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Moscou et l'Afrique

Trajectoires historiques, représentations, perturbation d'un ordre traditionnel ou fantasme ?

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Published on Wednesday, September 28, 2022

Abstract

Après avoir entretenu des relations particulières avec l’Afrique durant les périodes de décolonisation et de guerre froide, Moscou s’est par la suite illustrée dans une attitude de désengagement à l’égard de cette dernière au début des années 1990. Puis, cette relation a donné lieu à une valse curieuse, entre relance et recul, pour connaitre un véritable regain vers la fin de la décennie 2010. Incontestablement, Moscou a d’ores et déjà repris pied dans de nombreux pays africains, en marquant sa présence de diverses manières. Une situation qui est de nature à inquiéter les anciennes puissances coloniales au rang desquelles la France, et par extension, le monde occidental. L’Afrique, serait-elle de nouveau l’un des théâtres des antagonismes Est/Ouest ?

Announcement

Argumentaire

Fondée en 1147, Moscou a été respectivement la capitale de la Russie post-tsariste, puis celle de l’URSS, avant d’être de nouveau la capitale de la Russie, à l’issue de la dislocation du bloc communiste en décembre 1991. Centre politique, économique et culturel de la fédération russe, Moscou a joué un rôle majeur aussi bien dans l’histoire du bloc communiste que dans celle de la Russie. Mais, au-delà de la métropole urbaine vieille de plusieurs siècles, c’est la réalité politique (URSS/Russie) qu’elle incarne depuis un siècle (1922-2022) qui nous intéresse dans ses différents rapports avec l’Afrique.

S’agissant notamment de ses rapports avec ce continent, il ne fait pas de doute que le redéploiement – fort remarqué – de Moscou ces dix dernières années dans certains pays africains n’est pas sans susciter des interrogations auprès des observateurs de la scène internationale. En 2021, le grand reporter et essayiste français Vincent Hugueux, relevait que la Russie fait partie "des puissances étrangères qui ont envie de tailler des croupières et qui ont commencé de le faire en Centrafrique, au Mali et ailleurs"[1]. De plus, les nombreuses crises à ses portes, dont le conflit russo-ukainien de 2022 et ses corollaires, apparaissent comme un nouvel élément moteur dans les relations entre Moscou et l’Afrique. Dans la foulée, cette puissance nucléaire qui bouscule le "pré carré français" a signé de nouveaux accords de défense avec des pays comme le Cameroun[2]. La visite officielle du président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) en Russie et, peu avant, les positions disparates des pays africains face aux sanctions onusiennes contre ce pays[3], constituent bien d’autres marqueurs dans les relations russo-africaines[4]. À cet égard, il est significatif de relever que nombre d’États africains ont réitéré leur attachement au "Mouvement des non-alignés", apparu dans le contexte de la guerre froide. "Refusant à cette époque de prendre parti pour aucun des deux blocs, de l’Est ou de l’Ouest, ils refusent désormais de s’aligner, ni derrière l’OTAN, ni derrière la Fédération de Russie… "[5].

Le 26 juillet 2022, alors qu'il est en visite en Afrique au même moment que Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères russes, le président français dénonce l'influence russe en Afrique. Hasard de calendrier ou pas, le malaise est désormais clair pour tous. Si quelques pays au rang desquels la Turquie, l’Inde et surtout la Chine, effectuent des percées plus ou moins extraordinaires en Afrique, comment comprendre que la présence de "l’ogre russe" fait l’objet de tant de méfiance chez les occidentaux ? L’Afrique est-elle la chasse gardée de certaines "puissances" ou un continent ouvert à la "compétition internationale" ?

À l’évidence, l’on ne pourrait véritablement comprendre les relations entre Moscou et l’Afrique aujourd’hui, en faisant abstraction du cadre global dans lequel elles s’enracinent ou s’inscrivent, marqué par la décolonisation, la guerre froide, les difficultés rencontrées à la fois par l’URSS tout comme le jeune État russe postsoviétique et enfin, les priorités relatives à la relance dans les années 90. Globalement, les relations entre l’URSS/Russie et l’Afrique depuis les années 60, ont été marquées par des allures tortueuses (engagement, désengagement et relance). L’activisme réel des premiers moments a – contre toute attente – cédé la place à un recul considérable, lié surtout aux difficultés rencontrées par l’Union soviétique, de la fin des années 80, au début des années 90. Les tentatives de relance se sont vues également plombées par de nombreux handicaps à la fois endogène et exogène à la Russie renaissante, laissant souvent penser à un nouveau recul de sa présence en Afrique. Que non ! Le renouveau de ces relations, véritablement palpable au début des années 2000, va résolument connaître une accélération dans tous les domaines vers la fin de la décennie 2010.

