HomeConceptualisation, contextualisation, discours

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Published on Tuesday, December 13, 2022

Abstract

Le colloque vise à réunir les chercheurs intéressés par les problématiques qui portent sur les liens entre les processus de conceptualisation et de contextualisation et l’analyse du discours du point de vue théorique et/ou pratique, dans les domaines des sciences du langage, de la didactique du français langue étrangère (FLE), de l’activité traduisante et des études littéraires.

Announcement

Argumentaire

La quatrième édition du colloque francophone international de l’Université de Zagreb aura lieu du 26 au 28 octobre 2023 à la Faculté de philosophie et lettres. Le colloque vise à réunir les chercheurs intéressés par les problématiques qui portent sur les liens entre les processus de conceptualisation et de contextualisation et l’analyse du discours du point de vue théorique et/ou pratique, dans les domaines des sciences du langage, de la didactique du FLE, de l’activité traduisante et des études littéraires.

La pratique de la langue ne saurait se concevoir sans une activité mentale concomitante (Guillaume 1919, Valin 1955 : 23). L’idée telle que l’homme la conçoit et l’exprime se déroule dans un contexte, émerge d’une expérience corporelle en situation (Guberina 1939 : 66-67). Les concepts par lesquels nous reconnaissons et catégorisons les objets du monde, raisonnons et tirons des conclusions, et communiquons entre nous, sont fortement dépendants de notre expérience corporelle (embodied cognition ou cognition incorporée). Nous transposons des correspondances analogiques du plan concret au plan abstrait.

Penser et parler s’organisent et se déroulent comme une forme d’activité pratique structurant des concepts-objets virtuels dans un espace virtuel, ce qui est manifesté au plan verbal et suprasegmental visuel de la parole. Les images concrètes de l’abstrait puisent leur source dans la structuration de notre expérience de la vie quotidienne. Elles sont les résultats des correspondances ingénieuses instaurées entre les concepts appartenant aux différents domaines d’expérience. Selon Lakoff and Johnson (1980 ; 1999) nos procès cognitifs reposent en grande partie sur les métaphores (Le domaine destination est domaine source, p. ex. La colère est la chaleur d’un fluide à température élevée : bouillir de colère, être rouge de colère, la colère explose/éclate). Il s’agit de déceler les champs métaphoriques emboîtés dans notre mental et dans notre expression langagière ainsi que les relations et interrelations conceptuelles qui en découlent et qui sont transposables et transposées dans le langage parlé. Rappelons à ce propos Stephen Ullman (1952 : 281) constatant que « la faculté de transposer des termes concrets sur le plan abstrait reste toujours une des formes dominantes de l’expression humaine ».

Depuis la fin du siècle dernier, les recherches cognitives en sciences du langage ont introduit la problématique de conceptualisation dans les études philologiques qui représentent un fondement sur lequel reposent les études en relation à la langue française, à la littérature française et francophone, à la culture et civilisation françaises et francophones, à la didactique du français et à l’activité traduisante.

Chaque langue conceptualise et décrit à sa façon l’expérience du monde vécu par les sujets communiquant. Toute expression langagière sous forme discursive orale ou écrite manifeste un puissant moyen cognitif par lequel nous organisons d’une manière unique notre comportement ainsi que notre expérience de nous-mêmes et du monde à la fois en tant qu’individu et en tant que membre d’une communauté socioculturelle. Cela nous permet de mieux comprendre comment notre mental organise sous forme de conceptualisations nos connaissances subjectives et/ou sociales sur nous-mêmes et sur le monde. Nous aborderons les conceptualisations du point de vue des sciences du langage, de l’enseignement des langues, de l’activité traduisante et des études littéraires. Nous les aborderons en tant que processus par lesquels le sujet énonçant forme, à partir de l’expérience (physique et (poly)sensorielle, psychologique et émotionnelle, sociale, culturelle et autre) la représentation d’un objet de pensée ou concept.

Toute conceptualisation et tout discours reposent sur un contexte et sur une situation. Pour observer, étudier, analyser, interpréter les faits de langage et les conceptualisations qui sous-tendent leur mise en discours, il est nécessaire de les contextualiser. Tout discours découle d’un contexte réel. Nous communiquons par le choix de chaque fait de langue, chaque lexème et, en même temps, par le choix d’une tournure morpho-syntaxique mise à notre disposition dans une langue donnée. Ce choix relève de l’activation de toutes les ressources langagières, segmentales et suprasegmentales, acoustiques et visuelles, plurimodales, dans une situation de communication concrète. Tout discours est adressé à quelqu’un et les choix de l’énonciateur se réalisent en anticipant sur le sujet interprétant en reliant l’énonciation et la pensée.

