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Grand Paris - Grand Tokyo
Grand Paris - Grand Tokyo
The metropolis by the parks
La métropole par les parcs
Published on Wednesday, November 02, 2022
Abstract
Dans le cadre de la perspective d’une histoire croisée des métropoles, cette journée d’étude propose de faire dialoguer les histoires du Grand Paris et du Grand Tōkyō autour de questions partagées. Pour interroger l’histoire du Grand Tōkyō dans ses relations au Grand Paris, nous faisons le choix de privilégier un objet métropolitain original et stratégique, le parc urbain, qui permettra d’aborder les dimensions paysagère et environnementale de la fabrique métropolitaine, mais également la question de la croissance urbaine et de ses limites.
Announcement
Présentation
Dans le cadre de la perspective d’une histoire croisée des métropoles, cette journée d’études propose de faire dialoguer les histoires du Grand Paris et du Grand Tokyo autour de questions partagées. Pour interroger l’histoire du Grand Tôkyô dans ses relations au Grand Paris, nous faisons le choix de privilégier un objet métropolitain original et stratégique, le parc urbain, qui permettra d’aborder les dimensions paysagère et environnementale de la fabrique métropolitaine, mais également la question de la croissance urbaine et de ses limites.
Les travaux consacrés aux parcs publics en Europe sont nombreux et ils ont souvent souligné le rôle de ces derniers en tant qu’instrument du changement culturel. Au service d’un ordre social qui se met en scène, le parc public a constitué un levier des politiques hygiénistes. La confrontation à la culture japonaise nous incitera à porter une attention particulière aux pratiques sociales spontanées qui échappent aux modèles et qui expliquent l’attachement des populations aux espaces de nature. L’histoire croisée permettra également d’interroger les conditions spécifiques d’apparition des plans d’espaces verts et la place qu’y jouent les parcs publics. Les notions de « ceinture verte » et de « systèmes de parcs », qui ont traversé l’histoire métropolitaine au cours des XIXè et XXème siècles, seront ainsi interrogées à travers les démarches de planification à grande échelle engagées et réalisées.
Lors de cette journée, nous nous attacherons à examiner les discordances temporelles, ou encore la variété des fonctions que les conditions de la croissance urbaine ou les vicissitudes historiques font jouer à ces objets métropolitains. Quelles sont les périodes fécondes pour l’invention et la réalisation des parcs publics pour le Grand Tôkyô et le Grand Paris ? Quand et dans quelles conditions les problématiques environnementales viennent-elles s’imbriquer avec la construction des parcs ? Comment se dessine la notion du « parc public » et ses appropriations, de quelle façon s’inscrit-elle dans l’art des jardins, quels rôles joue-t-elle dans la planification territoriale à grande échelle et quelles relations noue-t-elle avec d’autres grands artefacts urbains ?
Le croisement des regards entre Paris et Tokyo se fera au sein de plusieurs sessions. Elles associeront des chercheurs qui aborderont les situations française/européenne et japonaise, autour de fils conducteurs communs.
Programme de la journée
9h00-9h15 Accueil et café
- 9h15-9h45 Introduction scientifique par Yoko Mizuma, Frédéric Pousin, Nathalie Roseau
- 10h-10h30 L’invention des parcs publics au Japon : d’Edo à Tokyo par Ryohei Ono 小野良平(projection)
Les parcs urbains modernes du Japon sont nés d'une réflexion essentielle sur la manière d'envisager une ville idéale et de positionner les parcs dans cette vision. En ce sens, elle est à dissocier de la culture des jardins de la période Edo. L'œuvre pionnière est l'"ordonnance de révision municipale de Tokyo", promulguée en 1888. Sur la base d’ambitions fortes, un certain nombre de nouveaux parcs ont été envisagés à Tokyo, mais beaucoup d'entre eux n'ont jamais été réalisés. Quelle est la cause de ce décalage entre l'idéal et la réalité ? Comment la recherche de fonctions et de concepts abstraits, caractéristique des parcs japonais, est-elle apparue ? Cette présentation examinera les possibilités et les défis que cette idéologie a représentés pour les parcs urbains au Japon.
