Qu’est ce qu’une organisation à taille humaine ? Pourquoi y a-t-il plus de freeriders dans les groupes nombreux ? Le bien commun est-il aussi facilement accessible pour les grandes entités que pour les petites ? Le sentiment d’appartenance peut-il se développer dans une foule ? La subsidiarité est-elle un moyen de grandir sans grossir ? Les approches critiques des recherches sur les organisations se méfient facilement des dimensions quantitatives. Il faut, dit-on, se préoccuper de ce qui est laissé de côté par les courants dominants. Le but de la journée d’étude est d’explorer la façon dont la taille des organisations influence les conditions d’un travail digne de l’homme.

Présentation

Les approches critiques des recherches sur les organisations se méfient facilement des dimensions quantitatives. Il faut, dit-on, se préoccuper de ce qui est laissé de côté par les courants dominants. Mais la mise en lumière du qualitatif peut laisser dans l’oubli les enjeux humains l’aspect quantitatif des organisations.

Nous devons à Olivier Rey (Rey 2014) d’avoir mis en lumière grâce aux sciences sociales la relation entre la taille des ensembles sociaux et une vie digne d’un homme.

De quelle façon ce qu’il affirme au sujet des groupements humains est-il valable pour les organisations ? Comment faire dialoguer ses travaux avec les recherches sur les organisations ?

Si des travaux en théorie des organisations étudient le rapport entre taille et performance (Gooding et Wagner 1985), peu étudient le rapport entre la grandeur des entreprises et la possibilité d’y travailler dignement.

Certes, la mode du downsizing dans les années 1990 (Orpen 1997), le concept de division en Bunsha (Sakai et Sekiyana 1985) ou le Mythe du mois-homme (Brooks 1996) ainsi que des recherches inspirées du nombre du Dunbar (Dunbar 2021) peuvent mettre sur la piste d’une taille d’organisation adaptée à l’homme au travail, car elles invitent à considérer la taille des organisations sous l’angle de la proportion, contre l’hubris du toujours plus grand. Mais il s’agit encore, dans ces perspectives, de trouver une taille optimale dans une visée d’efficacité. C’est dans une lignée qui se réclamerait du distributisme (Chesterton 2009), de la notion de convivialité (Illich 2014) ou encore de la pensée de Schumacher (2011) que l’on peut chercher la voie d’organisations dans lesquelles le travail est proportionné à l’homme. D’autres démarches tentent de prendre acte de la taille des organisations en structurant le collectif conformément au principe de subsidiarité (Russello 2007).

Comment ces approches entrent-elles en résonnance avec les sciences de gestion ? Comment les acteurs de terrain vivent-ils cette question de taille ?

Sans se limiter à ces penseurs, le but de la journée d’études est d’explorer la façon dont la taille des organisations influence les conditions d’un travail digne de l’homme.

Programme

• 9h00 Conférence Introductive « Questions d’échelles », Olivier Rey, CNRS

10h45 Pause

• 11h15 « Le management et l’impossibilité de la représentation », Baptiste Rappin, Université de Lorraine
• 11h45 « La coopération dans la confiance, une question d’effectifs ou de rencontre ? L’apport de l’analyse de la responsabilité de Paul Ricoeur », Philippe Jacquinot, Université Paris-Saclay, Université d’Evry et Arnaud Pellisser-Tanon, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

12h30 Déjeuner

• 14H00 « Le rôle de la taille de l’organisation dans sa démocratisation et dans l’efficacité de la production », Thierry Brugvin, Laboratoires LIPHA Paris Est, CREGO-RHESO Bourgogne Franche- Comté
• 14h30 « Essaimer pour ne pas grossir », Karine Forest, co-fondatrice et associée Cardiweb

15h15 Pause

• 15h45 « A partir de quelle taille de société, la solidarité communautaire est-elle compromise en tant que système principal de coordination des échanges ? », Laurent Noël, Audencia
• 16h15 « La taille des ensembles sociaux dans la pensée distributiste », Alexis Guénez, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CNRS
• 16h45 « La vergogne du free-rider, et la taille des groupes de travail », Bernard Guéry, IPC – Paris

17h45 Conclusion

Modalités d’inscription

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