AccueilSolidarités ouvrières : pratiques militantes, enjeux sociaux et politiques (XIXe-XXIe siècle)

AccueilSolidarités ouvrières : pratiques militantes, enjeux sociaux et politiques (XIXe-XXIe siècle)

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Publié le mercredi 01 février 2023

Résumé

Ce colloque aura pour but d’explorer les manières de penser et de pratiquer la solidarité ouvrière, à la fois dans l’histoire et aujourd’hui. Nous entendons étudier ce phénomène à travers des interventions portant sur les conceptualisations ouvrières de la solidarité, sur l’organisation de celle-ci par les coopératives, les syndicats, les partis, sur l’imbrication des pratiques de solidarité ouvrière avec les sociabilités populaires et les liens familiaux ou amicaux, ou encore sur les manières dont la solidarité ouvrière utilise, renforce, détourne ou contrarie les formes de domination de genre ou de race qui structurent les mondes du travail. 

Annonce

Argumentaire

Ce colloque, qui se tiendra sur deux jours, aura pour but d’explorer les manières de penser et de pratiquer la solidarité ouvrière, à la fois dans l’histoire et aujourd’hui. Que ce soit dans le processus même du travail ou en dehors de celui-ci, que ce soit à l’échelle de l’usine, du métier, de la classe entière, nationalement ou internationalement, l’exercice de la solidarité est en effet constitutif de l’identité ouvrière elle-même - non seulement théoriquement, mais en pratique, par les liens que les relations de solidarité permettent de tisser. Nous entendons étudier ce phénomène à travers des interventions portant sur les conceptualisations ouvrières de la solidarité, sur l’organisation de celle-ci par les coopératives, les syndicats, les partis, sur l’imbrication des pratiques de solidarité ouvrière avec les sociabilités populaires et les liens familiaux ou amicaux, ou encore sur les manières dont la solidarité ouvrière utilise, renforce, détourne ou contrarie les formes de domination de genre ou de race qui structurent les mondes du travail. 

Comité d’organisation

  • Fanny Gallot (UPEC, CRHEC),
  • Samuel Hayat (CNRS, CEVIPOF),
  • Gabriel Rosenman (EHESS-ENS, CMH),
  • Rose Feinte (EHESS)

Soutiens institutionnels : ANR ThéoVail, CMH, CEVIPOF 

Participation

Zoom : https://sciencespo.zoom.us/j/96918427152

Programme

Jeudi 16 février

9h00. Accueil des participant-es

9h30. Introduction

10h00-12h00. Panel 1 : Penser la solidarité, construire la classe ouvrière 

Le premier panel portera sur l’émergence historique des pratiques de solidarité ouvrière et des théorisations qui l’accompagnent, que ce soit dans les luttes ou dans l’activité même de production, par les différentes formes d’association ouvrière. La création de la classe ouvrière, comme entité unifiée par des intérêts communs, est en effet contemporaine – et largement indissociable – des manières dont les membres de cette classe ouvrière interagissent et tissent entre eux des liens de solidarité. Les interventions rassemblées interrogeront, en les historicisant, les rapports entre pratiques de solidarité et construction de la classe ouvrière en France.

  • Caroline Fayolle (Université de Montpellier, IUF, LIRDEF): “Créer la solidarité ouvrière par l’association de production. Un idéal à l’épreuve des rapports de pouvoir (1848 - 1870)”
  • Camille Ternier (Sciences po, CEVIPOF): “Le capital indivisible des coopératives de production, un outil ‘sacrificiel’ visant à l’émancipation de la classe ouvrière entière”
  • Maxime Quijoux (CNRS,  LISE ) : “L’associationnisme, outil du mouvement ouvrier ? Retour sur la naissance de la chambre consultative des associations ouvrières de production au tournant du XXe siècle”

Discutante : Ludivine Bantigny (GRHis)

12h00-13h30. Pause déjeuner

13h30-14h15. Conférence  Nicolas Delalande (Sciences Po, CHSP) :  “La solidarité ouvrière internationale au XIXe siècle : fondements, pratiques et limites”

14h15-16h30. Panel 2 : Le genre de la solidarité ouvrière

Le deuxième panel retiendra une attention particulière, avec une perspective de genre, aux solidarités familiales, syndicales et militantes qui naissent en soutien à une grève. Ces solidarités permettent de faire vivre la grève, de la rendre possible et parfois de pallier des situations familiales et financières qui complexifient l’engagement des ouvrier-e-s. Adopter une perspective de genre pour appréhender ces solidarités est essentiel car beaucoup de femmes en sont à l’initiative et/ou permettent que ces actions de soutien puissent avoir lieu.  Au travers différentes interventions, nous verrons comment les normes de genre sont rejouées, amplifiées ou détournées au sein des pratiques de grèves. 