10h30-12h00 Session 1 : Parcs et formes urbaines
- L'expansion métropolitaine et le défi des parcs des villes nouvelles au Japon par Toshitaro Minomo 蓑茂寿太郎 (projection)
Dans le processus d'expansion des zones métropolitaines d'après-guerre, le plus grand défi fut la construction de zones résidentielles pour les résidents urbains. Au Japon, trois grandes aires métropolitaines, Tokyo, Osaka et Nagoya, ont été créées à l'ère moderne, et plusieurs villes nouvelles de grande envergure ont été construites dans les banlieues. Dans le cadre du processus de création de ces villes nouvelles, des concours d'aménagement paysager ont été organisés. Lors de ces concours, quels furent les caractéristiques et les modèles de conception de l'époque, et qu'est-ce qui a été incorporé dans les conceptions réelles ? Cette conférence résumera également comment, plus de 50 ans après la naissance des villes nouvelles au Japon, les techniques et les connaissances acquises grâce à ces villes nouvelles ont apporté une contribution significative à la politique actuelle en matière de parcs et d'espaces verts.
- Entre Aulnay et Villepinte, la campagne au parc du Sausset par Sonia Keravel
En limite des communes d’Aulnay-sous-Bois et de Villepinte (Seine-Saint-Denis) au nord-est de Paris, le parc départemental du Sausset est un projet qui s’inscrit dans une politique environnementale à l’échelle régionale visant à rééquilibrer la répartition des boisements entre le nord et le sud de la métropole parisienne. Nous montrerons comment ce parc, dont la réalisation s’étire sur près de 20 ans (1983-2004) est conçu dès son origine dans le continuum des tracés urbains et comme une manière de « ressouder le territoire[1]» et de concilier la ville et la nature en s’inspirant de la campagne.
Discussion animée par Ursula Wieser.
12h30 : Déjeuner
14h00-15h30 Session 2 : Le legs des structures historiques
- Le « parc public » au Japon (1868-1930). Circulation et appropriation d’une notion, Shinjuku Goyen par Yoko Mizuma水眞洋子
Shinjuku Gyoen est un jardin impérial réalisé au début du XXe siècle. Situé au cœur de la capitale Tokyo, à cheval sur les quartiers de Shinjuku et de Shibuya, ce jardin a été le premier projet franco-japonais, conçu et réalisé par un horticulteur japonais, Hayato Fukuba, et un paysagiste français, Henri Martinet, disciple d’Edouard André, célèbre paysagiste français du XIXe siècle. Le jardin, depuis sa création, a joué un rôle pionnier de « laboratoire » pour l’horticulture et l’art des jardins, dont la philosophie s’est appuyée sur celle de l’école française du paysage, élaborée sous le Second Empire. Parallèlement à ce jardin, une autre école de paysage existait au sein de l’Université impériale de Tokyo, dans la faculté de sylviculture, dirigée par Seiroku Honda. À la différence de la première, cette école s’est appuyée sur les sciences forestières dont la conception a été basée sur « fonctionnalisme ». Les deux écoles ont vu naître de nombreux jeunes paysagistes qui contribueront à la construction des parcs publics, à la suite de la promulgation de la nouvelle politique d’urbanisme. Cette communication montrera la contribution de l’école française du paysage à l’évolution du « Parc public ».