Dans une perspective holistique, l’objet du présent appel à contribution est donc d’analyser les relations entre l’ex- URSS/Russie et l’Afrique. Les propositions d’article pourront s’inscrire dans les axes indicatifs ci-après :

  • L’histoire ;
  • La coopération ;
  • La diplomatie ;
  • La présence ou le redéploiement russe dans le continent africain: enjeux géopolitique et géostratégique;
  • Les réponses occidentales face à l’intrusion russe en Afrique ;
  • "Lecture africaine" de la crise russo-ukrainienne ;
  • Moscou/Poutine, dans l’imaginaire africain : postures discursives, opinions et représentations.
  • Autres…

Notes

[1] Le Débat France 24 (2021, 7 juin), "Terrorisme au Sahel : les Etats impuissants ?", https://www.france 24.com, consulté le 15 juillet 2022.

[2] F. Koute (2021, 21 avril), "Cameroun-Russie : ce que contient leur nouvel accord de défense", www.jeuneafrique.com, consulté le 15 juillet 2022.

[3] L. Petiot (2022, 07 juin), "Conflit russo-ukrainien: quelle redistribution des cartes pour l’Afrique ? ", La Tribune, www.latribune.fr, consulté le 20 juillet 2022.

[4] Le Monde  (2022, 02 juin), "Le président de l’Union Africaine, Macky Sall, en visite en Russie pour s’entretenir avec Vladimir Poutine", www.lemonde.fr, consulté le 20 juillet 2022.

[5] Petiot, "Conflit russo-ukrainien: quelle redistribution des cartes pour l’Afrique ?".

Conditions de soumission

Ce projet s’adresse aux chercheurs nationaux et étrangers dans les domaines de l’histoire, des relations internationales, de la science politique, de l’économie politique, ainsi qu’aux diplomates, fonctionnaires internationaux et autres. L’objectif visé est d’obtenir des résultats privilégiant une approche pluridisciplinaire.

Nous tenons à publier des articles originaux, rédigés en français ou en anglais, non publiés auparavant et non soumis pour publication dans une autre revue ou dans un autre ouvrage collectif.

Un projet de texte soumis à évaluation doit comporter :

  • un titre,
  • la signature (Prénoms et Nom(s) de l’auteur ou des auteurs,
  • l’institution (s) d’attache),
  • l’adresse électronique de (s) auteur(s),
  • le résumé en français (250 mots),
  • les mots clés (cinq),
  • le résumé en anglais (du même volume),
  • les key words (même nombre que les mots clés).
  • Le résumé doit synthétiser la problématique, la méthodologie et les principaux résultats.

Chaque projet d’article doit être envoyé sous la forme d’un document Word d’un maximum de 50 000 signes (espaces et notes comprises), police Times New Roman, (taille 12 pour le corps de texte, 10 pour les notes de bas de page et 11 pour les citations en retrait), interligne 1,5 avec la mise en forme la plus simple possible.

Le manuscrit doit respecter la structuration habituelle du texte scientifique : l’Introduction; la Conclusion et la Liste des références bibliographiques. Ecrire les noms scientifiques et les mots empruntés à d’autres langues que celle de l’article en italique.

Les titres des sections du texte doivent être numérotés de la façon suivante :

  1. Premier niveau, premier titre (Time new roman 10 gras)

1.1. Deuxième niveau (Time new roman 10 gras italique)

1.1.1. Troisième niveau (Time new roman italique sans le gras)

Les références bibliographiques

Il est obligatoire de dresser à la fin de l’article la liste complète (par ordre alphabétique) de toutes les références citées dans le texte. Ne sont présentées dans les références bibliographiques que les références des documents cités.

Les sources historiques, les références d’informations orales et les notes explicatives sont numérotées en série continue et présentées en bas de page.