  • Rose Feinte (EHESS) / “La grande grève du Parisien libéré (1975-1977), une expérience marquante pour les grévistes et les familles de la solidarité ouvrière”
  • Marie Cabadi (Université d’Angers, TEMOS) : “Dancing for Dulais : solidarités et sociabilités lesbiennes et gays dans la grève des mineurs britanniques (1984-85)”
  • Vincent Porhel (Université Lyon 1, LARHRA) : “Se nourrir pendant la grève : une lecture genrée de la solidarité dans les années 68”
  • Célia Keren (IEP de Toulouse, IUF, LaSSP) / L’exode des enfants: aider les enfants et soutenir les familles en temps de grève

Discutante : Ingrid Hayes (Université de Nanterre, IDHE.S)

17h-17h30. Conclusion de la journée : Michel Pigenet (CHS) 

17h30-19h30. Table-ronde avec des syndicalistes / Pratiques actuelles de la solidarité ouvrière :

  • Jacky Maussion (IHS CGT Seine Maritime),
  • Marianne Ravaud (Info’Com CGT),
  • Muriel Guilbert (Union Syndicale Solidaires),
  • Tiziri Kandi (CNT-SO)

Discutant : Karel Yon (CNRS, IDHE.S)

Vendredi 17 février 

9h30 : accueil des participant-es

10h00-12h15. Panel 3 : Les frontières internes et externes de la solidarité ouvrière

Le troisième panel s’intéressera aux processus de production de la solidarité ouvrière et aux frontières qu’ils délimitent. Qu’il s’agisse de sociabilités quotidiennes, de conflits exemplaires ou de soutien extérieur, la solidarité ouvrière s’incarne en effet à chaque fois dans des périmètres singuliers, qui produisent un « dedans » et un « dehors » en même temps qu’ils reproduisent des hiérarchies et des rapports de force internes. Comment articuler les solidarités corporatives, syndicales, de classe, de genre ? Et de quelles manières des employé·es, des cadres et technicien·nes, ou des petit·es indépendant·es participent-iels de la production de la solidarité ouvrière ? 

  • Yasmine Siblot (Université Paris 8, CRESPPA-CSU) : “ Salarié·es subalternes à statut : conscience de ses droits et clivages au sein des classes populaires”
  • Lucie Cros (Université Bourgogne-Franche-Comté, LaSA) : “Quand la solidarité de classe éclipse les frontières de genre : revisitons les luttes de chez Lip !”  
  • Gabriel Rosenman (EHESS-ENS, CMH) : “Origines des fonds collectés et principes de répartition entre grévistes : les caisses de grève comme « dispositifs de solidarisation »”
  • Quentin Ravelli (CNRS, CMH) : “Les vies ouvrières des Gilets jaunes : des solidarités de classe malgré les divergences politiques”

Discutant : Paul Boulland (CNRS, CHS) 

12h15-14h. Pause déjeuner.

14h00-15h00. Conférence (visio) : Rick Fantasia (Smith College, Massachusetts, USA) 

15h00-17h00. Panel 4 : Les enjeux ethno-raciaux de la solidarité au travail 

Ce panel interroge plus précisément les dimensions ethno-raciales de la solidarité au travail dans des configurations particulières. Il aborde tantôt les espaces dans lesquels la construction de ces solidarités se posent, tantôt les structures associatives et/ou syndicales qui la portent et l’organisent à l’occasion de grèves et/ou de mouvements sociaux adhoc, mais également les résistances, les tensions suscitées par ces revendications où se croisent des enjeux de classe, de race et/ou de migration que la division ethno-raciale du travail alimente.  

  • Vincent Gay (Université Paris Cité, LCSP) : “« Français, immigrés, solidarité » ?  Racisme, antiracisme et solidarité ouvrière après 1968”
  • Anton Perdoncin (CNRS, Centre Nantais de Sociologie) : “La solidarité ouvrière à l’épreuve de la désindustrialisation : les grèves de mineurs marocains entre encadrement syndical et isolement (Nord-Pas-de-Calais, années 1980)”
  • Jean-Albert Guidou (CGT) : La CGT et la solidarité avec les travailleurs sans-papiers

Discutante : Laure Pitti (Université Paris 8, CRESPPA-CSU) 

17h00-17h30. Conclusion de la journée : Marion Fontaine (Sciences Po, CNE)

Catégories

Lieux

  • Campus Jourdan ENS - 48 boulevard Jourdan
    Paris, France (75014)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • jeudi 16 février 2023
  • vendredi 17 février 2023

Mots-clés

  • solidarité ouvrière, monde ouvrier, genre, race, classe, pratiques militantes, syndicalisme

Contacts

  • Rose Feinte
    courriel : rose [dot] feinte [at] hotmail [dot] com

Source de l'information

  • Rose Feinte
    courriel : rose [dot] feinte [at] hotmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Solidarités ouvrières : pratiques militantes, enjeux sociaux et politiques (XIXe-XXIe siècle) », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 01 février 2023, https://doi.org/10.58079/1ag2

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