Cette journée d’étude comparatiste, réunissant chercheurs français et latino-américains, vise à remettre sur le métier la question classique des relations entre football et politique : d’une part en plaçant la focale sur la question des groupes du supporters, de leur généalogie et de leurs pratiques ; d’autre part en présentant des recherches récentes qui s’appliquent à renouveler les questionnements traditionnels. 

Présentation

Cette journée d’étude comparatiste, réunissant chercheurs français et latino-américains, vise à remettre sur le métier la question classique des relations entre football et politique : d’une part en plaçant la focale sur la question des groupes du supporters, de leur généalogie et de leurs pratiques ; d’autre part en présentant des recherches récentes qui s’appliquent à renouveler les questionnements traditionnels. 

Programme

1) Football et supportérisme d’une rive à l’autre de l’Atlantique (10h-12h)

Modérateur : Fabien Archambault (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

• Bernardo Buarque (Fondation Getúlio Vargas/CPDOC, Rio de Janeiro) Le supportérisme au Brésil et en France

Cette présentation traite d’un type spécifique d’associationnisme juvénile, les associations de supporters, qui ont acquis de la visibilité à l’échelle internationale aux cours des dernières décennies du fait de phénomènes de violence. A partir des cas du Brésil et de la France, les particularités historiques et culturelles sont étudiées afin de montrer la façon dont se sont diffusés « les modèles » et « les styles » nationaux de soutien à une équipe de football. En décrivant la formation de sous-groupes de supporters, cette présentation cherche aussi à réfléchir à la manière dont les groupes organisés de supporters construisent leur identité à travers une relation avec d’autres groupes, avec les moyens de communication de masse ou avec les autres acteurs du football.  Pour cela, ils définissent leurs méthodes d’intervention au travers d’une lecture très particulière des valeurs et des pratiques présentes dans ce sport et dans la société environnante.

• Laurent Fournier (Université Côte d’Azur, Nice) Factions urbaines et origines du supportérisme 

Le supportérisme est souvent présenté comme une nouveauté associée à la professionnalisation du sport et à l’apparition d’un football commercial et médiatique au XX^e siècle. Pourtant, il existe toute une série de pratiques de supportérisme qui ont des origines anciennes, en relation avec des rites traditionnels religieux ou profanes. A partir d’exemples historiques et anthropologiques, nous montrerons en quoi le supportérisme contemporain prend le relais de factionnalismes anciens qui ont participé à structurer le sentiment d’appartenance à certains quartiers et à certaines villes, dans des sociétés très diverses. Ces données interdisent de réduire le supportérisme contemporain à une pratique déviante ou anomique.

• Onésimo Aguilar (Universidad de Costa Rica, San José) Performance y conflicto en las barras de fútbol en Costa Rica

Esta presentación está relacionada con el libro que se publicará en 2023, titulado La barra nunca pierde: performance del conflicto y política en las hinchadas de fútbol. Se expondrán las circunstancias performativas y conflictivas que rodean las prácticas plurales de las hinchadas en Costa Rica. La performance y el conflicto son institutivos de las dinámicas de las barras de fútbol que, a partir de este conjunto de lógicas, basan su organización social, cultural y política.

2) Football et politique : nouvelles approches (14h-16h)

Modérateur : Olivier Compagnon (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL / CREDA UMR 7227)

• Lucie Hémeury (Université de Lausanne, ISSULspp / CRHIM) Football et péronisme en Argentine : des liaisons dangereuses ?

Le football est-il passé sous le contrôle du gouvernement péroniste entre 1946 et 1955 ? A-t-il servi de « tête de pont » pour instrumentaliser le sport et manipuler les masses, comme l’ont affirmé les membres de la junte militaire qui ont renversé Juan D. Perón en septembre 1955 ? Peut-on parler d’une « péronisation » du football au cours de cette période ? Loin d’être univoques, les relations nouées entre les institutions sportives et le pouvoir politique s’inscrivent à la fois dans les mesures inédites adoptées par le régime pour encourager le développement du sport et dans des stratégies et des pratiques antérieures. Celles-ci, comme le recours au patronage et à l’évergétisme sportifs, au clientélisme et aux rapports interpersonnels, ne sont ni neuves ni propres aux régimes autoritaires. Mais retracer l’histoire des liens entre football et politique dans le temps long vient mettre à mal les mythes de l’autonomie et de l’apolitisme sportifs. Cette présentation propose ainsi une réflexion sur l’usage de ces deux notions et les lignes de fractures au sein du mouvement sportif qu’elles sous-tendent, au-delà du seul cas argentin.

• Lívia Gonçalves Magalhães (Universidade Federal Fluminense, Brésil) Fútbol, memorias y dictadura en Argentina 

La propuesta es presentar cuestiones que marcan la memoria de la primera conquista en mundiales masculinos de Argentina en 1978. Marcado hasta hoy como “el Mundial de la dictadura”, el evento nos permite pensar de manera amplia las relaciones entre autoritarismo, fútbol y sociedad, así como matizar los usos hechos por las conquistas. Si bien el uso de la dictadura fue intenso - desde la organización del Mundial hasta relacionar el éxito deportivo a los éxitos del régimen -, hay otras lecturas que son importantes para romper con la visión tan reforzada de los deportes cómo simples herramientas políticas en manos de dictaduras. Además, es importante pensar las muchas memorias que fueron construidas a lo largo de los años, aún en dictadura, pero también en democracia, y que hoy resurgen con la tercera copa conquistada por los argentinos en Qatar 2022.

• Nathália Fernandes Pessanha (Universidade Federal Fluminense/UFF, Brésil) Fútbol de Mujeres y el Mundial Clandestino de 1970

Pensar el fútbol femenino a lo largo del siglo XX implica pensar sobre las prohibiciones, restricciones, resistencias y, posteriormente, los incentivos del deporte recibidas de las más variadas federaciones y grupos sociales. El discurso que pretendía restringir la entrada del cuerpo femenino al espacio público y algunas prácticas femeninas alimentó las páginas de revistas y recomendaciones médicas en la primera mitad del siglo XX siglo en diversas culturas. En Brasil, por ejemplo, la prohibición vino en forma de decreto, publicado por el gobierno de la dictadura de Getulio Vargas en 1941. A principios de la década de 1970, mientras la práctica permanecía prohibida en Brasil, algunos países europeos y federaciones de América del Norte se juntaron y, financiados por iniciativas privadas, celebraron dos campeonatos mundiales femeninos en 1970 y 1971, en Italia y México respectivamente. Dichos eventos ayudaron a demostrar el poder de las mujeres en el fútbol y su capacidad para generar interés público e ingresos. El objetivo de esta presentación será mostrar algunas de estas prohibiciones y sus consecuencias, así como un poco acerca de estas competencias femeninas denominadas “Mundiales Clandestinos”.

3) Conférence de clôture (16h15-17h45)

Patrick Mignon (INSEP/EHESS) Du Covid-19 à la Coupe du Monde : la France et le football