Les références bibliographiques sont présentées par ordre alphabétique des noms d’auteur. Indiquer les pages concernées pour les articles tirés de revues ou les chapitres d’ouvrages. Chaque référence bibliographique est présentée comme suit : Noms, Initiales des prénoms. (Année de publication), Titre (en italique pour un ouvrage), entre guillemets pour les articles et travaux académiques. Lieu de publication, maison d’édition, année, nombre de pages.

  • Pour un ouvrage : Verschave F. X. (2005), De la Françafrique à la mafiafrique, Bruxelles, Tribord.
  • Pour un article : Arkhangelskaya A. (2013), "Le retour de Moscou en Afrique subsaharienne ?", Afrique contemporaine, 2013/4 n°248, pp.61-74.

Calendrier

  • Lancement de l’appel à contribution : 15 octobre 2022
  • Date limite de réception des propositions de contribution : 30 octobre 2022

  • Annonce des propositions retenues : 05 novembre 2022
  • Envoi du texte de la proposition retenue (format article scientifique) : 15 décembre 2022
  • Renvoi (si nécessaire) des articles aux auteurs pour corrections finales : 20 janvier 2023
  • Retour des articles corrigés au comité et mise en forme de l’ouvrage : 10 février 2023
  • Dépôt de la mouture finale chez l’éditeur pour publication : 11 mars 2023

Les textes doivent être envoyés à l’adresse suivante : jeanpierremekinde@gmail.com

Supervision générale

  • Pr. Jean KOUFAN MENKENE, Université de Yaoundé I

Coordination du projet

  • Dr. Jean Pierre MEKINDE, ENS, Université de Bertoua
  • Dr. Réné BIDIAS, IRIC, Université de Yaoundé II

Comité scientifique

  • Pr. Daniel ABWA, Université de Yaoundé I
  • Pr. Verkijika G. FANSO, Université de Yaoundé I
  • Pr. Raymond EBALLE, Université de Yaoundé I
  • Pr. Célestin Christian TSALA TSALA, Université de Yaoundé I
  • Pr. Jean-Emmanuel PONDI, Université de Yaoundé II
  • Pr. Alain Didier OLINGA, IRIC, Université de Yaoundé II
  • Pr. Mathias Eric OWONA NGUINI, Université de Yaoundé II
  • Pr. André TASSOU, Historien, Université de Yaoundé I
  • Pr. Gabriel Maxime Don MOUGNOL, Université de Yaoundé I
  • Pr. Abdoul-Aziz YAOUBA, IRIC, Université de Yaoundé II
  • Pr. Nadine MACHIKOU, Université de Yaoundé II
  • Pr. Alain ONDOA, Université de Yaoundé II
  • Pr. Paul Elvic BATCHOM, Département de Politique Internationale, IRIC
  • Pr. Guy MVELLE, Département d’Intégration et de Coopération pour le Développement, IRIC
  • Pr. Emmanuel WONYU, Département de Politique Internationale, IRIC
  • Pr. Gabriel EBA EBE, Département d’Economie Internationale, IRIC
  • Pr. Félicité KOURAOWONA MFEGUE, Département de Droit International, IRIC
  • Pr. Stéphane NGWANZA, Département de Politique Internationale, IRIC

Comité de lecture

  • Pr. Edouard BETOBO BOKAGNE,  Université de Bamenda
  • Pr. Virginie WANYAKA BONGUEN, Université de Yaoundé I
  • Pr. MOUSSA II, Université de Yaoundé I
  • Pr. Japhet ANAPHACK, Université de Yaoundé I
  • Pr. Joseph TANGA ONANA, Université de Yaoundé I
  • Pr. Laure NGO NLEND, Université de Douala
  • Dr. Timothée TOMO NDIOBO, Université de Bertoua
  • Dr. Fabrice AKONO ABINA, Université de Bertoua
  • Dr. Ferdinand ONANA NGAH, Université de Douala
  • Dr. Georges ETOA OYONO, Université de Ngaoundéré
  • Dr. Alphonse ZOZIME TAMEKAMTA, ENS, Université de Yaoundé I
  • Dr. Belmond Nicaise MPEGNA, IRIC

