époques anciennes que contemporaines. Les journées permettront de questionner l’occupation économique du territoire citadin et la façon dont cette occupation crée de l’urbanité. En s’interrogeant sur la spatialisation des activités économiques, c’est l’organisation sociale des activités urbaines que l’on propose d’examiner afin d’obtenir une vision de long terme de son évolution. Les changements qui interviennent dans les villes en raison des modifications des appareils productifs et des activités commerciales seront l’objet de ce congrès.

Annonce

Congrès de la SFHU26-27 janvier 2023, université Gustave Eiffel (Campus Marne-la-Vallée).

Argumentaire

La place des activités économiques à l’intérieur des entités urbaines est un enjeu central de l’organisation spatiale de ces dernières, aussi bien pour les époques anciennes que contemporaines.Les journées permettront de questionner l’occupation économique du territoire citadin et la façon dont cette occupation crée de l’urbanité. En s’interrogeant sur la spatialisation des activités économiques, c’est l’organisation sociale des activités urbaines que l’on propose d’examiner afin d’obtenir une vision de long terme de son évolution. Les changements qui interviennent dans les villes en raison des modifications des appareils productifs et des activités commerciales seront l’objet de ce congrès.

Pourront être questionnés la distinction progressive entre espaces politiques et commerciaux à l’époque antique, le phénomène décrit comme « la commercialisation médiévale », l’apparition des manufactures à l’époque moderne ou encore le processus d’industrialisation et les conséquences detoutes ces modifications sur l’aspect des villes.

Par cette entrée « productive », on pourra interroger la construction et l’adaptation de la morphologie urbaine aux activités économiques et inversement, se demander dans quelle mesure les activités économiques sont des marqueurs d’urbanité.

Le thème du congrès permettra d’aborder la spatialisation à la fois d’un point de vue économique, social, politique, culturel et environnemental. Sans prétention d'exhaustivité, nous suggérons ici quelques pistes de réflexion qui concernent toutes les périodes et toutes les aires géographiques :

Espaces communs et activités économiques

Si un problème classique de l’histoire urbaine est celui de la coexistence d’espaces publics et privés,ce problème a plus rarement été traité sous l’angle des activités économiques et de leur spatialisation. Comment les espaces communs des villes (places, palais civiques, esplanades, ponts...) deviennent- ils aussi des lieux pour le commerce et la production et quelles sont les formes de l’exploitation privée de ces lieux publics ? Plus globalement, comment s’articule sur la longue durée l’occupation de certains lieux par les entrepreneurs et les travailleurs avec la planification et la programmation de l’usage des espaces urbains par les autorités ? On pourrait ainsi s’intéresser à la réglementation urbaine et la plus ou moins grande liberté laissée aux acteurs pour s’installer dans les espaces de la ville. Des chantiers particuliers, comme ceux des cathédrales ou encore ceux de la construction navale, pourraient être l’objet d’une attention particulière dans l’optique de la création d’une urbanité particulière.Cette urbanité particulière pourra aussi être perçue à travers l’analyse des marges des villes. Celles-ci constituent souvent un lieu privilégié pour débuter une carrière ou acquérir plus facilement uneindépendance économique. Le déclin économique peut également inciter certains individus à s'installer dans les zones périphériques de la ville. La succession spatiale des occupations exercées par les acteurs économiques dans la ville peut marquer les étapes de leur réussite ou, au contraire, de leurs difficultés, quand ce n’est pas de leur faillite. Mais ce peuvent aussi être les autorités urbaines qui tentent d’y localiser les activités jugées néfastes, dangereuses pour les autres habitants de la ville et spécialement ceux qui font figure de notables. La composition de ces quartiers où se concentrent certaines des activités économiques les plus polluantes et bruyantes pourra également être examinée. Il sera possible de scruter différents points : qui habite à proximité ? Quelles catégories sociales s’y installent ? Quelle place, à toutes les périodes, pour les migrants et les néo-urbains dans ces quartiers ? Quelles formes prennent les habitations dans ces lieux ? Comment les groupes de pression s’organisent-ils pour refuser de vivre à côté d’activités bruyantes, polluantes et sales ? Peut-on repérer d’autres conflits qui concernent spécifiquement la localisation des activités économiques ?