Chaque époque est dotée de ses visionnaires qui voient plus loin et qui indiquent de nouvelles pistes. Tel a été le cas de Petar Guberina qui a reconnu d’emblée le rôle de contexte et l’a mis en relief en tant que valeur de la langue parlée (1939). En effet, pour accéder au sens, les connaissances linguistiques ne suffisent pas. Elles permettent de créer un texte à l’oral ou à l’écrit. Or, pour l’apprendre, le comprendre, l’interpréter, l’analyser ou le traduire, il faut recourir aux connaissances extralinguistiques, au contexte cognitif et énonciatif, à la situation socioaffective et spatiotemporelle… Tout bon traducteur le sait bien : la traduction d’un mot dépend de son contexte (Vinay & Darbelnet 1977 : 4). Le contexte est un des facteurs décisifs qui influe sur le choix des faits de langage et sur la réalisation des faits de discours. En perdant de vue l’importance du contexte, il échappe souvent aux apprenants d’une langue étrangère que les significations des formes linguistiques apprises en langue cible ne correspondent pas de façon identique à celles en langue maternelle ou seconde.

Compte tenu de l’ampleur des concepts de conceptualisation, de contextualisation et de discours, nous attendons des contributions qui offriront visions et interprétations diverses des caractères complexes de l’expression francophone et des observations pratiques de ces manifestations sous toutes leurs formes. Les travaux plaçant plus précisément les concepts mentionnés sous une perspective contrastive seront particulièrement appréciés.

Le centenaire de la naissance de notre cher Professeur Vojmir Vinja (1921-2007) s’est inscrit dans un contexte marqué par une situation exceptionnelle, la crise sanitaire due à la pandémie Covid 19, ayant entrainé de multiples contraintes. Dans le respect des mesures de santé publique, nous avons discrètement évoqué dans notre mémoire et dans nos cœurs les mérites scientifiques, professionnels et humains de Vojmir Vinja. Nous profitons du Colloque pour encourager la participation à une session en hommage à cet anniversaire.

Entre autres ce Colloque vise à réunir des équipes de recherche Grammaire et contextualisation GReC qui s’intéressent aux aspects cognitifs et énonciatifs dans l’apprentissage et l’acquisition des compétences en langues et dans les recherches descriptives (conceptuelles et empiriques) en mettant en relation la langue étudiée avec les autres langues.

On encourage également les travaux en correction/remédiation phonétique. L’audition est gérée par le cerveau et la perception auditive n’est pas réductible aux stimuli captés par l’oreille. La perception auditive est, entre autres, polysensorielle, multimodale et proprioceptive. L’approche verbo-tonale de correction phonétique consiste à travailler sur l’expression orale par une (ré)éducation ou restructuration de la gestion cérébrale de la perception auditive de l’apprenant en contextualisant ses difficultés par rapport à sa langue de départ.

Nous encourageons les contributions situées dans une seule discipline ou dans une perspective pluridisciplinaire relevant des champs suivants :

1. Sciences du langage

Une approche ancrée dans le domaine de la linguistique française (phonétique, syntaxe, sémantique, pragmatique, lexicologie, sociolinguistique, analyse du discours, études énonciatives) permettra d’aborder :

  • les études cognitives : les figures entre langue et discours ; figures et activité cognitive
  • les études contrastives – mettre en relation la description de la langue étudiée avec les autres, les études contextualisées
  • l’appareil linguistique et l’appareil plurimodal de l’énonciation – structures et marques argumentatives des textes et des interactions : lexique, connecteurs, modalisateurs, temps verbaux, indexicaux, déictiques, discours rapporté, moyens prosodiques et gestuels
  • le sujet entre langage et parole ; l’aspect pragmatique de la subjectivité dans le langage : maximes conversationnelles, implicite, actes de langage, efficacité argumentative des discours
  • les procédés de la construction énonciative : d’ordre linguistique, d’ordre discursif
  • facteurs de variation pragmatiques et stylistiques
  • les hétérogénéités du sens dans les phénomènes discursifs ; la métaphoricité ; la parole proverbiale, proverbes et structures stéréotypées ; la polysémie, la métaphore et l’analogie ; aspects pragmatiques et références temporelles
  • les structures discursives, la variation en syntaxe
  • le bilinguisme, la diglossie, le plurilinguisme et l’éveil aux langues

2. Didactique

  • de nouveaux principes et de nouvelles modalités d’enseignement de la grammaire des langues étrangères
  • activités métalinguistiques à caractère réflexif
  • traitement et utilisation des erreurs : la pédagogie de l’erreur,
  • mobilité – les contacts entre les langues, les individus et les cultures, identités sociales et personnelles : les défis de la mondialisation ; plurilinguisme et la mondialisation
  • enseigner l’oral : de la phonétique corrective /remédiation phonétique à la didactique de la parole
  • technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE)
  • discours et interaction en classe de FLE, discours de l’enseignant, discours de l’apprenant ; sociolinguistique interactionnelle ; évaluation de la compétence discursive
  • FOU – organiser son discours au niveau universitaire
  • l’apprenant entre besoin et compétences en français sur objectif spécifique

3. Activité traduisante

  • mot, unité de sens, texte, discours : que traduit-on ?
  • le traducteur, passeur culturel : le poids de la langue-culture dans la structuration du discours
  • quand le discours se (dé)structure : transmettre les éléments (dé)structurants
  • transférer la structure du texte : forces déformantes et stratégies de résistance à ces tendances
  • éléments structurants et servitude : quand la structure est une contrainte
  • structures et stéréotypes : appropriation ou adaptation ?
  • les figures discursives : à la recherche d’équivalences
  • interpréter la parole vivante : approches des diverses modalités d’expression
  • l’interprète et l’être en communication

