Il s’agira, au cours de ces deux journées d’interroger les diverses manières dont le genre peut influer sur les processus de médicalisation. Ce colloque nous invite par exemple à considérer l’historicité des processus de médicalisation liés au genre (notamment à travers l’étude des cas de l’hystérie, du bovarysme, de l’homosexualité ou encore de l’avortement). Il vise également à explorer comment les identités de genre se construisent et ou se déconstruisent en partie à travers le recours à des interventions médicales, à questionner le rôle de la médecine dans nos parentalités contemporaines et à mieux comprendre en quoi un organe comme l’utérus ou encore la prostate ont pu particulièrement faire l’objet d’un regard médical complexe.

Présentation

L’Initiative Genre (Philomel) et l’Initiative Humanités Biomédicales de Sorbonne Université organisent ensemble le colloque interdisciplinaire et international Genre et Médicalisation.

Il s’agira, au cours de ces deux journées — quatre conférences plénières, cinq panels, une table ronde et un événement culturel — d'interroger les diverses manières dont le genre peut influer sur les processus de médicalisation. 

Ce colloque nous invite par exemple à considérer l'historicité des processus de médicalisation liés au genre (notamment à travers l’étude des cas de l’hystérie, du bovarysme, de l’homosexualité ou encore de l’avortement). Il vise également à explorer comment les identités de genre se construisent et ou se déconstruisent en partie à travers le recours à des interventions médicales, à questionner le rôle de la médecine dans nos parentalités contemporaines et à mieux comprendre en quoi un organe comme l’utérus ou encore la prostate ont pu particulièrement faire l’objet d’un regard médical complexe. Enfin, ce colloque propose également un panel de réflexions sur des processus de médicalisation en cours, appréhendés à travers une perspective genrée, allant de l’automutilation à la diététique en passant par l'addiction. Additionnellement, afin de favoriser l'échange entre les sphères médicales et universitaires, des professionel·le·s de santé proposeront leurs réflexions sur des questions précises comme le dépistage de cancers "genrés" (tels que le cancer du sein), l’usage de métaphores dans le langage médical ou la prise en charge médicale de patient·e·s trans.

Programme

Lundi 28 novembre 2022 

8h30 - Accueil des participants.

9h - Introduction du comité d’organisation MAIA.

• 9h30 - Conférence d’ouverture d’Audrey Shafer, professeure émérite d'anesthésiologie et de médecine de la douleur, Stanford University of Medicine. Le Capitaine du navire : Métaphores, Médicalisation et Genre

Discussion animée par Thomas Constantinesco, professeur de littérature américaine, VALE, Sorbonne Université. 

10h30 - Pause.

11h - Panel 1 : Approches historiques de la médicalisation 

• Paradigme hystérique, apparence androgyne et monstruosité, de la Renaissance à l’âge classique, Alexandra Gorichon-Herren, chercheuse associée au département de français, Université de Fribourg,
• La médicalisation du bovarysme, Charlotte Geindre, doctorante en philosophie et psychologie, Sorbonne Université et ingénieure de recherche, équipe Methods, CRESS, Inserm,
• La pharmacie des perversions : peut-on guérir les homosexuels européens (1869-1920) ? Ruby Faure, doctorant.e en études de genre au LEGS, Paris 8,
• Les deux médicalisations de l'avortement (1974-2022). Raphaël Perrin, doctorant en sociologie au CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Modération : Jean-Christophe Abramovici, Professeur de littérature du XVIII^e siècle, CELLF, Sorbonne Université.

13h - Déjeuner.

• 14h30 - Conférence plénière d’Aude Bandini, professeure adjointe en philosophie, Centre de recherche en éthique, Université de Montréal. Un diagnostic d’exclusion ou d’inclusion ? Le challenge épistémique des troubles neurologiques fonctionnels

Discussion animée par Anne Fenoy, doctorante en philosophie, SND, Initiative Humanités Biomédicales, Sorbonne Université.

• 15h30 - Présentation par Karine Lacombe du réseau SONATE de l’Hôpital Saint-Antoine.

Discussion animée par Alexandre Escargueil, professeur de biologie, Centre de Recherche Saint-Antoine Biologie et Thérapeutiques du Cancer, Sorbonne Université & INSERM.

16h30 - Pause.

17h00 - Panel 2 : Interventions médicales et identité

• La psychomédicalisation par le bas des demandes de transition de genre à l’adolescence, Arthur Boulet, doctorant en sociologie au 2L2S Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales, Université de Lorraine à Nancy.
• La prise en charge médicale de l’intersexuation au Burkina Faso : une solution contre la stigmatisation des intersexes ? Koukiyoani Koutiangba, doctorante en anthropologie au LAM, Université de Bordeaux.
• La reconstruction chirurgicale du clitoris, féminité et se réparer à travers des approches thérapeutiques médicalisées et institutionnalisées, Sarah O’Neill, post-doctorante en anthropologie médicale à l’Institut de Sociologie, Université Libre de Bruxelles.

Modération : Marion Bonneau, docteure en études grecques, équipe Médecine grecque et Littérature technique, Sorbonne Université.

