Le laboratoire POLEN (Pouvoirs, Lettres, Normes) de l’université d’Orléans organise son séminaire mensuel autour de l’« Actualité de la recherche ». Le laboratoire regroupe littéraires, historiens, historiens du droit, civilisationnistes, linguistes et anthropologues. Son projet scientifique d’ensemble porte sur la question de l’autorité, du pouvoir et du modèle, dans leurs différentes formes ou natures (pouvoir politique ; autorité religieuse ; normes sociales ; modèles culturels ; cadres légaux et normes juridiques ; modèles littéraires ou artistiques, etc.), et dans leurs différents modes d’expression, de représentation et de diffusion (textes, images, et toutes les formes de productions symboliques et artistiques). Cette question soulève celle, a contrario, de la contestation, de la subversion et de la marge.

Programme

13 octobre 2022

• Rencontre avec Boucharenc pour L’Écrivain et la publicité

17 novembre 2022

• Rencontre avec Genand pour Sympathie de la nuit

De 18h à 19h30 (en ligne uniquement, présentation de l’ouvrage et échanges libres).

Stéphanie Genand, professeure de littérature à l’Université de Paris Est Créteil.

Présentation de l’ouvrage sur le site du Monde : Sympathie de la nuit : quand Madame de Staël bravait « le nom du père ».

Deuxième séance du séminaire d’actualité de la critique. Sympathie de la nuit, S. Genand, suivi de Trois nouvelles inédites de Germaine de Staël (Flammarion, 2022).

Une redécouverte de la figure de Germaine de Staël et de la « genèse torturée » d’une autrice, entre incarnation de la raison et crainte de la folie, « sympathie de la nuit »….

On connaît Germaine de Staël comme l’incarnation d’une femme de raison, des « Lumières ». Dans cet essai, Stéphanie Genand cherche à explorer une autre facette de Germaine de Staël, à partir de la découverte de nouvelles inédites, les trois « Folles » : la « Folle de la forêt de Sénart », « la Folles du Pont-Neuf », « L’imbécille d’Allemagne » : « comment la même plume a-t-elle pu composer De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales et ces dialogues erratiques ? Comment la même voix peut-elle à la fois canaliser la subjectivité et autoriser son déploiement sauvage ? » s’interroge Stéphanie Genand (p. 25)

Pour répondre à cette question, la chercheuse creuse l’ambivalence de l’héritage de Germaine de Staël, fille d’un couple célèbre, Jacques et Suzanne Necker. Cette dernière tenait un salon prisé par les encyclopédiques, elle était reconnue pour son talent et son intelligente, mais elle n’a jamais publié ses réflexions de son vivant car « une guerre aussi violente que silencieuse » faisait rage dans le couple Necker : « Elle a pour enjeu l’écriture féminine » (p. 91). Necker déteste les femmes auteures et ne conçoit pas que sa femme puisse publier : ce sera lui qui publiera, après la mort de son épouse, des « Mélanges extraits des manuscrits de Madame de Necker », Mélanges soigneusement sélectionnés (voire complétés). Comment la petite fille de ce couple, que son père appelait « Monsieur de Saint-Ecritoire » a-t-elle pu se positionner face à cette « genèse torturée » ? « La folie ne surgit donc pas par hasard au moment où Louise [Germaine] ose enfin exister comme auteure »… écrit Stéphanie Genand.

08 décembre 2022

• Rencontre avec F. Cosandey pour Reines et mères

2023

Programme des séances à venir