Comité de rédaction

  • Pr. Raphael AZIL BATENGUENE, Université de Douala
  • Pr. Ernest MESSSINA MVOGO, Université de Douala
  • Pr. Jean Baptiste NZOGUE, Université de Douala
  • Pr. Hans Gilbert MBENGDANG, Université de Douala
  • Pr. George FUH KUM, Université de Yaoundé I
  • Dr. Nadine NGON, Université de Bamenda
  • Dr. Innocent AFUHNGHANG, Université de Bertoua
  • Dr. Rose Nadine MAHOULA NDJOKWE, Université de Bertoua
  • Dr. Zacharie ONDOA, Université de Bertoua
  • Dr. Calvin BANDAH PANGA, Université de Bertoua
  • Dr. Magloire GUIALA, Université de Bamenda

Bibliographie sélective

Arkhangelskaya A. (2013), "Le retour de Moscou en Afrique subsaharienne ?", Afrique contemporaine, 2013/4 n°248, pp.61-74 ;

Atlantico (2015, 20 décembre), "La Russafrique, Après les Chinois, les Russes : Moscou à la reconquête de l’Afrique comme au bon vieux temps de l’URSS", www.atlantico.fr/decryptage/ap;

Birgerson S.M., Kozhemiakin A.V., Kanet R. E. (1996), "La politique russe en Afrique: désengagement ou coopération?", Revues d’études comparatives Est-Ouest, vol. 27, n°3, pp.145-168 ;

Billette A. (2009, 26 juin), "La Russie reprend pied sur le continent africain" mobile.lemonde.fr/afrique/artic ;

Freland F.X. (2015, 13 novembre), "Alexeї Vassiliev : "La Russie peut être utile à l’Afrique", Jeune Afrique, www.jeuneafrique.com/278717;

Gamandiy-Egoro M. (2018, 6 mars), "Tournée africaine de Sergueï Lavrov : ce n’est qu’un début",  Sputnik France, fr.sputniknews.com/points-de-vue/2018 ; 

Jouanny J. R. (2015), "Le retour russe en Afrique subsaharienne : enjeux, vecteurs et perspectives", L’Afrique des idées, Note d’analyse N°9 ;

Koute F. (2021, 21 avril), "Cameroun-Russie : ce que contient leur nouvel accord de défense", www.jeuneafrique.com;

Le Débat France 24 (2021, 7 juin), "Terrorisme au Sahel : les Etats impuissants ?", https://www.france 24.com ;

Le Monde (2022, 02 juin), "Le président de l’Union Africaine, Macky Sall, en visite en Russie pour s’entretenir avec Vladimir Poutine", www.lemonde.fr;

Le Point Afrique (2018, 18 juin), "Moscou ne tourne pas le dos à l’Afrique, bien au contraire", afrique. Lepoint.fr/economie/moscou ;

Mckenson H. (2016, 28 décembre), "Commerce : la Russie de Poutine peut-elle réussir en Afrique ? ", Forbes Afrique, m.forbesafrique.com/commerce ;

Pomponne M. (2014, 5 décembre), "Vers un retour de la Russie en Afrique?", m.rfi.fr/hebdo/20141205-russie ;

Petiot L. (2022, 07 juin), "Conflit russo-ukrainien: quelle redistribution des cartes pour l’Afrique ? ", La Tribune, www.latribune.fr;

Press J. (2018, 29 juin), "L’appétit des Russes grandit pour le marché africain", 17/05/2013.www.economiematin.fr/news-marche-africain-partenariat-economique-russie ;

Ria Novosti (2018), "La Russie pousse l’Occident hors de l’Afrique sans combat", Overblog, le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2018 ;

Souleymane I. (2015,14 septembre), "Que cherche la Russie en Afrique ?", Les Afriques, www.lesafriques.com/relations.


Date(s)

  • Sunday, October 30, 2022

Keywords

  • Afrique, Moscou, Europe, Histoire, coopération, diplomatie, guerre froide

Contact(s)

  • Jean-Pierre Mékindé
    courriel : jeanpierremekinde [at] gmail [dot] com

Information source

  • Jean-Pierre Mékindé
    courriel : jeanpierremekinde [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Moscou et l'Afrique », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, September 28, 2022, https://calenda.org/1018949

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