18h30 - Mots de fin de la première journée

Mardi 29 novembre 2022 

8h30 - Accueil 

• 9h - Conférence plénière d’Ericka Johnson, professeure de genre et société et membre du centre pour les humanités médicales et la bioéthique, Linköping University. Voir la prostate à travers le féminisme

Discussion animée par Lucie Vanhoutte, doctorante en démographie, Muséum national d’Histoire naturelle, Initiative Humanités Biomédicales, Sorbonne Université.

10h - Pause café.

10h30 - Panel 3 : Parentalités médicalisées 

• Épistémologie de la POHaD : paternités biomédicales et implications sociales, Laure Saincotille, ingénieure d'étude en philosophie, Institut Fédératif d'Etudes et de Recherches Interdisciplinaires Santé Société, Université Toulouse Jean-Jaurès. Alexandra Soulier, chargée de recherche en philosophie, Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
• Entre pathologisation et démédicalisation: la parenté trans appréhendée par l'ordre juridique, Audrey Boisgontier, chargée d’enseignement, CREDOF et CTAD, Université Paris Nanterre.
• Les expériences procréatives des hommes dans l'assistance médicale à la procréation, Irène-Lucile Hertzog, sociologue au CERREV, Université de Caen Normandie.

Modération : Beate Collet, maîtresse de conférences en sociologie, GEMASS, Sorbonne Université.

12h - Déjeuner.

13h30 - Panel 4 : Médicalisations et démédicalisations de l’utérus

• La physiologie est politique : la production sociale de la ménopause, Cécile Charlap, maîtresse de conférences en sociologie, LISST, Université Toulouse Jean Jaurès.
• Endométriose : médicalisation de qui et de quoi ? Margaux Nève, doctorante en sociologie, CADIS, EHESS.
• Genre, féminismes et médicalisation des douleurs (péri)menstruelles, Tommy De Ganck, maître de conférences en histoire, MMC, Université libre de Bruxelles, et archiviste aux Archives de l’Etat. Stéphanie Pache, Professeure de sociologie du genre et des sexualités, Université du Québec à Montréal (UQAM).

Modération: Elsa Boulet, chercheuse (postdoctorante) au Centre nantais de sociologie, Université de Nantes, chercheuse associée au Centre Max Weber.

15h - Pause. 

15h30 - Table ronde : Cancer, médicalisation et genre 

• Joseph Gligorov, PUPH Sorbonne Université, APHP, Oncologie médicale.
• Diaretou Ndiaye-Gueye, directrice de projets à l’Institut Universitaire de Cancérologie, AP HP.6-Sorbonne Université.
• Catherine Tourette-Turgis, Professeure des Universités à Sorbonne Université, Fondatrice de l’Université des Patients de Sorbonne Université
• Cécile Lavier, Doctorante en science politique au Centre de Sociologie des Organisations, Sciences Po Paris.
• Clarisse Vindry, Interne en oncologie médicale aux Hospices Civils de Lyon.

Modération : Sarah Yvonnet, post-doctorante en philosophie, Medical Museion, University of Copenhagen, Denmark ; Novo Nordisk Foundation Center for Basic Metabolic Research, Université de Copenhague.

16h30 - Pause 

17h00 - Panel 5 : Problématiques sociales en cours de médicalisation 

• Manger comme un homme ? Médecine anticipatoire et construction des masculinités. Vulca Fidolini, maître de conférences en sociologie, UFR Sciences Humaines et Sociales, Université de Lorraine.
• Récits et expériences d’une délicatesse contestée dans la médicalisation de l'automutilation : de qui la douleur compte-t-elle ? Veronica Heney, post-doctorante en humanités médicales (littérature, sociologie), Institute for Medical Humanities, University of Durham.
• Peut-on et doit-on démédicaliser la recherche sur les usages de drogues LGBTI ? Apports et limites de l'approche sanitaire pour une recherche engagée, Real Molina, doctorant en science politique au SESSTIM, ISSPAM, Université d’Aix-Marseille. 

Modération : Solenn Carof, maîtresse de conférences en sociologie, GEMASS, Sorbonne Université.

18h30 - Mots de conclusion par le comité d’organisation MAIA.

• 21h - Événement culturel de clôture: Projection-débat autour de Tout va très bien, Léa-Nunzia Corrieras, 2020 au cinéma Les 3 Luxembourg, avec Elsa Boulet (postdoctorante) au Centre nantais de sociologie, Université de Nantes, chercheuse associée au Centre Max Weber et Lucile Ruault, sociologue, chargée de recherche CNRS au Cermes3, chercheuse associée au Ceraps. 

Animation du débat : Carla Robison, doctorante en littérature comparée, Sorbonne Université, CRLC, Sorbonne Université.

Informations pratiques

Lien de la billeterie à venir pour l'événment culturel.

Possibilité d'obtenir un lien pour assister au colloque à distance mais nous vous invitons à privilégier le présentiel.

Inscription en ligne jusqu'au 20 Novembre 2022 à cette adresse

Toutes les informations mises à jour sont à retrouver ici : https://genrehubiomed.sciencesconf.org/