- Héritages métropolitains. Le Parc de Sceaux par Stéphanie de Courtois
En 1924, lorsque le Département de la Seine acquiert le domaine de Sceaux, le parc constitue une pièce de choix dans le dispositif auquel de nombreux urbanistes s’attachent pour refaire de Paris une ville vivante, vivable et à la mesure de la pression urbaine qu’elle subit. Initialement dessinés par Le Nôtre, le domaine de près de 220 hectares est alors dans un grand état d’abandon ; tournant le dos au passé princier pour en faire un espace largement ouvert au public citadin, les projets se succèdent pour reprendre le parc et en réorienter les objectifs, d’abord par Jean Claude Nicolas Forestier (1861-1930), puis par Léon Azéma (1888-1978), architecte de la Ville de Paris. Si le lotissement d’une large part à l’est se fait progressivement et presqu’inexorablement, le domaine fait l’objet d’une intense transformation qui continue jusqu’aujourd’hui, aussi bien – et c’est ce qui en fait l’intérêt – à l’échelle métropolitaine de l’assainissement, des flux ou des infrastructures de sport, que de celle des parterres ou de la statuaire.
La communication se concentrera sur l’intense période de la reprise du parc. Épousant les riches débats et espoirs contemporains quant au rôle des anciens parcs, tout comme ceux sur la restauration des parcs et jardins, le destin du parc reflète les projections faites sur ce qui devint avant l’heure un équipement du Grand-Paris sans renoncer à offrir l’expérience du jardin.
Discussion animée par Ursula Wieser.
15h45-17h15 Session 3 : Figures du plan : La ceinture verte
- L’"Espace libre" et son développement dans la ceinture verte au Japon par Noriko Akita秋田典子
Le concept français d'"espace libre" a été introduit comme politique d'espace vert dans les premières années de la modernisation du Japon. Introduit pour la première fois au Japon par Hiroshi Ikeda en 1919, le concept d'"espace libre" a d'abord été accepté mais s'est progressivement transformé sous l'influence des plans de reconstruction du grand tremblement de terre du Kanto de 1923 et de la Conférence internationale d'urbanisme tenue à Amsterdam en 1924. Cette présentation se concentrera sur Hiroshi Ikeda, qui a introduit ce concept, et tentera de répondre à la question difficile de savoir comment le concept d'"espace libre" a été reçu au Japon et comment il a conduit au concept de ceinture verte.
- La ceinture verte : une figure de l’aménagement réactualisée ? Réflexions à partir du cas francilien par Morgane Flégeau
Les ceintures vertes, d’abord conçues pour limiter l’extension des villes, connaissent un grand succès dans la première moitié du XXe siècle (Amati, 2008). Le cas de la Green Belt londonienne est certainement aujourd’hui l’exemple le plus connu. En Île-de-France, une ceinture verte est mise en place sur ce modèle de planification urbaine, mais de manière tardive et timide. L’institution régionale l’utilise dans les années 1980 dans l’optique de contrôler l’urbanisation, en entourant le cœur de l’agglomération d’une ceinture d’espaces agricoles, forestiers et naturels. La Ceinture verte d’Île-de-France n’a pas été accompagnée de contraintes règlementaires et n’a pas fait l’objet d’un projet global, ce qui explique son existence en demi-teinte. Pourtant cet outil d’aménagement est aujourd’hui convoqué dans les projets d’aménagement métropolitains, en particulier dans le cadre du Grand Paris.
Discussion animée par Corinne Tiry-Ono
Clôture de la journée
Inscription
Inscription obligatoire en suivant ce lien
Note
[1] Claire et Michel Corajoud, « Ressouder le territoire » dans AA n°218, P56, décembre 1981.
Subjects
- History (Main category)
- Society > Urban studies
Places
- École des Ponts ParisTech, Salle Vicat 002 - accès au 12 boulevard Copernic
Champs-sur-Marne, France (77)
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Thursday, November 24, 2022
Attached files
Keywords
- Grand Paris, Grand Tokyo, métropole, parc public, Japon, parc du Sausset, parc de Sceaux, Shinjuku Goyen, ceinture verte
Contact(s)
- Yoko Mizuma
courriel : yokomizuma [dot] ciels [dot] paysages [at] gmail [dot] com
Reference Urls
Information source
- Yoko Mizuma
courriel : yokomizuma [dot] ciels [dot] paysages [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Grand Paris - Grand Tokyo », Study days, Calenda, Published on Wednesday, November 02, 2022, https://doi.org/10.58079/19up