4. Études littéraires

  • concept /notion/mot : instruments de l’analyse du texte littéraire : enjeux, formes, procédés et usages, dangers face aux transformations du monde actuel (diagnostics apocalyptiques et réponses radicales)
  • narration et concept
  • rôle des concepts dans la contextualisation du texte littéraire
  • contextualisation : réactualiser l’histoire de la littérature : de la colonisation à la mondialisation
  • contextualiser le texte : passéisme et présentisme dans la littérature
  • le discours et le moi, possibilités, techniques, impossibilités : confession, témoignage, identité
  • farce répétée comme tragédie : narrer les empreintes du vécu actuel dans la littérature (fin du monde, contagions, millénarisme, je m’en-foutisme)

Modalités de soumission

Les propositions de communication (entre 200 et 250 mots) seront proposées en français. Elles incluront les éléments suivants : titre de la communication, résumé comprenant les informations sur le thème et la perspective théorique du travail, 3 à 5 mots clés. Votre nom et le titre de la communication devront apparaître dans le courriel mais la proposition sera anonymisée. Les propositions sont à envoyer à l’adresse électronique francontraste@ffzg.hr

avant le 30 avril 2023

Langue de travail du Colloque : les communications se feront en français.

Publication des actes : les communications seront soumises à un comité de lecture en vue d’une publication. Une publication des contributions est prévue dans le cadre d’un ouvrage collectif.

Dates importantes

  • Propositions attendues pour le 30 avril 2023.
  • Colloque : 26-28 octobre 2023

Informations et inscriptions

  • Lieu du colloque : Université de Zagreb, Faculté de philosophie et lettres, Ivana Lučića 3 HR-10000 Zagreb
  • Le programme détaillé du Colloque sera diffusé aux participants.
  • L’appel, la fiche d’inscription, le programme, ainsi que toutes les informations supplémentaires sur le colloque se trouvent sur le site.

Frais d’inscription

  • Etudiants : 60 EUR
  • Autres :100 EUR La cotisation : 100 EUR
  • Pour les étudiants, la cotisation : 60 EUR

Les frais de virement bancaire ne sont pas inclus. La cotisation comprend une publication – recueil des résumés, les rafraîchissements pendant les pauses, un certificat de participation. Les frais d’hébergement et de transport ne sont pas inclus. Date limite de paiement de la cotisation : le 1er septembre 2023

Contact

  • francontraste@ffzg.hr

Comité scientifique

  • Samir Bajrić, Université de Bourgogne
  • Jean-Claude Beacco, Sorbonne Nouvelle Université des cultures
  • Gorana Bikić-Carić, Université de Zagreb
  • Bozena Billerey, Institut catholique de Toulouse
  • Vjekoslav Ćosić, Université de Zadar
  • Louis de Saussure, Université de Neuchâtel
  • Arnalda Dobrić, Université de Zagreb
  • Ivana Franić, Université de Zagreb
  • Tomislav Frleta, Université de Zadar
  • Bernard Harmegnies, Université de Mons
  • Damir Horga, Université de Zagreb
  • Nenad Ivić, Université de Zagreb
  • Jean Léonard, Université Paul Valéry Montpellier 3
  • Marinko Koščec, Université de Zagreb
  • August Kovačec, Université de Zagreb
  • Esmeralda Kromidha, Université de Tirana
  • Dominique Legallois, Sorbonne Nouvelle Université des cultures
  • Patricia Lopez Garcia, Université de València
  • Vanda Mikšić, Université de Zadar
  • Julio Murillo Puyal, Université autonome de Barcelone
  • Lidija Orešković Dvorski, Université de Zagreb
  • Steve Oswald, Université de Fribourg
  • Bogdanka Pavelin Lešić, Université de Zagreb
  • Patrick Quillier, Université Côte d’Azur
  • Ida Raffaelli, Université de Zagreb
  • Ivanka Rajh, Université de Zagreb
  • Tatjana Samardžija, Université de Belgrade
  • Mojca Schlamberger Brezar, Université de Ljubljana
  • Olivier Soutet, Sorbonne Université
  • Ingrid Šafranek, Université de Zagreb
  • Dražen Varga, Université de Zagreb
  • Gabrijela Vidan, Université de Zagreb
  • Yvonne Vrhovac, Université de Zagreb
  • Maja Zorica, Université de Zagreb

Places

  • Ivana Lučića 3
    Zagreb, Croatia (10000)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Sunday, April 30, 2023

Keywords

  • conceptualisation, contextualisation, langage, didactique

Contact(s)

  • Ivanka Rajh
    courriel : francontraste [at] ffzg [dot] hr

Reference Urls

Information source

  • Ivanka Rajh
    courriel : francontraste [at] ffzg [dot] hr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Conceptualisation, contextualisation, discours », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, December 13, 2022, https://doi.org/10.58079/1a6d

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