Acteurs, négociations, conflits

L’exemple des marges permet en effet de saisir un aspect bien plus large du sujet : l’analyse desacteurs et l’examen des enjeux de l’implantation des différentes activités économiques dans le cœurdes villes. Quels dialogues et négociations sont entamés entre pouvoirs, acteurs économiques et riverains ou, plus largement, habitants de la ville ? Le pouvoir de négociations des habitants sera ainsi mis en lumière. Par-là, les conflits d’aménagement devront aussi être interrogés pour les époques anciennes. Il s’agira de scruter les relations des acteurs économiques avec le voisinage, voire, dans certains cas, avec la ville dans son ensemble. Comment réussissent-ils à se faire entendre, quelles sont les marges de discussion et les possibilités de s’opposer à un projet d’implantation, de gêner la poursuite et l’expansion d’un certain type d’activités ? En cela il s’agira d’analyser les politiques économiques des villes dans la longue durée en interrogeant la mise en relation et la cohabitation entre les zones de travail urbain et les zones d’habitat. Mais il faudrait aussi prendre en considération les avantages que certaines activités économiques peuvent apporter à un quartier ou un ensemble urbain dans son ensemble. Sera ainsi examiné le concept de concurrence intra-urbaine et/ou entre les villes pour attirer les activités les plus rentables et les plus prestigieuses. Quelles sont les stratégies d’implantation suivies par les différents acteurs pour assurer des marqueurs positifs d’urbanité ?

Mobilités intra-urbaines des travailleurs

La façon dont les acteurs des productions et des échanges habitent la ville ou se déplacent vers la ville chaque jour peut également être un moyen pour scruter l’organisation spatiale de la production et des échanges. L’accent sera mis notamment sur les déplacements des travailleurs pour rejoindre leur lieu de travail. D’où viennent les travailleurs, quels sont les parcours suivis dans la ville pour se rendre au travail, quels sont les changements induits par l’apparition du chemin de fer, de la voiture, sur les déplacements quotidiens ? Les mouvements « pendulaires » des acteurs des activités de la production et des échanges seraient un bon moyen pour comprendre l’organisation urbaine des activités économiques. Le lieu commun souvent répété pour l’époque médiévale d’une imbrication entre les habitations et les lieux de travail tient finalement à l’étroitesse des études sur le travail. À trop se focaliser sur la maison, d’importants pans du monde du travail sont ainsi oubliés. Nombreuses sont les activités qui ne se déroulent pas à l’intérieur d’une maison, notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment, mais aussi du textile, et les dépendants forment une partie non négligeable de la population. De la sorte, le cadre de leur travail n’est pas leur maison, car ils sont obligés de se déplacer vers leurs lieux de travail. Enfin, les acteurs des activités réputées artisanales ne travaillent pas tous à l’intérieur de leur logement et ils peuvent prendre en location des ateliers à l’extérieur de leur habitation. L'analyse des parcours laborieux pourrait donc être approfondie pour l’ensemble despériodes historiques. En effet, les artisans et les autres acteurs du monde du travail sont des éléments essentiels des économies urbaines et ces populations sont mobiles à l’intérieur des limites de la ville et au-delà.

Modalités de soumission

Les propositions de communication d’une page sont à envoyer à l’adresse sfhu@univ-paris-est.fr

jusqu’au 30 octobre 2022.

Comité d’organisation

(Université Gustave Eiffel, laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs)

  • Corine Maitte (PR moderne),
  • Giuliano Milani (PR médiévale),
  • Frédéric Moret (PR contemporaine),
  • Matthieu Scherman (MCF médiévale)

Comité scientifique

Le comité scientifique rassemble le bureau de la SFHU et le comité d’organisation.

Lieux

  • Amphithéâtre bibliothèque G. Perec - Rue des Frères Lumière
    Champs-sur-Marne, France (77)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • dimanche 30 octobre 2022

Mots-clés

  • activité urbaine, économie, mobilité, travail

Contacts

  • Matthieu Scherman
    courriel : matthieu [dot] scherman [at] univ-eiffel [dot] fr

Source de l'information

  • Matthieu Scherman
    courriel : matthieu [dot] scherman [at] univ-eiffel [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Spatialisation des activités économiques urbaines en longue durée », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 15 septembre 2022, https://doi.org/10.58079/19hh

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search